Dossier d’œuvre architecture IA05000119 | Réalisé par
  • inventaire topographique
filature Blanchard
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Monêtier-les-Bains (Le)
  • Hydrographies la Guisane
  • Commune Saint-Chaffrey
  • Lieu-dit Chantemerle
  • Cadastre 1962 AB 57, 58, 1001
  • Dénominations
    filature
  • Appellations
    filature Blanchard
  • Parties constituantes non étudiées
    moulin à farine, moulin à foulon

Filature de laine dite la filature Banchard

Il s'agit à l'origine d'un de ces établissement mixte typique des vallées du nord des Hautes-Alpes. Le bâtiment initial, daté de 1828 mais probablement antérieur, comportait deux meules à gruau, deux meules à farine et un foulon en bois qui existe encore. Le foulon était probablement utilisé pour foulonner les draps de laine tissés à la maison. Fort modeste si on le compare aux moulins d'autres régions, le moulin Blanchard était pour le nord des Hautes-Alpes un établissement relativement important. Les roues horizontales, actuellemnt en métal, étaient entraînées par la force hydraulique d'un canal dérivé de la Guisane.

Sous sa forme évoluée, cette usine date des années 1880. Elle a été mise sur pied par un petit patron à la fois propriétaire, directeur et contremaître. En 1903, les bâtiments ont été agrandis, mais ces transformations n'ont jamais été achevées. La salle nord, en particulier n'a jamais été couverte d'une toiture. L'hiver, il fallait pelleter la neige qui s'amoncellait sur le plafond. L'exiguïté des locaux explique le maintien de machines anciennes, par exemple le premier continu à filer qui est encore en activité. Avant la dernière guerre, la filature Blanchard fabriquait essentiellement des draps pour les vêtements de montagne ou de ski, de la laine à tricoter et des couvertures à partir de la laine produite par les troupeaux d'ovins des vallées proches. Bien qu' elle n' ait que quatre métiers, elle employait dix personnes originaires de la vallée et vendait ses produits à travers toute la France. Toutes les opérations techniques : cardage, filature, tissage, apprêt, étaient réalisées sur place.

De nombreuses filatures existaient dans le Briançonnais dès le XIXe siècle. Onze sont recensées en 1850. En 1939, il en existait encore trois dans la seule vallée de la Guisane. La filature Blanchard est la seule à n'avoir pas disparu. Elle a été fermée en 1968 et rachetée en 1976 par Longo Maï. Cette association se donne pour but la promotion des produits lainiers et souhaite, dans le cadre de contrats européens, faire de cet établissement une sorte de conservatoire des techniques de filature de la laine.

La petite usine de Chantemerle fournit l'exemple d'une étonnante conservation, en regard de l' «échec» de l'industrie textile dans les Hautes-Alpes. Elle a su s'adapter aux conditions modernes.

Selon G.Veyret-Verner 1, la simplicité de l'organisation de l'entreprise diminue les frais généraux. Elle fabrique essentiellement des draps de montagne ou de ski, dela laine « montagnarde» (qui bénéficie d'une grande réputation pour le tricot) et des couvertures. La matière première provient surtout des régions voisines : Briançon, Queyras, Embrun, Basses-Alpes et Alpes-Maritimes. Et toutes les opérations techniques : cardage, filature, tissage, apprêts, sont effectuées sur place. De même, elle utilise la force motrice locale, celle de la Guisane (qui n'excèdera jamais les 50 CV nécessaires à son fonctionnement). C'est encore la localité qui fournit les dix ouvriers, employés en permanence. Cette main-d’œuvre originaire du pays offre l'avantage d'être très docile et de coûter moins cher qu'une main-d’œuvre étrangère. G. Veyret-Verner souligne, pour Chantemerle, le contraste entre l'ampleur modeste de la fabrique (qui compte seulement quatre métiers) et son étonnante santé. En effet,Chantemerle vend ses produits à travers la France entière. Elle livre directement ses fabrications.Pour Mme Veyret-Verner, le succès de ce petit établissement réside dans la qualité du travail, mais aussi dans ce qu'elle appelle« la mode actuelle des montagnes», qui procure à l'usine une clientèle de citadins, prête à payer le « produit du pays».

1Veyret-Verner, G. L'industrie textile dans le département des Hautes-Alpes, dans Revue de Géographie Alpine, 27, 1939.

Les parties les plus anciennes des bâtiments abritent un ancien moulin à foulon (avec foulon en bois) dont on aurait des mentions au 17e siècle ainsi qu'un moulin à farine. S'agit-il du moulin Blanchard qui en 1733 contenait 4 pierres à moudre et 2 pierres à piler ? La filature aurait été fondée dans les années 1860 par Jacques Blanchard. L'usine date, sous sa forme évoluée, de la fin du 19e siècle. Le grand bâtiment en bordure de Guisane n'aurait été construit qu'en 1903. La fabrique fut électrifiée en 1905 et a fonctionné jusqu'en 1968, date à laquelle elle a été rachetée par l'association Longo Maï qui continue à produire des couvertures et des lainages de grande qualité.

L'usine utilisait la force hydraulique de la Guisane et la main d'oeuvre locale. La matière première était fournie par les troupeaux de la commune et des vallées voisines. Au 19e siècle elle fabriquait des couvertures, et dans les années 1930 des draps de laine pour les vêtements de montagne ou de ski et de la laine à tricoter. Toutes les opérations techniques : cardage, filature, tissage et apprêts étaient réalisées sur place. En 1939, elle employait 10 personnes et comptait 4 métiers. Elle se présente aujourd'hui comme un alignement de bâtiments de taille et de hauteur variées le long de la Guisane.

  • Murs
    • pierre
    • enduit
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    tôle ondulée
  • Étages
    étage de soubassement, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • pignon découvert
    • croupe
    • noue
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • MOYRAND-GATTEFOSSE, Françoise. Saint-Chaffrey. Approche historique et témoignages. Lyon : Imp. Lescuyer, 1982. 186 p.

Date d'enquête 1983 ; Date(s) de rédaction 1996
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers