Cette maison est la première visible à l’'entrée du village depuis la porte de Savoie, or elle constitue un hapax architectural dans le tissu urbain très uniforme de Colmars. Edifiée sur un plan rectangulaire, elle présente deux élévations visibles, l'’une depuis la Place Girieud, l’'autre depuis la rue de Goin. Le point de vue privilégié pour l’'observer et la comprendre est l’'angle nord, devant la porte de Savoie. Cette maison d'’architecte dotée d’un rez-de-chaussée, deux étages carrés et un étage d'’attique sous comble, joue sur une inversion générale des volumes. En effet, le deuxième étage carré et l’'étage de comble sont en surplomb par rapport à la partie inférieure de la maison. La présence de l’'étage d’'attique entre par ailleurs en totale contradiction avec les usages locaux, or il fut combiné avec un chien assis, forme plus traditionnelle. Etonnante par ses volumes, cette maison l’e'st aussi par la distribution de la façade. Les baies y sont totalement décentrées et la partie gauche de cette façade est totalement aveugle. Par ailleurs, l'’architecte a pris le parti radical de placer une unique fenêtre au premier étage carré et d’'en regrouper à 'l’inverse quatre au deuxième étage carré. Contrairement à la façade, l'’élévation secondaire est très régulière et presque totalement ouverte par deux fenêtres de grande dimension à chaque niveau. Chacun des niveaux est identifiable par la présence d'’une corniche saillante, peintes d'’un blanc qui tranche avec la couleur vert-de-gris de la tyrolienne qui recouvre totalement les murs. Les encadrements de fenêtre sont également peints en blancs. La façade est en outre agrémentée de barres d'appui rectilignes en métal. Les matériaux de mise en œoeuvre des murs semblent eux-aussi différents des autres maisons du village, puisqu'’une lacune d’'enduit laisse entrevoir une superposition de briques creuses. Une plaque en marbre blanc gravée portant l’inscription suivante : « La Roche Cline. Maison F. Riccobino » est fixée sur l'’élévation secondaire de la maison.