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Fermes
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Dossier non géolocalisé

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    ferme
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    Aiguilles

OBSERVATIONS GÉNÉRALES

Introduction : les conditions de l'enquête

L'habitat traditionnel du Queyras, région historique dont les limites coïncident avec celles de l'actuel canton d'Aiguilles, a déjà été souvent étudié.

Les notations et les dessins que les voyageurs des XVIIIe et XIXe siècles n'ont pas manqué de faire à propos de l'habitat si particulier des hautes vallées queyrassines sont restés assez imprécis. Mais, dès 1910, le géographe Raoul Blanchard publiait dans La Géographie un article qui fait encore autorité et qui traitait de l'habitat de l'ensemble du Queyras en insistant sur sa diversité. De nombreuses enquêtes ont suivi, pour la plupart ciblées sur le village de Saint-Véran (cf. bibliographie). La variété qui frappait Raoul Blanchard est aujourd'hui bien difficile à appréhender.

1. Un bâti très modifié

Le Queyras a connu depuis un siècle une évolution rapide et irréversible qui a profondément affecté l'architecture dite traditionnelle. Ces changements profonds, qui débutèrent vers 1850, peuvent sans doute être imputés, en premier lieu, à la construction de la route du Guil qui fut achevée en 1849. Jusqu'alors, le chemin muletier qui longeait le cours du Guil n'était qu'une des nombreuses voies d'accès au Queyras. Les cols d'altitude qui reliaient le Queyras au Briançonnais, à I'Embrunais ou au Piémont furent du Moyen Age au milieu du XIXe siècle, des passages très fréquentés.

En devenant carrossable, la route du Guil a drainé le trafic de l'ensemble de la vallée et a rendu caducs ces voies anciennes qui ne furent plus désormais fréquentées que par les randonneurs.

Des villages qui, depuis le Moyen Age, devaient leur prospérité à leur situation au pied des cols d'altitude reliant le Queyras au Piémont furent abandonnés par leur population permanente et transformés en site d'estive dès la deuxième moitié du XIXe siècle. Ce fut le cas de nombreux hameaux d'Abriès comme Malrif, La Levée, Pré-Roubaud, La Montette ou Valpréveyre.

Après 1914, ces villages ne furent même plus utilisés pour l'estive des vaches. Fréquentés seulement par quelques bergers de moutons, ils tombèrent en ruines.

La construction de la route du Guil contribua également à modifier l'architecture des bourgs de fond de vallée en suscitant la création d'auberges, d'entreprises de roulage ou de commerces. Mais d'autres évènements achevèrent de transformer radicalement le paysage architectural de ces villages. Vers 1890-1900, le Queyras devint un lieu de villégiature. Les premiers touristes qui furent des alpinistes donnèrent d'abord la préférence au village d'Abriès, à proximité du Mont Viso. C'est là que fut construit le premier « Grand Hôtel » du Queyras. Mais bientôt les autres villages de la vallée du Guil (Aiguilles, Ville-Vieille ou Château-Queyras) connurent un développement touristique. Les hôtels se multiplièrent. Les Queyrassins émigrés qui désiraient conserver un pied-à-terre dans leur vallée natale choisirent de préférence les villages proches de la route aux hameaux d'altitude dont ils étaient issus. Les résidences secondaires construites sur les modèles urbains se multiplièrent à Château-Queyras, Ville-Vieille, Aiguilles ou Abriès.

Ces villages connurent à la même période une série d'accidents et de catastrophes naturelles (avalanches, inondations) qui en accélérèrent la transformation. Le bourg d'Aiguilles fut entièrement détruit par deux grands incendies en 1886 et 1889. Il en fut de même du quartier du Conchant à Ville-Vieille en 1898 et du centre d'Abriès en 1921.

Enfin, les bombardements de la dernière guerre anéantirent l'Adroit d'Abriès, Le Roux, Ristolas, L'Echalp et La Monta où les dégâts étaient tels que fut décidé un plan d'assainissement qui fit disparaître toutes les ruines. Il ne reste plus aujourd'hui de ce village autrefois fort peuplé que l'église Saint-Laurent et le cimetière. Dans les autres villages victimes des bombardements, les maisons détruites furent reconstruites au titre des dommages de guerre dans un style néo-régional bien dans le goût de l'époque et l'urbanisme complètement modifié.

Lorsque le pré-inventaire de l'architecture rurale du Queyras fut entrepris en 1971, seules trois des sept communes qui constituent le canton d'Aiguilles et donc le Queyras historique avaient conservé un semblant de vie rurale et de nombreux témoins de l'architecture traditionnelle. Ces trois communes occupent de belles vallées glaciaires suspendues au-dessus de la vallée du Guil. Il s'agit d'Arvieux au nord et de Molines et Saint-Véran au sud. Jean-Yves Lossi, architecte D.P.L.G. chargé de l'enquête, put établir de nombreuses monographies dans ces vallées mais délaissa les autres communes.

Les enquêtes du Service régional de l' Inventaire dans le Queyras furent reprises en 1986 dans le cadre de l'inventaire topographique du canton d'Aiguilles qui fut achevé en 1990. A cette occasion, l'ensemble du bâti traditionnel encore existant fit l'objet d'un repérage. Dans les quatre communes proches de la vallée du Guil, il fallut souvent se contenter d'observations presque archéologiques dans des hameaux en ruines. Malgré les lacunes regrettables qui subsistent, ce repérage a permis de restituer, à la lumière de ce que nous connaissons aujourd'hui des régions voisines, la variété des modèles de l'habitat queyrassin que l'on a eu trop tendance à confondre avec la maison de Saint-Véran (cf. bibliographie). L'architecture traditionnelle du Queyras relève de modèles variés. Du point de vue de l'habitat, cette très ancienne entité administrative et historique qu'est l'escarton du Queyras n'apparaît pas comme une unité culturelle homogène.

2. Des maisons d'agriculteurs de montagne ?

Afin d'intégrer les monographies établies dans le Queyras dans les nomenclatures et le système de classement de la documentation de l'Inventaire, nous avons été amenés à rassembler sous la dénomination FERME l'ensemble de l' habitat « traditionnel» du canton d'Aiguilles. Ce classement permet de différencier les MAISONS qui n'ont pas d'autres fonctions que le logement (dans le canton d' Aiguilles, il s'agit essentiellement des maisons de villégiature construites vers 1900), de constructions que l'on considère a priori comme des demeures d'agriculteurs de montagne réunissant sous le même toit le logement et les fonctions agricoles.

L'emploi de la dénomination FERME ne va pas sans poser de problème. D'abord, le terme de ferme est absolument étranger à cette partie des Hautes-Alpes où l'on parle toujours de maison et où, avant 1890-1900, il n'existait pas d' autre forme de demeure à part les cures et les presbytères. De plus, l'absence de dénomination spécifique pour l'habitat saisonnier nous oblige à qualifier, de façon tout à fait impropre, les chalets d'estive qui ne sont qu'une partie de l'exploitation agricole, de FERMES.

Enfin, ces maisons qui paraissent les témoins d'une société exclusivement rurale ont en fait été habitées pendant des siècles par une population qui pratiquait la pluriactivité. Les propriétaires de ces maisons étaient certes agriculteurs et éleveurs, mais aussi commerçants, ouvriers saisonniers, instituteurs, artisans, voire notaire ou homme de loi. L'habitat n'a conservé la trace que des seules activités agricoles. Curieusement, les activités commerciales et artisanales ne semblent pas avoir généré d'espace particulier dans la maison. Les colporteurs et les négociants allaient commercer ailleurs ; les artisans se contentaient souvent des galeries de circulation où ils installaient leur établi de menuisier ou de cordonnier. Les ateliers que comportent certaines maisons de Saint-Véran ne datent que de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe.

Il ne faut pas perdre de vue que les demeures regroupées sous la dénomination FERME ont abrité du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle une population aux activités variées dont la structure de l' habitat ne rend pas du tout compte.

I. HISTORIQUE

L'habitat « traditionnel » du Queyras présente la même chronologie que celui des vallées alpines environnantes.

1. Le peuplement

Tivollier et P. Isnel, dans leur ouvrage intitulé Le Queyras, (T. II, p. 30 à 159), ont largement commenté les textes médiévaux ayant trait au peuplement et à la démographie : liste des tenanciers de « fiefs, alleux, meyriès, tènements, chabannes, borderies », hommages au dauphin des habitants du Queyras, révision de feux, en particulier celles de 1383, 1433 et 1458. On se reportera à cet ouvrage pour le détail. De façon générale on retiendra seulement que le nom des sept paroisses qui ont donné naissance aux sept communes du canton d'Aiguilles apparaissent dans les textes du Xe au XIIe siècle. Par ailleurs, les révisions de feux permettent d'affirmer qu'à la fin du Moyen Age le peuplement tel qu'il a perduré jusqu'à l'aube du XIXe siècle est achevé : tous les villages et hameaux habités en 1800 sont attestés à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle et se sont maintenus malgré les famines, les épidémies et les guerres jusqu'en 1800.

Mais si les villages du Queyras existent depuis le Moyen Age, les constructions qui les composent ne sont pas aussi anciennes. Rares sont celles qui aparaissent, au moins partiellement, antérieures au XVIIe siècle.

2. Les vestiges des XVe et XVIe siècles

Dans son Répertoire archéologique du département des Hautes-Alpes publié en1888, Joseph Roman mentionne dans les différents hameaux de Molines cinq maisons à fenêtres géminées qu'il date du XVe siècle. Il ne subsiste plus aujourd'hui que deux de ces constructions. Le même auteur signale par ailleurs dans le chef-lieu de cette commune (dit le Serre) une porte dont la menuiserie est datée de 1524. L'ethnologue suédois John Granlund, en séjour à Saint-Véran dans les années 1950, affirme avoir lu la date 1577 sur la charpente d' une fuste en ruines.

3. Une région datante

Les fermes du Queyras, comme les meubles de la même région, portent souvent une ou plusieurs dates. Celles-ci sont généralement gravées sur le linteau de la porte de la court ou de la grange mais aussi parfois sur les pierres des murs. Elles sont souvent précédées de la formule W (Vivat) et du nom et des initiales du propriétaire et parfois accompagnées d'une formule morale ou religieuse. Un grand nombre de maisons portent plusieurs dates différentes, certaines en remploi. Ces dates peuvent commémorer la construction de la demeure, comme des transformations, des agrandissements ou un changement de propriétaire. L'histogramme des dates relevées sur les fermes du canton d'Aiguilles n'est donc qu'un indicateur de tendance : il montre les périodes ou l'on a beaucoup construit ou transformé.

L'observation des dates relevées comme celle des bâtiments permet d'affirmer que l'habitat « traditionnel » du Queyras est globalement postérieur aux guerres de religion qui ont ravagé la région. Comme pour les églises, une première période de construction, encore limitée, est sensible à partir de 1620. Cette tendance s'amplifie vers 1680 et perdure tout au long du XVIIIe siècle. La forte croissance démographique qui caractérise cette période a probablement suscité la construction de nouveaux bâtiments. Mais des substructions ou des éléments antérieurs, qu'il est bien difficile d'identifier aujourd'hui, ont pu aussi être réutilisés.

Ces constructions de l'époque moderne perpétuent-elles des modèles plus anciens, remontant comme les villages au Moyen Age? Il est bien difficile de le dire.

Il. CARACTÈRES ARCHITECTURAUX

1. Site et situation : un habitat aggloméré en villages et gros hameaux

En Queyras, l'agglomération est la règle. On ne rencontre pas dans cette vallée de ferme isolée ou de petits écarts éparpillés. Toutes les fermes sont regroupées en villages ou en gros hameaux qui formaient chacun une communauté indépendante.

a. La commune, le village, le quartier

Chaque commune était une véritable fédération de villages et de hameaux entre lesquels il n'existait pas véritablement de hiérarchie. Les villages les plus importants étaient eux-mêmes divisés en plusieurs quartiers qui étaient la cellule de base de la vie villageoise et possédaient chacun leur équipement propre. L'exemple le plus fameux, Saint-Véran, divisé en cinq quartiers entre lesquels il était interdit de construire, a souvent été décrit 1. Mais tous les villages queyrassins d' une certaine importance obéissaient à ce principe. Ainsi l'agglomération de Ville-Vieille est divisée en trois quartiers séparés par les cours d'eau : Le Conchant, La Rua et La Casse.

b. Des villages d'altitude

L'ensemble des villages queyrassins se sont installés à des altitudes élevées même pour l'arc alpin. Certains atteignent des records. Saint-Véran, dont le clocher de l'église culmine à 2040 m, est réputé être le plus haut village d'Europe. Les hameaux de Molines s'étagent entre 1900 et 2000 m. Pourtant ces habitats proches de la limite climatique de la culture du seigle ne sont pas obligatoirement les plus défavorisés. Les inconvénients de l'altitude sont compensés par la qualité des sols, par l'orientation qui assure un ensoleillement optimum et par la douceur du relief.

Dans les vallées secondaires modelées par l'érosion des glaciers, les villages se sont développés librement au fond des auges glaciaires ou sur les épaulements hospitaliers des grands adrets en pente douce. Les San-Véranais pouvaient cultiver du seigle jusqu'à 2100 m et bénéficiaient, même au cœur de l' hiver, d'au moins 6 à 7 heures de soleil.

c. Physionomie

Les villages du Queyras ont souvent, lorsque le site le permet, l'allure de villages-rues. La plupart du temps, les maisons indépendantes les unes des autres, s'alignent en files parallèles à la route principale (Fontgillarde. La Rua, Pierregrosse, Montbardon). Dans la vallée d'Arvieux, de direction nord-sud, les constructions qui présentent leur façade principale au soleil, sont perpendiculaires à la route (La Ville, Brunissard). Mais on rencontre également quelques « villages-tas», soit dans la vallée du Guil dont les habitants menacés par les inondations ont préféré se tasser sur les cônes de déjection des torrents adjacents (Aiguilles, Abriès), soit dans des sites étroits ou à pente raide (Souliers, Les Escoyères, Le Châtelard... ).

2. Composition d'ensemble

a. La maison et ses abords

Les fermes du Queyras regroupent sous le même toit les fonctions d'habitation et les fonctions agricoles. Dans la plupart des cas, la maison donne directement sur l'espace public, les jardins potagers étant rejetés à la périphérie du village. Mais certaines façades sont précédées par une cour close par un mur en maçonnerie percé d'un portail.

A Arvieux et Saint-Véran, les cours privées sont encore nombreuses mais ont complètement changé d'allure. Autrefois, ces espaces clos, qui apparaissent parfois comme des extensions des galeries de circulation, étaient couverts au moins partiellement par une toiture en appentis (en bardeaux) qui abritait le tas de fumier et le bois de chauffage et sur laquelle on disposait les céréales pour en parfaire la maturation. Seuls quelques exemples ruinés permettent aujourd'hui de comprendre l'aménagement ancien des abords de la maison.

b. Un pays de résidence unique

Contrairement aux vallées qui l'entourent (Cervières, Villard-Saint-Pancrace, Ceillac), le Queyras est un pays de résidence unique. Chaque famille ne possédait qu'une seule maison où elle vivait toute l'année, alors que les habitants de Cervières ou Ceillac occupaient successivement trois ou quatre demeures dans différents hameaux échelonnés le long des grands vallons pastoraux. Les hameaux d'estive d'Abriès sont d'anciens villages permanents dont l'utilisation saisonnière date du milieu du XIXe siècle. Seule la commune d'Arvieux, peut-être par mimétisme avec l'Embrunais ou le Briançonnais proches, peut-être à cause de la configuration de ses alpages possédait de véritables chalets, à Furfande et à Clapeyto. Encore leur utilisation était-elle plus proche de celle des granges d'altitude que des grandes remues que connaissait Ceillac ou Cervières.

Voici comment, au début du siècle, le géographe Raoul Blanchard 2 décrivait l'utilisation des chalets de Furfande (2200 m) : « Vers le 10 août, les habitants d'Arvieux et Brunissard montent à ces granges pour couper le foin ; début septembre on y conduit les bestiaux pour manger ce qui reste et dès le début octobre il faut redescendre. Le séjour des bêtes n'y est que d'un mois. Celui des hommes y est moindre encore. Les familles ne couchent pas aux granges. On revient à peu près chaque jour au village pendant la fenaison, et une femme reste seule la nuit dans la montagne ». Les habitants d'Arvieux ne s'écartaient donc pas vraiment de la règle de la résidence unique qui caractérisait tout le Queyras.

La seule exception à cette règle a été observée à Aiguilles. D'après le curé Albert 3, le hameau de Peynin était dès la fin du XVIIIe siècle un site mixte où se mêlaient résidences permanentes et chalets où les habitants du bourg d'Aiguilles venaient estiver.

3. Les matériaux et leur mise en œuvre

a. Les murs

Toutes les maisons du Queyras comportent des parties en maçonnerie. Les moellons de calcaire ou de schiste sont grossièrement équarris et hourdés au mortier de terre ou de chaux. Les façades principales sont enduites, ailleurs les pierres sont laissées apparentes.

Seule la partie correspondant à la grange-fenil est parfois construite en matériaux différents. Dans certains cas, les murs sont en maçonnerie à l'exception du pignon qui est en planches. Mais le Queyras est surtout connu pour ses grandes fustes, encore particulièrement nombreuses à Molines et Saint-Véran.

Les fustes qui se dressent au-dessus d'un soubassement en maçonnerie sont formées d'un empilage de troncs de mélèze, bruts ou grossièrement équarris. Le plus souvent, les troncs se croisent aux angles du bâtiment et sont encastrés à quart de bois. La même technique est fréquemment utilisée pour les cloisons intermédiaires dont on voit les abouts dépasser sur les parois.

Dans certains cas (bâtiments de petite taille comme les chalets d'Arvieux, remontages évidents comme à Peynin, ou utilisation de fûts trop courts), les troncs de mélèze ne sont pas entrecroisés mais embrevés dans des poteaux corniers ou médians, qui peuvent servir de piédroits aux différentes portes de la grange.

Les constructions qui utilisent des poteaux (qui sont assemblées à tenons et mortaises dans les sablières hautes et basses) sont en fait mieux contreventées que les fustes assemblées à quart de bois qui ont tendance à se déformer et à s'affaisser. C'est la raison pour laquelle des liens sont parfois ajoutés à cette structure élémentaire (Le Collet, Les Maisons).

La technique de construction des fustes, si elle s'est particulièrement bien conservée en Queyras, n' est pas typique de cette vallée. Jusqu'au XVIIIe siècle, elle était répandue en Vallouise, en Guisane, dans le Briançonnais et probablement dans une partie de la ville de Briançon. Mais l'exploitation intensive du bois a conduit à l'abandon de cette technique dans les vallées voisines. En Queyras, où les forêts étaient protégées d'une part par la combe du Guil où le flottage était impossible et d'autre part par la stricte gestion des communautés, l'utilisation du blokbau, comme le nomment les Allemands, a perduré plus longtemps. Certaines fustes de Molines et Saint-Véran sont datées des premières décennies du XIXe siècle alors qu'à la même époque, en Vallouise ou en Guisane on construisait uniquement en maçonnerie. Mais dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la technique du blockbau fut là aussi abandonnée. Ainsi le village du Raux (commune de Saint-Véran), qui a brûlé en1882 fut entièrement reconstruit en maçonnerie.

Les cloisons intérieures sont en pans-de-bois hourdés de pierre,exceptionnellement en planches (clôtures des galeries de circulation).

b. Couvrements

Les pièces peuvent être plafonnées ou voûtées. Les plafonds des étables, en planches sur poutres et solives apparentes, sont parfois soulagés au centre par un poteau en bois à chapeau mouluré.

Les étables étant généralement construites en soubassement, une disposition particulière, probablement destinée à éviter le pourrissement de l'about des solives, a été observée à plusieurs reprises (Peynin, Molines...). Les solives ne sont pas maçonnées dans le mur construit contre la pente. Elles reposent sur une poutre de rive portée par des poteaux adossés.

Les plafonds des fougagnes, chambres et resserres sont en planches de mélèze sur solives apparentes ou en madriers de mélèze alternant avec un hourdis de cailloux et de chaux. Dans ce dernier cas, ils sont plâtrés sur un lattis de bois.

Les voûtes sont en blocage de moellons et ont été construites sur cintre. Elles sont généralement enduites. Certains voûtements d'étable retombent sur des poteaux en pierre de taille à chapiteau mouluré.

c. Les sols

Taurier, fougagne, resserres à l'étage, aire à battre : plancher de mélèze.

La court : galets, dalles de schiste et, plus particulièrement à Arvieux, pavés de mélèze.

4. Structure

Les étables sont voûtées d'arêtes, les caves et resserres en berceau.

5. Élévations

La porte d'entrée ainsi que la plupart des ouvertures se trouvent en façade sud. Celle-ci est généralement couverte d'un enduit lisse, coloré et parfois ornée d'un décor peint : faux appareil des années 1900, cadran solaire du XIXe siècle. La porte de la court est à deux battants ; les fenêtres à chambranle en bois sont protégées par des grilles en fer forgé

6. Couverture

Les toitures sont généralement à deux longs pans. Les croupes et demi-croupes sont exceptionnelles. Le faîtage est généralement perpendiculaire à la pente du terrain. La pente des versants est de l'ordre de 60 %.

Le matériau de couverture ancien le plus fréquent est le bardeau de mélèze (dimensions moyennes 1, 50 m x 0, 30 m) cloué sur les pannes. L'étanchéité du faîte est assurée par le débord d'un versant. De nombreuses toitures sont aujourd'hui couvertes de tôle ondulée ou de matériaux synthétiques. La production de bardeaux de mélèze pour la restauration est actuellement relancée, à la suite des politiques de rénovation menées par le service départemental de l'architecture dans la vallée de Névache. Les gouttières en mélèze sont fixées sous l’égout de toiture par des pièces de bois. Le faîte lui-même peut être incliné pour faciliter l'écoulement.

Les charpentes sont de trois types :

- charpente par empilage (Pré-Premier)

- charpente sans ferme

- charpente traditionnelle à un, deux ou trois entraits portant les planchers des niveaux de grange.

Le contreventement longitudinal est assuré par des liens ou croix de saint André, le contreventement transversal peut être renforcé par des liens entre arbalétrier et poinçon (Le Queyron, La Chalp).

Certaines variantes de ce type sont intéressantes :

- Arvieux parcelle 38 : doublement de l'arbalétrier sous l'entrait retroussé et assemblage par blochet reposant sur les murs

- Le Pasquier : doublement de la panne faîtière contreventé par croix de saint-André.

L'about des arbalétriers peut reposer sur la sablière haute, ménageant une aération entre Je toit et le mur (le Coin, Arvieux) ou être assemblée entre deux sablières hautes assurant le contreventement des structures de bois (Brunissard, Le Queyron, La Chalp, Les Escoyers).

Les vallées de Molines et Saint-Véran présentent une particularité. Les demeures y sont formées de trois corps de bâtiments juxtaposés à toitures distinctes. Le volume principal (étable-grange-logis) est couvert d'un toit à deux longs pans en bardeaux ; les galeries de circulation sont couvertes d'un toit en appentis également en bardeaux ; le caset (qui abrite la fougagne et les resserres) est coiffé par un toit à deux longs pans, de faible pente, couvert de grandes dalles de schiste appelées lauzes disposées en écaille.

Les gouttières du caset sont constituées par un tronc de mélèze creusé et supportées par des consoles en pierre. Ce système est semblable à celui de la maison à fenêtres géminées de La Rua de Molines qui date vraisemblablement de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe.

7. Distribution intérieure

La cohabitation des hommes et du bétail

L'une des caractéristiques essentielles de l'habitat queyrassin est la cohabitation des habitants et du troupeau. Cette pratique qui était, aux XVIIIe et XIXe siècles, répandue dans tout le Briançonnais (vallées de la Guisane, Névache, Cervières, Villard-Saint-Pancrace) a perduré ici presque jusqu'à nos jours sous des formes très affirmées.

Il est probable que la cohabitation avec le bétail a caractérisé l'ensemble du Queyras, mais elle n'a pu être observée qu'à Arvieux, Molines et Saint-Véran et présente au nord et au sud du Guil des formes un peu différentes.

Lorsque les géographes et les ethnologues ont pu observer les maisons d'Arvieux, dans la première moitié du XXe siècle, la cohabitation avec le troupeau était en cours d'abandon. Les habitants ne la pratiquaient d'ailleurs que pendant les trois mois les plus froids de l'hiver puis investissaient la fougagne comme cuisine d'été et les resserres comme chambres à coucher. Par contre, à Molines et Saint-Véran, la cohabitation était totale. La famille vivait toute l'année dans le taurier, c'est-à-dire la partie sud de l'étable, dotée d'un plancher, où se trouvaient les lits, le poêle et la table. C'est là qu'ils préparaient leurs repas, mangeaient, dormaient. La fougagne n'était pas ici une cuisine d'été mais une sorte de resserre pour la grosse batterie de cuisine et l'épicerie, ainsi qu'une sorte d'annexe réservée à la préparation des salaisons ou du fromage. La fougagne était la seule pièce de la maison à comporter une cheminée. Elle était meublée par un ou plusieurs pétrins et saloirs et par un ou deux grands buffets-vaisseliers. Des chaises étaient parfois alignées autour de la pièce car la fougagne pouvait servir de salle de réception à l'occasion des mariages, des baptêmes ou des funérailles. (Certaines maisons comportaient à côté de la fougagne une pièce supplémentaire, le peyle chauffé grâce au conduit de la cheminée de la fougagne, qui pouvait avoir cette fonction de réception, mais la veillée et les visites ordinaires se faisaient à l'étable).

Les habitants de Saint-Véran sont restés très longtemps fidèles à la cohabitation avec le troupeau que leurs voisins d'Arvieux, Cervières ou Monêtier avaient abandonné dès le début du XXe siècle. En 1910, selon Raoul Blanchard, elle était générale. Ce n'est qu'en 1943 (d'après Mariel Jean-Brunhes Delamare) qu'une première famille a quitté l'étable pour passer la nuit dans le caset. En 1954, l'ethnologue suédois J. Granlünd signale encore 20 cas de cohabitation. Celle-ci ne fut totalement abandonnée qu'en 1965.

III. NOTE DE SYNTHÈSE

Les modèles :

L'ensemble du Queyras s' apparente à la grande famille architecturale des maisons à espaces communs aux hommes et aux animaux qui caractérise également le Briançonnais, la Haute Romanche et la Maurienne. Accès communs et cohabitation hivernale se retrouvent sur presque toute la zone, mais au-delà de cette parenté nous pouvons distinguer plusieurs types de schémas de distribution.

La typologie utilisée a été établie pour l'habitat de l'ensemble du nord des Hautes-Alpes et a été publiée en 1983 dans le Monde alpin et rhodanien 4.

A. La maison de Molines et Saint-Véran : type III C : maisons à entrée commune aux hommes et aux animaux, à circulation horizontale et verticale intérieure, en trois modules juxtaposés.

1. Un habitat bien connu :

Les maisons de Molines et Saint-Véran ont été bien souvent décrites. Les visiteurs ont d'abord été frappés par l'étrangeté de leurs fustes, ces hauts échafaudages de fûts de mélèze entrecroisés aux angles, dont l'apparente fragilité contraste avec la rudesse du milieu naturel. Mais dès le début du XXe siècle, la distribution intérieure et l'aménagement de ces maisons furent décrits avec précision. M. Dairou en 1894, R. Blanchard en 1910, et J. Tivollier en 1913 furent les précurseurs de nombreuses études. Nous nous contenterons donc ici de quelques observations générales en renvoyant le lecteur à la bibliographie pour de plus amples détails.

2. Une maison en trois modules juxtaposés :

En fait, l'originalité de l'habitat traditionnel de Molines et Saint-Véran tient moins à la présence d'une fuste qu'à l'organisation interne du bâtiment. Si, comme dans les vallées voisines, toutes les fonctions sont regroupées, on ose à peine ici parler de« maison-bloc». Chaque demeure est constituée de trois corps de bâtiments distincts, contigus, mais possédant chacun leur propre toiture.

Le volume le plus important, coiffé d'un toit à deux longs pans, regroupe le logis, l'étable et la grange. Le rez-de-chaussée en maçonnerie, profondément enterré dans la pente, abrite dans un même espace au nord l'étable et au sud le logis, organisé autour du poêle dont on peut voir le tuyau dépasser de la façade. Aucune séparation matérielle n'isole gens et bêtes. Au-dessus, la fuste sert de grange et de fenil. Elle est divisée en différents niveaux aux fonctions très caractérisées (cf. R. Blanchard ou M. Jean-Bruhnes Delamarre). La partie centrale, couverte d'un toit en appentis et correspondant à la travée de la porte, est constituée par une superposition de coursières qui commandent toutes les circulations horizontales et verticales.

Enfin, un volume en maçonnerie désigné sous le nom de caset, abrite la fougagne (cuisine) et des resserres.

Le caset peut être construit dans l'alignement de la façade ou former une aile en retour. Dans ce cas il est couvert d'un toit à deux longs pans.

Sur la façade sud de la fuste courent plusieurs balcons de bois auxquels on accède par les coursières. Le balcon inférieur, la lobbio, où sèche le linge, est le seul à comporter un plancher fixe. Les autres, sur lesquels on mettait à sécher les gerbes de céréales pour en parfaire la maturation, ne sont formés que d'une claire-voie mobile.

3. Les circulations

L'un des aspects les plus originaux de l'habitat de Molines et Saint-Véran est la présence, entre le volume principal dominé par la fuste et le caset, d'une série de coursières reliées par des escaliers assez raides ou des échelles meunières. Ces galeries commandent toutes les circulations entre les différents espaces de cette drôle de maison en trois parties.

Le niveau inférieur qui donne accès d'un côté à l'étable-logis, et de l'autre à la fougagne s'appelle la court, et peut prolonger une véritable cour plus ou moins close. Au-dessus, le pouerti dessert le fenil et les resserres qui occupent l'étage du caset et où sont conservés le pain et les provisions. Le troisième niveau, le courriour, permet d'accéder à la grange, aux balcons de façade et au comble du caset.

La court ouvre sur la rue par une porte en plein-cintre, à deux battants. C'est sur cette porte, qui est le seul accès au rez-de-chaussée du bâtiment, que se concentre tout le décor des sévères maisons de cette région. La menuiserie est parfois sculptée et munie d'un marteau ou d'une entrée de serrure en fer forgé.

Dans la court, au pied de l'escalier d'accès au pouerti sous lequel trouvait place le bois de chauffage, se dressait généralement l'horloge. Au mur, des patères permettaient d'accrocher le collier et les bâts du mulet ou des outils de travail. Un coffre à sel était parfois placé en dessous. L'extrémité sud du pouerti était souvent aménagée en une petite pièce, appelée la « chambre des meubles » ; on y alignait les nombreuses armoires qui contenaient le linge, les vêtements, les pièces de toile utilisées pour la moisson ou les filets de corde pour la fenaison. Lorsque cette pièce n'existait pas, les armoires étaient réparties sur les galeries.

4. Le taurier

Taurier était le mot utilisé à Molines et Saint-Véran pour désigner la partie du rez-de-chaussée qui servait de logis. Situé au sud, près de l'unique fenêtre, cet espace se démarquait de l'étable par son plancher de bois. Contre le mur opposé à la porte s'alignaient les lits, hauts, parfois demi-clos, le plus souvent surmontés d 'un cadre qui portait un rideau, la courtine. Au centre, devant la fenêtre, la table où se prenaient les repas voisinait avec le poêle dont le tuyau traversait la façade. Un petit dressoir ou quelques étagères contenaient la batterie de cuisine.

5. La fougagne

Le rez-de-chaussée du caset est occupé par la cave (carotte) et la fougagne. Ce terme, utilisé dans une bonne partie des Alpes du Sud, est souvent traduit par cuisine, alors qu' il s'agit la plupart du temps d'une pièce à vivre où l'on dort aussi. Mais, à Saint-Véran, la fougagne n'était guère qu'une dépendance. Cette « cuisine où l'on ne cuit pas grand chose», comme la définissait Raoul Blanchard, était la seule pièce de la maison à comporter une cheminée, mais n'était pas utilisée pour la préparation des repas quotidiens. C'était essentiellement une resserre, réservée à certaines préparations particulières (pain, laitage, charcuterie). Elle était meublée par le pétrin, qui servait souvent de table, le saloir et de grands buffets-vaisseliers où étaient remisés la vaisselle, les grands chaudrons et les denrées courantes.

B. L' habitat permanent de la commune d'Arvieux : les maisons à loggia (type II D) : maisons à vestibule ouvert sur plusieurs niveaux commandant les circulations horizontales et verticales.

L'habitat des villages permanents de la commune d'Arvieux s'apparente par bien des aspects à celui de Molines et Saint-Véran. On y retrouve la cohabitation hivernale des hommes et du troupeau, les grandes galeries de circulation, le même aménagement des abords. A Villargaudin, au Pasquier, aux Maisons, des fustes semblables à celles des vallées de l'Aigue-Blanche et de l'Aigue-Agnelle nous rappellent que nous sommes en Queyras. Mais l'aspect général des maisons d'Arvieux est bien différent de celui des demeures de l'Aigue-Blanche ou de l'Aigue-Agnelle.

La topographie et l'orientation de la vallée y sont sans doute pour quelque chose. Les maisons présentent au sud une façade en mur-gouttereau sur laquelle courent les galeries de circulation et non, comme à Molines et Saint-Véran, des façades en mur-pignon.

Les grosses fermes des villages de la «plaine d'Arvieux» présentent un plan en L ou en U. Au nord, l'étable-logis est surmontée des différents niveaux de grange. Au sud, une ou deux ailes en maçonnerie, en ressaut sur la façade abritent ia cuisine d'été et les chambres-resserres. Elles encadrent une série de coursières qui commandent toutes les circulations horizontales et verticales de la maison. Tout cet ensemble est abrité par une toiture unique.

Dans les hameaux d' altitude comme Villargaudin, les loggias sont supportées par des poteaux en bois de section carrée, à chapeaux moulurés. On rencontre également des loggias de ce type dans les villages de la partie plane de la vallée, où elles voisinent avec des loggias à arcades.

Qu'elles comportent ou non des arcades, les loggias d'Arvieux ont les mêmes fonctions, qui les apparentent aux coursières de Saint-Véran ou de Vallouise : circulation, séchage des céréales, rangement de petit matériel, séjour des habitants. Les arcades furent une mode adoptée au XVIIIe siècle sans modification du schéma de distribution et du système de circulation typique de la vallée d' Arvieux. On retrouve d'ailleurs cette forme ornementale dans les vallées voisines (Vallouise, Haut-Embrunais, Lanzo, Canavais), appliquée à des modèles architecturaux très différents de ceux du Queyras.

Les maisons à loggia ont-elles toujours été circonscrites à la vallée d'Arvieux? Un bel exemple observé à Valpréveyre laisse penser que ce modèle a pu être plus largement répandu en Queyras.

C. Les maisons à court (type III B 2) : maisons à entrée commune aux hommes et aux animaux et à circulation horizontale et verticale intérieure.

Dans la vallée du Guil ont été recensées ponctuellement des maisons à court très proches de celles étudiées dans le Briançonnais.

Il s'agit de maisons-blocs ne comportant au rez-de-chaussée qu'un seul accès qu'empruntent aussi bien les hommes que le troupeau. Cette porte donne dans un vestibule, la court, qui commande l'accès à la cuisine d'été et à l'étable-séjour d'hiver, et contient l'escalier qui mène à la grange.

L'écart de La Chapelue (commune de Château-Ville-Vieille) n'est composée que de maisons de ce type. Selon Raoul Blanchard (4), qui a connu Abriès, Ristolas et La Monta avant les bombardements de 1945, il s'agirait du « type » de la combe du Guil.

D. Les maisons à escalier extérieur et logis à l'étage (type I B1) : maisons à entrée distincte pour les hommes et les animaux et logis à l'étage auquel on accède par un escalier extérieur.

Les maisons de ce type reproduisent le schéma de distribution du Haut-Embrunais et de la vallée de la Durance. On les rencontre dans les hameaux proches de la vallée du Guil (Les Escoyères, Les Esponces, Souliers).

E. Les schémas de distribution de l'habitat saisonnier

Les chalets de la commune d'Arvieux présentent des schémas de distribution simplifiés. Les petites dimensions des bâtiments et la forte pente rendent généralement inutile la présence d'escaliers. L'accès aux différents niveaux se fait par l'extérieur en utilisant la configuration du terrain.

Les différents schémas de distribution repérés sont les suivants :

I : les maisons à entrée distincte pour les hommes et les animaux :

I A : avec cuisine au rez-de-chaussée

I B : avec cuisine à l'étage.

III: les maisons à entrée commune aux hommes et aux animaux :

III A 0 : à cohabitation totale, sans cuisine distincte.

Pour le détail, cf. ARVIEUX, Dossier collectif communal FERMES IA00124803.

1Voir en particulier BLANCHARD (R.). Le village de Saint-Véran. Monographie d'une commune de montagne, in : La Montagne, n° 12, 1910, p. 680-691et JEAN-BRUNHES DELAMARE (M.). Le berger dans la France des villages. Bergers communs à Saint-Véran en Queyras (Hautes-Alpes) et à Normée en Champagne (Marne).- Paris: C.N.R.S., 1970.2BLANCHARD (R.). L'habitation en Queyras, in La Géographie, T. XIX, 1909,p. 30-33.3ALBERT (curé). Histoire du diocèse d'Embrun.- Embrun: 1783, T. Il, p. 336.4MALLE (M.-P.). L'inventaire de l'architecture rurale dans les Hautes-Alpes. Problèmes méthodologiques et premiers résultats, in : Le Monde alpin et rhodanien,n° 4 bis/1983, p. 9-27.

Rares exemplaires du 16e siècle ; spécimens plus nombreux du 17e siècle ; la très grande majorité des fermes datent de la 2e moitié du 18e siècle et de la 1ère moitié du 19e ; dans les villages bombardés en 1944, fermes reconstruites au titre des dommages de guerre au milieu du 20e siècle

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : milieu 20e siècle
  • Typologies
    maisons blocs type IA3 : maison à entrée distincte pour les hommes et les animaux et cuisine au rez-de-chaussée, IB0, IB1 : maison à cuisine à l'étage, IID1, IID2 : maison à loggia et cohabitation hivernale, IIIA0, IIIA1, IIIA2, IIIB0, IIIB2, IIIB4 : maisons à entrée commune aux hommes et aux animaux, IIIC : maison en 3 modules juxtaposés : logis étable grange, galeries de circulation, caset
  • Toits
    bardeau, pierre en couverture, tôle ondulée
  • Murs
    • pierre
    • bois
    • enduit partiel
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • étudiées 78
    • repérées 341
    • bâti INSEE 1 083

Bibliographie

  • GRANLUND, John. Pâturage et communautés de pacage dans un village des Alpes françaises (Saint-Véran, Hautes-Alpes). Dans Folk-Liv, 1955-56.

  • GRANLUND, John. Transformation de la maison sanvéranaise. Dans Folk-Liv, 1957-1958.

Documents figurés

  • On voit la porte d'entrée et la fenêtre de l'étable au rez-de-chaussée. A gauche au premier plan la fontaine et l'abreuvoir du quartier. Ingallil Granlünd. Phototype, 1953.

  • La fougagne, vue intérieure. Ingalill Granlünd, Phototype, 1953. Nordiska Museet.

    Nordiska Museet, Stockholm
  • Saint-Véran, Le Villard, fuste, détail de construction. Ingalill Granlund, Photographie, 1953.

Date d'enquête 1971 ; Date(s) de rédaction 1995