Dossier d’œuvre architecture IA05001438 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
ferme
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
  • (c) Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Laragne-Montéglin
  • Commune Val Buëch-Méouge
  • Lieu-dit Ribiers
  • Adresse route de Mison , rue du Couvent
  • Cadastre 1755 plan 7 853, 861  ; 1823 E2 545  ; 1998 E2 1693  ; 2018 000E 1693
  • Précisions anciennement commune de Ribiers
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, resserre, cellier, cuvage, fenil, séchoir

Cette ferme est située dans la partie nord-est du bourg de Ribiers, au cœur d'un îlot de bâtiments faisant l'angle entre la route de Mison et la rue du Couvent. Adossée parallèlement au sens de la pente et mitoyenne sur deux côtés, elle se compose d'un logis au sud et d'une dépendance agricole au nord.

Commentaire historique

A l'étage de soubassement du logis, le passage entre les deux celliers traverse un mur épais qui pourrait correspondre à la base d'un ancien rempart urbain de la fin du Moyen-Age. L'origine de cette ferme pourrait remonter à la fin du 15e siècle ou à la première moitié du 16e siècle, comme en témoigne l'encadrement de la porte du logis. Toutefois, les encadrements en arc segmentaire de la maison indiquent une importante campagne de reprise entre le milieu et la fin du 18e siècle. Une partie des aménagements intérieurs, notamment les menuiseries de porte, date également de cette époque.

Etage de soubassement, passage entre les deux celliers à travers un probable rempart.Etage de soubassement, passage entre les deux celliers à travers un probable rempart.

Dans le terrier de 1755, cette ferme est mentionnée comme « maison, sellier, boutique et une grange au levant part de bize ». Cette description correspond encore à la situation actuelle, hormis la boutique qui n'est plus identifiable aujourd'hui. Elle appartenait alors à AMAT Jean Joseph, fils d'AMAT Claude, et il est précisé que cette propriété avait été acquise auprès de l'Hôpital de Ribiers.

Sur le cadastre de 1823, cette ferme est désignée comme une « maison » de 240 m² au sol, qui comprend aussi un bâtiment mitoyen aujourd'hui détaché. L'ensemble appartient alors à AMAT Jean Joseph, avoué à Gap, qui possède aussi autour du bourg de Ribiers quelques terres issues de l'ancien domaine seigneurial : au quartier du Verger (2 260 m², parcelles E2 334, 335), au Jardin du Château (730 m², parcelles E2 359, 360), ainsi qu'une petite partie des anciennes écuries seigneuriales (50m², parcelle E2 407).

AMAT Jean Joseph est en même temps propriétaire des fermes de la Guillone et de la Petite Coutine, avec leurs domaines agricoles, et l'ensemble de ses possessions dépasse les 63 hectares. Dans les décennies suivantes, il double quasiment la surface de ses propriétés en achetant notamment les domaines de Rebinelle (en 1836) et de Viéraret (en 1848), ainsi que divers autres terrains.

Dès 1826, AMAT Jean Joseph cède les terrains du Jardin du Château à AMAT Antoine, juge de paix, et celui-ci prend également possession de la ferme en 1836. Cette dernière passe finalement à MICHEL Benoît dit Blatier en 1844 et, en 1862, c'est son fils MICHEL François Joseph qui en hérite et qui la conservera jusqu'en 1882.

Des réaménagements ont probablement été effectués au cours du 19e siècle, mais il est difficile de les préciser. Le couvrement en voûtains de l'étable de la dépendance agricole témoigne quant à lui d'une reprise de ce bâtiment à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Enfin, les aménagements de la cuisine, cheminée et pile d'évier, ainsi que les sols en carreaux de ciment datent manifestement du deuxième quart du 20e siècle.

La tradition orale précise que les équipements de vinification ont été utilisés jusqu'à la fin des années 1970. Le jus des raisins égrappés dans la cuve vinaire était laissé en fermentation pendant 30 jours, avant d'être soutiré pour être mis en conservation dans des tonneaux, bonbonnes et bouteilles.

Description architecturale

Bâtiment du logis

Le bâtiment du logis comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble.

Vue d'ensemble prise du sud-est.Vue d'ensemble prise du sud-est. Vue d'ensemble prise du sud-ouest.Vue d'ensemble prise du sud-ouest.

L'étage de soubassement accueille une étable (au sud-est), un cuvage au sud-ouest et un cellier au nord. L'étable est accessible de plain-pied depuis l'extérieur par une porte piétonne ouverte dans le mur est. Le cuvage et le cellier sont couverts par une voûte en berceau segmentaire. Le cuvage est accessible depuis le rez-de-chaussée surélevé par un escalier intérieur maçonné. Il abrite une grande cuve vinaire bâtie en maçonnerie, avec un parement intérieur enduit mais non carrelé. Cette cuve était alimentée grâce à une trappe accessible depuis le vestibule de l'escalier, par laquelle étaient déversés les raisins égrappés. Au pied de la cuve, une cavité aménagée dans un décaissement du sol permettait d'accueillir les cuveaux nécessaires à son soutirage, lequel était fait par un conduit traversant la paroi de la cuve. Des petits tonneaux, cuveaux et bonbonnes sont également stockés dans le cellier sud. Le cellier nord - qui fait aussi office de resserre alimentaire - est accessible depuis le cuvage, par un passage percé à travers un mur épais (ancien rempart urbain ?) ; il communique également par un passage intérieur avec l'étage de comble de la dépendance agricole accolée au nord. Le cellier nord abrite deux grands tonneaux en bois et quelques autres plus petits, des bonbonnes et des bouteilles pour le vin ; un garde-manger maçonné est aménagé dans un coin.

Etage de soubassement, cellier sud. Cuve vinaire enduite, vue de volume.Etage de soubassement, cellier sud. Cuve vinaire enduite, vue de volume. Etage de soubassement, cellier sud. Mur nord, tonneaux.Etage de soubassement, cellier sud. Mur nord, tonneaux. Etage de soubassement, cellier nord. Vue de volume prise de l'ouest.Etage de soubassement, cellier nord. Vue de volume prise de l'ouest.

Le rez-de-chaussée surélevé est occupé par le logis. On y accède de plain-pied par une porte piétonne ouverte dans le mur sud, qui donne sur un petit vestibule distribuant la montée d'escalier menant aux étages inférieurs et supérieurs, une cuisine et des chambres. Le sol du vestibule est en carreaux de ciment. L'escalier menant à l'étage carré est en vis sur noyau plein. Les menuiseries des portes sont à panneaux moulurés et certaines sont équipées d'une poignée en ferronnerie intégrant la clenche. Dans la cuisine, une cheminée est engagée dans le mur oriental, alors que dans le mur opposé une grande niche accueille une pile d'évier en ciment moulé.

Rez-de-chaussée, vestibule. Départ des escaliers vers les étages et les celliers.Rez-de-chaussée, vestibule. Départ des escaliers vers les étages et les celliers. Rez-de-chaussée, vestibule. Porte intérieure, détail de la poignée.Rez-de-chaussée, vestibule. Porte intérieure, détail de la poignée. Rez-de-chaussée, cuisine. Angle nord-ouest,pile d'évier.Rez-de-chaussée, cuisine. Angle nord-ouest,pile d'évier.

L'étage carré est accessible depuis le rez-de-chaussée par l'escalier intérieur. Il accueille des chambres. L'étage de comble est également desservi par l'escalier intérieur. Il est occupé par des greniers et séchoirs.

Dépendance

La dépendance agricole est adossée au nord de la maison. Elle comprend un rez-de-chaussée et un étage de comble, ce dernier correspondant à l'étage de soubassement de la maison. Le rez-de-chaussée est occupé par une étable, accessible par une porte piétonne large ouverte dans le mur nord, et éclairée par un jour percé dans ce même mur. Cette pièce est couverte par des voûtains en brique et des poutrelles métalliques. L'étage de comble abrite un fenil. Il est accessible côté sud depuis la resserre de la maison et depuis l'extérieur grâce à une baie fenière ouverte dans le mur nord.

Dépendance agricole. Elévation nord.Dépendance agricole. Elévation nord. Dépendance agricole. Etage de soubassement, étable. Couvrement en voûtains de briques sur poutrelles métalliques.Dépendance agricole. Etage de soubassement, étable. Couvrement en voûtains de briques sur poutrelles métalliques.

Mise en oeuvre

Les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons calcaires et de galets, avec des chaînes d'angles en pierre de taille calcaire sur la maison et en moellons équarris sur la dépendance agricole. Les élévations de la maison portent un crépis récent, alors que celle du bâtiment agricole conservent un enduit à pierres vues.

Au premier niveau de l'élévation sud de la maison, l'encadrement de la porte du logis est en pierre de taille calcaire, avec un linteau droit monolithe ; les piédroits sont chanfreinés, ainsi que le linteau qui porte une profonde accolade. Cette porte est accompagnée de deux fenêtres dont les encadrements en pierre de taille calcaire sont en arc segmentaire, ce qui est également le cas de la fenêtre située au premier niveau de l'élévation occidentale et de la porte d'étable située au premier niveau de l'élévation orientale. Au premier niveau de l'élévation nord du bâtiment agricole, la porte d'étable possède aussi un encadrement en pierre de taille calcaire, en anse-de-panier. Les encadrements des autres ouvertures sont façonnés au mortier de gypse, avec un linteau droit en bois.

La porte du logis de l'élévation sud possède une menuiserie à panneau mouluré et soubassement décoré de rond et demi-ronds en relief, équipée d'un heurtoir simple, d'une plaque de serrure en ferronnerie et d'une poignée en bois. Les deux fenêtres qui l'accompagnent sont occultées par des contrevents à persiennes hautes.

Le toit de la maison est à longs pans, celui du bâtiment agricole est à un pan. La couverture est en plaques ondulées de fibro-ciment supportant des tuiles creuses. Sur la maison, l'avant-toit et la saillie de rive sont constitués de deux rangs de génoise et le passage des angles est traité en éventail.

Une glycine est palissée le long de l'élévation sud de la maison.

Pignon sud, premier niveau. Porte avec encadrement chanfreiné et linteau à accolade.Pignon sud, premier niveau. Porte avec encadrement chanfreiné et linteau à accolade. Pignon sud, premier niveau. Porte, détail du heurtoir.Pignon sud, premier niveau. Porte, détail du heurtoir. Pignon sud, premier niveau. Fenêtre en arc segmentaire.Pignon sud, premier niveau. Fenêtre en arc segmentaire.

A l'étage de soubassement du logis, le passage entre les deux celliers traverse un mur épais qui pourrait correspondre à la base d'un ancien rempart urbain de la fin du Moyen-Age. L'origine de cette ferme pourrait remonter à la fin du 15e siècle ou à la première moitié du 16e siècle, comme en témoigne l'encadrement de la porte du logis. Toutefois, les encadrements en arc segmentaire de la maison indiquent une importante campagne de reprise entre le milieu et la fin du 18e siècle. Une partie des aménagements intérieurs, notamment les menuiseries de porte, date également de cette époque. Des réaménagements ont probablement été effectués au cours du 19e siècle, mais il est difficile de les préciser. Le couvrement en voûtains de l'étable de la dépendance agricole témoigne quant à lui d'une reprise de ce bâtiment à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Enfin, les aménagements de la cuisine, cheminée et pile d'évier, ainsi que les sols en carreaux de ciment datent manifestement du deuxième quart du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle

La ferme se compose d'un logis au sud et d'une dépendance agricole au nord. Le logis comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble.

L'étage de soubassement accueille une étable (au sud-est), un cuvage au sud-ouest et un cellier au nord. L'étable est accessible de plain-pied depuis l'extérieur par une porte piétonne ouverte dans le mur est. Le cuvage et le cellier sont couverts par une voûte en berceau segmentaire. Le cuvage est accessible depuis le rez-de-chaussée surélevé par un escalier intérieur maçonné. Le cellier est accessible depuis le cuvage, par un passage percé à travers un mur épais (ancien rempart urbain ?) et il communique par un passage intérieur avec l'étage de comble de la dépendance agricole. Le rez-de-chaussée surélevé est occupé par le logis. On y accède de plain-pied par une porte piétonne ouverte dans le mur sud, qui donne sur un petit vestibule distribuant la montée d'escalier menant aux étages inférieurs et supérieurs, une cuisine et des chambres. L'escalier menant à l'étage carré est en vis sur noyau plein. L'étage carré accueille des chambres. L'étage de comble est également desservi par l'escalier intérieur. Il est occupé par des greniers et séchoirs.

La dépendance agricole est adossée au nord de la maison. Elle comprend un rez-de-chaussée et un étage de comble, ce dernier correspondant à l'étage de soubassement du logis. Le rez-de-chaussée est occupé par une étable, accessible par une porte piétonne large ouverte dans le mur nord. Cette pièce est couverte par des voûtains en brique et des poutrelles métalliques. L'étage de comble abrite un fenil.

Les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons calcaires et de galets, avec des chaînes d'angles en pierre de taille calcaire sur le logis et en moellons équarris sur la dépendance agricole. Les élévations de la maison portent un crépis récent, alors que celle du bâtiment agricole conservent un enduit à pierres vues. Le toit de la maison est à longs pans, celui du bâtiment agricole est à un pan. La couverture est en plaques ondulées de fibro-ciment supportant des tuiles creuses

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • calcaire galet
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
  • Typologies
    F3a2 : ferme à maison-bloc en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Matrices cadastrales de la commune de Ribiers. 1823-1911. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1169 à 3 P 1172.

Documents figurés

  • Plan de la terre et seigneurie du bourg de Ribiers, 1755 / Encre et aquarelle sur papier, 1755-1758. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : F 2214.

    Plan 7.
  • Plan cadastral de la commune de Ribiers. / Dessin, encre et lavis par Martel et Martin, géomètres, 1823. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1167 à 3 P 1168.

    Section E2, parcelle 545.
Date d'enquête 2017 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général