Dossier d’œuvre architecture IA05000132 | Réalisé par
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
fort du Randouillet
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hautes-Alpes - Briançon
  • Commune Briançon
  • Lieu-dit Fort du Randouillet
  • Cadastre 1975 B 1189
  • Dénominations
    fort
  • Appellations
    fort du Randouillet
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    enceinte, donjon, batterie, caserne, casemate, corps de garde, poudrière

Chronologie des travaux

En 1709, en pleine guerre de succession d'Espagne, le maréchal de Berwick fit occuper, en fortification passagère, non seulement le plateau des Têtes, mais aussi la butte du Randouillet. Les travaux, exécutés rapidement par la main-d’œuvre militaire, grâce à la présence des nombreuses troupes concentrées autour de Briançon, furent dirigés par l'ingénieur Tardif, directeur des fortifications de Grenoble1 . La paix revenue (1713), la cour fut obligée de prendre en compte la nouvelle situation résultant des traités et du fait que Briançon était désormais vouée au rôle de place de première ligne, il convenait de transformer en ouvrages permanents les organisations passagères réalisées sous la pression des évènements, dès que la situation économique le permettait.

Dès 1718 un projet était élaboré pour les forts des Têtes et du Randouillet, suivi d'un autre, remanié, de 1722, sur lequel figurent en rouge - donc déjà construites - certaines parties dont l'ouvrage sommital du donjon.

En 1724, les chantiers marchent à plein et on dépense, à Briançon, 370.000 livres pour la seule fortification. En 1734 les travaux sont considérés comme terminés : le Randouillet a alors son allure définitive à l'exception de quelques bâtiments (chapelle A, pavillon des officiers G, 4e bâtiment de troupe B, arsenal G) qui, projetés mais non réalisés, figureront longtemps encore sur les projets annuels. Quelques baraques «K» et «M» subsistent à l'arrière de l'ouvrage et finiront par disparaître.

Les choses resteront en l'état jusqu'en 1833, date à laquelle on remplace la batterie centrale du donjon, à ciel ouvert, par une batterie casematée à la Haxo2 à cinq pièces fractionnées en deux groupes de deux et trois pièces et destinée à soustraire l'artillerie principale au tir fichant des replats dominants du Point du Jour.

Puis, les crises de l'artillerie rayée puis de l'obus torpille amèneront la construction d'un magasin à poudre Q (1874-77) en caverne, pour 46.200 kg de poudre, R, mi-caverne, pour 60.000 kg (1878-81) et B en caverne (vers 1890).

Les derniers travaux notables, exécutés sous la IIIe République, sont la construction des bâtiments M et MI (hangars pour l'artillerie), l'installation des téléphériques Sainte-Catherine-Randouillet et Randouillet-La Seyte, et quelques aménagements de positions de batterie.

Mais il s'agit d'aménagements mineurs car, hormis l'adjonction de la batterie-casemate du donjon, le fort est pratiquement resté dans son état d'origine. L'ouvrage est passé en deuxième ligne depuis la construction des nouveaux forts de 1874 (Infernet et Croix de Bretagne) et n'avait plus, en 1940, qu'un rôle de casernement (En 1900, le fort est armé de 13 pièces de 138 mm, 2 de 90 mm, 5 de 7 dotés, en temps de guerre, de 600 à 700 coups par pièce suivant le modèle).

Analyse architecturale

Dominée de 500 m par le replat de La Seyte, la butte du Randouillet constitue le dernier ressaut inférieur de la crête du Point du Jour, qui culmine à 2377 m au sommet de l'Infernet. Par dessus le vallon de Fontchristiane, elle domine de près de 200 m, au sud - à peine plus de 500 m de distance, soit à très bonne portée de canon dès le XVIIe siècle - le plateau des Têtes, lequel commande, à bout portant, la ville de Briançon.

Assez vite, commandants en chef et ingénieurs en charge de la fortification de Briançon réalisèrent que la place n'était défendable qu'avec l'occupation permanente des Têtes, elle-même assurée si l'on tenait la hauteur dangereuse du Randouillet.

Il est assez ardu de décrire le fort du Randouillet car, bien que construit en pleine époque classique, triomphe de la fortification bastionnée, il échappe pratiquement à tout schéma géométrique régulier, compte tenu des difficultés du terrain.

Le site

Vue aérienne prise du nord. En avant, et au pied, communication Y et village de Fontchristiane. En arrière, lac du pont Baldy.Vue aérienne prise du nord. En avant, et au pied, communication Y et village de Fontchristiane. En arrière, lac du pont Baldy.

Du plateau de la Seyte, le terrain descend régulièrement en pente assez raide jusqu'à un replat précédant un piton rocheux, à plan elliptique, sur lequel s'établiront les retranchements de 1709. Puis, derrière ce piton, le terrain reprend sa pente descendante jusqu'au bord d'escarpements rocheux tombant sur la vallée de la Durance . Le piton domine d'une quarantaine de mètres le replat qui le précède, et de soixante mètres le sommet des falaises en arrière, défilant, ainsi, tout le terrain situé à l'ouest.

Le fort

Vue aérienne d'ensemble prise du sud-sud-ouest.Vue aérienne d'ensemble prise du sud-sud-ouest.Cherchant à tirer le meilleur parti de ce site très particulier, les ingénieurs ont réalisé, pratiquement en fortification polygonale irrégulière, un ouvrage fortifié constitué de deux parties : le donjon, couronnant le piton rocheux, et renfermant l'essentiel des organes de feux, et l'enceinte basse, enfermant l'essentiel des bâtiments, logements ou magasins, venant se raccorder aux deux extrémités nord-est et sud-ouest du « donjon».

La capitale de l'ouvrage est orientée à l'est-sud-est ; on notera, en plus, que le flanc sud de l'ouvrage domine le débouché de la vallée de la Cerveyrette. Il est enfin visible qu'à l'occasion des travaux le terrain a été amélioré artificiellement, le replat aplani, les escarpements avivés, des terrasses créées avec les déblais etc.

L'ensemble s'inscrit dans un polygone de 250 m de front sur 350 m de profondeur.

1. Le donjon

Du fait de son relief le « donjon» masque complètement aux vues dangereuses tout le reste de l'emprise du fort.

Vue lointaine du donjon prise de la Croix de Toulouse.Vue lointaine du donjon prise de la Croix de Toulouse.Le terme, employé dès l'origine, reflète bien la morphologie originale de l'ouvrage. Ses escarpes couronnent, donc, le sommet d'un piton rocheux, et s'inscrivent grossièrement, dans un rectangle de 140 m de long sur 40 m de large, dont le grand axe est orienté sud-sud-ouest-nord-nord-est, échappant au tir d'enfilade. La plateforme sommitale n'étant pas rigoureusement plane, on trouve:

- au centre, la batterie supérieure, qui renferme la caserne A, le magasin à poudre F du donjon et la batterie Haxo

- à gauche (nord-nord-est) et en contrebas, deux batteries en terrasse disposées en gradins

- à droite (sud-sud-ouest) une batterie en terrasse, en contrebas également dites «batteries attenantes au donjon ».

Donjon. Saillant 2 (arrière droit) de la batterie supérieure pris du terre-plein arrière de la batterie attenante de droite. A droite traverse en maçonnerie et latrines P. A gauche, traverse du bâtiment B1.Donjon. Saillant 2 (arrière droit) de la batterie supérieure pris du terre-plein arrière de la batterie attenante de droite. A droite traverse en maçonnerie et latrines P. A gauche, traverse du bâtiment B1. La batterie supérieure a son front de tête tracé en U renversé et aplati, en forme de bastion plat à angles très ouverts. Les batteries attenantes ont leurs fronts de tête tracés en redans, le tout, jointif, constitue le front de tête actif de l'ouvrage, en alignement tenaillé et dont le parapet, percé des embrasures à canon et à fusil, est exhaussé par rapport à celui des flancs et de la gorge, pour défiler l'intérieur des ouvrages contre les coups tirés de la montagne.

Le défilement est encore accru, dans chacun de ces ouvrages, par la présence de traverses longitudinales en maçonnerie qui, placées sensiblement sur le même alignement, constituent une sorte de refend général, correspondant au grand axe du rectangle.

Le front de gorge de la batterie supérieure est constitué par une escarpe rectiligne encadrée, aux deux extrémités, par la saillie arrière des deux batteries attenantes, qui en assurent le flanquement.

Vue du front de gorge du donjon. A gauche, la porte. Au centre, la façade arrière du bâtiment F (corps de garde du donjon).Vue du front de gorge du donjon. A gauche, la porte. Au centre, la façade arrière du bâtiment F (corps de garde du donjon).

Le pied du front de tête de l'ouvrage est en outre couvert par plusieurs ouvrages plus rasants, qui masquent environ la moitié de la hauteur de l'escarpe aux vues lointaines.

Ce sont :

- le bastion 13, à plan asymétrique, implanté devant la batterie attenante de droite et la moitié droite de la batterie supérieure. Bastion à escarpe creuse parcourue par une galerie percée, sur la face et le flanc gauche de créneaux de fusillade, ainsi que sur le flanc droit (14 créneaux à gauche, 6 à droite)

- la demi-lune 12, également munie d'une galerie de fusillade (7 créneaux dans la face droite, 9 dans la gauche, 7 à la gorge).

Ces deux organes sont enveloppés d'un fossé et couverts par la contre garde 53 qui ferme, à gauche, le fossé de pied du donjon par une sorte de batardeau casematé et crénelé, dit « traverse 51 », accessible d'une part par galerie ascendante de liaison depuis la batterie attenante 42-43, et par poterne depuis le fossé du donjon. Les six créneaux de cet organe flanquent. à gauche, la porte basse du fort, dite du Pont Rouge, et la place d'armes qui la précède.

Le pied des faces droites du bastion 13 et de la contre garde 53, et tout le terrain du replat précédant le fort sont flanqués par les feux des « flancs» 14 (2 canons sous casemate) et 49 (8 pièces superposées, dont 4 sous casemate) organes ne faisant pas partie intégrante du « donjon », mais des «dehors» de l'enceinte basse.

Bâtiments du donjon

Entrée : aboutissement d'un chemin d'accès en lacets, taillés dans le roc, grimpant la contrepente du donjon, elle est ménagée dans le flanc de l'avant-corps de la batterie attenante sud-sud-ouest, l'accès se faisant parallèlement à l'escarpe de gorge .

Porte du donjon. Vue extérieure, pont-levis en zig-zag ou à parallélogramme en position ouverte.Porte du donjon. Vue extérieure, pont-levis en zig-zag ou à parallélogramme en position ouverte.Précédée d'un haha fermé, au sud-est, par l'escarpe de la batterie supérieure et franchi par le pont-levis, la porte est constituée par un court passage voûté en voûte surbaissée.

La baie, voûtée en voûte surbaissée, s'ouvre dans la feuillure servant de logement au tablier du pont-levis relevé et en retrait d'une façade saillante constituée de deux pilastres en pierre de taille soutenant une plate-bande à claveaux, elle-même portant un fronton triangulaire à rampants soulignés par une moulure et surmontés d'une corniche à cimaise en doucine, le tout très sobre .

On notera le pont-levis à zig-zag, dont les pièces métalliques, le tablier en bois et la bascule intérieure sont encore en place et fonctionnent encore. Dans les parois du passage d'entrée, noter aussi la présence des niches pour le personnel de garde.

Corps de garde du donjon

(bâtiment B1) 13,50 x 5,50 m

Petit bâtiment sans étage, situé à droite, aussitôt après avoir franchi la porte du donjon. Plan rectangulaire, à façade principale bordant la route, et façade arrière aveugle et constituée par l'escarpe de gorge de l'ouvrage.

Le pignon sud-ouest se prolonge extérieurement par un mur de maçonnerie· en fait, traverse de cloisonnement intérieur - que la route franchit par une porte en plein cintre avant de déboucher sur le terre-plein de la batterie attenante sud-ouest.

En face se trouve la poterne d'accès à la galerie voûtée montant à la batterie supérieure: ainsi, à proximité de l'entrée principale et à vue directe d'un accès primordial à la défense, complètement défilé, en outre, aux coups dangereux par la masse de la batterie supérieure, le bâtiment ne saurait être mieux placé pour remplir sa fonction.

Donjon. Bâtiment B1 (corps de garde). Façade.Donjon. Bâtiment B1 (corps de garde). Façade. On notera que ce corps de garde diffère quelque peu du plan-type habituel, hérité de Vauban, en particulier par l'absence de portique de façade, singularité due à l’exiguïté du terrain d'emprise.

Deux murs transversaux et un tronçon de mur longitudinal divisent le bâtiment en quatre pièces accessibles par la façade est ( 4 : probablement poste de troupe, 3 logement de l'officier chef de poste, 1 et 2 : prison et magasin 7). Chauffage des deux pièces principales assuré par cheminée dont la souche rectangulaire émerge du versant est de la toiture à deux pans couverte en ardoise.

Les rampants des pignons dépassent la couverture et sont couronnés par une tablette en pierre. Les longs pans sont, eux, surmontés d'une corniche en doucine. Les portes et fenêtres de la façade est sont surmontés d'un linteau en pierre de taille, sur jambages harpés reposant sur un appui monolithique. Les fenêtres sont, à l'extérieur, entourées d'une feuillure destinée à recevoir des volets en bois (disparus) dont les gonds sont encore en place dans les jambages. Portes en bois (mélèze) constituées de planches horizontales superposées.

Chaînes d'angles harpées, en pierre de taille.

Caserne du donjon

(« A» du petit atlas) 35 m x 10 m. (1724-1734)

Donjon. Batterie supérieure. A gauche, bâtiment F (magasin à poudre). A droite caserne A et pylone du téléphérique de la Seyte. Au premier plan, escalier extérieur menant aux dessus de la batterie Haxo.Donjon. Batterie supérieure. A gauche, bâtiment F (magasin à poudre). A droite caserne A et pylone du téléphérique de la Seyte. Au premier plan, escalier extérieur menant aux dessus de la batterie Haxo. Bâtiment voûté à l'épreuve de la bombe, occupant le centre de la batterie supérieure, et s'inscrivant dans un rectangle de 35 x 10. Façade principale orientée au nord-ouest - donc vers l'arrière de l'ouvrage - et échappant ainsi aux coups dangereux.

Il s'appuie, à l'arrière (mur de fond du long pan sud-est) au mur aveugle constituant la traverse longitudinale auquel viendra s'adosser, vers 1833, la batterie-casemate dite à la Haxo, de telle sorte que ces deux bâtiments sont contigus dos à dos et ne forment finalement qu'un ensemble structurel unique, même si on est amené à les décrire séparément, compte tenu de leur origine et de leur destination différente.

La caserne A, destinée à l'origine au logement du commandant du fort et à une garnison de sûreté, est essentiellement formée d'un berceau unique en plein-cintre, divisé en deux niveaux (rez-de-chaussée et entresol) par un plancher intermédiaire.

Au rez-de-chaussée, cinq murs transversaux divisent l'espace en six travées ainsi réparties :

- Au nord-nord-est : la travée d'extrémité est divisée elle-même en deux pièces par un mur longitudinal : pièce 1 (cuisine) et pièce 2 (annexe et poste de puisage de la citerne située au-dessous). Le poste de puisage, situé à l'origine dans l'angle nord, est constitué par une margelle cylindrique en pierre de taille dressée, avec rebord élargi en boudin, en partie engagé dans l'encoignure, et surmonté d'une console de ferronnerie en S, portant la poulie de la corde de manœuvre du seau de puisage.

Pour prévenir un vol, margelle et console ont été démontées et transportées à Briançon dans la cour du magasin X, à côté des bureaux du génie (rue Pasteur).

Capacité de la citerne: 60 m3.

Alimentation par les eaux de ruissellement.

- Au centre, deux groupes de deux pièces chacun (3 et 4 répertoriés « magasin» en 1936, 5 et 6 «chambres de troupe »), chacun communiquant par une large ouverture percée dans le mur de fond, avec le couloir arrière de la batterie Haxo.

- Au sud-ouest, une pièce (7 «magasin du génie» en 1936) donnant à l'extérieur par une porte en pignon.

Entresol : cloisonnement réduit à trois murs transversaux, développant cinq pièces sous voûte, au lieu de 7 au rez-de-chaussée.

Chauffage : par cheminées adossées aux murs transversaux et émergeant en trois souches carrées du versant ouest de la toiture.

Toiture : de deux pans couverts en ardoise. Pignons dépassant la couverture et rampants protégés par tablettes de pierre. Longs pans surmontés d'une corniche en doucine.

Portes et fenêtres couvertes en arcs surbaissés à claveaux extradossés harpés, et jambages de même. Fenêtres encadrées, extérieurement, d'une feuillure pour les volets (disparus). Chaînes d'angles harpées.

Gros-œuvre : maçonnerie de moellons enduite au mortier de chaux.

On remarque que l'angle sud-ouest du bâtiment est enveloppé d'un escalier extérieur en équerre conduisant au terre-plein supérieur de la batterie Haxo. La première volée repose sur un massif plein tandis que la seconde qui longe le pignon sud est portée par un demi-berceau.

Batterie Haxo3 1833-37

Donjon. Batterie Haxo. Galerie intérieure.Donjon. Batterie Haxo. Galerie intérieure. Ouvrage adossé au bâtiment précédent, auquel il a été ajouté dans la première moitié du XIXe siècle. Il s'agit d'une batterie casematée constituée par une grande galerie rectiligne, voûtée en berceau, desservant cinq casemates pour pièces d'artillerie réparties en deux groupes :

- à gauche, deux pièces orientées est-nord-est

- à droite, trois pièces orientées est-sud-est.

Chaque casemate est constituée par une chambre de tir rectangulaire, ouverte à l'arrière sur la galerie et fermée à l'avant par le mur de masque percé de l'embrasure pour la pièce, et couverte d'une voûte rampante inclinée d'arrière en avant.

L'ensemble est recouvert d'un matelas de terre qui en constitue le blindage et est échancré, à chaque embrasure, pour dégager le champ de tir de la pièce. On sait par ailleurs qu'au moment de la mise en état de défense, on renforçait extérieurement la tête de la voûte avec des équarris superposés et les joues du délardement avec des gabions, disposition générale propre à ce type d'organe.

Donjon. Batterie Haxo. Vue extérieure d'une embrasure.Donjon. Batterie Haxo. Vue extérieure d'une embrasure. Chaque casemate possède trois anneaux : deux de part et d'autre de l'embrasure, un dans le sommet de la voûte, anneaux servant aux manœuvres de force destinées à l'armement et la manœuvre des pièces d'artillerie.

Enfin, on remarque, tout à fait au sommet, le pylône en charpente métallique, construit entre 1890 et 1900 comme appui intermédiaire du téléphérique Randouillet-La Seyte, et portant encore des câbles.

La construction de la batterie-casemate a entraîné la démolition du parapet du front de la batterie à ciel ouvert d'origine. Ce parapet subsiste, à droite et à gauche, dans les parties non transformées et porte deux échauguettes hexagonales en pierre de taille, voûtées à ressauts, à souches moulurées et faces percées de fentes d'observation, du type couramment employé à l'époque . Émergeant des angles saillants du parapet, ces organes abritaient les guetteurs surveillant le terrain en avant du fort. On y accède par un petit corridor avec, dans les parois, des feuillures latérales permettant un barrage éventuel par poutres.

Magasin à poudre du donjon

(F) 8,50 x 5 m environ - Entre 1724-34

Petit bâtiment voûté à l'épreuve de la bombe adossé à l'escarpe de gorge de la batterie supérieure, en face du centre de la façade ouest de la caserne A. Seule ouverture, une porte en plein-cintre dessert une petite avant-cour et la chambre des poudres disposées en enfilade. Barbacanes d'assèchement dans les murs des longs pans. Toiture à deux pans. Chaînes d'angle harpées. Murs des longs pans surmontés d'une corniche en doucine.

Avec une capacité de 1800 kg de poudre, ce bâtiment abritait les poudres destinées aux pièces des batteries du donjon et, jouant le rôle des «dépôts intermédiaires» d'après 1890, il servait de relais au magasin à poudre « H ». La crise de 1'artillerie rayée lui avait retiré à peu près toute valeur.

Latrines (O et P)

(1724-34)

Petits bâtiments implantés sur l'escarpe périphérique de la batterie supérieure (0 au nord-ouest, P sur le flanc droit), au plus près des positions de batterie qu'elles desservent.

Les latrines P font saillie hors de l'escarpe et ont leurs chutes couvertes par un soubassement en maçonnerie. Toit à un pan. Mur extérieur percé de créneaux de fusillade type « archère».

Magasin caverne Q

Magasin sous roc creusé en 1874-77 sous la face arrière de la première batterie attenante de gauche, pour mettre les poudres à l'abri de la nouvelle artillerie rayée. Cet ouvrage est constitué par une caverne rectangulaire de 19 x 9 m, abritant un bâtiment léger, en briques, servant de chambre pour 46200 kg de poudre. Accès par l'angle nord-ouest. Un espace est réservé entre la paroi rocheuse et les murs de la chambre à poudre pour l'assainissement et les facilités de circulation.

Bien que construit sous le donjon, ce magasin n'a pas de communication avec cette partie de l'ouvrage et est lié, en fait, à l'enceinte basse.

2. Enceinte basse

Enceinte près du Pont Rouge. De gauche à droite, escarpe de la contregarde 53, traverse casematée 51 masquant la trouée du fossé du donjon, escarpe de la batterie 42.Enceinte près du Pont Rouge. De gauche à droite, escarpe de la contregarde 53, traverse casematée 51 masquant la trouée du fossé du donjon, escarpe de la batterie 42.Ce périmètre défensif, au tracé irrégulier, est constitué d'une succession continue de tronçons d'escarpe, à parapet généralement non terrassé, couronnant sur trois côtés les escarpements naturels du terrain.

En partant de l'extrémité nord-est du donjon et en tournant en sens inverse des aiguilles d'une montre, on rencontre tout d'abord une «batterie attenante» (n°40) , accolée, en contrebas, à celle de gauche du donjon, développant quatre embrasures à canon (deux frontales, une d'écharpe, une flanquant vers les têtes) et se terminant à l'arrière par le corps de garde supérieur du Pont Rouge (« I »).

Cette batterie prolonge la ligne de feu frontale du donjon, mais ne faisant pas partie de celui-ci, est ouverte à la gorge.

Aussitôt après et près de quinze mètres plus bas, on trouve le court tronçon de courtine où s'ouvre la porte du Pont Rouge, celle des deux portes principales du fort dormant vers l'extérieur. Précédée d'une place d'armes de chemin couvert, et couverte par une traverse en maçonnerie percée de créneaux de fusillade, la porte est simplement constituée, au nu de la courtine, par une feuillure à deux montants en pierre de taille surmontée d'un arc segmentaire et des deux rainures verticales servant de logement aux flèches du pont-levis. Cette feuillure, elle-même logement du tablier relevé, précède la baie proprement dite, prolongée d'un court tunnel voûté, partiellement creusé dans le roc et traversant la courtine.

A droite du passage, casemate à canon avec une embrasure battant le versant nord de la butte, puis l'escarpe fait un angle droit et s'oriente franchement vers l'ouest pour aboutir à un saillant tracé en redan à faces symétriques, où s'ouvre dans la face droite, la porte 33, entrée arrière du fort et aboutissement de la route montant en lacets, de la communication Y.

Cette porte, simple façade soulignant un ressaut de la muraille, est précédée d'un tronçon de fossé au milieu duquel s'élève une pile rectangulaire, avec extrémités hémicylindriques, surmontée d'une tablette en pierre de taille, et sur laquelle vient retomber le tablier du pont-levis, lors de l'ouverture.

Enceinte basse. Vue extérieure frontale de la porte 52 dite du Pont Rouge.Enceinte basse. Vue extérieure frontale de la porte 52 dite du Pont Rouge.La baie en plein-cintre s'ouvre dans une feuillure en retrait d'une façade constituée de deux montants en pierre de taille surmontés d'un arc segmentaire à claveaux, le tout porte un fronton triangulaire à corniche moulurée (fig. 34-35) et entaillé par les échancrures des t1èches de la bascule. Les montants reposent, par l'intermédiaire d'un boudin sur des soubassements légèrement talutés, et sont encadrés de dosserets. Le seuil échancré en son milieu d'une gargouille évacuant les eaux au fossé est précédé d'un glacis taluté.

Pont-levis à flèches (ou bascule supérieure) à tablier constitué d'une traverse à quatre longerons et deux traverses en bois, renforcées de ferrures, et platelage en planches. La bascule supérieure, en grande partie disloquée, est en mauvais état.

Au-delà de ce redan, la ligne de défense tourne vers le sud. Après le demi-bastion 26, l'escarpe, rectiligne sur 80 m (face droite du bastion 23) se prolonge par un batardeau fermant le fossé du front 19-23, puis par un mur soutenant le glacis.

Au niveau du saillant 23, cette même escarpe oblique à l'est pour constituer le front bastionné 23-19 (seul organe de ce type existant au fort) et vient se raccorder, par le bastion 19 au pied de l'extrémité sud-sud-ouest du donjon. Cette jonction et l'extrémité du fossé correspondant (fichant dans une direction dangereuse et susceptible d'être pris en enfilade) sont couverts par les massifs des flancs 48 et 49, évoqués plus haut. Selon les projets, le front 19-23 devait être précédé par un ouvrage avancé à bastionnets, établi au pied du glacis et qui n'a pas été construit.

A noter que le flanc gauche (22) du bastion 23 est percé de deux embrasures à canon.

Bâtiments de l'enceinte basse

Une esplanade a été aménagée partie par déroctage, partie en remblais, à l'ouest du massif du donjon et derrière celui-ci: cette esplanade constitue la partie «vie» du fort et devait porter, selon le projet originel :

- quatre corps de caserne (B-C-D-E) disposés parallèlement, d'un côté

- une chapelle (A)

- un bâtiment d'artillerie (arsenal G) fermant l'autre côté de la place d'armes

- un pavillon d'officiers F, perpendiculaire au précédent

le tout s'ordonnant autour d'une place d'armes, dont le quatrième côté restait libre,ouvert sur la vallée de la Durance.

Les bâtiments A, B, F et G n'ont jamais été construits et leurs lettres de désignation attribuées ultérieurement à d'autres constructions (A : caserne du donjon, B : magasin à poudre caverne, F : magasin à poudre du donjon, G: latrines).

Bâtiments C-D-E

(1724-34) (désignation actuelle inversée par rapport au projet originel)

Vue lointaine du fort prise de la Croix de Toulouse. L'enceinte basse et les bâtiments C-D-E.Vue lointaine du fort prise de la Croix de Toulouse. L'enceinte basse et les bâtiments C-D-E.Il s'agit de trois bâtiments rectangulaires de 51 x 15 m, conformes au plan type de caserne « à la Vauban », voûtés à l'épreuve de la bombe, et disposés parallèlement, avec leurs pignons en alignement droit.

Ces bâtiments étant pratiquement identiques, on se contentera d'en décrire globalement les dispositions communes, et d'évoquer les particularités de chacun.

Les bâtiments sont constitués de trois « cellules» ou travées élémentaires (module de base du portefeuille à la Vauban) juxtaposées et, à l'origine, indépendantes. Chaque cellule comprend: une cage d'escalier centrale et deux chambres de chaque côté, à chacun des deux niveaux habitables (rez-de-chaussée et premier étage).

Les cellules sont séparées par des refends transversaux et, de plus, compartimentées par les refends d'encadrement de la cage d'escalier, et un refend longitudinal (interrompu par la cage d'escalier) auquel s'appuient, dos à dos, les cheminées des chambres.

S'agissant de bâtiments « à l'épreuve », tous les niveaux sont couverts au rez-de-chaussée (et sous-sol lorsqu'il en existe) par des voûtes de 0,80 à la clef et, à l'étage supérieur par une voûte renforcée de 1,20 à la clef. Le plan de chape unique couvrant l'extrados la voûte supérieure constitue les combles sous toitures, non cloisonnés et utilisables comme magasins ou abri temporaire pour troupes de passage. Ce comble n'est desservi que par la cage d'escalier centrale, prolongée jusque là et protégée, à son débouché, par une émergence voûtée à l'épreuve.

Murs périphériques épais (1,40 en pignon, 2,00 pour les longs pans) et percés, sur chaque face, d'une porte d'accès à la cage d'escalier, et d'une fenêtre pour chaque chambre, soit neuf ouvertures (trois portes et six fenêtres) au rez-de-chaussée et, au premier étage de neuf fenêtres à l'aplomb des précédentes.

Les combles comportent, sur chaque face, une fenêtre éclairant le palier supérieur et quatre lucarnes en toiture (deux à l'aplomb des cages d'escalier d'extrémité, deux à l'aplomb des fenêtres des chambres de la travée centrale).

Caserne. Cheminée dans une chambre.Caserne. Cheminée dans une chambre. Chauffage (et à l'origine cuisson des aliments) assuré par une cheminée par chambre, ménagée dos à dos dans le refend longitudinal, et émergeant en toiture par six souches parallélépipédiques (quatre en faîte, deux dans les croupes). Là comme ailleurs, pour établir des communications entre locaux initialement isolés, on a été amené à percer des portes de communication entre chambres et, pour ce faire, à supprimer des cheminées tout en en conservant le conduit sur lequel on venait brancher un tuyau de poêle : altération peu heureuse résultant de l'extrême difficulté d'adapter le module de Vauban à l'évolution de la société militaire.

Toiture à quatre pans sur fermes en mélèze, couverte en ardoise, avec lucarnes couvertes à trois pans saillant hors des versants. Gouttières pendantes, faîtage, arêtes et habillage des lucarnes en zinc.

Escalier intérieurs :

Caserne. Cage d'escalier vue de l'étage supérieur.Caserne. Cage d'escalier vue de l'étage supérieur.Chaque cage renferme deux escaliers parallèles et de sens contraire, partant chacun d'une des faces du bâtiment et aboutissant au palier de la face opposée de l'étage supérieur. Chaque escalier comporte, entre deux niveaux, deux volées droites séparées par un repos intermédiaire ayant la particularité d'être commun aux deux escaliers. On notera que les cages interrompent le refend longitudinal. A chaque niveau, les paliers donnent accès aux chambres par portes latérales et sont éclairés par une fenêtre palière. Dans chaque bâtiment, la cage de la travée centrale se prolonge jusqu'aux combles, sous la protection d'un abri voûté .

Enfin, on remarque, surtout au rez-de-chaussée, de nombreuses fresques, peintes entre 1934 et 1940 sur les murs des chambres.

Caserne, chambre de troupe du rez-de-chaussée. Peinture murale : danseurs au temps de la Restauration.Caserne, chambre de troupe du rez-de-chaussée. Peinture murale : danseurs au temps de la Restauration. Caserne, chambre de troupe du rez-de-chaussée. Peinture murale : scène de corrida avec picador.Caserne, chambre de troupe du rez-de-chaussée. Peinture murale : scène de corrida avec picador.

Particularités propres à chacun des trois bâtiments

Les deux bâtiments D et E ayant toujours été utilisés pour le logement de la troupe ont été plus touchés par la suppression des cheminées et percements de portes de communication intérieure entre chambres. Par contre le bâtiment C - identique à l'origine - ayant été utilisé pour le logement des officiers (en raison du fait que le pavillon d'officiers prévu n'a pas été construit) a conservé ses dispositions originelles, pour garder chaque chambre isolé de la voisine.

Le bâtiment D comporte, lui, un sous-sol partiel (trois caves à usage de magasins) sous la travée nord-est. Sous le bâtiment E existe en cave une citerne de 172,5 m3, accessible par des tampons ménagés dans le sol du rez-de-chaussée et dont le puisage se faisait par quatre pompes à main disposées dans quatre petits locaux ménagés dans l'épaisseur des murs de façade, à côté des portes d'accès aux travées d'extrémité (citerne alimentée par les eaux de pluie des toitures).

D et E comportent, chacun, hors œuvre et adossé au rez-de-chaussée du pignon sud-ouest (donc opposés à la place d'armes) un appentis à deux pièces, ajouté après coup.

Au bâtiment E cet appentis abritait les cuisines établies lors de l'abandon du système de préparation des repas dans la chambrée.

Construit, par contre, sur la pente nord-ouest du terre-plein d'assiette, le bâtiment C comporte, en plus des deux niveaux d'habitation, un étage inférieur formant sous-sol au sud-est, rez-de-chaussée au nord-ouest et baptisé «entresol» sur certains grands atlas. L'essentiel en est occupé par la paneterie (local 7), les deux boulangeries (8 et 9) desservant les deux fours (13 et 10) et les magasins aux farines (11 et 12).

Sous cet « entresol », on trouve un deuxième niveau inférieur, entièrement en sous-sol, intéressant la moitié nord-ouest des deux travées sud du bâtiment, avec quatre caves à usage de magasins aux liquides et aux salaisons.

Entresol desservi, sur la face nord-ouest par trois portes et six fenêtres - comme un rez-de-chaussée normal -, aveugle sur la face sud-est. Deuxième sous-sol (cave), lui, complètement aveugle sauf quatre soupiraux au nord-ouest.

Bâtiment a

(entre 1890 et 94)

Attenant à l'angle du bâtiment C, le bâtiment « a» occupe le coin nord de la terrasse portant la « zone vie» du fort. Il s'agit d'une sorte de hangar à charpente métallique et toiture en tôle ondulée galvanisée, abritant la recette supérieure du téléphérique Sainte-Catherine-Randouillet, et inférieure du téléphérique Randouillet-La Seyte , l'un et l'autre de 300 kg de force portante.

Les installations s'étagent sur deux niveaux, reliés par un escalier extérieur hélicoïdal en béton armé :

- à l'étage supérieur (hangar en rez-de-chaussée) arbres et poulies horizontales d'extrémité

Bâtiment a. Etage inférieur (machinerie des téléphériques). Vue des mécanismes de la chaîne cinématique.Bâtiment a. Etage inférieur (machinerie des téléphériques). Vue des mécanismes de la chaîne cinématique.- à l'étage inférieur (sous la terrasse) mécanismes de la chaîne cinématique (arbres, engrenages, embrayages etc. les moteurs ont disparu) et de tension.

Le bâtiment lui-même, véritable verrue, est pour le moins disgracieux, mais abrite l'essentiel d'un ensemble mécanique intéressant l'archéologie industrielle, complété par les pylônes encore en place et les tronçons de câbles rompus encore pendant ou gisant à terre.

Bâtiments G et K -latrines

(1724-34) P.M.

Petits bâtiments destinés surtout aux occupants des bâtiments B, C, D et implantés sur l'escarpe du bastion 26 et la face droite du bastion 23, avec chute des effluents à l'extérieur de l'enceinte.

Latrines S

(date inconnue)

Même destination que G et K mais implantée à l'angle sud-ouest de la terrasse.

Magasin à poudre H

(1724-34)

Bâtiment H (magasin à poudre). Vue générale.Bâtiment H (magasin à poudre). Vue générale. Longtemps seul dépôt de munitions du fort, il est implanté tout prés de l'escarpe (3436) nord-ouest de l'enceinte basse, très à contre-pente de l'enceinte basse, très à contrepente du donjon et complétement défilé par celui-ci aux vues et coups dangereux.

Conforme aux dispositions usuelles du plan type de Vauban, il est entouré d'un mur de clôture en maçonnerie, formant un périmètre de sécurité de 32 x 23 m environ. Ce mur, en maçonnerie de moellons, couronné d'un chaperon et renforcé, aux angles, de chaînes harpées 1 sur 2, est percé, dans le petit côté sud-ouest, d'une seule porte piétonne en plein-cintre à montants également harpés, donnant accès à l'espace intérieur.

Dans celui-ci s'élève le magasin proprement dit, bâtiment rectangulaire de 22,5 x 13,5 m hors œuvre (contreforts exclus), voûté en berceau s'appuyant sur des piédroits épais (2,50 m) renforcés, chacun, de quatre contreforts et percés de trois barbacanes chicanées d'assèchement. Un vide sanitaire général complète en sous-sol la protection des poudres contre l'humidité. Le pignon sud-ouest est percé d'une porte également en plein-cintre - face à celle de l'enclos - surmontée d'une fenêtre de même. Le pignon nord-est ne comporte qu'une fenêtre, identique à celle du sud-ouest. Le vaisseau intérieur, au sol habillé d'un plancher sur lambourdes, est divisé en deux niveaux par un plancher intermédiaire sur poutres s'appuyant sur des corbeaux en bois encastrés dans les piédroits.

Ces corbeaux en mélèze sont en trois ressauts profilés en doucine. Les fenêtres étant fermées de volets à deux vantaux, la porte d'un seul, le tout en planches de mélèze doublées de feuilles de tôle cloutées.

Le bâtiment a ses longs pans couronnés d'une corniche en doucine qu'on retrouve à l'extrémité des contreforts. Toiture à deux pans, couverte en ardoise, dépassée par les pignons eux-mêmes couronnés d'une tablette en pierre de taille.

L'édifice a reçu, au XIXe siècle, un paratonnerre implanté au centre du faîte, remplacé, semble-t-il, ensuite par deux engins fixés au sommet des pignons et disparus aujourd'hui.

Avec une capacité nominale de 67.700 kg de poudre noire, il est en tous points identique à son homologue T du fort des Têtes, contemporain.

État général assez bon malgré l'effondrement du côté nord-ouest de l'enceinte, la dégradation de la toiture, et le pillage des bois (planchers et poutres récupérés par des vandales).

Magasin à poudre caverne Q

Pour mémoire (étudié avec le donjon) 1874-77.

Magasin à poudre mi-caverne R

(1878-81)

Comme le magasin Q du donjon, le magasin R (49.000 kg de capacité) a été construit après 1878 pour remplacer le magasin H, surclassé par la nouvelle artillerie rayée.

L'appellation mi-caverne tient à ce que l'ouvrage a été construit dans une fouille ouverte, faite en tranchée dans le roc de la contrepente du donjon, près de la place d'armes, tranchée refermée, après travaux, avec la rocaille des déblais formant protection verticale.

L'organisation est conforme aux prescriptions des circulaires de 1874, 75 et 76 relatives à ces magasins.

Mur de façade en maçonnerie percé sur le côté d'une porte donnant accès à un premier vestibule. Une seconde porte, latérale, dessert le vestibule proprement dit, dans lequel s'ouvre la porte de la chambre des poudres (6,2 x 14 m). Une galerie d'assèchement voûtée ceinture le bâtiment et permet le transport et la mise en place, sans avoir à rentrer dans les locaux à poudre, des lanternes d' éclairage (une éclairant le vestibule, trois dans la chambre des lanternes, en pignon nord-ouest, à l'opposé du vestibule).

Dans les piédroits de la chambre des poudres, réduits à une simple cloison de 0,50 m grâce à la possibilité d'appuyer la voûte aux parois rocheuses, on remarque les barbacanes d'assèchement règlementaires. Couverture verticale: 3 m de rocaille.

Magasin à poudre caverne B

(entre 1889 et 92)

Façade de l'entrée du magasin à poudre caverne B.Façade de l'entrée du magasin à poudre caverne B. Dernier organe réellement de fortification construit au Randouillet pour mettre les poudres à l'abri, non plus de l'artillerie rayée, mais des obus torpilles apparus vers 1885. Il est implanté à côté du magasin H et les locaux creusés dans le massif rocheux de la contrepente du donjon.

Un mur de façade, plaqué au rocher, est percé d'une porte d'entrée, à montants et arc en plein-cintre en pierres de taille, fermée d'une grille métallique à deux vantaux de sept barreaux de fer rond chacun. Cette porte donne accès à une galerie, également voûtée en plein-cintre, de 1, 50 m de large, s'enfonçant horizontalement dans le terrain, débouchant, au bout d'une quinzaine de mètres, et après une chicane para-souffle, dans un vestibule précédant la chambre à poudres.

Celle-ci, en cul-de-sac, est constituée par un local voûté à double paroi, d'environ 4 x 12 m (capacité approximative: 60 tonnes de poudre en caisses de cuivre).

Paroi intérieure en briques. Mur de la chicane, murs fermant le vestibule et la chambre à poudre en maçonnerie de 1 m d'épaisseur.

Éclairage de la chambre à poudre assuré par lanterne de sûreté placée dans une niche axiale ménagée dans le mur, à côté de la porte d'entrée (voir instruction du 10 juin 1893 et circulaires antérieures de 1874, 75 et 76).

Corps de garde L

(1724-34)

Bâtiment construit pour la garde de la porte 33, il est implanté à proximité immédiate, dans une cour creusée dans la pente du terrain et fermée, sur trois côtés par des murs de soutènement.

Assez proche du plan type à la Vauban, c'est un rectangle d'environ 12 x 7 m (sans le portique) à un seul niveau, divisé par un refend transversal en deux pièces inégales:

- 1 : corps de garde des soldats (une porte et deux fenêtres)

- 2 : chambre de l'officier chef de poste (une porte - une fenêtre).

Ces pièces sont chauffées par cheminées adossées au refend. Pièces couvertes d'un plafond en bois sur poutres.

Toiture à quatre pans couverts en plaques de zinc (remplaçant l'ardoise d'origine).

En avant de la façade et adossé à celle-ci, portique en bois avec toiture à trois pans en zinc (portique en partie effondré aujourd'hui).

La façade se prolonge au sud-ouest par un mur fermant la cour, mur percé d'une porte en plein-cintre, à montants en pierres de taille harpées et plein-cintre à claveaux extradossés harpés.

Entre le bâtiment et la porte 33, escalier à volée droite, parallèle au mur en aile du passage de la porte. Cet escalier conduit au chemin de ronde.

Au-dessous, galerie voûtée conduisant à une poterne débouchant, à travers l'escarpe, dans le fossé, près de la porte.

Bâtiments M et M1

Simples hangars au matériel d'artillerie, construits après 1870, en maçonnerie. Toiture en tôle ondulée galvanisée en M1, ardoise en M.

Le bâtiment M1 occupe à peu près l'emplacement, resté disponible, du pavillon d'officiers G du projet initial devant le magasin à poudre mi-caverne R, au pied de la contrepente sud-ouest du donjon.

Quant au bâtiment M, il est situé sur le replat inférieur, à l'extrémité nord-ouest de l'enceinte basse à l'emplacement des baraques K.

Remarques d'ensemble

Organes de feu

L'artillerie principale du fort et, en fait, sa raison d'être, est disposée pour tirer à embrasure. Ces embrasures sont de deux types :

1. Pour l'action frontale, c'est-à-dire lorsque on risque le « coup d'embrasure », l'ouverture à ébrasement extérieur est ménagée dans un parapet haut et couverte d'un arc, comme une fenêtre, que la pièce soit à ciel ouvert ou sous casemate.

2. Pour le tir en flanquement, l'embrasure est alors une simple découpe à ciel ouvert, dans un parapet bas en maçonnerie pleine et non terrassé.

Pour l'ensemble de la ligne de feu du front de tête (donjon et annexes à droite et à gauche) on décompte, de droite à gauche :

T1

T2

flanc 49

2

flanc 14

8

flanc 19

2

bastion 13 (face droite)

2

bastion 13 (face gauche)

2

batterie attenante droite

2

batterie supérieure

8 (dont 5 batterie Haxo

3

1ere batterie attenante de gauche

3

3

2e batterie attenante de gauche

3

2

batterie 40

4

casemate du Pont rouge

1

demi lune 12

3

batterie 36 (derrière H)

3

Embrasures de tir

Communications

1. Communications extérieures

Porte arrière 33, pont-levis relevé (vue extérieure).Porte arrière 33, pont-levis relevé (vue extérieure).Le fort est relié à la place par une route montant de la communication Y et de là, au fort des Têtes et au corps de place. Cette route pénètre dans le fort par la porte 33.

En outre il est relié, cette fois sur l'avant par un tronçon de route sortant par la porte dite du Pont Rouge et allant se greffer sur la route militaire venant de la communication Y et montant soit vers l'Infernet soit vers le fort d'Anjou.

2. Communications intérieures

Une route intérieure relie la porte 33 à la porte du Pont Rouge 52. Sur son parcours, d'ailleurs sinueux compte tenu des dénivelées, des embranchements vont desservir le terre-plein, les batteries, le donjon, les magasins à poudre etc.

Par ailleurs, pour permettre les mouvements entre organes de combat sous le feu, on trouve des communications couvertes à l'épreuve.

Ce sont :

- les deux escaliers d'accès à la batterie supérieure du donjon

- ceux desservant certaines batteries attenantes

- celui reliant la batterie 42 à la traverse casematée 51, elle-même traversée par une poterne avec escalier reliant le fossé du front de tête à la place d'armes extérieure 54.

Du bastion 19, une galerie conduit à une poterne donnant dans le fossé du front 19-23, une autre à la casemate basse du flanc 49.

Du flanc 14, une poterne donne accès à la galerie d'escarpe du bastion 13 à la cour intérieure du même bastion, et de là au fossé du front de tête et à la demi-lune 12.

Bien entendu les communications couvertes ou sous roc, ainsi que les poternes, peuvent être fermées par des portes en cas de progression de l'ennemi.

Maçonneries

Escarpes

Donjon. Batterie supérieure. Saillant 4 : échauguette.Donjon. Batterie supérieure. Saillant 4 : échauguette.Parements dressés en pierre de taille ou moellons appareillés. Chaînes d'angle, joues et entourages d'embrasures en pierres de taille harpées. Couronnements en tablettes de pierre de taille profilées à pente unique vers l'extérieur.

Bâtiments

Murs en maçonnerie de moellons enduite au mortier de chaux de couleur gris foncé ou moyen. Entourage des baies en pierres de taille harpées. Corniches en pierre de taille profilée en doucine. A l'intérieur, locaux enduits (plâtre ou mortier lissé).

Les bâtiments de troupe comportent, à l'extérieur des longs pans, un bandeau de pierre de taille soulignant la séparation rez-de-chaussée-premier étage.

Menuiseries

En mélèze.

Couverture

Ardoise remplacée, au fur et à mesure des réparations, d'abord par des carreaux de zinc, puis au dernier, par des tôles galvanisées ondulées.

État général

Relativement bon, en raison de l'exceptionnelle qualité de la construction originelle. Mais plus de quarante ans d'abandon commencent à produire, sous l'action conjuguée des intempéries hivernales (charge de la neige, gel), d'un pillage et d'un vandalisme effrénés, des dégradations de plus en plus graves.

Les effondrements des parements d'escarpes se multiplient. Les toitures béantes entraînent la destruction des lucarnes et des charpentes; la plupart des portes et des croisées de fenêtres ont disparu, les bois des pont-levis sont pourris (porte 33 en particulier).

Le côté nord-ouest de l'enceinte du magasin H s'est effondré ainsi que l'escarpe en dessous, minée par une cheminée formée par l'érosion.

La toiture du bâtiment L est ruinée et l'auvent s'effondre.

Quelques bénévoles ont entrepris de débarrasser l'ouvrage des arbustes dont les racines contribuaient à disloquer les escarpes: action positive sur le plan préventif.

Conclusion

Ouvrage de très grand intérêt, tant par l'adaptation à un site très particulier, sa taille et sa qualité architecturale, qu'il convient de réhabiliter et de préserver. Cet objectif ne peut être atteint que par la remise en valeur du potentiel de locaux disponibles et de l'espace intérieur de l'enceinte.

1voir à ce sujet le mémoire de Tardif (non signé) du 5 novembre 1709 - SHD, Vincennes, 2Modèle de batterie conçue par le général François Haxo, inspecteur général des fortifications sous la Restauration. Batterie casematée dont les maçonneries recouvertes de terre absorbent le choc des impacts, formant une coquille protectrice qui empêche l'ouvrage de se disloquer.3Modèle de batterie conçue par le général François Haxo, inspecteur général des fortifications sous la Restauration. Batterie casematée dont les maçonneries recouvertes de terre absorbent le choc des impacts, formant une coquille protectrice qui empêche l'ouvrage de se disloquer.

En 1709, le maréchal de Berwick fait occuper la butte du Randouillet. Des travaux rapides sont dirigés par l'ingénieur Tardif. Les projets sont réalisés en 1718 et en 1722. En 1724, les travaux ont déjà commencé, et en 1734, ils sont considérés comme terminés. En 1833, on remplace la batterie centrale du donjon par une batterie casematée du type Haxo. Trois magasins à poudre sont adjoints entre 1874 et 1890. Le fort est alors passé en seconde ligne avec la construction de nouveaux forts.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 18e siècle
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur : ingénieur militaire attribution par source
    • Personnalité :
      Fitz-James duc de Berwick Jacques
      Fitz-James duc de Berwick Jacques

      Jacques Ier Fitz-James, duc de Berwick, né à Moulins le 21 août 1670 et tué le 12 juin 1734 au siège de Philippsburg, est un militaire français des XVIIe et XVIIIe siècles. Fils naturel du roi Jacques II Stuart, naturalisé français en 1703, il est fait maréchal de France en 1706. De 1709 à 1711, il maintient les frontières sud-est de la France dans le Dauphiné et la Savoie, ce qui permit à la France de reporter ses efforts sur la frontière nord-est. Lors du traité d'Utrecht, en 1713, il convainquit Louis XIV de demander l'annexion de la vallée de l'Ubaye, pour renforcer la frontière française des Alpes.

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L'ensemble se divise en deux parties : le donjon, renfermant les batteries, et l'enceinte basse, contenant les édifices logistiques. Le donjon est occupé en son centre par la batterie supérieure, qui renferme une caserne voûtée en plein-cintre, la poudrière et une batterie constituée d'une grande galerie voûtée desservant cinq casemates. Des batteries en terrasse se trouvent sur les côtés. Sur l'esplanade à l'intérieur de l'enceinte basse se trouvent trois corps de caserne. Chaque corps est divisé en trois travées élémentaires comprenant chacune une cage d'escalier distribuant les deux niveaux habitables voûtés chacun. La toiture est à quatre pans couverte d'ardoises. L'un des magasins à poudre est un bâtiment rectangulaire voûté en berceau avec un toit à deux pans couvert d'ardoise. Un corps de garde est un bâtiment en rez-de-chaussée dont le toit à quatre pans est couvert de zinc.

  • Murs
    • pierre moellon
  • Toits
    ardoise, tôle ondulée
  • Plans
    système bastionné
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours en maçonnerie
  • Typologies
    casemate à la Haxo
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
  • Précision représentations

    Dans les casernes, plusieurs peintures murales représentant soit des scènes ou des personnages de différentes époques, soit des illustrations de chansons populaires.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1989/01/26
    inscrit MH, 1989/01/26
  • Référence MH

Documents d'archives

  • TARDIF. [Mémoire sur le fort du Randouillet], 5 novembre 1709. Service Historique de la Défense, Vincennes : Archives du Génie, article 8, Briançon, carton 1, n° 21.

Documents figurés

  • Plan des retranchements des Testes et du Randouillet. / Dessin, plume et aquarelle, 720 x 650 cm, par M. Tardif, 1711. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, Briançon, carton 1, n° 24.

  • Projet de fortification pour occuper les Testes sur Briançon et la hauteur du Randouillet. / Dessin, plume et aquarelle, 680 x 500 cm, 1718., Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, Briançon, carton 1, n° 36.

  • Plan du projet des Testes et de Randouillet / Dessin, plume et aquarelle, 600 x 630 cm, 1720. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, Briançon, carton 1, n° 38 (2).

  • Plan pour servir de projet à la fortification du chasteau du Randouillet pres Briançon en 1720. / Dessin, plume et aquarelle, 720 x 500 cm, 1720. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, Briançon, carton 1, n° 38 (3).

  • Randouillet, plan, profil et élévation de la redoute à mâchicoulis proposée sur le plateau de Serre la Latte. / Dessin, 1723. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 2, n° 9.

  • Randouillet 1723. Plan de la redoute proposée à l'extrémité du platteau de Serre la latte. Profil sur la ligne AB du plan. / Dessin, 1723. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 2, n° 9 (3).

  • Plan de l'état actuel du fort du Randouillet. / Dessin, 1745. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 3, n° 6 (10), feuille 9.

  • Plan général de la ville et des forts de Briançon. / Dessin, plume et lavis, 1747. Service historique de la Défense, Vincennes, Fonds du Génie, article 8, Section 1, Carton 3, n° 6 (2), feuille 1.

  • Plan représentant les ouvrages des Têtes et du Randouillet avec les redoutes proposées sur les différentes hauteurs qui environnent Briançon. Dessin, plume et aquarelle, 18e siècle. Service historique de la Défense, Vincennes.

    Service Historique de la Défense, Vincennes
  • Front de tête du Randouillet. / Dessin, 1867. Service historique de la Défense, Vincennes : article 8, section 1, carton 16, n° 195 (1).

  • Plan terrier. Câble Randouillet-Seyte-Infernet. / Dessin, 1895. Service historique de la Défense, Vincennes, atlas des bâtiments militaires, feuille 14.

  • Câbles Randouillet, Seyte Infernet. / Dessin, sd (19e siècle). Service historique de la Défense, Vincennes : Fonds du Génie, atlas des bâtiments militaires.

  • Plan terrier. Fort de Randouillet. / Dessin, sd (19e siècle). Service historique de la Défense, Vincennes : Fonds du Génie, atlas des bâtiments militaires.

Date d'enquête 1987 ; Date(s) de rédaction 1996
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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