Dossier d’œuvre architecture IA05001463 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
maison commune et fournil, puis mairie et fournil, actuellement services municipaux
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
  • (c) Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Laragne-Montéglin
  • Commune Val Buëch-Méouge
  • Lieu-dit Ribiers
  • Adresse rue de l'Eglise , rue du Barri
  • Cadastre 1755 plan 7 1016  ; 1823 E2 513  ; 1998 E2 638  ; 2018 000E 638
  • Précisions anciennement commune de Ribiers
  • Dénominations
    maison commune, fournil, mairie
  • Destinations
    partie d'édifice de l'administration ou de la vie publique

L'origine de ce bâtiment remonte au moins au 16e siècle. Il est déjà cité comme maison commune en 1595 et il fut le siège de la mairie jusque dans les années 1860. Aujourd'hui, les locaux sont destinés aux activités associatives et à la conservation des archives et souvenirs historiques.

Le four banal est augmenté en 1605 et, en 1612, c'est la totalité de la maison commune qui est agrandie et réparée (J. Roman, 1892). Le 16 décembre 1669, la communauté des habitants de Ribiers rachète l'usage des moulins et des fours seigneuriaux, pour une rente annuelle de 300 livres (D. Faure-Vincent, 2014).

Le 12 octobre 1681, les consuls de la maison commune reçoivent un devis établi par trois maîtres maçons de Ribiers (JEAN Jaume, LAUDIGEOIS David et CHAUVET Gaspard), pour la reconstruction des fours et l'aménagement de la salle commune. Le « plus haut four » doit être entièrement refait, ainsi qu'une partie du bâtiment autour. Il faut prévoir une porte desservie par un escalier extérieur, pour accéder à une pièce aménagée au-dessus de la voûte. Cette pièce ou « grand chambre » sera blanchie et garnie de bancs. Une autre « petite chambre » se trouve au-dessus du « plus bas four », lequel doit être réparé. La façade orientale comporte alors une baie « à demy croisière » et elle doit être équipée de deux autres fenêtres. En 1754, un acte mentionne que ces fours sont donnés à ferme par la communauté (D. Faure-Vincent, 2014).

Dans le terrier de 1755, l'ensemble de ce bâtiment est désigné comme « maison de ville a plein pied et deux fours a la Communauté au dessous ». La hotte du four porte la date de 1780 gravée dans l'enduit, qui pourrait indiquer une campagne de réfection.

Si l'organisation interne du bâtiment actuel se reconnaît tout à fait dans la description des travaux donnés aux maçons en 1681, ses façades et notamment les ouvertures aujourd'hui visibles (hormis un jour chanfreiné situé au pied de l'élévation nord) sont plus récentes et remontent à la fin du 18e siècle. En effet, au printemps 1789, « la maison commune et la maison curiale furent entièrement réparées ; Fanton, entrepreneur italien, reçu 1290 livres pour ces deux travaux », qui furent réalisés sous la mandature de Jean-François Meygret (ancien notaire de Ribiers), premier maire élu de la commune (J. Roman, 1892). C'est sans doute à cette occasion que la date 1789 a été gravée sur la clef de l'encadrement de la porte principale.

Sur le cadastre de 1823, la construction est désignée comme « four et maison commune », de 116 m² au sol, appartenant à la commune de Ribiers. A partir de 1865, elle n'est plus mentionnée que comme « four » dans la matrice cadastrale, la mairie ayant été installée dans l'ancienne chapelle des Pénitents transformée en école.

Les enduits de la façade datent du milieu du 20e siècle.

Cette maison est située derrière l'église, à l'angle de la rue de l'Eglise et de la rue du Barri. Mitoyenne sur un côté et installée en terrain plat, elle comporte un rez-de-chaussée, un étage carré, et un étage de comble. Le plan est barlong, avec un angle arrondi au nord-est. Le rez-de-chaussée abrite les deux fournils communaux, l'étage est occupé par l'ancienne salle de mairie.

Le rez-de-chaussée est en réalité décaissé et il est accessible par deux portes piétonnes l'une ouverte à l'extrémité occidentale de l'élévation nord, l'autre dans le pignon est. L'accès à ces deux portes nécessite de descendre quelques marches et cet escalier se prolonge de la même manière à l'intérieur. Ce rez-de-chaussée est cloisonné en deux pièces.

La pièce orientale abrite toujours le « plus bas four » et elle est couverte par une voûte en berceau segmentaire orientée est-ouest. Le sol de ce fournil est caladé. La face de ce four possède une banquette légèrement saillante dont le centre accueille une bouche en pierre de taille de grès, équipée d'une porte en tôle de fer et surmontée par une large hotte construite en mortier sur corbeaux de bois ; une date (1780) est gravée dans l'enduit. A l'intérieur, la sole est faite de dalles de grès ; les deux premières assises de la coupole sont en pierre de taille de grès, le reste étant en brique pleine avec une clef circulaire (diamètre de la coupole : 220 cm, hauteur : 70 cm).

La pièce occidentale, qui anciennement donnait accès au « plus haut four », a été reconvertie en toilettes publiques. Elle est couverte par une voûte en berceau segmentaire orientée nord-sud. La face de ce four comporte également une baquette maçonnée, intégrant l'appui de la bouche du four qui est constitué d'une pierre de taille chanfreinée remployée. La bouche est construite en pierre de taille de brèche calcaire. La coupole est bâtie en brique pleine (diamètre 350 cm, hauteur : 120 cm) et la sole semble être en galets.

L'étage est accessible par un escalier intérieur donnant directement sur la porte principale. Il est occupé par l'ancienne salle de mairie. L'étage de comble est aéré par un petit jour ouvert côté est.

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de galets et moellons calcaires. Les élévations portent un enduit à la tyrolienne, avec un décor lissé et peint de faux encadrements. De la même manière, un bandeau peint court sous la génoise.

Au premier niveau de l'élévation est, la porte du fournil oriental possède des piédroits en pierre de taille calcaire en quart-de-rond, avec un linteau droit en bois.

Au premier niveau de l'élévation nord, la porte principale possède un encadrement en pierre de taille calcaire en plein-cintre. La base des piédroits est moulurée et ceux-ci comportent des pilastres saillants. L'arc possède une clef saillante et pendante gravée d'une date (1789). La menuiserie à deux vantaux a des panneaux ornés et elle est surmontée d'un tympan vitré garni d'une ferronnerie. Au dessus de cette porte, on note la présence d'un cartouche lissé dans l'enduit, aujourd'hui vide d'inscription.

A la base de cette même élévation nord, on remarque un jour équipé de barreaux en fer, dont l'encadrement en pierre de taille est chanfreiné. Toujours sur cette même élévation, la porte du fournil occidental possède un encadrement en pierre de taille calcaire en arc segmentaire.

Les encadrements des fenêtres sont façonnés au mortier de gypse, avec un linteau en bois. Sur l'élévation nord, ces fenêtres sont en arc segmentaire. Elles sont équipées de contrevents à cadre.

L'avant-toit est constitué de deux rangs de génoise peinte en blanc. Le toit est à un pan, avec des croupes. La couverture est en tuile plate mécanique.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • calcaire galet enduit
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à un pan croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Mesures
    • d : 220 cm (diamètre de la coupole du four oriental)
    • h : 70 cm (hauteur de la coupole du four oriental)
    • d : 350 cm (diamètre de la coupole du four occidental)
    • h : 120 cm (hauteur de la coupole du four occidental)
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Registre parcellaire de Ribiers, 1595. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6137

  • Matrices cadastrales de la commune de Ribiers. 1823-1911. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1169 à 3 P 1172.

Bibliographie

  • FAURE-VINCENT, David, FAURE, Pierre. Le Terrier de Ribiers, 1755. Lettre aux amoureux du patrimoine n° 63-64. Serres : Association départementale de sauvegarde du Pays du Buëch & des Baronnies, 2014.

  • ROMAN, Joseph. Histoire de Ribiers, chef-lieu de canton du département des Hautes-Alpes. Gap : Imprimerie J.-E. Richaud, 1892. 72 p.

Documents figurés

  • Plan de la terre et seigneurie du bourg de Ribiers, 1755 / Encre et aquarelle sur papier, 1755-1758. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : F 2214.

  • Plan cadastral de la commune de Ribiers. / Dessin, encre et lavis par Martel et Martin, géomètres, 1823. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1167 à 3 P 1168.

Date d'enquête 2017 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général