Dossier d’œuvre architecture IA04001272 | Réalisé par
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
mairie école primaire
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Barrême
  • Commune Blieux
  • Lieu-dit les Ferrajas
  • Cadastre 1982 AB 12
  • Dénominations
    mairie, école primaire
  • Parties constituantes non étudiées
    logement, remise

I. L'ECOLE DE BLIEUX : UNE HISTOIRE CONFLICTUELLE

1. L’école avant l’école : les bâtiments d'accueil

L’histoire de l’école à Blieux est complexe car au-delà du terme générique la réalité physique recouvre différents bâtiments qui d’ailleurs n’ont pas tous vus le jour, certains étant restés à l’état de projets avortés, notamment parce que la question de l’emplacement suscita de vifs débats au sein de la population, y compris pour l’édification de l’édifice actuel. La loi Guizot du 28 juillet 1833 bouleversa l’enseignement primaire, obligeant les communes de plus de 500 habitants à se munir d’au moins une école primaire de garçons et à entretenir au moins un instituteur. Avant cette date, Blieux disposa néanmoins d’un instituteur pendant une dizaine d’années, jusqu’en 1830. Un rapport rédigé par Lucien Arnette de la Charlonny et adressé au préfet du département le 8 août 1832 précise que sur une population de 907 personnes 25 élèves seulement fréquentaient l’unique école du village en hiver, et aucun l’été pour les travaux agricoles, lorsque tous les bras étaient nécessaires.

Le hameau de la Melle, fort éloigné du village, avait sa propre école. Avant le 19e siècle, les informations manquent, et l’on peut penser que l’Église, ici comme ailleurs, prit en charge l’enseignement. Par la suite, Blieux se dota d’une institutrice qui officiait dans un bâtiment appartenant au curé et loué à la commune, à proximité immédiate de l’église Saint-Symphorien et du presbytère (actuelle parcelle 38, maison dite l’« Hermeline »). Une délibération du conseil municipal de février 1868 signale que les traitements annuels étaient revus à la baisse : 600 francs pour l’instituteur du village, 400 pour celui de la Melle, et 450 pour l’institutrice.

Dès le 19e siècle l’école et la mairie de Blieux furent intimement liées. Le bâtiment alloué à l’école primaire était au 19e siècle situé au village, sur le site historique compris dans les anciens remparts à l’extrémité de l’éperon rocheux de la Barre de l’Échelette. Plus précisément, la maison acquise pour l’occasion par la municipalité bordait l’actuelle place de la fontaine, parcelle 99, la maison occupant la parcelle mitoyenne 98 tenant lieu de mairie (les deux formant l’actuelle parcelle 1084 aujourd’hui totalement ruinée). Cependant les archives ne sont pas très claires sur le sujet. Le 2 juin 1844 voit en effet se réunir le conseil municipal suite à l’acceptation par le sous-préfet de Castellane de la proposition d’acquisition par la commune de la maison de monsieur Rémi Brunias pour servir à la fois d’école et de mairie, moyennant la somme de 600 francs payables en deux fois. Les deux institutions seraient réunies au premier étage du bâtiment. Des réparations s’avèrent cependant nécessaires, à hauteur de 180 francs (voir en annexe les textes relatifs).

Pourtant en août 1852 une lettre émanant du sous-préfet donne son accord à la décision du conseil municipal de Blieux de se porter acquéreur d’un « bâtiment au S[ieur] Hermellin Joseph attenant à la maison commune et qui serait approprié pour maison d’école » (voir en annexe). Il faut en déduire que l’achat et le projet de réunion sous un même toit de la mairie et de l’école primaire en 1844 n’a pas abouti. Un document fait état le 29 janvier 1853 de travaux réalisés pour une somme totale de 106 francs et relatifs cette fois à la maison commune : s’agit-il du même édifice ? Un autre document mentionne pourtant en 1880 l’achat par la commune de la maison de Damaze Chauvin, section G du Village, parcelle 99, soit au même emplacement que précédemment, pour servir de maison d’école. Les transactions précédentes auraient-elles échoué avec les anciens propriétaires (Brunias, Hermellin) ? Pour quelle(s) raison(s) ? La confusion semble de mise…

2. Premier projet de bâtiment spécifique

Quoiqu’il en soit, dès le 6 septembre 1868 une délibération du conseil municipal précisait la décision de faire construire une nouvelle école de garçons, doublée à proximité d’une école de filles, dans un logement proche déjà existant, dans le quartier des Ferrajas alors en croissance, derrière l’église Saint-Symphorien. Le cahier des charges, accompagné du devis descriptif et estimatif rédigé par l’architecte Abbos le 2 septembre 1868, approuvé par le préfet le 24 juillet 1869, ne vit jamais le jour malgré l’établissement de plans et l’estimation du montant des travaux à fournir : 6 986 francs 29 centimes (voir en illustration avec les plans dressés par l’architecte).

Le maire, Édouard Rebuffel, battu aux élections du 4 septembre 1870, vit son projet abandonné pour une solution plus économique qui reçut le soutien des autorités administratives de tutelle, et ce malgré une campagne d’opposition virulente avec pétitions menée entre autres par l’ancien maire et l’abbé Collomp. Le projet abandonné misait sur l’abandon de la location double (90 francs pour l’école des garçons, qui plus est en mauvais état, 80 pour celle des filles) et sur la construction d’un bâtiment neuf jouxtant l’église et le presbytère, dans un endroit plus accessible et central, d’une capacité de 40 élèves mais réservée aux garçons, avec un logement pour l’instituteur, alors que la mairie resterait dans le village. Les filles seraient restées dans la maison du curé.

Une délibération du 13 août 1871 décida d’abandonner le projet de construction pour réparer la maison accueillant l’école suivant des plans dûment établis. Il apparaît même que « le 6 février 1872, Monsieur Tartanson, membre du conseil général et propriétaire du local sur lequel devait s’élever la construction projetée [selon les plans de l’architecte Abbos], recommandait vivement l’adoption du projet de réparation de la maison actuelle, la commune n’ayant pas la ressource suffisante pour faire face à la dépense de la construction d’une école et étant en outre débitrice au crédit foncier d’une somme de 6 000 francs. Il ajoutait que le secours de 2 000 francs serait utilement employé aux réparations de l’école et suffirait aux besoins de la localité ». La décision de remettre en état et conformité l’école de Blieux devant proposer une classe pour les garçons, une pour les filles, un logement par instituteur ainsi qu’une salle de mairie nécessita plans et devis. Des modifications consécutives aux instructions strictes de la tutelle ministérielle de l’Instruction publique et des Cultes étaient de surcroît la condition indispensable pour bénéficier des subventions de l’État. Pour preuve cette lettre du 7 juin 1872 adressé par le Secrétaire général du Ministère au préfet, indiquant que « la classe de filles qui n’aura que 21 mètres carrés ne suffira pas pour une commune dont la population peut fournir un effectif de 44 élèves. D’un autre côté, elle n’aura pas sous le plafond 3,30 mètres de hauteur, minimum exigé pour les maisons à attribuer. J’ajouterai que l’installation de la classe au deuxième étage présentera des inconvénients.

« Le logement de l’institutrice n’a pas été indiqué. Je rappellerai que ce logement doit se composer d’une cuisine et de deux chambres au moins, pourvues de cheminées.

« Je vous prie, monsieur le Préfet, d’attirer l’attention du Conseil municipal sur les observations qui précèdent, et de l’informer que je suis disposé à autoriser la commune à appliquer à son nouveau projet la subvention de 2 000 francs, lorsque celui-ci remplira les conditions désirables. »

En outre, suite aux protestations orchestrées par l’ancien maire et le curé, le sous-préfet fut mandaté par le préfet pour rédiger un rapport (18 novembre 1873). Ce dernier remarquait l’inanité des critiques formulées à l’encontre du projet de réparation de l’ancienne école, auquel le sous-préfet ajoutait cependant des modifications à apporter afin d’être en conformité avec l’accueil d’élèves. On notera que l’école modifiée était destinée à recevoir également la salle de mairie du village. « 1°) Le mur du levant qui est le mur formant façade principale n’est pas compris dans les réparations prévues ; il doit être refait à peu près en entier. Il ne présente pas, à mon avis, des garanties suffisantes de solidité et ne justifie pas les travaux considérables qu’on a entrepris. Il est donc urgent d’imposer à la commune l’obligation de faire abattre et grande partie et reconstruire ce mur.

« 2°) Les étages n’ayant, dans l’ancienne maison, qu’une hauteur de 2,50 mètres de plancher à plafond, ne représentaient pas les dimensions réglementaires ; l’architecte qui a dressé les plans, pour limiter dans le devis et sur cette article, la dépense, à une somme de 50 francs, a supposé que l’on pourrait faire monter les planchers, tout d’une pièce, au moyen de leviers. Ce procédé, économique, à coup sûr, est à peu près impraticable et risquerait de tout détériorer, en cas de non réussite. L’entrepreneur, qui est de mon avis, renonce à l’employer. Aussi, a-t-il reçu du conseil municipal l’autorisation d’effectuer l’exhaussement par la voie la plus sûre.

« Ce sont les seules objections à faire au projet, objections qui se traduisent par un surcroît de dépenses, prévu par MM. Brunias et Rebuffel, combattu par eux, mais approuvé par le maire et la grande majorité du conseil et de la population décidés, m’ont-ils dit, à tous les sacrifices pour obtenir que les travaux soient bien menés promptement à bonne fin.

« D’autres remarques secondaires doivent cependant être faites.

« La largeur de la maison d’école, une fois réparée, ne sera pas aussi considérable que celle indiquée sur le plan. Ou les dimensions de l’architecte ont été mal prises, ou le plan n’a pas été fait à l’échelle indiquée. Quoiqu’il en soit, la différence n’est pas assez considérable pour que l’administration ait à regretter l’approbation accordée au projet.

« La salle de la mairie sera peu vaste.

« Les parties du plan indiquées comme préaux sont très improprement désignées. Ce ne sont que des salles couvertes dans lesquelles les enfants pourront prendre leurs récréations.

« Ces réserves faites, je dois indiquer que les habitants de Blieux trouveront, au centre même du village, de l’agglomération principale, un bâtiment très modeste il est vrai, en rapport avec les faibles ressources dont ils disposent, mais répondant suffisamment aux besoins de cette petite commune et au but que l’administration s’est proposé d’atteindre. En conséquence, je n’ai pas cru devoir arrêter les travaux de démolition ; ceux de reconstruction ne devront avoir lieu qu’à la belle saison. »

Un acte administratif du 24 août 1873 nous apprend que le dénommé Jean Isnard, entrepreneur à Chaudon, s’est rendu adjudicataire de la construction d’une maison commune, et de deux maisons d’école à Blieux, pour la somme de 3 231,20 francs. Mais, mort insolvable, les travaux de construction se sont élevés à 6 735 francs ainsi que le rappelle une lettre du sous-préfet au préfet du 5 juillet 1883. La commune refusa de payer, alors qu’une seule maison d’école fut finalement construite (en réalité aménagée seulement, sur la parcelle 99). Finalement, les frais totaux furent ramenés à 3 926,76 francs par arrêté du conseil de Préfecture des Basses-Alpes du 21 février 1878 (lettre du 29 juillet 1979). Par courrier du 16 juillet 1879 l’architecte des travaux de construction de la maison d’école, Guirand Laurent, réclamait quant à lui encore la somme de 412 francs pour solde définitif de ses frais d’honoraires. On voit donc que les choses n’étaient pas simples.

L’école – et la mairie par conséquent – ne resta pas longtemps en place, puisqu’une lettre du Directeur de l’Enseignement primaire, représentant le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts en date du 19 avril 1899 mentionne la fermeture depuis le 20 novembre 1898 des écoles de Blieux sans précision quant au motif. Ce dernier exige cependant une réouverture dans les plus brefs délais, après avoir trouvé « un local provisoire pour la tenue des classes », démarche précédant une installation définitive dans un lieu approprié. Faut-il en conclure à une dégradation si rapide et si rédhibitoire de la maison restaurée au début des années 1870 qu’il ait fallu la quitter définitivement ? Il faut plutôt envisager de nouveaux travaux à effectuer. Toutefois la réintégration ne dura guère et le 14 avril 1936 une lettre de l’Inspecteur de l’Académie d’Aix faisait référence pour la valider à une décision du sous-préfet d’évacuer l’école de Blieux et au choix du conseil municipal d’affecter le presbytère comme local d’enseignement temporaire, jusqu’à ouverture du nouveau groupe scolaire : « Par délibération en date du 2 avril le Conseil Municipal, par 8 voix sur 9 votants, a sollicité l’autorisation d’utiliser, comme local scolaire, l’ancien presbytère, désaffecté depuis de longues années, et situé à environ 300 mètres de l’agglomération centrale.

« […]

Le presbytère est un vaste immeuble, en bon état, dans lequel on peut utiliser, comme salle de classe, une pièce d’environ 20 mètres carrés, suffisante pour contenir les 11 élèves de la communes. Bien aérée, bien orientée, sans humidité, cette pièce donne toutes les garanties d’hygiène et de salubrité. Dans l’immeuble, une autre pièce peut servir de salle de mairie. L’instituteur y disposerait d’un logement convenable de 3 ou 4 pièces. La place de l’église, qui peut être utilisée comme cour de récréation ne présenta aucun danger. Enfin, on trouve de l’eau potable à environ 50 mètres du bâtiment. »

3. L ’école actuelle

Décision fut prise d’affecter pour le futur bâtiment abritant la mairie et l’école de Blieux un emplacement en dehors du village au quartier des Ferrajas, très proche de l’ancien projet de la fin des années 1860, dans la mesure où la maison accueillant ces fonctions respectives présentait au village un état de délabrement trop avancé. Une lettre du préfet datée du 26 mars 1936 en décrit les points défectueux rédhibitoires tout en pointant l’animosité d’une partie de la population contre l’emplacement du projet, le quartier des Ferrajas étant situé trop loin (à trois kilomètres environ) du hameau de Chaudoul. Malgré cela le préfet soutient ce projet, d’ailleurs voté en conseil municipal à l’unanimité moins une voix (lire la lettre en annexe). Cela n’empêchera pas une pétition de quelques habitants du village contre l’implantation de la nouvelle école adressée au préfet le 17 avril 1936, s’appuyant en outre sur la possibilité de restaurer l’actuel bâtiment presque ruiné sur la place de la fontaine(lire la lettre en annexe).

Quoi qu’il en soit la municipalité suivit l’avis préfectoral et acheta pour édifier la nouvelle mairie-école le terrain à Philémon Abbos, maçon, domicilié à Blieux, par un acte de vente du 17 mai 1936 et pour la somme de 300 francs « qui devront être payés […] à la date du 30 juin 1937 par M. le Receveur municipal, laquelle somme sera prise sur les fonds disponibles du Budget communal 1937 ». Entre-temps, toutefois, un courrier émanant du Ministre de l’Éducation nationale soulignait le 11 mai 1937 l’inadéquation des plans projetés pour le nouveau bâtiment au regard des normes en vigueur (voir lettre en annexe).

Les travaux avancèrent rapidement. Le rapport de M. Moutet, ingénieur ATPE à Barrême, précise que la construction est conforme aux nouveaux plans exigés pour obtenir la subvention de 62 650 francs allouée à la municipalité le 8 novembre 1937 par le Ministre de l’Éducation nationale. La commune attend donc le versement du premier acompte, alors qu’elle a déjà versée 42 001 francs. Le courrier rappelle que le 8 avril 1938 les dépenses dues à la construction s’élevaient à un total de 83 000 francs (en réalité 82 701,95). Un second rapport de l’Inspecteur d’Académie d’Aix, M. Zanetto, adressé au préfet des Basses-Alpes, décrit l’état d’avancement des travaux au 16 mai 1938 et se déclare favorable au versement du premier acompte (voir lettre en annexe). Rappelons que l’édification du bâtiment comprend un groupe scolaire et une mairie, et que les aides de l’État se limitent à l’école proprement dite. Le devis du 1er juillet 1936 faisait état d’une somme totale de 102 258,95 francs (82 701,95 pour l’école et 19 557 pour la mairie).

La remise définitive intervint cette même année 1938, mais la commune dut attendre avant de recevoir les subventions promises. Un courrier du 7 février 1940 en provenance du préfet précise l’échelonnement des versements. Un premier de 43 850 francs a été effectué par décision ministérielle du 30 juin 1938, un second de 6 270 francs par décision ministérielle du 6 juin 1939, correspondant à 80% de la subvention, soit 50 120 francs. Restaient donc 12 530 francs à attribuer à la commune sous réserve d’un dossier comprenant notamment le procès-verbal de réception définitive des travaux. Une décision du 6 mai 1940 allouait finalement le solde, à hauteur de 10 350 francs (suite à une réduction de 2 180 francs de la dépense).

II. DESCRIPTION

La mairie-école, implanté sur un terrain plat présente un plan très simple en L (les plans, ainsi que les noms de l’architecte et de l’entrepreneur ont disparu des archives). Elle se situe en bordure de la route départementale 21 qui fut tracée entre 1936 et 1937. La maçonnerie est des plus simples et ressortit d’un mode de mise en œuvre traditionnel : moellons de calcaire liés avec du ciment, le tout recouvert d’enduit. Le toit à croupes est recouvert en tuiles plates mécaniques. L’ensemble comprend donc en rez-de-chaussée un groupe scolaire d’une classe correspondant à la partie la plus allongée du bâtiment, parallèle à la route, avec préau couvert (en réalité un appentis), cour, lieu d’aisance et remise séparée, surmonté d’un logement de quatre pièces pour l’instituteur qui occupe tout ce niveau de l’édifice. L’autre segment perpendiculaire contient la mairie avec des espaces répartis comme suit en rez-de-chaussée : salle de secrétariat et salle de réception.

La mairie a récupéré la salle de classe et le logement de l’instituteur est désormais loué par la ville à des particuliers qui habitent à demeure.

Si les plans ainsi que les documents mentionnant les noms de l’architecte et de l’entrepreneur ont disparu des archives, on sait par témoignage oral que l'actuelle mairie-école fut construite entre 1936 et 1938, juste après le tracé de la route départementale 21 qui mène au quartier du village et plus loin jusqu'à celui du Bas Chaudoul. Le choix de l'emplacement vint clore une histoire itinérante troublée depuis la seconde moitié du 19e siècle. Le bâtiment n'abrite plus aujourd'hui que les services de la mairie, l'école ayant officiellement fermé ses portes en 1986. Le logement de l'instituteur est donc loué à des particuliers et la mairie a récupéré l'ancienne salle de classe.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1936, daté par source

La mairie-école, implantée sur un terrain plat présente un plan très simple en L. Elle se situe en bordure de la route départementale 21 qui fut tracée entre 1936 et 1937. La maçonnerie est des plus simples et ressortit d’un mode de mise en œuvre traditionnel : moellons de calcaire liés avec du ciment, le tout recouvert d’enduit. Le toit à croupes est recouvert en tuiles plates mécaniques. L’ensemble comprend donc en rez-de-chaussée : une pièce faisant office de classe et correspondant à la partie la plus allongée du bâtiment, parallèle à la route, avec préau couvert (en réalité un appentis), une cour, un lieu d’aisance et une remise séparée. L'étage carré comprend un logement de quatre pièces pour l’instituteur qui occupe tout ce niveau de l’édifice. L’autre segment perpendiculaire contient la mairie avec des espaces répartis comme suit en rez-de-chaussée : salle de secrétariat et salle du conseil.

  • Murs
    • calcaire enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvertures
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, []

Documents d'archives

  • Commune de Blieux : travaux communaux. Ecoles (1869-1940). Lettre de l'inspecteur d'Académie d'Aix au préfet des Basses-Alpes. 1936/04/24. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

    Lettre précisant le choix du presbytère de Blieux pour accueillir l'école primaire du village en attendant la construction d'un nouveau groupe scolaire. Description des qualités du bâtiment pour remplir cette tâche.
  • Lettre du préfet des Basses-Alpes au maire de Blieux. 1936/03/26. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

    Lettre validant la nécessité de construire un nouveau groupe scolaire à Blieux, l'ancienne école étant dans un état trop délabrée. Relation de la pétition d'une faible partie de la population contre le projet du maire. Soutien du préfet au maire.
  • Pétition contre le projet de construction d'un groupe scolaire à Blieux. 1936/04/17. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

    Pétition détaillant les raisons du rejet du projet municipal de construire un nouveau groupe scolaire à Blieux, dans le quartier des Ferrajas ou quartier de l'Eglise.
  • Acte de vente. 1936/05/17. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

    Acte de vente d'un terrain appartenant à Philémon Abbos dans le quartier des Ferrajas ou quartier de l'Eglise, acquis par la mairie de Blieux pour l'édification d'une future mairie-groupe scolaire pour la somme de 300 francs.
  • Lettre du Ministre de l'Education nationale au préfet des Basses-Alpes. 1936/05/11. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

    Lettre détaillant les défauts du plan projeté pour la future école-groupe scolaire de Blieux par rapport aux normes d'un établissement scolaire relevant de l'enseignement primaire et refus par conséquent d'allouer des subventions pour la mise en oeuvre de ce projet.
  • Rapport relatif à la construction en cours de la mairie-groupe scolaire de Blieux. 1938/06/01. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

    Rapport détaillant l'avancement satisfaisant des travaux et accord pour le versement des subventions allouées à la commune par l'Etat
  • Rapport relatif à l'avancement des travaux de la mairie-groupe scolaire de Blieux. 1938/05/16. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

    Rapport au préfet des Basses-Alpes relatif à l'avancement des travaux de la mairie-groupe scolaire de Blieux, ce qui est fait, ce qu'il reste à faire.
  • Achat d'une maison pour servir de mairie et d'école à Blieux. 1844/06/02. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 030/5.

    Acquisition par la mairie de la maison de Rémi Brunias pour servir d'école et de mairie pour la somme de 600 francs payables en deux fois, le second terme étant prévu en 1845.
  • Bordereau, cahier des charges et devis estimatif. 1868/09/02. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

    Bordereau, cahier des charges, devis descriptif et estimatif des travaux à réaliser pour contruire une école de garçons destinée à accueillir 40 élèves à côté du presbytère dans le quartier de l'Eglise actuel quartier des Ferrajas.

Bibliographie

  • GAYOL, Georges. Histoire de Blieux, un village des Alpes de Haute-Provence. Association du patronyme Deblieux : 2008.

    p. 43-46.

Documents figurés

  • Projet d'école primaire de Blieux : élévation de la façade principale / Plan à la plume et à l'encre sur papier, 1868/09/02. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

    Projet avorté.
  • Projet d'école primaire de Blieux : plan de distribution du rez-de-chaussée / Dessin à la plume et à l'encre sur papier, 1868/09/02. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

  • Projet d'école primaire de Blieux : plan de distribution de l'étage carré / Dessin à la plume et à l'encre sur papier, 1868/09/02. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 063.

Annexes

  • Ecole de Blieux : documents administratifs
Date d'enquête 2008 ; Date(s) de rédaction 2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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