Dossier d’œuvre architecture IA06001393 | Réalisé par ;
  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
fort du Picciarvet ou du Pic Charvet, de la place forte de Nice
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Alpes-Maritimes
  • Commune Tournefort
  • Lieu-dit Pic Charvet
  • Dénominations
    fort
  • Appellations
    fort du Picciarvet ou du Pic Charvet, de la place forte de Nice
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Intérêt stratégique

L’ouvrage du Picciarvet ou Pic Charvet, réalisation atypique du programme Séré de Rivières, participe à la fois du fort et de la batterie de surveillance isolée, fermée et autonome occupant un sommet dominant la confluence de la Tinée dans le Var. Cette position permettait de contrôler des routes passant ces deux vallées, celle de La Tinée spécialement (Fig. 1 et 2), qui, tout comme celle de La Vésubie plus à l’est, était des points de pénétration ennemie possible au nord-ouest de Nice, nécessitant des défenses avancées.

C’est après l’éviction du général Séré de Rivières, lors de la réunion du Comité de Défense du 15 avril 1882 que furent proposés pour la Place forte de Nice les emplacements de nouveaux ouvrages et forts plus excentrés complétant ceux réalisés ou en cours de réalisation. Cette décision entérinée par la D.M .n° 11.124 du 5 juillet 1882 est à l’origine de la construction du fort d’arrêt du Barbonnet, du fort du Mont Chauve d’Aspremont et des ouvrages de la Vésubie et de La Tinée.

Ces derniers comportent deux ouvrages de barrage en caverne dans les gorges, la chiuse de Saint-Jean-La-Rivière sur La Vésubie, et celle de Bauma Negra près de la confluence des gorges de la Tinée dans le Var (commune d'Utelle). La construction de l’ouvrage du Picciarvet est liée à celle des deux chiuses, plus spécialement à celle toute proche de Bauma Negra, dans les années 1883-1886. Picciarvet était en co-visiblité lointaine avec le fort du Mont Chauve d’Aspremont, construit en 1885-1887.

L’ouvrage du Picciarvet est étagé et étiré en longueur sur l’arête rocheuse qui en rend la forme très irrégulière et se décompose en quatre sous-ensembles, de haut en bas : une plate-forme d’observation, un réduit avec deux batteries, une batterie intermédiaire dite « du Noyer » et une batterie basse retranchée dite « des granges » le tout accompagné de plusieurs bâtiments militaires répartis au bord des chemins de distribution.Vue générale est du réduit du fort et de son enceinte à saillants polygonaux contruite en pierre à bossages, prise du haut du Pic.Vue générale est du réduit du fort et de son enceinte à saillants polygonaux contruite en pierre à bossages, prise du haut du Pic.

Chacune des quatre batteries comportait en principe deux à quatre pièces de canon de 120 mm De Bange, modèle 1878 (10 emplacements de tir en tout), et l’ensemble permettait des tirs orientés vers l’amont (nord à ouest) tant de La Tinée que du Var.

Analyse architecturale

Site et implantation générale

Un long chemin militaire carrossable en lacets dont une branche part de la vallée du Var, une autre de celle de la Tinée, aborde le Pic Charvet par le sud après avoir desservi un hameau. Ce chemin d’accès se raccorde, au droit de la partie basse du site fortifié, au chemin qui distribue les trois premiers sous-ensembles étagés. La batterie retranchée des Granges est à 724m d’altitude, la batterie du Noyer à 735m, la batterie du réduit à 755m et la plate-forme d’observation couronnant le Pic, accessible par un sentier non carrossable, à 773 m.

Plan, distribution spatiale, circulations et issues

(les cotes en lettres repérant les bâtiments reprennent celles figurant sur les plans du Génie)

Au point bas du complexe défensif, la batterie des Granges, desservie par l’extrémité nord-ouest du chemin de distribution de l’ensemble, est incluse dans un retranchement de plan en D qui termine le complexe de ce côté. Ce retranchement en dénivellation vers le nord est délimité à sa gorge, du côté de l’accès, par un petit fossé rectiligne, et sur le reste de son enceinte par un glacis revêtu de pierres sèches portant un muret d’appui.

La batterie proprement dite, avec ses deux larges emplacements de tir divergents (peu lisibles aujourd’hui), chacun pour deux pièces, est calée sur la gorge du retranchement, au sud. Le chemin entre dans le retranchement et dans la batterie en passant une porte-grille de fer (Fig. 3), entre le fossé et une maison qui fait office de parados pour la batterie.

Cette maison ou baraquement (cotée a) en simple rez-de-chaussée, de plan rectangulaire avec annexes symétriques adossées au murs pignon (Fig. 4), abritait les appartements respectifs du gardien de batterie et d’un sous-officier. Elle comportait une citerne.

Immédiatement à l’est / sud-est du retranchement et au nord du chemin de distribution règne une plate-forme ou étaient disposés sans ordre trois petits bâtiments : les latrines d’officiers (cotées m) (Fig. 5), un magasin de bois, charbon et paille de couchage (coté l, détruit) et des écuries pour quatre chevaux (cotées h) (Fig. 6), Bâtiment de l'écurie (h) et du magasin à fourrages dans le bas fort, vu du chemin de desserte, depuis l'ouest.Bâtiment de l'écurie (h) et du magasin à fourrages dans le bas fort, vu du chemin de desserte, depuis l'ouest.qui ont été prolongées après coup (début XXe siècle) par un bâtiment abritant un magasin à fourrages, un lavoir et des douches.

En remontant au sud-est vers le réduit, le chemin dessert au passage en contrebas à droite une maison (cotée a’, en ruines) à un étage sur soubassement avec citerne, probablement destinée à loger un officier de commandement ; cette maison (Fig. 7) a été bâtie au début du XXe siècle à la place du bâtiment de la boulangerie-paneterie (coté k) du projet initial.

Une trentaine de mètres avant d’aborder l’entrée du réduit, le chemin forme une branche latérale qui se retourne à gauche en épingle à cheveux pour desservir la batterie intermédiaire dite du Noyer, qui abritait deux pièces de canon tirant au nord ; ses emplacements de tir sont défilés par une masse couvrante ou glacis en terre rapportée, et revêtus.

Le réduit est la partie la plus importante et la mieux retranchée du complexe ; elle mériterait à elle seul le qualificatif de fortin. Ce réduit assez peu spacieux est bâti sur le flanc sud de l’arête rocheuse qui se rétrécit et devient nettement plus pentue en ce point du site. Le chemin d’accès montant en lacets de quatre tournants, les bâtiments et les ouvrages du réduit sont donc répartis et étagés du nord (batterie, cote 755m ) au sud (entrée, cote 128m) sur 27m de dénivelé.

Le front ouest du réduit est retranché par un fossé au plan rentrant « en tenaille », à escarpe et contrescarpe revêtues, flanqué par une double caponnière dans le rentrant. La branche sud « pendante » de ce fossé dévale la pente jusqu’à l’entrée du réduit (Fig. 8).

Entrée du réduit du fort, sas à ciel ouvert entre deux portes grille, vu de l'intérieur du réduit.Entrée du réduit du fort, sas à ciel ouvert entre deux portes grille, vu de l'intérieur du réduit.Celle-ci comporte deux portes-grilles successives séparées par un sas (Fig. 9), les pilastres de la première s’élevant au droit de l’escarpe du fossé. Le pilastre gauche de la seconde porte s’adosse au revêtement latéral d’un fort parapet de terre nivelé qui complète le retranchement en formant rempart à l’arrière de la branche pendante du fossé.

Passés ce retranchement et cette double porte, le chemin se poursuit dans une enceinte polygonale irrégulière de conception néo-médiévale qui ferme le réduit au sud et à l’est.

Le front sud de l’enceinte est une terrasse revêtue sur laquelle passe le chemin, le revêtement formant trois pans de murs ou courtines flanqués de deux petits saillants à quatre pans rappelant des tourelles basses. Le troisième pan de mur descend puis remonte la pente jusqu’à un saillant plus large que les précédents, à trois pans et portant terrasse ou plate-forme surélevée. Au-delà, un quatrième mur qui continue de remonter la pente en écharpe aboutit à un dernier saillant en limite du précipice nord ; ce saillant, plus haut que les autres, constitue une plate-forme surélevée de plan polygonal qui, comme la précédente, n’est pas sans rappeler une grosse tour de flanquement médiévale (Fig. 10). Les troisième et quatrième pans de mur d’enceinte, aboutissant aux deux plate-formes successives, sont entièrement garnis d’une haute et puissante grille de protection en fer.

La première terrasse du réduit, aménagée après l’entrée, abrite le plus grand bâtiment militaire du complexe (coté b), encaissé dans une sorte de « cour anglaise », et aujourd’hui dérasé et ruiné (Fig. 11). Intérieur du réduit : étage de soubassement du bâtiment de casernement (b) et escalier d'accès à la terrasse médiane.Intérieur du réduit : étage de soubassement du bâtiment de casernement (b) et escalier d'accès à la terrasse médiane.Ce bâtiment longiligne, jadis à trois niveaux, était le casernement du réduit (magasins et citernes en soubassement, corps de garde, chambres, réfectoires, infirmerie au rez-de-chaussée, dortoir de troupes et de sous-officiers a l’étage).

A l’arrière de ce bâtiment, règnent deux terrasses successives et parallèles ; la seconde portant le second segment du chemin de distribution est soutenue par un haut mur.

Un escalier en pierre à rambarde en fer, adossé au rempart du retranchement ouest, relie directement les deux segments du chemin (de l’entrée au second tournant).

Avant d’aborder le premier tournant, le chemin dessert à gauche, aussitôt après le casernement, deux bâtiment mitoyens plus modestes, le premier (Fig. 12) à usage de cuisine (coté f), le second de magasin du génie (coté i, détruit). Dans le tournant, à droite, s’élevaient les latrines de la troupe (cotées j, démolies). Après le second tournant le troisième segment du chemin en lacets distribue successivement à gauche, par des portes percées dans le revêtement en terrasse du surplomb, deux magasins en caverne voûtés à l’épreuve.

Le premier est le magasin à poudres (coté c), avec sas à placards latéraux et trois chambres successives séparés par des murs de refends aux portes disposées en chicane (Fig. 13).Intérieur du réduit : détail d'une chambre casematée du magasin à poudres (c) avec portes en chicane dans les refends.Intérieur du réduit : détail d'une chambre casematée du magasin à poudres (c) avec portes en chicane dans les refends.

Le second magasin (coté d), moins profond, était l’atelier de chargement des projectiles. Près de la porte du magasin à poudres s’amorce un escalier droit à rambarde en fer (Fig. 14), montant directement vers le haut de l’escarpe de la branche pendante du fossé ouest et desservant par-là la double caponnière de ce fossé, en marge du dernier tournant du chemin qui aboutit à la batterie haute du réduit.

La double caponnière offre un plan dissymétrique à trois pans (deux flancs, une face) calé dans l’angle rentrant des deux branches du fossé. L’escalier qui y descend (Fig. 15) est suivi d’un couloir en baïonnette qui aboutit à la casemate de tir, couverte d’une voûte d’arêtes portant sur des piliers d’angle (Fig. 16 ). Les trois arcades structurantes au milieu des trois pans sont fermées chacune par un mur diaphragme percé de créneaux de fusillade : 4 sur chaque flanc, dans l’axe des branches du fossé (Fig. 17), deux sur la face. Ce mur maigre est porté en encorbellement sur une plate-bande appareillée dégageant un mâchicoulis ou créneau de pied.

La batterie haute avec ses deux emplacements de tir est sommairement aménagée, sans revêtement maçonné. Plus bas, près du troisième tournant du chemin en lacets à l’intérieur du réduit est installée l’autre batterie dont restent visibles les emplacements de tir (ruinés) avec revêtement maçonné percé de niches (Fig. 18) pour entreposer les projectiles et les gargousses.

Immédiatement au-dessus s’élève le dernier bâtiment militaire (le plus haut placé du complexe), soit l’ancien magasin de l’artillerie (coté g, seul bâtiment actuellement en bon état, apparemment reconstruit) (Fig. 10).

Dans le mur d’enceinte montant en écharpe entre les deux plates-formes polygonales est ménagée une poterne interrompant la grille. Elle donne accès au sentier en lacets qui dessert la plate-forme observatoire établie sur le pic même. Celle-ci comportait un petit bâtiment irrégulier sans étage (coté e) à usage de poste de garde, qui est détruit.

Structure et aménagements.

La mise en œuvre de ce vaste programme de batteries étagées ne répond pas aux mêmes caractères qu’il s’agisse des fortifications ou des bâtiments militaires.

Ces derniers sont la plupart construits en matériaux traditionnels, murs en blocage de moellons de tout venant enduit, planchers sur poutres en bois, charpente en bois revêtue d’une couverture de tuiles mécaniques.

Le baraquement (a) de la batterie des Granges (Fig. 4) ne se différencie guère d’une maison traditionnelle provençale de la fin du XIXe siècle dans son apparence générale, si ce n’est par sa partition interne en deux appartements avec annexes en appentis symétriques. Les enduits extérieurs sont grattés, de teinte ocre, et des bandes d’enduit lissé peint en blanc soulignent les angles et les encadrements de baies. Les latrines (m) ont un enduit lisse, mi chaux teintée, mi-ciment. La maison (a’) évoque une maison suburbaine 1900 modeste, avec sa façade en mur pignon revêtue d’un enduit gratté gris, percée de portes et fenêtres a appui et plate-bande moulés au ciment et d’un oculus ovale encadré de même au milieu du pignon.

En revanche, le bâtiment de l’écurie (h) (Fig. 19) et celui de la cuisine du réduit (f) (Fig. 12), assez semblables, ont un caractère plus normatif en élévation, propre aux bâtiments publics modeste (type maisons de garde-barrière) : il se caractérise par une plinthe en pierre de taille piquée et des baies (porte et fenêtre haute) à encadrement couvert en arc segmentaire alternant assises de briques et pierres blanches. Ces encadrements se détachent en relief sur l’enduit gratté teinté en ocre rouge, qui recouvre les angles.

Du bâtiment de casernement b (Fig. 11) il ne reste que l’étage de soubassement en pierre, parementé en opus incertum soigneusement maçonné avec plinthe et baies à encadrement en relief couvertes en arc segmentaire. Les étages entièrement démolis étaient construits en maçonnerie de briques creuses, avec éléments structurants (sols, charpente) en poutrelles de fer (une partie de ces fers gît sur place).

L’ancien magasin de l’artillerie (g) est une construction rustique peu typée en blocage non enduit, couverte d’un toit en bon état. Elle peut évoquer une bergerie par son développement en longueur.

Les magasins casematés en caverne du réduit se rapprochent des ouvrages de fortification par la plus grande robustesse de leur construction et par leur mise en oeuvre en pierre dure peu ou pas enduite. Ils sont voûtés en berceau, leurs parements internes sont en blocage serré de moellons calibrés, badigeonnés et très partiellement enduits (murs latéraux) (Fig. 13). Chacune des deux portes d’entrée de ces magasins, est ménagée dans un pan de mur vertical en pierre de taille de moyen appareil qui interrompt la continuité du revêtement de terrassement par ailleurs fortement taluté. L’encadrement de ces portes forme une arcade en plein-cintre extradossée en relief, munie d’une porte-grille en fer de même forme (Fig. 14).

Les ouvrages de fortifications sont solidement construits et parementés pour l’essentiel, soit en opus incertum, soit en bossages.

Sont en opus incertum : les revêtements des escaliers droits à ciel ouvert du réduit (Fig. 14 et 20), les revêtements (escarpe, contrescarpe) du fossé de retranchement ouest du réduit, couronnés d’une tablette de pierre dure (Fig. 8 et 17), les parois de l’escalier descendant à la caponnière (Fig. 15), les revêtement des emplacements de tir des batteries.

Le parement en moyen appareil à bossages est réservé aux pilastres du sas d’entrée du réduit (bossages néo classique à liseré) (Fig. 9) et aux plus hauts murs de terrassement du réduit (bossages rustiques sans liseré) (Fig. 20), notamment ceux constituant l’enceinte sud et est avec ses quatre « tourelles et tours » terrassées polygonales.

La transition entre la partie terrassée et le parapet garde-corps y est marquée par un cordon continu en pierre, le parapet lui-même étant parementé en opus incertum, avec tablette (Fig. 21).

La caponnière, construite à l’intérieur (piliers structurants, voûte) en maçonnerie grossière à joints beurrés offre au-dehors un parement à bossage rustique autour des arcades structurantes (Fig. 17), dans lesquelles le mur maigre crénelé est en maçonnerie ordinaire : l’encadrement des créneaux en fente et la plate-bande des créneaux de pied sont en ciment simulant la pierre de taille : le mur maigre est donc porté en sous-œuvre non par une plate-bande mais par une poutrelle de fer, bien visible de l’intérieur (Fig. 16).Vue intérieure de la casemate de la caponnière double flanquant les deux branches du fossé de retranchement du réduit.Vue intérieure de la casemate de la caponnière double flanquant les deux branches du fossé de retranchement du réduit.

Les ferronneries représentent un élément très remarquable dans la mise en œuvre des ouvrages du réduit du Picciarvet. Si les rambardes d’escaliers et les portes-grille des magasins sont assez ordinaires, on ne peut en dire autant des portes-grilles et grilles fixes de protection latérale du sas d’entrée (Fig. 9), et des grilles de protection monumentale qui constituent l’élévation supérieure des deux pans est de l’enceinte du réduit (Fig. 22).

Ces grilles renforcées par des bandes traverses ou des plaques de joints boulonnées comportent toutes en partie haute, outre la terminaison en pointe des barreaux verticaux, des pointes longues obliques penchant vers l’extérieur en alternance avec les barreaux (dispositif qu’on retrouve à la porte-grille de la batterie du cimetière Russe).

En quatre points, les arrêts ou raccords de grille de protection au parapets ou revêtements en pierre font l’objet de segment de grille rayonnant en demi rosace (Fig. 9, 12, 22) ou en quart de rosace (Fig. 23), destinés à faire obstacle au contournement.

Ces segments de rosace, assez bien conservés, sont un remarquable travail de ferronnerie. L’entrée du retranchement de la batterie des Granges conserve une petite porte-grille de même facture que celles, beaucoup plus grandes, du sas d’entrée du réduit. Détail de grille de protection avec raccord en quart de rosace dans le sas à ciel ouvert de l'entrée du réduit, première porte.Détail de grille de protection avec raccord en quart de rosace dans le sas à ciel ouvert de l'entrée du réduit, première porte.

La construction du fort du Picciarvet est liée à celle des deux chiuses de Saint-Jean-le-Rivière et de Bauma Negra (commune d'Utelle), plus spécialement à celle toute proche de Bauma Negra, dans les années 1883-1886.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle

L’ouvrage du Picciarvet est étagé et étiré en longueur sur l’arête rocheuse qui en rend la forme très irrégulière et se décompose en quatre sous-ensembles, de haut en bas : une plate-forme d’observation, un réduit avec deux batteries, une batterie intermédiaire dite « du Noyer » et une batterie basse retranchée dite « des granges » le tout accompagné de plusieurs bâtiments militaires répartis au bord des chemins de distribution. Les bâtiments militaires (baraquement, casernements, cuisines, écuries, magasin d'artillerie) sont construits en moellons sans chaîne en pierre de taille et enduits. Les toits à longs pans sont en tuiles plates mécaniques. Du bâtiment de casernement b il ne reste que l’étage de soubassement en pierre, parementé en opus incertum. Les magasins casematés en caverne du réduit sont voûtés en berceau, leurs deux portes d'entrées sont aménagées dans des pans de mur en pierre de taille en moyen appareil. Les ouvrages de fortifications sont solidement construits et parementés pour l’essentiel, soit en opus incertum, soit en bossages.

  • Murs
    • pierre moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • pierre moyen appareil bossage
    • brique creuse
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Bibliographie

  • CHIAVASSA, H. L’environnement fortifié de Monaco au XIXe siècle : la ligne « Séré de Rivières ». Dans : Les Alpes-Maritimes. Annales Monégasques, n° 14.

  • CHIAVASSA, H. Essai sur les défenses du comté de Nice de Séré de Rivières (1880) à Maginot (1930). Dans : Guerres et fortifications en Provence. Mouans-Sartoux, 1995.

    p.189-188.
  • GARIGLIO, Dario, MINOLA, Mauro. Le fortezze delle Alpi occidentali [Les forteresses des Alpes occidentales]. Cuneo : L'Arcière, 1995.

    vol. II, Dal Monginevro al Mare, p. 210-211.
  • TRUTTMANN, Philippe. La barrière de fer, l’architecture des forts du général Séré de Rivières (1872-1914). – Thionville : édition Gérard Klopp, 2000. 542 p.

Documents figurés

  • Petit Atlas des Bâtiments militaires. Ouvrage du Picciarvet. Bâtiments a, a1, b, e, f, h. [plans]. / Tirage de calque, 1946. Service historique de la Défense, Vincennes : CDAOA (9), inv. 1946, IXe région militaire, 6V10548, dossier n° 11.

  • Ouvrage du Picciarvet [plan général]. / Dessin, encre (tirage de calque), échelle 1/1000e, sd. Service Historique de la Défense, Vincennes : Archives du Génie, CDAOA (9), inv. 1946, IXe région militaire, 6V10548, dossier n° 11.

Date d'enquête 2005 ; Date(s) de rédaction 2011
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble