Dossier d’œuvre architecture IA84000127 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
Fortification d'Agglomération
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis
  • Commune Mirabeau
  • Cadastre 1946 C 178, 287 ; 1837 C 244, 88
  • Dénominations
    fortification d'agglomération

HISTORIQUE

La documentation, très lacunaire, n'a pas permis de dater précisément la construction des fortifications de Mirabeau. Le contexte général et quelques rares indications autorisent cependant à faire remonter cette construction au milieu du XVIe siècle. Des actes notariés de l'année 1564, en effet, désignent expressément le "barry", l'enceinte fortifiée, parmi les confronts de certains immeubles 1 , tandis que d'autres, datés de 1543, n'en font pas mention - mais les maisons concernées paraissent situées au centre du village plutôt qu'à sa périphérie 2. D'autre part, les délibérations du conseil de la communauté, conservées à partir de l'année 1556, restent silencieuses à l'égard de cet ouvrage, probablement achevé à cette date 3.

D'après le cadastre de 1599, l'enceinte,raccordée à l'est au château et à l'ouest à l'église paroissiale, possédait au moins quatre portes : au nord, le "Portal de la Place", ouvrant sur le chemin de Beaumont ; à l'ouest, le "Portal de la Font", sur le chemin de Pertuis ; au sud, le "Portal du Rivet" ; au sud-est, le "Portal de la Magdelene", plus tard appelé"Portal du Bassinet", sur le chemin du bac. Une cinquième ouverture, probablement plus petite (une simple poterne) le faisait communiquer, au nord-est, avec le château 4 .

De périmètre assez vaste, l'enceinte devait se révéler, durant tout l'ancien régime, suffisante pour contenir l'agglomération dont la croissance, il est vrai, resta faible, voire presque nulle, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Le cadastre de 1714 fait état, à l'intérieur du village, de nombreux espaces non bâtis, enclos, cours et jardins 5. L'ouvrage fut assez régulièrement entretenu, non sans difficulté parfois, par la communauté. En 1720, un différent opposa ainsi les consuls à Joseph Silvy, maître maçon de Beaumont, prifachier de la reconstruction d'une portion de l'enceinte comprise, au nord-est , entre le château et la tour dite de Moland, le conflit portant sur l'épaisseur donnée au mur, qui devait passer de quatre pans (1 m) à trois pans (0,75 m) 6.

Les fortifications furent ainsi conservées jusqu'après la Révolution. Lors de l'établissement du cadastre, en 1837, la majeure partie de l'ouvrage existait encore, à l'exception du côté ouest, de part et d'autre de l' église et des portes du château, du Rivet et de la Fontaine, démolis pour élargir le passage. Probablement très dégradés et jugés inutiles et dangereux, les éléments subsistants furent par la suite détruits. Il n'en reste plus aujourd'hui que deux tours rondes, l'une au nord (tour de Moland) et l'autre au sud, englobées dans des maisons.

DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

L'enceinte, aujourd'hui presque réduite à son tracé dans le parcellaire, forme un long polygone entourant le village bâti dans une petite dépression encadrée, au sud, par la colline sur laquelle se dresse le château, au nord, par celle de l'église paroissiale. La muraille rectiligne sur tout le côté ouest entre le château et l'église, sur laquelle elle vient buter, est constituée au nord et à l'est de quatre pans séparés par des tours et par une porte. Au sud, elle était ancrée sur les ouvrages défensifs du château transformés en murs de soutènement.

Matériaux et leur mise en œuvre

Le peu qui apparaît de la courtine sur le côté est est construit en blocage irrégulier de moellons. La partie conservée de la tour (2), non crépie, est en moellons équarris de pierre blanche.

Description des vestiges

- Tour (1) : Tour de Moulon : conservée sur la hauteur d'un étage, mais entièrement crépie. Elle est dotée d'une embrasure de tir rectangulaire horizontale ouvrant vers l'est. Les autres doivent être murées.

- Porte (1), Porte de la Place : complètement détruite. Le cadastre de 1837 l'indique comme étant bâtie hors-œuvre.

- Porte (2), Portal de la Fontaine : détruite.

- Porte (3), Portal du Rivet : détruite.

- Tour (2) : l ' élévation conservée n'excède pas 2 m de hauteur, très abîmée, sans dispositifs de défense.

- Porte (4), Portal du Bassinet ou de la Madeleine : détruit.

- la courtine n'apparaît nettement qu'entre la Tour (1) et la Porte (1) où elle sert de mur de soutènement à une ruelle, et au-delà de la Porte (1) où quelques vestiges, fortement repris, subsistent. Son épaisseur (environ 1 m) est visible à l'emplacement de la Porte (2).

NOTE DE SYNTHESE

De cette enceinte ne subsistent plus que les élévations partielles de deux tours et le tracé que l'on repère facilement sur le cadastre actuel.

La datation esquissée par l'étude des textes peut être confirmée par l'observation de deux éléments fragmentaires : une des tours conserve une embrasure de tir rectangulaire, horizontale.

D'autre part, le portail de la Place est indiqué sur le plan cadastral de 1837 comme étant fortement saillant à l'extérieur. Cette disposition est celle de certaines portes datées avec précision, à Cucuron par exemple (Portail de Cabrières).

1A.D. 84, Série E Notaires, Etude de Beaumont, n° 235, 29 janvier et 13 mars 1564.2A.D . 84, Série E Notaires, Etude de Cucuron, n° 628, 30 avril, 15 mai, 13 et 18 août, 4 novembre 1543.3A.C. Mirabeau, BB 1.4A. C. Mirabeau, CC 1.5A. C. Mirabeau, CC 2.6A. C. Mirabeau, DD 1, Avertissement des consuls de Mirabeau à Joseph Silvy, maçon, de respecter les termes de son contrat de prix-fait pour la réparation de l'enceinte fortifiée, 1720.

Enceinte fortifiée construite dans le 2e quart du 16e siècle ; percée de 4 portes ; progressivement détruite aux 18e et 19e siècles, sauf 2 tours et des pans de courtine englobés dans des maisons.

Enceinte formée de pans rectilignes ; tour de flanquement demi circulaire à l'ouest, tour d'angle circulaire à l'est ; dotée d'une meurtrière de fusillade

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1970 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
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Sauze Elisabeth
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