L’Hôtel de la Pension Anglaise fait partie des trois premiers hôtels de Nice en 1836 (BOTTARO, Alain et al. Trois siècles de tourisme dans les Alpes-Maritimes. Catalogue d’exposition des Archives départementales des Alpes-Maritimes. Milan : Silvana Editoriale, 2013, p. 50-52). Il est le produit d’un transfert d’établissement opéré par Ferdinand Guarducci sur la place du Jardin Public. Le maçon Lorenzo Asso est chargé de la construction selon un cahier des charges prescrit par l’hôtelier Guarducci. Ainsi il est dit :

"à l'intérieur des appartements les pièces seront peintes en gris perle à l'huile de noix et en double couche, les persiennes seront peintes en vert clair appelé métis, les plafonds des salles et des chambres seront peints à le fresque d'un même motif et autour des motifs on placera un lambris peint aussi à la fresque. Au-dessus de la porte d'entrée, à la fenêtre du 1er étage, on placera un balcon en fer travaillé à la manière moderne pour un plus grand embellissement de la façade [...] Le puits sera muni d'une pompe pour remplir quotidiennement le petit récipient placé à côté duquel partent les tubes en plomb qui portent l'eau froide à la cuisine et pour le bain un tube portera l'eau chaude [...] Le passage des voitures et les écuries seront pavés de galets. La façade de l'hôtel du côté de la mer comme celle vers le jardin sera peinte à la fresque [...] Les combles seront divisés en autant de chambres pour les personnes de service de l'hôtel." (Archives départementales des Alpes-Maritimes - ADAM 402 Q 1/138 n°2555 et 3e 25/153, acte du 6 septembre 1836).

L’Hôtel de la Pension Anglaise propose par exemple des bains d’eau douce et de mer. A partir de 1856, il est rebaptisé Hôtel d’Angleterre et propose également un établissement de bains dirigé par le docteur Brandeis. Il est ensuite dirigé par Vincent Palmieri puis par l’allemand Jean Henri Théodore Steinbrück. Celui-ci repeint la façade en 1879 (Archives municipales de Nice - AMN, 2 T 63 87). L’hôtel est ensuite repris par F. Ch. Braun qui l’agrandit : reconstruction de la toiture, construction de six nouvelles lucarnes avec décorations en stuc, décoration des sept lucarnes existantes et restauration de la corniche de couronnement sous la direction de l’architecte Daniel (AMN, 2 T 172 282). En 1910, Braun confie à l’architecte Lucien Barbet la surélévation d’une dépendance de l’hôtel située dans la cour intérieure (AMN, 2 T 242 404). L’année suivante, en octobre, Braun fait repeindre la façade (AMN, 2 T 259 509). En 1913, le roi de Suède Gustave V y descend. Vers 1839, l’Hôtel de Grande-Bretagne est construit dans la continuité de l’Hôtel d’Angleterre par l’adjonction de deux bâtiments construits d’une part par une société d’ouvriers et d’autre part par le courtier de la famille suisse Visquis. Il est dirigé par Henri Brezzi. Il reçoit notamment le roi de Grèce George Ier. Lors de la Première Guerre Mondiale, l’Hôtel d’Angleterre est transformé en hôpital militaire (Bulletin des hôpitaux de Nice et de la région du 18 octobre 1914, Hôpital auxiliaire n°28 - Hôtel d'Angleterre à Nice, article illustré par photographie en noir et blanc.).

L’Hôtel d’Angleterre et l’Hôtel de Grande-Bretagne fusionnent au cours du premier quart du XXème siècle pour devenir l’Hôtel d’Angleterre et de la Grande-Bretagne. Le Park Hôtel ouvre ses portes vers 1980. L’architecte Michel Orselli est chargé de la rénovation des façades entre 1987 et 1988. Au début des années 2000, la chaîne italienne Boscolo rachète l’hôtel qui est alors un quatre étoiles de 104 chambres. Un projet de démolition est lancé en 2012 ayant pour objectif la construction d’une résidence privée haut de gamme. Malgré l’obtention du permis de construire en 2013, le projet est annulé et l’Hôtel Park continue son exploitation jusqu’à l’été 2017. En décembre 2017, les groupes City Mall et Paris Inn annoncent officiellement le rachat de l’Hôtel Park et dévoilent leur projet de transformation en hôtel cinq étoiles de 140 chambres et suites avec spa, espace fitness et rooftop avec restaurant, bar et piscine sous l'enseigne Maison Albar ainsi que d'une galerie commerciale en rez-de-chaussée, traversante entre la rue de Suède et la rue Masséna.