Dossier d’œuvre architecture IA04002837 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, patrimoine bâti lié à l’eau du PNR du Verdon
Fontaine et lavoir, dite fontaine lavoir du Thorond
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Verdon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Verdon - Riez
  • Commune Roumoules
  • Adresse rue de Villeneuve
  • Cadastre 2016 F1 Fontaine adossée à la parcelle 282 ; 1825 F1 Section F1 dite du village; Côte: 105 Fi 172/015 ; Fontaine adossée à la parcelle 33
  • Dénominations
    fontaine, lavoir
  • Appellations
    fontaine-lavoir du Thorond

La fontaine lavoir du Thorond est la première fontaine de Roumoules, elle date du Moyen-Âge. Le toron (où thoron) est un bassin en provençal ancien ; il est constitué le plus souvent d’un tronc d’arbre évidé avant l’avènement des bassins en pierre. On ne sait à quelle date celui-ci a été aménagé, tout comme l’abreuvoir et le petit lavoir (L: 3m; l: 2m) qui y sont accolés ***.

Pour autant, il se pourrait que le bassin de la fontaine existe déjà en 1790 car des frais sont engagés sur celle-ci (Comptes de gestion de la commune, 1790). Nous savons également que le conduit de la fontaine a été arrangé en 1846 car les tuyaux étaient complètement bouchés par les racines des figuiers et des souches d'autres arbres (Lettre de M. le Maire à M. le Préfet, 8 avril 1846). La municipalité a ensuite fait exécuter un nouveau lavoir public couvert d'une halle, le 6 septembre 1849, date de l’adjudication des travaux. Elle est remportée par le maître maçon Pierre Luques, domicilié à Riez, et son montant est de 1038,13 francs. Les plans et devis sont dressés par M. Isnard, architecte à Riez (Extrait du registre des adjudications de la commune de Roumoules, 17 octobre 1849). Dans le devis des travaux, il est stipulé que la municipalité reconnaît "l'urgence d'entretenir le lavoir public et d'y construire une halle au dessus afin de mettre à l'abri des intempéries du temps, les personnes qui sont obligées de laver quelque temps qu'il fasse. Le bassin du lavoir sera démoli en entier et reconstruit en pierre de la largeur de 2 m sur une longueur de 4,50 m hors oeuvres, sur un massif de 50 cm d'épaisseur en maçonnerie de pierres et mortier. L'eau arrivera dans ce bassin par celui de la fontaine existante dont les angles seront adjacents. Une halle sera construite avec trois piliers en pierre de Montpezat d'une hauteur chacun de 2,50 m. Cette halle ne formera qu'une seule pente et sera adossée contre un mur qui sera construit à cet effet dans l'alignement de la maison sur laquelle est appliquée la fontaine. En dehors des piliers, il sera pratiqué tout autour une gandole pour recevoir et conduire les eaux qui s'échappent du dessus du bassin”. Les murs bordant les pilastres du lavoir sont construits en 1867 et l’abreuvoir est agrandi dans le même temps. L'architecte Gras de Riez en a dressé le devis et a été chargé de la surveillance des travaux. Les ouvrages ont été exécutés par M. Lazare Léon, entrepreneur tailleur de pierre à Riez, suivant l'adjudication qui lui fut passée le 23 septembre 1866 pour un montant de 266,86 francs (Procès-verbal d'adjudication de réception définitive, 9 mars 1867). L'agrandissement de la fontaine-lavoir est d’ailleurs bien visible sur un plan dressé par l'ingénieur ordinaire le 16 juillet 1881, en comparaison du plan de masse du cadastre napoléonien de 1825. Dix ans après les travaux d’agrandissement et d’aménagement de la fontaine-lavoir, celle-ci ne débite presque plus d’eau. Un rapport de M. Giraud, conducteur des Ponts et Chaussées, datant de février 1877, stipule que “les eaux de la fontaine ont été coupées en sorte qu'il faut considérer cette fontaine comme complètement à sec, elle débite à peine 1 litre à la minute”. Ainsi, cette même année, le conseil municipal sollicite l'autorisation d'emprunter une somme de 11 000 francs remboursables en 4 ans à partir de 1878 pour la réparation de la conduite de la fontaine-lavoir du Thorond, ainsi que la construction de trois nouvelles fontaines (rue Grande IA04002835, Saint-Blaise IA04002834 et Cayoni IA04002838) dans le village. Il envisage également d'acquérir des terrains où sont situées plusieurs sources (= mines d'eau IA04002841 et IA04002842) afin d’augmenter le débit de la fontaine-lavoir du Thorond et d'alimenter les trois fontaines à établir (Acte de vente notarié de terrains pour l'acquisition de deux sources pour l'alimentation de trois fontaines publiques en projet de construction, 22 mars 1877). 2/5 des eaux des nouvelles sources qui arriveront dans le village seront données à la fontaine du Thorond (Extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal, 28 janvier 1877). François Converset, entrepreneur à Moustiers, est en charge des travaux pour l'établissement de conduites d'eau et des nouvelles fontaines publiques. La soumission est approuvée par M. le Préfet le 27 avril 1877 (Soumission de l'entrepreneur à exécuter les travaux, 1877). Les travaux se sont déroulés du 15 mai au 15 septembre 1877. La nouvelle conduite de distribution en poterie pour la fontaine du Throrond a coûté 260,80 francs (Procès-verbal de réception des ouvrages, 15 juillet 1878). En 1899, les tuyaux en poterie qui alimentent les différentes fontaines sont remplacés par des tuyaux en fonte sur une longueur de 740 m. Les travaux sont évalués par le devis à 4440 francs et l'adjudicataire qui remporte le marché est Antony Achard, entrepreneur à Moustiers, avec la somme de 3860,24 francs (Procès-verbal d'adjudication des travaux du projet de réfection de la conduite des eaux des fontaines publiques, 20 août 1899).

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , daté par tradition orale
    • Secondaire : 4e quart 18e siècle, 2e quart 19e siècle , daté par source, daté par travaux historiques

La fontaine de type rustique est adossée contre une façade. Le bassin (L: 4.20 m; l: 0.80 m; h: 0.60 m) est bâti en pierre de taille posées sur chant, assemblées par des crampons en métal. D'un buffet rectangulaire enduit de crépi sortent deux canons en fer insérés dans des rosaces en pierres disposés au-dessus des barres porte-cruches. Un bassin annexe, séparé par un mur, profite des eaux de surverse avant de s'écouler vers le lavoir. Le sol situé devant la fontaine a été traité en calade.

La pierre de taille a également été utilisée pour le bassin du lavoir : la grande cuve (L: 4.50 m; l: 2 m; h: 0.60 m)avec son plan incliné est réservé au lavage alors que le petit bac ( L: 2.60 m; l: 2 m; h: 0.60 m) permet le rinçage du linge savonné. Un auvent a été édifié au-dessus du lavoir, supporté par trois pilastres taillés dans des blocs calcaires, la charpente en bois traditionnelle étant couverte de tuiles creuses. Des murets en galets enduits à pierre-vue, couronnés de dalles, bâtis à mi-hauteur entre les piliers, viennent renforcer la protection des lavandières sans occulter la lumière. Afin d'éviter que le sol autour du lavoir ne se transforme en bourbier, ce dernier a été couvert de dalles calcaires de différentes dimensions.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • État de conservation
    remanié
  • Mesures
    • l : 4,2 m (fontaine)
    • la : 0,8 m (fontaine)
    • h : 0,6 m (fontaine)
    • l : 8,2 m (lavoir)
    • h : 0,6 m (lavoir)
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Frais pour la fontaine. Comptes de gestion de la commune de Roumoules, 1790. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 O 186

  • Réparations sur les canalisations. Lettre de M. le Maire à M. le Préfet, Roumoules, 1846. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 391

  • Reconstruction du lavoir. Extrait du registre des adjudications de la commune, Roumoules, 1849. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 392

  • Reconstruction du lavoir. Procès-verbal d'adjudication de réception définitive, Roumoules, 1867. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 392

  • Adduction d’eau fontaine du Thorond. Extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal, Roumoules, 1877. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 392

  • Adduction d’eau fontaine du Thorond. Soumission de l'entrepreneur à exécuter les travaux, Roumoules, 1877. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 392

  • Adduction d’eau fontaine du Thorond. Procès-verbal de réception des ouvrages, Roumoules, 1878. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 392

  • Adduction d’eau fontaine du Thorond. Procès-verbal d'adjudication des travaux du projet de réfection de la conduite des eaux des fontaines publiques, Roumoules, 1899. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 392

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Roumoules, 1825. / Dessin à l'encre sur papier par les géomètres: Fortoul, Beaudun, Geoffroy, Jaloux, Corriol. Échelle 1/2500 . Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains: 105 Fi 172.

    section F, feuille unique, adossée à 33.
  • Situation du lavoir reconstruit, Roumoules, 1881 / Plan des lieux dressé par l'ingénieur ordinaire, échelle 0,01 pour 1m,25. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : S 0923

Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2016
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Verdon