Dossier collectif IA05001505 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
fermes de la commune Val Buëch-Méouge
Copyright
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
  • (c) Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ferme
  • Aires d'études
    Parc naturel régional des Baronnies Provençales
  • Adresse
    • Commune : Val Buëch-Méouge

Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les fermes de la commune de Val Buëch-Méouge (canton de Laragne, Parc naturel régional des Baronnies provençales, département des Hautes-Alpes), qui regroupe depuis le 1er janvier 2016 les anciennes communes d'Antonaves, Châteauneuf-de-Chabre – qui avait absorbé l'ancienne commune de Pomet en 1944 – et Ribiers [NOTA : ces communes sont notées (Ant.), (Châ.) et (Rib.) pour préciser le territoire dans la suite du texte].

Le terme de "ferme" correspond aux bâtiments ou ensembles de bâtiments associant des fonctions domestiques et agricoles, ces dernières occupant un espace proportionnellement plus important.

Les conditions de l'enquête

Le repérage des fermes sur la commune de Val Buëch-Méouge a été effectué en deux missions distinctes. Sur Châteauneuf-de-Chabre, il s'est déroulé au cours des mois d'avril et mai 2016. Sur Antonaves et Ribiers il a été effectué en novembre et décembre 2017, et d'avril à juin 2018.

Le recensement s'est fait à partir des cadastres des éditions mises à jour en 1983, 1984 et 1998. Les anciens plans cadastraux de 1823 (Ribiers) et 1824 (Antonaves et Châteauneuf-de-Chabre) ont servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états des sections de ces cadastres a été consulté. Toutes les constructions portées sur les cadastres actuels ont été vues, au moins de l'extérieur, à l'exception de la ferme de Saint-Genis (Ribiers).

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux fermes et décrivant :

- l'implantation par rapport à la pente,

- la composition des bâtiments,

- les fonctions visibles des bâtiments,

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- l'environnement immédiat et ses aménagements : murs et murets, allées d'arbre et vergers, etc.

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs (voûtes, escalier, cheminée, cloisons…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Les résultats de cette grille de repérage ont été versés dans une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés, mais qui fournissent encore des informations architecturales lisibles, ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus lors du repérage de terrain sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

91 fermes ont été repérées : 10 sur Antonaves, 23 sur Châteauneuf-de-Chabre et 58 sur Ribiers. Sur cet ensemble, 27 ont été sélectionnées (soit 29 % du corpus communal) et font l'objet d'un dossier d'inventaire individuel, complété quelques-fois par un sous-dossier (colombier, fontaine, etc.).

La qualité de conservation architecturale du corpus communal est moyenne, puisque 30 % des fermes peuvent être considérée comme « préservées ». Toutefois, sur Antonaves, les fermes sont un peu mieux conservées puisque cette proportion monte à 40 %. Sur l'ensemble du territoire de Val Buëch-Méouge, 7 % des fermes repérées sont « ruinées » : ruine de la toiture et d'une partie des aménagements intérieurs, ce qui n'empêche pas la saisie des critères de repérage essentiels. Sur l'ancienne commune de Pomet l'abandon quasi-généralisé du territoire dès le début du 20e siècle fait qu'une seule ferme est encore debout (le Brusq), les autres étant réduites à l'état de vestiges. Si 10 % des fermes sont « restaurées », 54 % sont considérées comme « dénaturées », traduisant d'importants réaménagements au 20e siècle qui résultent principalement d'une adaptation des bâtiments aux nouvelles contraintes agricoles (repercements et transformations pour abriter les machines) et à l'évolution des normes de confort (baies plus larges, réaménagements des parties de logis, etc.).

Environ 12 % des fermes de Val Buëch-Méouge sont encore en activité agricole. Les autres sont réutilisées comme simple en habitation (66 %) ou désaffectées (22 % des fermes, mais la moitié à Antonaves et seulement 4 % sur Châteauneuf).

Caractères morphologiques

Localisation et contexte historique

Localisation

Sur le territoire de Val Buëch-Méouge, près es deux tiers des fermes sont dispersées, les autres étant installées en écart ou en village. Mais en réalité, cette situation varie selon les anciennes communes. Ainsi, à Antonaves, la moitié des fermes sont installées au village, l'autre moitié étant dispersée. Sur Châteauneuf-de-Chabre aussi, plus de la moitié des fermes sont dispersées, alors que presque un tiers sont regroupées au hameau de Grange Neuve et les autres à l'écart du Plan. Mais sur Ribiers, ce sont plus des deux tiers des fermes qui sont dispersées, 22 % étant installées dans un hameau et seulement 9 % sont regroupées au bourg.

Vue de situation de la ferme de la Tuillière (Antonaves).Vue de situation de la ferme de la Tuillière (Antonaves). Vue d'ensemble d'une ferme au quartier de l'Adrech (Ribiers) : bâtiment principal avec cour fermée, dépendances disjointes (dont un colombier), maison disjointe et grands hangars ajoutés pendant la seconde moitié du 20e siècle.Vue d'ensemble d'une ferme au quartier de l'Adrech (Ribiers) : bâtiment principal avec cour fermée, dépendances disjointes (dont un colombier), maison disjointe et grands hangars ajoutés pendant la seconde moitié du 20e siècle. Vue d'ensemble de la ferme des Vignasses (Châteauneuf-de-Chabre).Vue d'ensemble de la ferme des Vignasses (Châteauneuf-de-Chabre). Vue d'ensemble d'une ferme au hameau des Dades (Ribiers).Vue d'ensemble d'une ferme au hameau des Dades (Ribiers). Vue d'ensemble d'une ferme au quartier du Verger (Ribiers).Vue d'ensemble d'une ferme au quartier du Verger (Ribiers).

Contexte historique

Certains emplacements de ferme sont manifestement habités et cultivés depuis l'antiquité romaine, notamment sur l'ancienne commune de Ribiers où des tessons de tegulae sont régulièrement retrouvés sur plusieurs sites ou sont visibles en remplois dans les maçonneries : par exemple à Bourerale, Châtillon, les Charles, les Dades, Franchironnette, la Grande Contine, le Petit Pré Gris, le Rata, Rebinnelle, Très-Faves, le Verger, le Virail, etc.

Si l'origine de quelques fermes remonte sans doute à la fin de la période médiévale (Chatilllon, la Combe...), les bâtiments actuels les plus anciens ne paraissent pas antérieurs à l'époque moderne : 16e siècle ou 17e siècle. Certaines formes d'encadrement sont spécifiques à cette époque, notamment les jambages communs à une porte et à une chaîne d'angle, repérés par exemple à Très Faves (Rib.) ou à Franchironnette (Rib.). Cette période peut être considérée comme à l'origine de près de la moitié des fermes sur l'ancienne commune de Ribiers. D'ailleurs, c'est uniquement sur ce territoire qu'ont été observées des dates portées remontant à cette époque. La plus ancienne, gravée 1589, se trouve au quartier des Charles. Les autres datent de la seconde moitié du 17e siècle : la Grange (quartier des Chabanons) : 1651, 166 ? et 1664 ; Chatillon : 1660, 1663 ; Saint-Aubert : 1663 ; Pré-Paradis : 167? ; la Combe : 1684 ; le Couvent : 1699. Il semble que les pièces de cette époque étaient principalement couvertes par des planchers, y compris les étables, comme cela a été observé par exemple à la Grange (Rib.), et que les grands couvrements voûtés en berceau ou en arêtes soient plus tardifs – ayant parfois pu remplacer les planchers originels.

Porte de logis avec encadrement chanfreiné et linteau à accolade sculpté. Ferme au hameau de la Combe (Ribiers).Porte de logis avec encadrement chanfreiné et linteau à accolade sculpté. Ferme au hameau de la Combe (Ribiers). Porte de logis murée, avec encadrement chanfreiné dont un piédroit forme la base de la chaîne d'angle ; plate-bande lisse portant la date gravée 1663, accompagnée des initiales I et P dans un blason. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers).Porte de logis murée, avec encadrement chanfreiné dont un piédroit forme la base de la chaîne d'angle ; plate-bande lisse portant la date gravée 1663, accompagnée des initiales I et P dans un blason. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers).

Le 18e siècle apparaît comme la période de construction pour 45 % des fermes repérées sur Ribiers, 56 % sur Châteauneuf-de-Chabre, et 60 % sur Antonaves. Les dates portées de cette époque se rencontrent sur 14 % de l'ensemble des fermes, et elles couvrent tout le siècle : Riousset (Rib.) : 1700 ; les Charles (Rib.) : 1701 ; les Eymarrons (Rib.) : 1703 ; Saint-Martin (Châ.) : 1704 ; Chatillon (Rib.) : 1733 ; le Grangeon (Châ.) : 1749 ; le Château (Châ.) : 1749, 1755 ; village d'Antonaves : 1763 ; la Marquise (Rib.) : 1764 ; Saint-Aubert (Rib.) : 1766 ; la Contine (Rib.) : 1778 ; la Combe (Rib.) : 1782.

Les dates portées du 19e sont encore plus nombreuses, puisqu'elles concernent 19 % de l'ensemble des fermes de la commune, et elles s'échelonnent de 1802 à 1891. La plupart des fermes ont connu des travaux à cette époque, mais il s'agit principalement d'agrandissements ou d'extension de parties d'habitation ou agricoles. C'est par exemple le cas à la ferme de Très Faves (Rib.) où la cuisine date du tout début du 19e siècle, avec une pierre foyère de cheminée portant la date 1802. A Antonaves, une ferme située au village a été bâtie au cours du second quart du 19e siècle. A Ribiers, la ferme du Château des Îles a été construite dans les années 1830, suite à la stabilisation des terrains bordant le Buëch grâce à la construction d'une digue. L'influence des conquêtes agricoles sur le lit majeur du Buëch est encore plus flagrante à Châteauneuf-de-Chabre. Sur cette ancienne commune, plus d'un tiers des fermes datent de la seconde moitié du 19e siècle ou même du début du 20e siècle. Il s'agit de nouvelles constructions installées en plaine, à proximité de nouvelles terres agricoles planes et irriguées, et destinées à remplacer les anciennes fermes abandonnées sur les versants. Le Plan de Châteauneuf en concentre quelques exemples, mais d'autres sont dispersées comme Abel ou au quartier de l'Ecole.

On assiste aussi dès la fin du 19e siècle à la construction d'un logis disjoint à proximité d'une ferme historique, par exemple aux Dades (Rib.) ou aux Granges (Ant.), phénomène qui s'amplifiera par la suite. Parallèlement, les fermes les plus éloignées en haut des versants sont progressivement abandonnées, notamment à Pomet, mais aussi ailleurs : Burlet (Ant.), Graillouse (Rib.), les Narettes (Ant.), etc.

L'ajout d'un bâtiment d'habitation disjoint qui remplace l'ancien logis intégré à la ferme se poursuit au cours du 20e siècle, avec une phase plus marquée dans sa seconde moitié. Ce phénomène concerne environ 14 % des fermes de Ribiers. La construction de quelques grandes dépendances agricoles dans les fermes existantes continue également, notamment avec la création de hangars pour l'outillage agricole, puis pour le stockage des pommes à partir des années 1970-80. A Abel (Châ.), la laiterie de Laragne installe une porcherie industrielle dans les années 1950 pour valoriser sa production de petit lait. Des dates portées du 20e siècle (de 1900 à 1973) se rencontrent sur 12 % des fermes.

D'une manière générale, au moins un collage de bâtiment a été observé dans presque toutes les fermes (98 % du corpus) et au moins une surélévation ancienne pour 62 % des fermes. Le remploi d'éléments lapidaires est également fréquent, notamment pour des éléments d'encadrements, et il a été observé pour un peu plus d'un tiers des fermes.

Pignon montrant plusieurs collages et surélévations. Ferme de Barrare (Châteauneuf-de-Chabre).Pignon montrant plusieurs collages et surélévations. Ferme de Barrare (Châteauneuf-de-Chabre). Logis disjoint ajouté à la fin du 19 siècle. Ferme de la Grange (Antonaves).Logis disjoint ajouté à la fin du 19 siècle. Ferme de la Grange (Antonaves). Logis disjoint ajouté au cours de la seconde moitié du 20e siècle. Ferme du Château des Îles (Ribiers).Logis disjoint ajouté au cours de la seconde moitié du 20e siècle. Ferme du Château des Îles (Ribiers).

Implantation et composition d'ensemble

Implantation

81 % des fermes ne possèdent aucun mur mitoyen. C'est – assez logiquement – le cas de toutes les fermes dispersées, mais aussi de 40 % de celles installées en village ou en écart. Cette proportion monte à 57 % pour les fermes du hameau de la Grange Neuve (Châ.) et à 50 % à Saint-Aubert (Rib.). Parmi les fermes installées en agglomérations, un peu moins d'un tiers disposent d'un mur mitoyen, les autres en ayant deux, qui sont parallèles dans les trois quarts des cas.

Seulement 18 % des fermes sont implantées en terrain plat, mais cette situation varie selon les anciennes communes. Si, à Antonaves, cette proportion n'est que de 10 %, à Châteauneuf-de-Chabre elle s'élève à 30 % ce qui s'explique par la construction de nouvelles fermes en plaine suite aux conquêtes agricoles effectuées dans le lit majeur du Buëch à partir du milieu du 19e siècle.

A l'inverse, du fait d'un relief marqué sur l'ensemble du territoire communal, la plupart d'entre elles sont installées en terrain pentu. L'adossement des bâtiments à la pente est très majoritairement perpendiculaire au sens de la déclivité : plus d'un tiers des cas à Châteauneuf et près des trois quarts à Ribiers. Si seulement 11 % des fermes de Val Buëch-Méouge sont adossées parallèlement au sens de la pente, cette proportion monte à 20 % à Antonaves – où elle concerne exclusivement des fermes villageoises – alors qu'elle est anecdotique à Châteauneuf-de-Chabre. Cet adossement au relief se traduit logiquement par la présence très fréquente d'un ou deux étages de soubassement.

Implantation perpendiculaire au sens de la pente. Ferme de Barrare (Châteauneuf-de-Chabre).Implantation perpendiculaire au sens de la pente. Ferme de Barrare (Châteauneuf-de-Chabre). Implantation en terrain plat. Ferme de la Tuillière (Ribiers).Implantation en terrain plat. Ferme de la Tuillière (Ribiers).

IMPLANTATION

Val Buëch-Méouge

Antonaves

Châteauneuf-de-Chabre

Ribiers

Terrain plat

18 %

10 %

31 %

14 %

T à la pente

71 %

70 %

65 %

74 %

// à la pente

11 %

20 %

4 %

12 %

Implantation des fermes de la commune Val Buëch-Méouge.

Composition

Seules 22 % des fermes de Val Buëch-Méouge sont originellement constituées d'une maison-bloc à terre, proportion que l'on retrouve sur Antonaves (20 %) et Ribiers (17 %) mais qui monte jusqu'à 35 % à Châteauneuf-de-Chabre. Cette surreprésentation s'explique par la construction ex-nihilo de nouveaux bâtiments à la fin du 19e siècle suite aux conquêtes agricoles sur le lit majeur du Buëch.

A l'inverse, plus des trois quarts des fermes sont initialement constituées d'une maison-bloc en hauteur, phénomène tout à fait classique en haute Provence.

Dans les deux cas, ce bloc originel a presque toujours été ultérieurement agrandi par collage de nouveaux bâtiments et parfois surélévation. Quelques fermes sont issues du regroupement de plusieurs anciens bâtiments indépendants, comme par exemple à l'ancien hameau du Rata (Rib.). L'agglomération de bâtiments par collages successifs est très majoritairement faite en enfilade (69 % du corpus), sinon en tas (48 %) ou en L (30 %), l'un n'excluant pas l'autre. Dans plus de 70 % des cas, plusieurs formes sont associées. Il faut également noter que près de la moitié des fermes possèdent également un ou plusieurs bâtiments disjoints à proximité.

Toutes les fermes possèdent au moins un fenil ainsi qu'une étable et/ou une bergerie, même si cette dernière fonction n'a été repérée que pour 10 % du corpus de Val Buëch-Méouge. Une resserre est également présente dans 90 % des fermes, ainsi qu'une remise agricole dans plus de huit fermes sur dix. Un séchoir, aménagé en comble, existe dans les deux tiers des fermes et une étable à cochons ou petite porcherie dans la moitié d'entre elles.

La présence d'un pigeonnier est remarquable puisque cette fonction a été observée dans plus de la moitié des fermes de l'ancienne commune de Ribiers et un peu moins de la moitié de celles de Châteauneuf. Mais seulement 20 % de celles d'Antonaves. Au Château des Îles (Rib.), aux Charles (Rib.), à Pré-Paradis (Rib.) ou au Virail (Rib.), la ferme est accompagnée par un colombier disjoint.

L'existence d'un cellier (lieu d'élevage et de stockage du vin) a été noté pour seulement 27 % des fermes (proportion montant à 35 % sur Ribiers), mais cet aménagement n'est pas toujours identifiable lors d'un unique repérage extérieur. Dans les deux tiers des cas, ce cellier fait également office de cuvage puisqu'il est accompagné d'une cuve vinaire destinée à la fermentation de la vendange. On trouve ces cuves autant à Châteauneuf-de-Chabre (le Château, le Grangeon, les Vignasses) qu'à Ribiers (l'Adrech, le Château des Îles, la Combe, la Contine, les Charles, les Eymarrons, la Grange, Très Faves, au village, etc.), mais aucune n'a pu être observée dans les fermes d'Antonaves.

De la même façon, la présence d'un four à pain n'a été remarquée que pour 23 % des fermes – seulement un sur Antonaves, deux sur Châteauneuf et le reste sur Ribiers (18 fours). Celui-ci peut être disjoint comme aux Autarets (Rib.), à Barrare (Ant.), au Couvent (Rib.) ou au Villaret (Rib.). Mais comme cet équipement est fréquemment intégré au bâtiment principal, il reste invisible lors d'un simple repérage extérieur. Le four a aussi pu être démoli après l'abandon de son usage.

Hormis des ajouts récents, les hangars sur piliers sont rares (4 % du corpus). En revanche, un quart des fermes sont accompagnées d'une remise sur piliers, généralement un extension du 20e siècle adossée à un bâtiment pré-existant. Si les plus anciennes disposent de piliers en pierre de taille ou en maçonnerie de moellons, la plupart font appel à la brique – pleine ou creuse – au béton – en parpaings ou banché – ou au métal.

De façon plus anecdotique, on relève également l'existence d'un poulailler, d'un atelier (par exemple une forge au Château des Îles (Rib.), d'une magnanerie à la ferme du Grangeon (Châ.) ou d'une boutique (deux cas au Plan de Châteauneuf). Au Château des Îles (Rib.) et au Virail (Rib.), une chapelle existait (aujourd'hui détruites) et le terrier de 1755 en indiquait une autre à Chatillon (Rib.).

Dépendance agricole disjointe : grange-étable. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers).Dépendance agricole disjointe : grange-étable. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers). Dépendance agricole disjointe : étable-fenil. Ferme du Prieuré (Ribiers).Dépendance agricole disjointe : étable-fenil. Ferme du Prieuré (Ribiers). Dépendance intégrée au bâtiment principal : colombier. Ferme de la Toscane (Ribiers).Dépendance intégrée au bâtiment principal : colombier. Ferme de la Toscane (Ribiers). Dépendance agricole disjointe : colombier. Ferme au quartier de l'Adrech (Ribiers).Dépendance agricole disjointe : colombier. Ferme au quartier de l'Adrech (Ribiers).

Quant aux équipements extérieurs liés à l'usage de l'eau, ils sont nombreux. Une fontaine et/ou un lavoir ont été observés plus d'un quart des fermes – les bassins les plus anciens sont en pierre de taille, mais ceux du 20e siècle sont en ciment. Un bassin d'arrosage ou un réservoir d'eau accompagne une ferme sur dix. La présence d'un puits est beaucoup plus rare puisque seulement 6 fermes en sont dotées, exclusivement situées en plaine, par exemple la Contine (Rib.), le Grand Pré Gris (Rib.), le Grangeon (Châ.), le Plan (Châ.), Pré-Paradis (Rib.), la Tuilière (Rib.). Si certaines fontaines se contentent d'un unique bassin monolithe comme au Verger (Rib.) ou à la Vignasse (Châ.), d'autres possèdent également un buffet qui est quelque fois orné et daté. A la Marquise (Rib.), il est trilobé et accompagné des dates 1764 et 1843, à la Grange (Rib.), il est pyramidal et accompagné de la date 1880, au Virail (Rib.), il est pourvu d'un mascaron en marbre sculpté, à Plaugier (Rib.), il est décoré d'un cœur et de motifs ovoïdes, à Riousset (Rib.), on retrouve un cœur accompagné de losanges et de la date 1700. A Chatillon (Rib.), les canons sont en laiton ciselé.

Fontaine, lavoir et réservoir. Ferme aux Eymarrons (Ribiers).Fontaine, lavoir et réservoir. Ferme aux Eymarrons (Ribiers). Fontaine à buffet trilobé portant les dates et inscriptions gravées : « UCV+ / 1764 / REST 1873 ». Ferme de la Marquise (Ribiers).Fontaine à buffet trilobé portant les dates et inscriptions gravées : « UCV+ / 1764 / REST 1873 ». Ferme de la Marquise (Ribiers). Fontaine, dont le buffet compte trois canons en fonte et porte des dates et initiales gravées : 1700 / 1934 / AA / IA. Ferme de Riousset (Ribiers).Fontaine, dont le buffet compte trois canons en fonte et porte des dates et initiales gravées : 1700 / 1934 / AA / IA. Ferme de Riousset (Ribiers). Bassin d'arrosage et colombier. Ferme au quartier de l'Adrech (Ribiers).Bassin d'arrosage et colombier. Ferme au quartier de l'Adrech (Ribiers). Puits. Ferme de la Contine (Ribiers).Puits. Ferme de la Contine (Ribiers).

Espaces libres

Hormis deux fermes au village d'Antonaves et deux au bourg de Ribiers, toutes les autres possèdent un ou plusieurs espaces libres extérieurs : aire à battre, cour ouverte ou fermée, jardin éventuellement clos.

Ainsi, presque toutes les fermes possèdent au moins une cour, qui est ouverte les deux tiers des cas et pour le reste fermée par un mur – on observe alors régulièrement l'existence d'un grand portail en pierre de taille, le plus souvent en arc plein-cintre, disposition qui semble avoir été multipliée à partir du milieu du 18e siècle et jusqu'au début du 19e siècle. En quelques cas, la cour est caladée, par exemple aux Charles (Rib.), au Verger (Rib.) ou au Villaret (Rib.), et elle peut être accompagnée d'une rampe éventuellement en pas d'âne comme aux Granges (Ant.).

Plus des deux tiers des fermes disposent d'une aire à battre et 40 % sont immédiatement accompagnées d'un jardin, lequel est parfois clos. Dans ce dernier cas, il s'agit presque à égalité d'un simple muret, éventuellement en pierre sèche comme à Mauregard (Rib.) ou à la Tuillière (Rib.), ou d'un mur haut.

Naturellement la plupart des fermes associent ces aménagements. Ainsi, un tiers des fermes associent une aire à une cour ouverte ou fermée, et plus d'un quart possèdent à la fois une aire, une cour et un jardin. A l'inverse, elles sont seulement 21 % à ne disposer que d'une cour, ouverte ou fermée.

Portail d'une cour fermée. Ferme de Rebinnelle (Ribiers).Portail d'une cour fermée. Ferme de Rebinnelle (Ribiers). Cour fermée. Ferme de Champlas (Ribiers).Cour fermée. Ferme de Champlas (Ribiers). Cour caladée. Ferme du Villaret (Ribiers).Cour caladée. Ferme du Villaret (Ribiers). Mur de soutènement d'une cour, en pierre sèche. Ferme au quartier de la Flogère (Ribiers).Mur de soutènement d'une cour, en pierre sèche. Ferme au quartier de la Flogère (Ribiers). Jardin clos. Ferme de Très Faves (Ribiers).Jardin clos. Ferme de Très Faves (Ribiers). Aire à battre. Ferme de la Grange (Antonaves).Aire à battre. Ferme de la Grange (Antonaves).

Environnement végétal

La présence d'un aménagement végétal a été observé pour près de 80 % du corpus communal.

Les trois quarts des fermes possèdent un ou plusieurs arbres importants, généralement installé dans la cour ou en bordure de l'aire à battre. L'espèce reine est le tilleul, présent dans 68 % des cas, suivi par le mûrier (35 %) et le noyer (20 %). Le platane et le marronnier sont à égalité avec 9 %. Plus ponctuellement, on retrouve également des arbres fruitiers (cerisier, figuier, amandier, poirier...), des arbres à vocation agricole (sureau, saule, chêne, frêne) ou des résineux d'ornement (cyprès, pin, épicéa, mélèze).

L'existence d'une allée d'arbres a été repérée pour 16 % des fermes. Elle est le plus souvent installée le long du chemin d'accès et il s'agit très majoritairement de tilleuls (53 % des cas), de mûriers (17 %) ou plus ponctuellement de chênes, marronniers, platanes, noyers ou amandiers. Dans près d'un quart des fermes un verger mitoyen a été noté (hormis les vergers récents de pommiers). Il s'agit d'un verger de cerisiers dans près d'un tiers des cas, d'autres fruitiers pour le reste (poirier, amandier, noyer, prunier) ou de tilleuls. Enfin, une treille de vigne palissée a été observée sur la façade de 13 % des fermes.

Vieux mûriers. Ferme de Champlas (Ribiers).Vieux mûriers. Ferme de Champlas (Ribiers). Allée de mûriers et noyers. Ferme de Très Faves (Ribiers).Allée de mûriers et noyers. Ferme de Très Faves (Ribiers). Platanes. Ferme du Virail (Ribiers).Platanes. Ferme du Virail (Ribiers).

Matériaux et mise en œuvre

Maçonnerie

Presque toutes les fermes sont construites en maçonnerie de moellons calcaires, montés au mortier de chaux et sable. Toutefois, dès que l'on se trouve au pied des versants, les galets sont également employés en complément. Ceux-ci proviennent du poudingue issu des paléo-chenaux du Buëch et ce matériau a été repéré pour la moitié du corpus communal. En un cas, au Grand Pré Gris (Rib.), il est seul mis en œuvre. Certaines maçonneries se sont déformées au cours du temps et la présence d'un contrefort taluté parfois volumineux a été repéré dans un quart des fermes.

Maçonnerie présentant des traces de collage et de surélévation. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers).Maçonnerie présentant des traces de collage et de surélévation. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers). Contrefort taluté accolé. Ferme au hameau des Dades (Ribiers).Contrefort taluté accolé. Ferme au hameau des Dades (Ribiers). Imposant contrefort taluté. Ferme au bourg de Ribiers.Imposant contrefort taluté. Ferme au bourg de Ribiers.

L'usage complémentaire de moellons de brèche calcaire a été relevé pour deux fermes du village d'Antonaves. Des blocs de tuf taillés et utilisés en partie supérieure des chaînes d'angles ont également été repérés au village d'Antonaves, mais aussi à Barrare (Châ.) et à Saint-Aubert (Rib.). Toutefois, ces deux usages restent anecdotiques sur ce territoire.

Maçonnerie en galets. Ferme du Grand Pré Gris (Ribiers).Maçonnerie en galets. Ferme du Grand Pré Gris (Ribiers). Remplissage en maçonnerie de moellons calcaire appuyée sur un pilier en brique pleine. Ferme de Pré Paradis (Ribiers).Remplissage en maçonnerie de moellons calcaire appuyée sur un pilier en brique pleine. Ferme de Pré Paradis (Ribiers). Maçonnerie à inclusions de tessons de tuile creuse. Ferme de Belair (Ribiers).Maçonnerie à inclusions de tessons de tuile creuse. Ferme de Belair (Ribiers).

Les maçonneries sont fréquemment complétées par des tessons de tuile creuse, plus rarement de briques, ou parfois de tegulae. Les réemplois sont d'ailleurs courants. Ainsi à la Pérèze (Rib.) les vestiges des élévations montrent de nombreux petits moellons équarris qui pourraient provenir de l'ancienne abbaye de Clarescombes. Au Grand Pré Gris, la marche précédant la porte du logis, en marbre rose, pourrait être d'origine antique ou médiévale. De nombreux encadrements de portes réutilisent des éléments lapidaires des 16e et 17e siècle, sans qu'il soit possible de préciser s'il s'agit de remplois sur place ou apportés d'ailleurs.

Des parpaings pleins en béton ont été notés dans 12 % des fermes, où ils s'observent notamment sur des dépendances ajoutées dans la première moitié du 20e siècle. Seule une ferme du Plan (Châ.) semble avoir été intégralement bâtie dans ce matériau. A la Grange Neuve (Châ.), une dépendance utilise des parpaings à faces diamantées et à Barrare (Châ.), une dépendance en béton banché a été repérée. De façon très ponctuelle, des parties de maçonnerie en brique ont été repérées, par exemple au quartier de l'Ecole (Châ.).

Pour 62 % des fermes, les chaînes d'angles sont en pierre de taille calcaire, mais dans plus de la moitié des cas ce matériau est complété par des gros moellons équarris. A l'inverse, on relève 19 % des fermes pour lesquelles les chaînes d'angles sont en simple moellons à bâtir. Des parties de chaîne d'angle en brique ont été observées à la ferme de Pré-Paradis (Rib.) et en parpaings de béton à la Grange Neuve (Châ.).

Chaîne d'angle en moellons équarris et maçonnerie en galets. Ferme de la Contine (Ribiers).Chaîne d'angle en moellons équarris et maçonnerie en galets. Ferme de la Contine (Ribiers). Chaîne en pierre de taille calcaire et brèche calcaire. Ferme au village d'Antonaves.Chaîne en pierre de taille calcaire et brèche calcaire. Ferme au village d'Antonaves. Chaîne d'angle avec blocs de tuf. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers).Chaîne d'angle avec blocs de tuf. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers).

60 % des fermes possèdent plusieurs sortes d'enduit selon les élévations ou les bâtiments. Les enduits anciens conservés les plus fréquents sont à pierres vues (39 % du corpus), rustiques (28 %), à la tyrolienne (27 %), lisses (13 %) ou à inclusions de petits cailloux (11 %). L'absence d'enduit a été observée sur les élévations de 7 % des fermes. Cependant, 53 % des fermes possèdent aussi un enduit récent, qui est exclusif dans plus d'un tiers des cas. Toutefois ces proportions varient selon les anciennes communes. Ainsi, les enduits à la tyrolienne sont beaucoup plus présents à Châteauneuf-de-Chabre, alors que les enduits à pierres-vues y sont peu représentés. A l'inverse, ces derniers sont visibles dans plus de la moitié des fermes de Ribiers. A Antonaves, les enduits à inclusions sont surreprésentés, ainsi que les élévations dépourvues d'enduit, alors que les enduits lisses sont absents.

Enduit à pierres vues. Ferme du Couvent (Ribiers).Enduit à pierres vues. Ferme du Couvent (Ribiers). Enduit à inclusions de petits cailloux. Ferme de Pré Paradis (Ribiers).Enduit à inclusions de petits cailloux. Ferme de Pré Paradis (Ribiers).

ENDUITS

Val Buëch-Méouge

Antonaves

Châteauneuf-de-Chabre

Ribiers

À pierres-vues

39 %

40 %

9 %

51 %

À inclusions

11 %

40 %

9 %

21 %

Rustique

28 %

30 %

30 %

26 %

Lisse

13 %

0 %

13 %

16 %

À la tyrolienne

27 %

10 %

39 %

21 %

Sans enduit

7 %

20 %

17 %

0 %

Enduit récent

53 %

40 %

65 %

58 %

Nature des enduits sur les fermes de la commune de Val Buëch-Méouge (NOTA : la plupart des fermes possédant différents types d'enduit, le total de chaque ligne est supérieur à 100 %).

Portes de logis

Remarque : pour 29 % des fermes, ce critère n'est plus significatif pour cause de modifications des ouvertures.

Parmi les fermes restantes, 83 % possèdent un encadrement de porte de logis en pierre de taille calcaire. Le couvrement est droit et monolithe dans presque la moitié des cas, ou en arc segmentaire dans plus d'un quart des cas. Sinon, il est à plate-bande lisse ou avec clef saillante. On relève également deux portes en arc plein-cintre, à la Toscane (Rib.) et à Riousset (Rib.), et une en anse-de-panier au Château des Îles (Rib.).

Un peu moins d'un quart de ces encadrements de porte en pierre de taille possèdent un chanfrein, tous situés à Ribiers sauf un à Antonaves. Ce motif est accompagné d'une accolade dans un tiers des cas et d'une sculpture figurée dans un cas à la Combe. Toujours à Ribiers, deux portes sont en quart-de-rond (la Contine et Pré-Paradis) et deux sont moulurées (la Toscane et le Château des Îles).

De facture beaucoup plus modestes, 11 % des encadrements de portes de logis sont façonnés au mortier de gypse, avec un linteau droit en bois. Trois encadrements en brique ont également été relevés, avec un couvrement en arc segmentaire au Plan de Châteauneuf, une plate-bande à clef passante à Pré-Paradis (Rib.) ou un linteau en bois à Sanorgues (Rib.).

22 % des portes de fermes conservées présentent une menuiserie à panneaux moulurés, systématiquement associées à un encadrement en pierre de taille. Elles ont été observées à Châteauneuf-de-Chabre et à Ribiers, mais pas à Antonaves. On relève également quelques heurtoirs en ferronnerie et deux cas de portes surmontées d'un tympan vitré en menuiserie.

Porte de logis avec encadrement en arc plein-cintre chanfreiné ; menuiserie moulurée. Ferme de Chaudon (Ribiers).Porte de logis avec encadrement en arc plein-cintre chanfreiné ; menuiserie moulurée. Ferme de Chaudon (Ribiers). Porte de logis avec encadrement chanfreiné à accolade, et linteau portant la date gravée 1684 et les initiales P et R ; menuiserie à panneaux moulurés. Ferme au hameau de la Combe (Ribiers).Porte de logis avec encadrement chanfreiné à accolade, et linteau portant la date gravée 1684 et les initiales P et R ; menuiserie à panneaux moulurés. Ferme au hameau de la Combe (Ribiers). Porte de logis avec encadrement en arc segmentaire et piédroits en quart-de-rond. Ferme de la Contine (Ribiers).Porte de logis avec encadrement en arc segmentaire et piédroits en quart-de-rond. Ferme de la Contine (Ribiers). Porte de logis avec encadrement à linteau droit monolithe ; menuiserie moulurée. Ferme au hameau de la Combe (Ribiers).Porte de logis avec encadrement à linteau droit monolithe ; menuiserie moulurée. Ferme au hameau de la Combe (Ribiers).

Portes des dépendances

Remarque : pour 18 % des fermes, ce critère n'est plus significatif pour cause de modifications des ouvertures.

Parmi les fermes restantes, 80 % possèdent au moins un encadrement de porte de dépendance (étable, cellier, fenil, remise, etc.) en pierre de taille calcaire. Naturellement, selon le nombre de dépendances desservies, seules certaines portes bénéficient de ce matériau. Le couvrement de ces encadrements en pierre de taille est très majoritairement en arc segmentaire (61 % des cas), mais il peut aussi être simplement constitué d'un linteau droit monolithe (29 % des cas). Un couvrement en arc plein-cintre a été observé dans 27 % des cas, principalement pour les portes fenières et les portails de cour (7 repérés). Un seul couvrement en plate-bande a été observé et quelques linteaux en bois.

Mais ces encadrements en pierre de taille sont régulièrement accompagnés d'autres encadrements de portes de différentes natures. Les plus fréquents, que l'on retrouve dans un quart des fermes, sont ceux façonnés au mortier de gypse, avec un linteau droit en bois. Ceux en briques ont été observés dans la même proportion, avec un couvrement varié : plate-bande, arc segmentaire ou linteau en bois. Enfin, on relève de façon très ponctuelle des encadrements en béton coffré ou en parpaings moulés, ou avec des couvrements en poutrelle métallique.

Porte et jour de poulailler, façonnés au mortier de gypse. Ferme de Pré Paradis (Ribiers).Porte et jour de poulailler, façonnés au mortier de gypse. Ferme de Pré Paradis (Ribiers). Porte d'étable à cochon, avec piédroit en pierre de taille et linteau droit en bois. Ferme des Eymarrons (Ribiers).Porte d'étable à cochon, avec piédroit en pierre de taille et linteau droit en bois. Ferme des Eymarrons (Ribiers). Porte d'étable avec encadrement en arc segmentaire. Ferme au quartier du Verger (Ribiers).Porte d'étable avec encadrement en arc segmentaire. Ferme au quartier du Verger (Ribiers). Porte de resserre avec encadrement en arc segmentaire ; menuiserie à panneaux moulurés. Ferme au hameau des Dades (Ribiers).Porte de resserre avec encadrement en arc segmentaire ; menuiserie à panneaux moulurés. Ferme au hameau des Dades (Ribiers). Porte de remise avec encadrement en brique à plate-bande. Ferme du Grand Pré Gris (Ribiers).Porte de remise avec encadrement en brique à plate-bande. Ferme du Grand Pré Gris (Ribiers). Porte de remise-étable avec encadrement en arc segmentaire en brique pleine. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers).Porte de remise-étable avec encadrement en arc segmentaire en brique pleine. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers).

Fenêtres et baies

Remarque : pour 29 % des fermes, ce critère n'est plus significatif pour cause de modifications des ouvertures.

Au moins un encadrement de fenêtre en pierre de taille calcaire a été noté pour 39 % des fermes. Dans un cas, au Convent (Rib.), un encadrement en pierre de taille de grès jaune a été observé. La forme de ces fenêtres en pierre de taille est pour les deux tiers en arc segmentaire, sinon avec un linteau droit monolithe.

Lorsque la pierre de taille n'est pas employée, les encadrements de fenêtres sont façonnés au mortier de gypse, avec un linteau droit en bois. Ce type classique se retrouve dans plus des deux tiers des fermes. Les encadrements en brique sont également assez fréquents, puisqu'ils ont été notés dans un quart des fermes ; le couvrement est alors varié : arc segmentaire, plate-bande, linteau en bois... On rappellera qu'une même ferme peut posséder des encadrements de fenêtres de diverses natures.

Les systèmes d'occultation des fenêtres ne sont que rarement conservés puisque ce critère n'a pu être renseigné que pour un petit tiers du corpus. Les contrevents à cadre représentent 59 % des exemples observés, suivis par les contrevents en planches simples (31 %) et les contrevents à persiennes (24 %) qui sont éventuellement articulées ou aménagées seulement dans la partie haute du vantail. Là encore, une même ferme a pu conserver plusieurs dispositifs différents.

Jour en fente d'étable. Ferme au quartier du Virail (Ribiers).Jour en fente d'étable. Ferme au quartier du Virail (Ribiers). Jour d'étable avec encadrement en pierre de taille. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers).Jour d'étable avec encadrement en pierre de taille. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers). Fenêtre de logis occultée par des contrevents en planches simples. Ferme au quartier du Verger (Ribiers).Fenêtre de logis occultée par des contrevents en planches simples. Ferme au quartier du Verger (Ribiers). Fenêtre de logis avec encadrement en pierre de taille de grès jaune. Ferme du Couvent (Ribiers).Fenêtre de logis avec encadrement en pierre de taille de grès jaune. Ferme du Couvent (Ribiers). Fenêtre de logis remployant un encadrement en pierre de taille en arc segmentaire. Ferme au quartier de Cabole (Antonaves).Fenêtre de logis remployant un encadrement en pierre de taille en arc segmentaire. Ferme au quartier de Cabole (Antonaves). Fenêtre de logis équipée d'un contrevent à cadre avec jour à oeilleton mobile. Ferme de la Marquise (Ribiers).Fenêtre de logis équipée d'un contrevent à cadre avec jour à oeilleton mobile. Ferme de la Marquise (Ribiers). Baie fenière avec encadrement en arc segmentaire en brique pleine. Ferme du Prieuré (Ribiers).Baie fenière avec encadrement en arc segmentaire en brique pleine. Ferme du Prieuré (Ribiers). Oculus de fenil-séchoir en brique pleine. Ferme au quartier du Verger (Ribiers).Oculus de fenil-séchoir en brique pleine. Ferme au quartier du Verger (Ribiers). Jour de séchoir en brique pleine. Ferme de Pré Paradis (Ribiers).Jour de séchoir en brique pleine. Ferme de Pré Paradis (Ribiers).

Voûtes et couvrements

Remarque : la présence ou l'absence d'une voûte a pu être vérifiée dans un peu plus des deux tiers du corpus communal.

La présence d'une voûte concerne 90 % des fermes, et près des deux tiers d'entre elles possèdent plusieurs pièces voûtées, toujours situées en étage de soubassement. Dans quelques fermes, on remarque jusqu'à quatre types de couvrements différents. La plupart sont en berceau, le berceau en plein-cintre ayant été observé dans 41 % des fermes, et le berceau segmentaire dans 35 %. Quelques-unes présentent des pénétrations. Les voûtes d'arêtes sont également bien présentes, puisque repérées dans 41 % des fermes ; dans plus de la moitié des cas elles sont organisées en plusieurs croisées retombant sur un ou plusieurs piliers centraux. Au bourg de Ribiers, une ferme possède deux niveaux superposés sous voûtes d'arêtes.

Les voûtains sont également fréquents, rencontrés dans 30 % des fermes. Ils sont presque toujours construits en briques reposant sur des poutrelles métalliques. Néanmoins, dans quelques cas, par exemple aux Batos (Rib.) ou au Verger (Rib.), les sections de voûtes en brique s'appuient sur des solives en bois feuillurées.

L'absence de voûte n'a été repérée dans 10 % des cas. Le couvrement est alors réalisé par un plancher sur solives, parfois renforcées par une poutre et un poteau central, qui peut être en quartons avec des interstices bouchés au plâtre.

Etable en étage de soubassement, couverte par une voûte d'arêtes sur piliers. Ferme des Eymarrons (Ribiers).Etable en étage de soubassement, couverte par une voûte d'arêtes sur piliers. Ferme des Eymarrons (Ribiers). Etable en étage de soubassement, couverte par une voûte d'arêtes ; mangeoires sur banquettes maçonnées. Ferme du Villaret (Ribiers).Etable en étage de soubassement, couverte par une voûte d'arêtes ; mangeoires sur banquettes maçonnées. Ferme du Villaret (Ribiers). Remise en étage de soubassement, couvrement en voûtains. Ferme du Grangeon (Châteauneuf-de-Chabre).Remise en étage de soubassement, couvrement en voûtains. Ferme du Grangeon (Châteauneuf-de-Chabre).

Aménagements intérieurs

Remarque : une visite des intérieurs, le plus souvent partielle, n'a pu être effectuée que pour 35 % du corpus communal.

Les sols des étables, des remises et des celliers sont souvent en terre battue, mais des sols caladés ont été observés aux Autarets (Rib.) et au Grangeon (Châ.), ou dallés en lauze à Saint-Martin (Châ.). Au Brusq (Châ.), le sol du hangar est caladé. Aux Charles (Rib.), le sol d'un cellier est en carreaux de terre cuite. Dans les étables, les mangeoires sont constituées d'une banquette maçonnée et d'une planche sur chant. On trouve aussi des mangeoires mobiles entièrement en menuiserie, dédiées au ovins.

Etable en étage de soubassement, mangeoire sur banquette maçonnée et trappe d'abat-foin pratiquée dans la voûte. Ferme au hameau des Dades (Ribiers).Etable en étage de soubassement, mangeoire sur banquette maçonnée et trappe d'abat-foin pratiquée dans la voûte. Ferme au hameau des Dades (Ribiers). Resserre en étage de soubassement, alcôves et coffre à grains maçonnés. Ferme au hameau des Dades (Ribiers). Resserre en étage de soubassement, alcôves et coffre à grains maçonnés. Ferme au hameau des Dades (Ribiers).

Certains celliers conservent une cuve vinaire – ou cuve à bouillir – qui a été repérée dans une dizaine de fermes, par exemple aux Charles (Rib.), au Grangeon (Châ.), à Très Faves (Rib.) ou aux Vignasses (Châ). Maçonnée, cette cuve est le plus souvent de forme cylindrique et elle possède un parement intérieur en carreaux de terre cuite glaçurés. Toutefois, quelques cuves de plan rectangulaire ont aussi été observées, comme à Saint-Martin (Châ.). Parmi ces dernières, on trouve dans une ferme du bourg de Ribiers une cuve vinaire simplement enduite. Aux Autarets (Rib.), une cuve en bois a été signalée et la tradition rapporte que dans une ferme de l'Adrech (Rib.) la fermentation se faisait uniquement dans des tonneaux. Enfin, une cuve en béton était installée au Couagnet (Ant.). Les dernières vinifications datent des années 1930 à la Grange (Rib.), 1960 à la Contine (Rib.), 1990 aux Eymarrons (Rib.), au Grand Pré Gris (Rib.) et à Très Faves (Rib.).

Cellier en étage de soubassement, cuve vinaire maçonnée et enduite. Fermes des Vignasses (Châteauneuf-de-Chabre).Cellier en étage de soubassement, cuve vinaire maçonnée et enduite. Fermes des Vignasses (Châteauneuf-de-Chabre). Cellier en étage de soubassement, cuve vinaire circulaire maçonnée et carrelée disposant d'une trémie de remplissage pratiquée à travers la voûte. Ferme des Eymarrons (Ribiers).Cellier en étage de soubassement, cuve vinaire circulaire maçonnée et carrelée disposant d'une trémie de remplissage pratiquée à travers la voûte. Ferme des Eymarrons (Ribiers). Cellier en étage de soubassement, tonneaux. Ferme des Eymarrons (Ribiers).Cellier en étage de soubassement, tonneaux. Ferme des Eymarrons (Ribiers).

Lorsqu'un four à pain est intégré au sein du bâti, sa bouche ouvre parfois dans la cheminée de la cuisine, comme à Mauregard (Rib.) ou Rebinnelle (Rib.). Dans cette dernière ferme, la coupole du four est installée sous une chambre, mais elle est placée sous une terrasse à la Grange (Rib.), sous un escalier extérieur à la Contine (Rib.), ou dans une extension dédiée à Bourerale (Rib.) ou aux Vignasses (Châ.). La bouche ainsi que la sole sont préférentiellement en grès et la coupole est bâtie en brique à l'Adrech (Rib.) et à Bourerale (Rib.), en tessons de tuiles creuses au hameau des Dades (Rib.) ou en galets à Rebinnelle (Rib.).

Fournil en rez-de-chaussée, bouche d'un four à pain. Ferme de Bourerale (Ribiers).Fournil en rez-de-chaussée, bouche d'un four à pain. Ferme de Bourerale (Ribiers). Fournil-resserre en étage de soubassement, bouche du four à pain. Ferme au hameau des Dades (Ribiers).Fournil-resserre en étage de soubassement, bouche du four à pain. Ferme au hameau des Dades (Ribiers). Coupole d'un four à pain en tessons de tuile creuse. Ferme au hameau des Dades (Ribiers).Coupole d'un four à pain en tessons de tuile creuse. Ferme au hameau des Dades (Ribiers).

Les sols des pièces à usage d'habitation sont couverts en carreaux de terre cuite carrés, éventuellement remplacés par des carreaux de ciment. Au Brusq (Châ.) et à Cabole (Ant.), des sols en chape de mortier ont aussi été observés pour des pièces de logis. Les cloisons sont le plus souvent à pans de bois, avec un remplissage de maçonnerie légère, de gravas ou de lauzes maçonnées sur chant, éventuellement de mortier de gypse banché. Des cloisons en brique ont aussi été repérées. Les murs et les plafonds reçoivent généralement un enduit au plâtre. Dans quelques fermes, certaines pièces sont couvertes par un plafond à la française, par exemple à la Contine (Rib.), à la Tuillière (Rib.) ou à Très Faves (Rib.). Dans cette dernière, des décors en gypserie ont été observés.

La pièce servant de cuisine dispose d'une cheminée adossée ou a demi-engagée dans un mur. Le conduit est bâti en maçonnerie légère de plâtre, sur un manteau façonné au mortier de gypse sur des corbeaux en bois formant étriers. Un cendrier peut être aménagé derrière la pierre foyère comme à Rebinnelle (Rib.), installé dans une niche comme aux Vignasses (Châ.), ou simplement placé sous le potager comme à Très Faves (Rib.). Cette cheminée est parfois flanquée d'une niche accueillant un placard à huiles, d'un potager et d'une pile d'évier. Celles-ci sont en pierre de taille. Un placard pouvait aussi être aménagé en bugadière, avec une pile en pierre de taille rainurée de façon spécifique, mais aucun aménagement encore en place n'a été observé – en revanche, plusieurs piles déposées ont été repérées, par exemple au village d'Antonaves. D'autres placards-niches équipent les pièces de logis. Ils possèdent parfois un double fond pouvant servir de coffre à grain, comme aux Vignasses (Châ.). Aux Dades (Rib.), des coffres à grains maçonnés ont été repérés, installés dans une alcôve de la cuisine.

Logis en rez-de-chaussée surélevé, cheminée adossée, alcôve intégrant un coffre à grain. Ferme au hameau des Dades (Ribiers).Logis en rez-de-chaussée surélevé, cheminée adossée, alcôve intégrant un coffre à grain. Ferme au hameau des Dades (Ribiers). Pile d'évier monolithe déposée. Ferme au quartier du Verger (Ribiers).Pile d'évier monolithe déposée. Ferme au quartier du Verger (Ribiers). Sol de logis en carreaux de terre cuite. Ferme au bourg de Ribiers.Sol de logis en carreaux de terre cuite. Ferme au bourg de Ribiers. Sol de logis en carreaux de ciment. Ferme au village d'Antonaves.Sol de logis en carreaux de ciment. Ferme au village d'Antonaves. Logis en rez-de-chaussée surélevé, plafond enduit sur lattis. Ferme au hameau des Dades (Ribiers). Logis en rez-de-chaussée surélevé, plafond enduit sur lattis. Ferme au hameau des Dades (Ribiers). Plafond à la française couvrant le couloir d'un logis. Ferme de la Contine (Ribiers).Plafond à la française couvrant le couloir d'un logis. Ferme de la Contine (Ribiers).

Lorsqu'ils sont en étage, les sols des fenils et des séchoirs sont constitués d'un plancher rustique, ou de quartons sur lesquels peut être coulée une chape de mortier. Un sol du fenil directement constitué par l'extrados de la voûte qui se trouve dessous a été observé au Grangeon (Châ.), à Pré-Paradis (Rib.) et au Prieuré (Rib.). Lorsque le fenil est séparé de l'étable par un niveau d'habitation, un conduit d'abat-foin permet de descendre directement le fourrage dans la mangeoire. Cet aménagement a par exemple été repéré à l'Adrech (Rib.), à Bourerale (Rib.), à la Contine (Rib.), au Grangeon (Châ.), aux Eymarrons (Rib.), etc. Il est localement appelé pastourié. Lorsque le fenil est au-dessus de l'étable, un simple trou dans le plancher ou dans la voûte suffit. Des aérations de fenil en terre cuite ont été notées, par exemple aux Charles (Rib.), ainsi que quelques cas de jours en oculus, comme au Plan (Châ.) ou au Verger (Rib.).

Dans les pigeonniers, les boulins sont de natures et formes diverses. Les plus fréquents sont constitué de demi-cylindres standardisés, façonnés au mortier de gypse et installés en rangées superposées. Ce dispositif a été repéré dans une dizaine de fermes, par exemple aux Autarets (Rib.), aux Dades (Rib.), au Rata (Rib.), à Riousset (Rib.) ou à Très Faves (Rib.). Au Virail (Rib.), ils étaient plus simplement construits en carreaux de terre cuite sur chant, alors qu'au Château des Îles (Rib.) il s'agit de véritables objets manufacturés en terre cuite en forme de vasque retournée qui s'emboîtaient les uns dans les autres. Des boulins en vannerie existaient à l'Adrech (Rib.) et à Très Faves (Rib.), en forme de demi-corbeille qui étaient suspendus à des crochets scellés dans le mur. La grille d'envol est très majoritairement façonnée au mortier de gypse. Quelques exemples en menuiserie ont néanmoins été observés à l'Adrech (Rib.), aux Granges (Ant.) ou au Grand Pré Gris (Rib.), et une grille en ciment existe à la Grange Neuve (Châ.). Quelques pigeonniers possèdent deux baies d'envol, comme aux Charles (Rib.) et eu Verger (Rib.), voire trois comme à Saint-Aubert (Rib.). A l'extérieur, les baies d'envol sont protégées des rongeurs par un ou deux rangs de carreaux de terre cuite glaçurés, le plus souvent de couleur brune. En l’absence de ce matériau, la protection est assurée par un enduit très lisse, qui peut éventuellement porter un décor peint : faux carreaux aux Charles (Rib.) ou rosaces au verger (Rib.).

Pigeonnier en étage de comble, boulins en gypse et en vannerie. Ferme de Très Faves (Ribiers).Pigeonnier en étage de comble, boulins en gypse et en vannerie. Ferme de Très Faves (Ribiers). Baie de pigeonnier avec grille d'envol en menuiserie. Ferme de la Guillonne (Ribiers).Baie de pigeonnier avec grille d'envol en menuiserie. Ferme de la Guillonne (Ribiers). Baie de pigeonnier, avec grille d'envole en mortier de gypse. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers).Baie de pigeonnier, avec grille d'envole en mortier de gypse. Ferme au hameau de Saint-Aubert (Ribiers). Baie de pigeonnier, avec enduit lissé et décor peint de faux carreaux. Ferme au quartier des Charles (Ribiers).Baie de pigeonnier, avec enduit lissé et décor peint de faux carreaux. Ferme au quartier des Charles (Ribiers).

Les escaliers intérieurs sont construits en maçonnerie légère de chaux et de plâtre sur une structure en bois. Les contre-marches sont façonnées au mortier, les nez de marche sont en bois et les marches reçoivent généralement des carreaux de terre cuite ; la marche d'appel peut éventuellement être en pierre de taille.

Structure, élévation, distribution

Façades et structuration des niveaux

Dans presque les trois quarts du corpus communal, la façade principale de la ferme est située en mur gouttereau, sinon elle est aménagée en pignon. Toutefois on relève des disparités selon les anciennes communes. A Antonaves et Ribiers le phénomène est plus accentué, alors qu'il est beaucoup plus atténué à Châteauneuf-de-Chabre, où la proportion des façades en gouttereau tombe au deux tiers des cas.

FAÇADES

Val Buëch-Méouge

Antonaves

Châteauneuf-de-Chabre

Ribiers

En gouttereau

73 %

80 %

66 %

78 %

En pignon

27 %

20 %

44 %

22 %

Nature de la façade principale des fermes de la commune Val Buëch-Méouge.

Pour 82 % des fermes, le premier niveau des fermes est uniquement constitué d'une partie agricole. A contrario, 18 % possèdent une partie de logis en premier niveau mais celui-ci est toujours complété par un ou plusieurs autres niveaux de logis supérieurs. La disposition la plus fréquente (56 % du corpus) est composée d'un seul niveau d'habitation (L) intercalé entre deux parties agricoles (A), haute et basse : A/L/A ou A/AL/A. La superposition de niveaux d'habitation sur plusieurs niveaux concerne 44 % des fermes : A/L/AL, A/AL/AL, AL/AL/A, AL/AL/AL, etc. On note également que le niveau de logis n'inclut aucune partie agricole dans seulement 22 % des fermes.

12 % des fermes de la commune possèdent seulement deux niveaux d'élévation. Dispersées sur le territoire, certaines ont eu un passé de bergerie comme Grouvac (Riv.) ou Sanorgues (Rib.), alors que d'autres pourraient avoir possédé un étage supplémentaire à l'origine, par exemple la Tuillière (Ant.) ou Baudinard (Rib.). En revanche, pour celles qui se trouvent au Plan de Châteauneuf ou en bord de Buëch à Abel (Châ.) ou au Château des Îles (Rib.) il s'agit du parti pris architectural de l'époque. En revanche, 70 % des fermes possèdent trois niveaux d'élévation, proportion encore plus marquée à Antonaves. Les fermes comptant quatre niveaux d'élévation forment 16 % du corpus communal, plus de la moitié étant installées en écart ou en village. Enfin, seules deux fermes, situées au bourg de Ribiers, comprennent cinq niveaux.

NIVEAUX

Val Buëch-Méouge

Antonaves

Châteauneuf-de-Chabre

Ribiers

Un

0 %

0 %

0 %

0 %

Deux

12 %

10 %

22 %

9 %

Trois

70 %

80 %

65 %

69 %

Quatre

16 %

10 %

13 %

19 %

Cinq

2 %

0 %

0 %

3 %

Nombre de niveaux des fermes de la commune Val Buëch-Méouge.

Structuration des étages

L'existence d'un sous-sol a été uniquement observé dans une ferme du bourg de Ribiers et dans la ferme du Couvent (Rib.). 21 % des fermes ne possèdent pas d'étage de soubassement. Il s'agit de celles qui sont installées en terrain plat. A Antonaves, cette disposition ne concerne que la ferme des Boissillons. A l'inverse, 66 % des fermes possèdent un étage de soubassement et 11 % en possèdent même deux. L'organisation des étages la plus fréquente correspond à : un étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé + 1 étage carré OU + 1 étage de comble, et elle concerne 48 % du corpus communal. L'organisation : rez-de-chaussée + 2 étages carrés OU + 1 étage de comble + 1 étage de comble concerne 15 % du corpus.

ÉTAGES DE SOUBASSEMENT

Val Buëch-Méouge

Antonaves

Châteauneuf-de-Chabre

Ribiers

Un

67 %

70 %

61 %

67 %

Deux

11 %

20 %

7 %

11 %

Trois

0 %

0 %

0 %

0 %

Sans objet

22 %

10 %

32 %

22 %

Nombre d'étages de soubassement dans les fermes de la commune Val Buëch-Méouge.

Dans 70 % des fermes en maison-bloc à terre (composition qui représente 22 % des fermes de Val Buëch-Méouge, voir plus haut le chapitre sur l'implantation et la composition d'ensemble), le logis est installé en rez-de-chaussée, parfois complété par une partie en étage. Sinon, il se développe en étage de soubassement et éventuellement au-dessus : rez-de-chaussée surélevé et étage.

Mais plus des trois quarts des fermes trouvent leur origine dans une maison-bloc en hauteur. Là, le logis se développe dans près de 80 % des cas en rez-de-chaussée surélevé, éventuellement complété à l'étage. Toutefois, dans les quelques cas où il existe deux étages de soubassement, le logis est installé dès le second étage de soubassement.

Accès au logis et escaliers

Dans 72 % des fermes, il existe un accès de plain-pied au logis, que celui-ci soit en étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé ou en rez-de-chaussée simple. Cet accès est complété par un escalier intérieur dans 30 % des cas, par un escalier de distribution extérieur dans 17 % des cas, et par trois marches extérieures (ou moins) dans 13 % des cas.

Au total 38 % du corpus communal dispose d'un escalier de distribution extérieur, et dans un quart des fermes, il s'agit de l'unique accès au logis. Tous ces escaliers extérieurs sont construits en maçonnerie, avec souvent des marches en pierre de taille, comme au Grand Pré Gris (Rib.), à Saint-Martin (Châ.) ou à la Tuilière (Rib.). 82 % d'entre eux sont construits sur voûte, le reste étant bâti sur un massif de maçonnerie ou soutenu par des piliers. Au Virail (Rib.), on remarque la présence exceptionnelle d'un escalier extérieur à 2 volées convergentes avec garde-corps en ferronnerie.

En règle générale, seuls 11 % des escaliers extérieurs sont en L, tous les autres étant droits. Ces derniers sont implantés parallèlement à la façade dans 71 % des cas, sinon ils sont perpendiculaires à celle-ci. Presque tous sont prolongés par un palier, lequel s'étire en palier filant dans 40 % des cas, voire en une terrasse dans 18 % des cas. Ces aménagements sont parfois couverts, comme à la Grange (A.), au Petit Pré Gris (Rib.) ou à Pré Gauthier (Châ.), et le toit en appentis repose éventuellement sur un pilier, comme à la Grange Neuve (Châ.) ou à la Tuilière (Rib.).

Escalier de distribution extérieur droit et palier. Ferme de Pré Paradis (Ribiers).Escalier de distribution extérieur droit et palier. Ferme de Pré Paradis (Ribiers). Escalier extérieur droit et palier filant couvert. Ferme du Petit Pré Gris (Ribiers).Escalier extérieur droit et palier filant couvert. Ferme du Petit Pré Gris (Ribiers). Escalier extérieur en L et palier couvert. Ferme du Brusc (Châteauneuf-de-Chabre).Escalier extérieur en L et palier couvert. Ferme du Brusc (Châteauneuf-de-Chabre). Escalier extérieur en L et palier filant. Ferme de Saint-Martin (Châteauneuf-de-Chabre).Escalier extérieur en L et palier filant. Ferme de Saint-Martin (Châteauneuf-de-Chabre).

La présence d'un escalier intérieur rejoignant les étages a été notée pour 24 % du corpus communal. Cet escalier est droit ou tournant dans les mêmes proportions. Seule une ferme située au bourg de Ribiers possède un escalier en vis. L'existence d'un escalier intérieur entre l'étage de soubassement – réservé à l'étable et/ou au cellier – et le rez-de-chaussée a été relevé dans une dizaine de fermes, par exemple aux Vignasses (Châ.) ou à la Grange (Rib.). Mais cette disposition n'est pas systématique puisqu'elle est absente dans d'autres fermes, comme aux Autarets (Rib.) ou à Champlas (Rib.).

Couloir et escalier intérieur droit. Ferme de la Contine (Ribiers).Couloir et escalier intérieur droit. Ferme de la Contine (Ribiers).Vestibule et escalier intérieur en vis. Ferme au bourg de Ribiers.Vestibule et escalier intérieur en vis. Ferme au bourg de Ribiers. Vestibule et escalier intérieur à retours. Ferme de Très Faves (Ribiers).Vestibule et escalier intérieur à retours. Ferme de Très Faves (Ribiers).

Accès au fenil

L'existence d'une montée de grange aménagée en rampe a été observée dans seulement 7 % des fermes, presque exclusivement à Ribiers (une seule autre ferme au village d'Antonaves). En outre, un pont de grange sur voûte a été repéré au Verger (Rib.).

Les baies fenières ont été conservées dans seulement les trois quarts des fermes. Il s'agit d'une unique porte haute dans 58 % des cas communaux. Mais à Châteauneuf-de-Chabre, cette proportion monte à 82 %, alors qu'elle n'est que d'un tiers à Antonaves. Il s'agit d'une porte basse dans 40 % des fermes de la commune, complétée par une porte haute dans un quart des cas (uniquement à Ribiers). Mais là encore, si cette situation est valable à Ribiers, elle est très différente dans les deux autres anciennes communes : à Antonaves, les deux tiers des baies fenières sont des portes basses, alors qu'à Châteauneuf-de-Chabre cette proportion n'est que de 13 %.

Ces baies fenières sont placées en façade arrière dans les trois quarts des cas, parfois complétées par une autre baie en façade latérale. Dans 17 % des cas, elles sont uniquement placées en façade latérale. Pour le reste, elles se trouvent en façade principale, éventuellement complétées par une baie supplémentaire sur une autre façade.

Toit et couverture

Forme du toit

Tous les toits sont en pente douce et 92 % des fermes du corpus communal possèdent un toit à longs pans, complété par un toit à un pan dans 45 % des cas. L'existence d'une croupe à été observée dans trois fermes, au Château (Châ.), au Château des Îles (Rib.) et au bourg de Ribiers. Dans 21 % des cas, le toit à longs pans est asymétrique.

A l'inverse, seules 8 % des fermes possèdent uniquement un toit à un pan. Mais cette situation varie selon les anciennes communes. Ainsi, sur Ribiers cette proportion monte à 12 % et elle est de 10 % à Antonaves. A Châteauneuf-de-Chabre, aucune ferme ne possède qu'un toit à un pan.

TOIT

Val Buëch-Méouge

Antonaves

Châteauneuf-de-Chabre

Ribiers

Un pan

8 %

10 %

0 %

12 %

Longs pans

48 %

50 %

78 %

34 %

Longs pans + croupe

4 %

0 %

5 %

4 %

Longs pans + un pan

40 %

40 %

17 %

50 %

Formes des toits des fermes de la commune Val Buëch-Méouge.

Charpente

Les charpentes n'ont pu être observées que pour 30 % du corpus communal. Elles sont presque toutes à pannes, quelques-fois supportées par des chevrons. Deux cas de charpentes à fermes ont été observés, au Château des Îles (Rib.) et au Champlas (Rib.). Au Grangeons (Châ.), la charpente est soutenue par une pile de fond maçonnée, installée dans l'axe d'un pilier de la voûte d'arêtes.

Charpente à pannes. Ferme de la Contine (Ribiers).Charpente à pannes. Ferme de la Contine (Ribiers). Charpente de hangar à pannes sur chevrons. Ferme des Plaugiers (Ribiers).Charpente de hangar à pannes sur chevrons. Ferme des Plaugiers (Ribiers). Couvrement de sous-toiture en carreaux de terre cuite, dans un pigeonnier. Ferme au hameau des Dades (Ribiers).Couvrement de sous-toiture en carreaux de terre cuite, dans un pigeonnier. Ferme au hameau des Dades (Ribiers).

Avant-toit et saillie de rive

La nature des avant-toits n'a été repérée que pour les trois quarts des fermes, le reste étant dénaturé. 31 % des fermes possèdent des avant-toits de différentes sortes.

Des avant-toits comportant un simple débord des tuiles de couverture ou des chevrons de toiture ont été vus dans 10 % des fermes. Au Château des Îles (Rib.), l'avant-toit est réalisé par une voussure façonnée au mortier. Mais les avant-toits les plus fréquents sont constitués de deux rangs de génoise, on les rencontre dans 72 % des fermes (77 % à Châteauneuf, 56 % à Ribiers et seulement 40 % à Antonaves). Ceux constitués d'un seul rang de génoise ont été observés dans 31 % des fermes (70 % à Antonaves, 29 % à Ribiers et seulement 12 % à Châteauneuf), et ceux avec trois rangs dans 12 % (aucun à Antonaves).

Ces génoises sont peintes en blanc dans plus de la moitié des cas, une génoise peinte en jaune a été repérée à Très Faves (Rib.) et une peinte en rouge à l'Adrech (Rib.). De rares cas d'avant-toits avec rangs de carreaux intercalés entre les rangs de génoise ont été observés au Château (Châ.), au Plan (Châ.) et au bourg de Ribiers.

La nature des saillies de rives n'a été repérée que pour les deux tiers des fermes, le reste étant dénaturé. Très peu de fermes possèdent différentes sortes de saillie de rive et 16 % n'en possèdent pas. Les saillies de rive les plus simples sont constituées d'un débord marqué des tuiles de couverture ou de la charpente. Seules 6 % des fermes sont concernées. Pour plus de la moitié des fermes, la saillie de rive est constituée d'un rang de génoise et de deux rangs pour plus d'un quart. Toutefois aucune ferme d'Antonaves ne possède de saillie de rive avec deux rangs de génoise, alors qu'à Châteauneuf elles sont 40 % à en posséder. Lorsque l'avant-toit et la saillie de rive sont constitués d'un ou de plusieurs rangs de génoise, le passage d'angle entre les deux est traité en éventail dans presque les deux tiers des cas.

Avant-toit constitué de trois rangs de génoise. Ferme du Serre (Ribiers).Avant-toit constitué de trois rangs de génoise. Ferme du Serre (Ribiers). Passage des deux rangs de génoise de l'avant-toit à l'unique rang de la saillie de rive. Ferme au quartier des Charles (Ribiers).Passage des deux rangs de génoise de l'avant-toit à l'unique rang de la saillie de rive. Ferme au quartier des Charles (Ribiers).

AVANT-TOITS

Val Buëch-Méouge

Antonaves

Châteauneuf-de-Chabre

Ribiers

Débord des tuiles

7 %

10 %

0 %

10 %

Débord des chevrons

6 %

0 %

6 %

5 %

Un rang de génoise

31 %

70 %

12 %

29 %

Deux rangs de génoise

72 %

40 %

77 %

56 %

Trois rangs de génoise

12 %

0 %

0 %

2 %

Voussure

1 %

0 %

0 %

2 %

Non significatif

25 %

0 %

26 %

28 %

SAILLIES DE RIVES

Val Buëch-Méouge

Antonaves

Châteauneuf-de-Chabre

Ribiers

En charpente

2 %

0 %

7 %

0 %

Débord des tuiles

4 %

11 %

0 %

3 %

Un rang de génoise

51 %

56 %

47 %

51 %

Deux rangs de génoise

26 %

0 %

40 %

27 %

Trois rangs de génoise

4 %

0 %

0 %

6 %

Sans saillie de rive

16 %

33 %

7 %

16 %

Non significatif

33 %

10 %

35 %

35 %

Avant-toits et saillies de rives des fermes de la commune Val Buëch-Méouge (NOTA : une même ferme pouvant posséder plusieurs natures d'avant-toit et/ou de saillie de rive, les totaux sont supérieurs à 100%).

Couverture

Dans 21 % des fermes, plusieurs matériaux de couverture ont été repérés.

Les toits couverts en tuile creuse concernent 48 % des fermes (jusqu'à 61 % à Châteauneuf-de-Chabre) – ce matériau est classiquement posé sur des chevrons de couverture taillés en quartons. Ceux en tuile plate mécanique se rencontrent dans 20 % des fermes. Toutefois, ce matériau est beaucoup moins présent à Antonaves. La tuile creuse a souvent été remplacée par des plaques de fibro-ciment (plus d'un tiers du corpus communal, et jusqu'à 43 % à Ribiers), d'autres matériaux modernes, ou plus ponctuellement par de la tôle ou du bac acier. La ferme du Château des Îles (Rib.) était originellement couverte en tuile écaille à crochet.

Couverture en tuile creuse. Ferme au quartier du Verger (Ribiers).Couverture en tuile creuse. Ferme au quartier du Verger (Ribiers). Couverture d'un hangar en tuile plate mécanique, vue du dessous ; tuiles des Usines Reybaud à Eyguians (Hautes-Alpes). Ferme de Champlas (Ribiers).Couverture d'un hangar en tuile plate mécanique, vue du dessous ; tuiles des Usines Reybaud à Eyguians (Hautes-Alpes). Ferme de Champlas (Ribiers).

COUVERTURE

Val Buëch-Méouge

Antonaves

Châteauneuf-

de-Chabre

Ribiers

Lauze

0 %

0 %

0 %

0 %

Tuile creuse

48 %

50 %

61 %

41 %

Tuile plate mécanique

20 %

10 %

18 %

21 %

Tôle

2 %

0 %

0 %

2 %

Fibro-ciment

37 %

40 %

22 %

43 %

Autre matériau moderne

16 %

10 %

13 %

19 %

Matériaux de couverture des toits des fermes de la commune Val Buëch-Méouge (NOTA : une même ferme pouvant posséder plusieurs matériaux de couvertures, les totaux sont supérieurs à 100%).

On rappellera qu'en 1789, la réponse de la communauté de Ribiers au questionnaire de la commission intermédiaire des Etats du Dauphiné1 indique que les habitations sont « couvertes en tuiles ; aucune en paille. Il n'y a ni carrière d'ardoise, ni de lauses ». Il en est de même à Antonaves, où les maisons « sont couvertes de tuiles, qu'il faut importer de Ribiers ou Saléon (…) il n'y a nul couvert en paille, encore moins en ardoises, ni de petites lauses, n'y ayant aucune carrière dans les environs » (P. Guillaume, 1908). Les tuiles plates mécaniques proviennent des tuileries de Marseille ou d'Aix, mais aussi de celles plus proches d'Eyguian ou de Manosque.

Les rares souches de cheminées anciennes observées sont en brique pleine ou creuse, avec un couvrement en bâtière en tuile creuse.

Décor

Outre la génoise qui, comme dit plus haut, peut être peinte en blanc ou plus rarement d'autres couleurs (jaune, rouge), on remarque d'autres éléments de décor de façade, qui concernent 41 % du corpus communal (20 % à Antonaves, 37 % à Ribiers et jusqu'à 61 % à Châteauneuf-de-Chabre).

Le décor le plus fréquent est un cadre de façade peint, observé dans 84 % des cas. Les deux tiers de ces cadres de façades sont accompagnés de faux encadrements peints et/ou de faux appareils peints. Toutefois ces deux derniers décors peuvent aussi se retrouver seuls. Des fausses fenêtres en trompe l’œil ornent les façades de la ferme du Virail (Rib.), et un décor de faux appareil gravé à été repéré dans une ferme au Plan (Châ.).

Quelques baies de pigeonnier sont ornées d'un décor peint : faux carreaux aux Charles (Rib.), rosaces au Verger (Rib.). Enfin, une niche d'oratoire a été repérée à l'Adrech (Rib.), occupée par une statue de la Vierge, et une autre, vide, à Très Faves (Rib.).

Décor peint de faux oculus. Ferme au quartier du Virail (Ribiers).Décor peint de faux oculus. Ferme au quartier du Virail (Ribiers). Décor peint de cadre de façade portant la date de 1891. Ferme au quartier du Verger (Ribiers).Décor peint de cadre de façade portant la date de 1891. Ferme au quartier du Verger (Ribiers). Décor peint de cadre de façade englobant les trois rangs de génoise. Ferme au quartier de l'Adrech (Ribiers).Décor peint de cadre de façade englobant les trois rangs de génoise. Ferme au quartier de l'Adrech (Ribiers). Enduit à la tyrolienne et décor peint de fausse chaîne harpée. Ferme aux Eymarrons (Ribiers).Enduit à la tyrolienne et décor peint de fausse chaîne harpée. Ferme aux Eymarrons (Ribiers).

Typologie

F1 - Ferme en maison-bloc à terre : 0 % du corpus. 0 ferme repérée, dont 0 sélectionnée (0 %).

F1a - Ferme en maison-bloc composite à terre : 0 % du corpus. 0 ferme repérée, dont 0 sélectionnée (0 %).

F3a1 - Ferme à maison-bloc à terre, à bâtiments accolés et/ou disjoints : 22 % du corpus. 20 fermes repérées, dont 7 sélectionnée (35 %).

F2 - Ferme en maison-bloc en hauteur : 0 % du corpus. 0 ferme repérée, dont 0 sélectionnée (0 %).

F2a - Ferme en maison-bloc composite en hauteur : 8 % du corpus. 7 fermes repérées, dont 1 sélectionnée (14 %).

F2-3 - Ferme à maison-bloc en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints : 70 % du corpus. 64 fermes repérées, dont 19 sélectionnées (29 %).

Interprétation de la classification

Sur la commune de Val Buëch-Méouge, plus des trois quarts des fermes sont constituées d'un bâtiment originel en maison-bloc en hauteur autour duquel, dans 9 cas sur 10, ont été accolés des bâtiments d'habitation ou agricoles, que se soit en enfilade, en tas ou en L. Souvent, des dépendances agricoles sont également disjointes.

Le petit quart restant consiste en des fermes dont l'origine se trouve dans une maison-bloc à terre, elles aussi agrandies par ajouts de bâtiments. Si 45 % d'entre elles sont localisées en village (Antonaves) ou dans les hameaux ou à proximité (Grange-Neuve et le Plan à Châteauneuf, Saint-Aubert à Ribiers), les autres sont des fermes dispersées et se trouvent en partie basse de versants ou dans la plaine. Certaines sont d'origine bourgeoise (le Virail) voir ecclésiale (le Couvent) ou sont d'implantation relativement récente (Abel, le Château des Îles...).

TYPES

Val Buëch-Méouge

Antonaves

Châteauneuf-de-Chabre

Ribiers

F1

0 %

0 %

0 %

0 %

F1.a

0 %

0 %

0 %

0 %

F3.a1

22 %

20 %

35 %

17 %

F2

0 %

0 %

0 %

0 %

F2.a

8 %

00 %

0 %

9 %

F3.a2

70 %

60 %

65 %

74 %

TOTAL

100 %

100 %

100 %

100 %

Tableau comparatif de la proportion de chaque type de fermes (commune de Val Buëch-Méouge et anciennes communes fusionnées).

1GUILLAUME, Paul (abbé). Recueil des réponses faites par les communautés de l'élection de Gap au questionnaire envoyé par la commission intermédiaire des États du Dauphiné.

Si l'origine de quelques fermes remonte sans doute à la fin de la période médiévale (Chatilllon, la Combe...), les bâtiments actuels les plus anciens ne paraissent pas antérieurs à l'époque moderne : 16e siècle ou 17e siècle.

Le 18e siècle apparaît comme la période de construction pour 45 % des fermes repérées sur Ribiers, 56 % sur Châteauneuf-de-Chabre, et 60 % sur Antonaves. La plupart des fermes ont connu des travaux au 19e, mais il s'agit principalement d'agrandissements ou d'extension de parties d'habitation ou agricoles.

L'influence des conquêtes agricoles sur le lit majeur du Buëch est particulièrement manifeste sur l'ancienne commune de Châteauneuf-de-Chabre, où plus d'un tiers des fermes datent de la seconde moitié du 19e siècle ou même du début du 20e siècle. Il s'agit de nouvelles constructions installées en plaine, à proximité de nouvelles terres agricoles planes et irriguées, et destinées à remplacer les anciennes fermes abandonnées sur les versants.

On assiste aussi dès la fin du 19e siècle à la construction d'un logis disjoint à proximité d'une ferme historique, phénomène qui se prolonge sur tout le 20e siècle alors que la construction de quelques grandes dépendances agricoles dans les fermes existantes continue également, notamment avec la création de hangars pour l'outillage agricole, puis pour le stockage des pommes à partir des années 1970-80.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle

91 fermes ont été repérées et 27 étudiées pour 438 immeubles dénombrés au recensement INSEE de 1975. Les fermes sont très majoritairement constituées d'un noyau primitif en maison-bloc en hauteur auquel des bâtiments ont été postérieurement accolés ; certaines possèdent aussi des bâtiments disjoints. Les parties agricoles les plus fréquentes : étable, fenil, resserre, remise agricole et cellier ; ces derniers accueillent régulièrement une cuve vinaire maçonnée et carrelée.

Les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons calcaires, complétés de galets dans la moitié des cas, montés au mortier de chaux et sable. Les chaînes d'angles sont en général en pierre de taille calcaire dans près des deux tiers du corpus communal, sinon ils sont en moellons calcaire. Les toit, très majoritairement à longs pans, sont couverts de tuiles creuses ou de tuiles plates mécaniques.

  • Typologies
    F1 : ferme en maison-bloc à terre ; F1a : ferme en maison-bloc composite à terre ; F3a1 : ferme à maison-bloc à terre, à bâtiments accolés et/ou disjoints ; F2 : ferme en maison-bloc en hauteur ; F2a : ferme en maison-bloc composite en hauteur ; F3a2 : ferme à maison-bloc en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • calcaire galet enduit
  • Décompte des œuvres
    • repérées 91
    • étudiées 27
    • bâti INSEE 438

Bibliographie

  • GUILLAUME, Paul (abbé). Recueil des réponses faites par les communautés de l'élection de Gap au questionnaire envoyé par la commission intermédiaire des États du Dauphiné (fin 18e siècle). Dans Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1908.

Date d'enquête 2018 ; Date(s) de rédaction 2019, 2021
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général