Dossier d’œuvre architecture IA05001460 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
maison seigneuriale
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
  • (c) Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Laragne-Montéglin
  • Commune Val Buëch-Méouge
  • Lieu-dit Ribiers
  • Adresse le Château , passage des Remparts
  • Cadastre 1755 plan 7 908  ; 1823 E2 399, 400  ; 1998 E2 675, 676  ; 2018 000E 675, 676
  • Précisions anciennement commune de Ribiers
  • Dénominations
    maison
  • Genre
    seigneurial
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Données historiques

La position de cette maison au cœur de l'aile principale du château de Ribiers, avec sa façade orientale faisant partie intégrante de la fortification du bourg castral, suggère une origine médiévale sans ce que cela soit réellement conforté par l'observation des maçonneries actuelles.

Côté cour, la structure du bâtiment avec colombage sur galerie – remise à jour à la fin des années 1970 – indique une construction du début de l'époque Moderne. En effet, ce genre d'assemblage massif et fortement chevillé, « atteste une construction du XVIe-XVIIe siècle », dont on trouverait deux autres rares exemples à Serre et à Veynes (M.-P. Estienne et N. Nicolas, 1999).

[Ribiers, château, maison seigneuriale. Elévation ouest, premier niveau. Mise à jour de la galerie lors de travaux à la fin des années 1970].[Ribiers, château, maison seigneuriale. Elévation ouest, premier niveau. Mise à jour de la galerie lors de travaux à la fin des années 1970]. Proposition de restitution de la façade originelle. Infographie A. Laurent.Proposition de restitution de la façade originelle. Infographie A. Laurent.

1755 : terrier de Ribiers

En 1755, cette maison inclut notamment une « chambre attenante au château » (parcelle 908), propriété de « Monsieur le Marquis du Muy Seigneur & Comte de Ribiers ».

Plans visuels de la terre et seigneurie du Bourg de Ribiers, 1755. Détail du plan 7 : le château.Plans visuels de la terre et seigneurie du Bourg de Ribiers, 1755. Détail du plan 7 : le château.

1793 : lotissement et vente des biens seigneuriaux

En octobre 1793, lors de la « division des biens provenant de l’émigrée Marie Thérèse Felix femme Créqui (…) cy devant comtesse dudit lieu », cette maison correspond aux lots n° 60 et 61 désignés comme « batiment qui dépend du cy-devant château ». Il est précisé que la construction confronte à l'est « la terrasse » – espace libre aménagé au pied oriental de la fortification – et à l'ouest « la basse cour ». D'une surface totale d'environ 75 m² chacun, ces lots sont estimés valoir l'un 630 livres et l'autre 600 livres. Les « murs, voutes de la cave, planchers et couverts sont en bon état ».

L'étage de soubassement est occupé par une grande « cave » voûtée, ce qui implique que l'acquéreur de chaque lot devra « faire construire a frais communs avec ses voisins des murs de separation pour diviser la cave totalle ».

Dans la partie sud de la maison, le rez-de-chaussée accueille « la cuisine » qui « se trouve fermée par deux portes double battants en bois noyer garnies de leurs pannes, gonds et serrure en bon état ». Éclairée par une fenêtre ouverte côté est, elle est équipée d'« un placard affiché dans une alcove en bois noyer a porte double par un second affiché même bois en bon état ».

L'étage est occupé par une « chambre » et l'étage de comble par des « galettas ».

Ces deux lots étant détachés du reste du château, il n'existe « aucun escalier qui communique de la cave au rez de chaussée la montant jusques au galletas » et « il sera indispensable que l’acquéreur de cette portion fasse construire un escalier s’il le juge a propos ». Enfin, « chaque acquéreur jouira du terrain qui sera vis-à-vis leur portion adjugée jusques au bord du Pré de l’Iscle ainsi que la faculté commune de l’espace de l’emplacement de la basse cour ».

1823 : cadastre de Ribiers

Dans le cadastre de 1823, le lotissement de 1793 est conservé puisque la maison est séparée en deux parcelles, l'une possédée par RIVAS Jean Laurens et hoirs (1823 E2 399, 60 m² d'emprise au sol), et l'autre partagée entre EYSSERIC Joseph et DUPUY Antoine (1823 E2 400, 65 m²).

Plan de masse et de situation d'après le plan cadastral de 1823, section E2. Echelle d'origine 1/1250e.Plan de masse et de situation d'après le plan cadastral de 1823, section E2. Echelle d'origine 1/1250e.

20e siècle

La tradition orale rapporte qu'au début du 20e siècle, la grande salle de cette maison avait été aménagée avec des claies et des cloisons en bois pour accueillir les élevages de ver à soie.

Dans les années 1970, les intérieurs ont été entièrement modifiés et cloisonnés pour accueillir des gîtes, détruisant ou masquant les aménagements d'origine.

Description architecturale

Cette maison correspond à la partie centrale de l'aile orientale du château de Ribiers. Sa façade est compose une partie de la muraille fortifiée qui domine la plaine du Buëch, alors que sa façade ouest ferme le côté est de la basse cour du château. Elle comporte un étage de soubassement – occupé par une resserre ou cellier couvert par une voûte – un rez-de-chaussée, un étage et un étage de comble destinés au logis. Il est possible que la construction agricole installée en excroissance côté cour, à l'extrémité sud de la façade ouest, reprenne l'emplacement d'un escalier hors œuvre qui distribuait les étages.

Construite en maçonnerie de moellons calcaires et de galets, son élévation orientale est aveugle dans sa partie inférieure et doublée d'un puissant contrefort taluté. Au-dessus de ce renforcement, une grande baie partiellement murée pourrait correspondre à une ancienne croisée. Quant au dernier niveau de cette élévation, sa mise en œuvre indique qu'il s'agit d'un remplissage laissant bien visible le mur pignon, disposition qui témoigne que cette partie supérieure était probablement bâtie à l'origine en encorbellement sur pans de bois.

Sur la façade ouest, le premier niveau conserve la structure d'une galerie en bois soutenue par des poteaux moulurés. Les deux niveaux supérieurs sont construits en colombage à pan de bois.

Le toit à longs pans est couvert en plaques ondulées de fibro-ciment. L'avant-toit est constitué de trois rangs de génoise côté est, de quatre rangs côté ouest.

Elévation est.Elévation est.Elévation ouest.Elévation ouest.Elévation ouest, premier niveau. Poteau de la galerie.Elévation ouest, premier niveau. Poteau de la galerie.Elévation ouest, deuxième niveau. Détail de la structure porteuse.Elévation ouest, deuxième niveau. Détail de la structure porteuse. L'excroissance agricole flanquant le passage couvert de la porte fortifiée : ancien escalier hors oeuvre ?L'excroissance agricole flanquant le passage couvert de la porte fortifiée : ancien escalier hors oeuvre ?

L'origine de cette maison remonte peut-être à l'époque médiévale Toutefois, la structure à colombage de la façade ouest ne semble pas antérieure au 16e ou 17e siècle. Faisant partie du château de Ribiers, elle est lotie lors de la vente des biens nationaux en 1793. Son aspect actuel date des profonds travaux de réaménagement effectués dans les années 1970.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle

Cette maison compose le cœur de l'aile principale du château de Ribiers. Faisant face au Buëch, sa façade orientale, qui sert de muraille, est construite en maçonnerie de moellons calcaires et de galets avec un important fruit à sa base. Côté cour, le premier niveau de sa façade occidentale conserve une galerie en bois soutenue par des poteaux moulurés, les deux niveaux supérieurs étant construits en colombage à pan de bois. Elle comporte un étage de soubassement occupé par une resserre ou un cellier voûté. Le rez-de-chaussé, l'étage et l'étage de comble sont réservés au logis. Le toit à longs pans est couvert en plaques ondulées de fibro-ciment.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • calcaire galet enduit
    • bois pan de bois
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Procès verbal de consistance estimation et division des biens provenant de l’émigrée Marie Thérèse Felix femme Créqui situés dans la commune de Ribiers, ladite émigrée cy devant comtesse dudit lieu. 19 octobre 1793. Registre papier. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap. 1 Q 253.

    Division et estimation des batimens formant le cy devant château et autres batimens dependant d’iceluy le tout situé dans le vilage de Ribiers et à l’extremité dudit vilage du coté du levant.

Bibliographie

  • ESTIENNE, Marie-Pierre ; NICOLAS, Nathalie. Châteaux médiévaux des Hautes-Alpes. Gap : Les Amis des Archives des Hautes-Alpes / Librairie des Hautes-Alpes (Les Cahiers du patrimoine Haut-Alpin, 1), 1999.

Documents figurés

  • Plan de la terre et seigneurie du bourg de Ribiers, 1755 / Encre et aquarelle sur papier, 1755-1758. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : F 2214.

  • Plan cadastral de la commune de Ribiers. / Dessin, encre et lavis par Martel et Martin, géomètres, 1823. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1167 à 3 P 1168.

  • [Ribiers, château, maison seigneuriale. Elévation ouest, premier niveau. Mise à jour de la galerie lors de travaux à la fin des années 1970]. / Photographie de Jean-Pierre Rouge. Collection particulière.

Date d'enquête 2018 ; Date(s) de rédaction 2018, 2021
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général