Dossier collectif IA04000245 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique
maisons
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Demandolx

I. Contexte de l’enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les maisons de Demandolx. Ce terme de maison comprend les édifices partiellement dévolus à l’habitation pouvant aussi comporter une ou deux parties agricoles (étable, fenil…).

Les conditions de l’enquête

Le repérage de l’habitat sur la commune de Demandolx a été effectué au mois de mai 2008. Le recensement s’est fait à partir du cadastre le plus récent dont l’édition mise à jour date de 1983.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l’extérieur. Lorsque cela a été possible, les habitants ont été questionnés sur l’organisation intérieure.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux maisons:

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment,

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires ainsi que leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- l’emplacement et la forme des escaliers,

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l’alimentation d’une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l’état du bâti. Ainsi ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n’affectant pas leur lecture architecturale. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n’ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

II. Caractères morphologiques

47 maisons ont été repérées.

Implantation et composition d’ensemble

Village. Parcelles C 1380 à 1388. Elévations sud.Village. Parcelles C 1380 à 1388. Elévations sud.Toutes les maisons repérées se situent au chef-lieu, et dans les hameaux de La Clue, des Crôtes, de La Silve, d’Aco de Chaix, des Reynauds, des Reybauds et du Thuveras. Au chef-lieu, les parcelles sont étroites souvent perpendiculaires à la pente. Elles sont organisées en ilots de cinq à dix bâtiments. Les maisons sont en blocs en hauteur, souvent adossées à la pente. Elles présentent un à deux niveaux de soubassement. Les façades principales sont tournées vers la rue. Les parcelles traversantes peuvent avoir un accès en façade postérieure.

Matériaux et mise en œuvre

Les murs sont construits en moellons calcaires au mieux grossièrement équarris. On trouve très peu de grès et de tuf. Les moellons sont liés entre eux par un mortier de chaux et sable avec parfois du gypse. Les angles sont renforcés par des moellons calcaires (parfois du tuf pour les parties les plus hautes) plus gros et mieux équarris. Les anciens enduits chaux et sable (avec ou sans gypse), sont à inclusions à pierres vues, lisse ou rustique. Une proportion importante présente un enduit récent (ciment). Elévation nord. Détail de l'appareil avec enduit "à pierre vue".Elévation nord. Détail de l'appareil avec enduit "à pierre vue".

Les encadrements des baies sont le plus souvent en maçonnerie façonnée au mortier, avec un linteau de bois. Pour les parties agricoles, les encadrements sont parfois laissés sans encadrements façonnés.

Structure, élévation, distribution.

Les maisons ont entre deux et quatre niveaux d’élévation. La majorité possède trois niveaux (28 maisons), seize maisons ont quatre niveaux et seules deux maisons ont deux niveaux.

Quasiment aucun intérieur n’a été visité. Les escaliers, menant au second soubassement ou au rez-de-chaussée surélevé, se situent majoritairement à l’extérieur (29 maisons) et treize maisons possèdent un escalier intérieur qui n’a pu être observé. Les escaliers extérieurs sont droits. Onze sont parallèles à la façade et huit perpendiculaires. Seul quatre sont en équerre.

Village, parcelle 1960 C 1385. Elévation sud.Village, parcelle 1960 C 1385. Elévation sud.

Couverture

Les toits sont à un pan ou à longs pans. Le traitement des avant-toits est généralement en génoise à 1 ou 2 rangs. Les saillie de rives, lorsqu’elles sont présentes, sont traités en génoise à un rang ou présentent un débord de chevrons. La couverture traditionnelle semble être la tuile creuse. Très modifiées au 20e siècle, la plupart des couvertures sont désormais modernes (tôle ondulée, fibrociment…).

Décor

Seules trois maisons reçoivent de faux encadrements en enduit (2 individus) ou peint (1 individu).

Typologie

A1 : maison avec partie agricole en partie basse. Logis au-dessus ou à côté d’une fonction agricole.

(5 repérées). Au niveau 1 on retrouve une partie agricole : étable ou remise.

A2 : maison avec partie agricole en partie haute. Logis au-dessous ou à côté d’un fenil.

(2 repérées). Au dernier niveau on retrouve une partie fenil.

A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes. Logis entre deux parties agricoles.

(39 repérées). La partie logis est dans la majorité des cas comprise entre une étable (plus rarement une remise) et un fenil.

Jusqu'au 16e siècle, l'habitat est resté groupé dans le village, aujourd'hui écart inhabité de Ville. L'époque moderne a vu l'éparpillement progressif des maisons dans une quinzaine d'écarts d'importance variable et dans une demi-douzaine de fermes seigneuriales. Le plus gros des hameaux, primitivement appelé les Coulets, puis Saint-Michel, a dès le 17e siècle pris le pas sur les autres et sa croissance a été encore stimulée par la construction d'une chapelle dédiée à Saint-Michel et devenue rapidement succursale de la paroisse. Le cadastre de 1834 montre l'aboutissement de l'évolution à l'apogée démographique de la commune et recense 199 immeubles. Mieux situé que l'ancien village par rapport au terroir cultivable, l'écart a remplacé celui-ci comme chef-lieu et aggloméré la moitié de la population (75 maisons). Les autres écarts étaient pour la plupart très modestes, à l'exception de Ville et des Reybauds, qui regroupaient chacun 25 maisons. Aujourd'hui, beaucoup de ces hameaux et presque toutes les fermes sont en ruine, tandis que le chef-lieu recommence à croître depuis quelques années par la construction de lotissements. Une seule maison porte un chronogramme, 1863. En l'absence de tout décor, la datation de l'ensemble du corpus est nécessairement floue. A l'exception de deux maisons construites vers le milieu du 20e siècle sur des modèles empruntés à la villégiature, toutes les autres existaient en 1834, mais ont parfois subi des modifications (agrandissement, changement de fonction, modernisation).

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine

Demeures de paysans de condition très médiocre, les habitations sont pauvres et exigües. Les deux tiers d'entre elles mesurent moins de 50 m², les plus grandes n'atteignent pas 100 m². Les quelques maisons qui comportent plus d'un corps de bâtiment résultent de l'agglomération récente de parcelles autrefois distinctes. Beaucoup de maisons sont précédées d'une petite cour, qui les sépare de la voie publique et où se développe l'escalier extérieur, mais cet espace n'est jamais clôturé et est souvent mal perceptible. Comme le terrain penche, et souvent avec vigueur, l'étage inférieur est presque toujours en soubassement (7 rez-de-chaussée seulement) et l'étage supérieur en rez-de-chaussée surélevé (55%) ou en comble (24%). La répartition des fonctions consacre presque exclusivement (4 exceptions) l'étage inférieur à l'exploitation agricole. Dans cet espace polyvalent, les aménagements restés apparents signalent surtout la stabulation du gros bétail (crèches) et la fabrication du vin (cuves), mais l'usage encore vivant montre qu'on y remisait aussi le matériel agricole, les véhicules et le petit bétail (volailles, lapins, ovins et caprins). L'habitation occupe principalement l'étage médian ou, quand celui-ci n'existe pas, l'étage supérieur. Le comble, simple ou en surcroît, abrite souvent (36 %) un fenil et/ou un séchoir. La diversité des fonctions, le partage de certaines maisons entre plusieurs propriétaires et le souci de ne pas amputer un espace interne plutôt étroit ont conduit à multiplier les accès extérieurs. Toujours présent et parfois multiple à l'étage inférieur, l'accès direct rend autonomes 75% des étages médians et 37,5% des étages supérieurs ; 19 maisons ont tous leurs étages accessibles depuis l'extérieur, 15 seulement n'en ont qu'un. La multiplication des portes rend souvent atypiques les élévations, dont plus des deux tiers n'entrent pas dans les catégories habituelles en Provence. Pour permettre la desserte, les escaliers extérieurs sont nombreux. Malgré quelques destructions, on en a compté 39, droits ou en équerre, souvent perpendiculaires à l'élévation, presque tous à marches monolithes. A l'inverse, les escaliers intérieurs sont peu fréquents. Ceux qui ont été observés ne relient que deux étages et n'ont donc qu'un rôle secondaire dans la distribution. Le mode de construction, très uniforme, utilise les ressources locales : le calcaire marneux du sous-sol, débité en moellons bruts ou équarris liés au mortier de chaux, parfois taillé pour former les chaînages d'angle (18 cas) et des encadrements de baies (3 cas). Un enduit assez grossier, continu (rustique) ou discontinu (à pierres vues), couvre la maçonnerie et habille les baies encadrées de moellons (piédroits et appuis) et de bois (linteaux). Sauf trois modestes exceptions (cadran solaire et faux encadrements peints), le décor est inexistant. Les petites surfaces couvertes rendent inutiles les toitures complexes. Le standard provençal règne sans partage : toit à une pente, rarement à longs pans, composé de pannes, chevrons, voliges et tuiles creuses, mais, particularité locale liée au climat, avec des saillies de rive soutenues, comme les avant-toits, par une génoise ou l'extrémité des chevrons. La maison bloc en hauteur, qui est ici la règle, comporte 2 (28%), 3 (65%) ou 4 (7%) niveaux. Les divisions internes sont assurées assez rarement par des voûtes (2 berceaux segmentaires), le plus souvent par des planchers à charpente massive, parfois renforcés par des poteaux ; ces couvrements associent aux poutres, pour les étages d'habitation, des solives très rapprochées, taillées à l'herminette, supportant une semelle en maçonnerie de moellons et de mortier, elle-même recouverte d'un pavement en lauses ou d'une couche de plâtre grossier ; pour les étages de comble, un rang de planches épaisses suffit. Le plâtre, produit sur place ou dans le voisinage, a servi à enduire les murs, monter les cloisons qui, parfois, sépare nt deux pièces ou isolent, dans un angle, le réduit obscur qui devait abriter les réserves alimentaires et textiles. Les aménagements conservés consistent en quelques cheminées à hotte pyramidale, des placards muraux, des éviers et des potagers parfois habillés de carreaux vernissés, un pigeonnier. Il reste quelques menuiseries de porte et de fenêtre de facture rustique, fermées par des loquets rudimentaires en bois. La variété des constructions n'est pas aussi riche que pourrait le laisser croire le nombre des types repérés (4). Le type IIA (maison à circulation externe) est sans doute le plus ancien probablement le seul utilisé au Moyen Age - même s'il ne représente aujourd'hui qu'un tiers du corpus. La surimposition d'un étage supplémentaire à l'époque moderne a obligé à ajouter un organe de distribution interne, qui complète l'ancien dispositif : c'est le type IIC, de loin le plus nombreux (50%). Les types I1 et I2 à circulation interne, peu nombreux (respectivement 12 et 9%), proviennent soit de l'imitation de modèles urbains très usités en Basse-Provence, soit de la transformation, à date récente, d'exemplaires traditionnels. Parmi les maisons répérées : 23 maisons avec parties agricoles en parties basse et haute (36,5%) ; 4 maisons sans partie agricole (6,5%) ; 13 maisons de type indéterminé (20,5%).

  • Typologies
    A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes ; B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 55
    • repérées 63
    • étudiées 9
Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.