Dossier d’œuvre architecture IA04002787 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Rédacteur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
Ferme dite de Bla Magnan
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Colmars
  • Lieu-dit Bla Magnan
  • Cadastre 1827 D 54-64  ; 2013 D1 55-61
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    ferme de Bla Magnan
  • Parties constituantes non étudiées
    étable à vaches, étable à chevaux, bergerie, atelier, fenil, terrasse agricole

La propriété comprend des terres ainsi que des aménagements (terrasses agricoles) accompagnant les bâtiments de la ferme : celui du logis ainsi qu'une dépendance à proximité immédiate.

Le bâtiment abritant le logis, construit en maçonnerie de moellons calcaire liés au mortier de chaux, se déploie sur trois niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble. La charpente à pannes reçoit un toit dissymétrique à pente forte couvert en tôle aplatie. L'avant-toit déborde largement. L'étage de soubassement comprend deux fonctions distinctes sans communication intérieure : agricole et logis. La façade principale orientée au sud-ouest comprend en effet deux portes ; l'une, à gauche, ouvre sur une étable à vaches et à chevaux. Au fond de la pièce, une mangeoire en bois avec abat-foin est précédée d'un emmarchement empierré afin de maintenir les pieds des bovins au sec. Deux trappes destinées à l'alimentation en foin communiquent avec l'étage supérieur et le fenil. Contre le mur nord-ouest, prend place une seconde mangeoire en bois, pour les chevaux ou les mulets. Un jour percé dans la façade principale éclaire la pièce. En façade, l'autre porte ouvre sur un espace réduit nécessaire au débattement, puis sur la cage d'escalier. Au-dessus de l'entrée vient s'insérer un petit rangement. A droite, une porte donne accès à la pièce de logis. Cet espace, planchéié, une rareté dans les édifices repérés sur la commune et au-delà, est éclairé par une fenêtre en façade, avec volets pleins et des vantaux présentant des huisseries à petits-bois, pour des raisons d'économie. La pièce comprend une cheminée contre le mur sud-est ainsi qu'un placard mural à côté, sous lequel un cendrier a été aménagé. A l'opposé de la façade, une porte dans la cloison intérieure permet d'accéder à une pièce voûtée en berceau segmentaire, peut-être un cellier. Cette même pièce se prolonge par une seconde, voûtée en berceau segmentaire et creusée dans la terre et la roche sur environ 1,50 m. pour 1 m de hauteur. La fonction de cet espace exigu auquel on accède par le biais d'une ouverture basse n'a pu être déterminé (second cellier ?).

L'escalier maçonné est droit jusqu'au rez-de-chaussée surélevé. Là, en milieu de parcelle, un palier distribue deux pièces de part et d'autre qui dispose chacune d'une porte d'accès. A gauche, la pièce rectangulaire, dont le sol est planchéié, occupe toute la longueur de la parcelle. Une cheminée, contre le mur nord-ouest, apportait un peu de chaleur. Deux fenêtres, l'une sur la façade principale, l'autre sur le mur nord-ouest, offrent une double source lumineuse. Contre le mur du fond (nord-est), on observe les vestiges en creux de deux conduits d'alimentation en fourrage reliant le fenil à l'étable. A droite du palier, une pièce carrée au sol également planchéié, vide, sans cheminée, bénéficie du conduit de celle du niveau inférieur. Une fenêtre percée en façade principale permet d'éclairer l'espace. Derrière cette pièce, accessible uniquement depuis l'extérieur par une porte en façade sud-est, prend place une troisième pièce avec fenêtre, qui devait tenir lieu d'atelier. Porte et fenêtre présentent un arc surbaissé en encadrement qui témoigne d'une mise en oeuvre en décalage avec le reste des ouvertures traitées par des blocs en bois au sein desquels la porte ou les vantaux de la fenêtre viennent s'insérer. De retour dans le logis, sur le palier au rez-de-chaussée surélevé, un escalier tournant raide conduit à l'étage de comble dévolu pour l'essentiel au fenil. Un muret qui prolonge le mur de refend séparant la grande pièce à gauche de la cage d'escalier au niveau inférieur vient partager l'espace en deux, sans empêcher la communication d'une zone à l'autre. L'alimentation en fourrage s'effectuait par une baie fenière située sur la façade postérieure nord-est, située à plus de 2 mètres du sol. A l'étage de comble prenait aussi place une pièce indépendante de la même emprise au sol que l'atelier du niveau inférieur, aveugle et disposant d'un accès propre, une véritable porte elle aussi située en hauteur, à environ 1,50 mètre du sol. Un escalier en bois amovible de quelques degrés, ou une petite échelle de meunier, devait permettre l'accès à cette pièce dont la fonction reste inconnue.

La dépendance se présente sous la forme d'un bâtiment dont la mise en oeuvre et les matériaux de construction sont en tout point identiques à ceux du bâtiment abritant le logis, à ceci près qu'elle intègre quelques éléments rocheux dans le mur ouest. Disposée en sifflet par rapport à ce dernier, elle comprend deux niveaux : un étage de soubassement et un étage de comble. Le toit à longs pans à pente raide est recouvert en ciment-amiante. L'entrée de l'étable se situe sur le mur-gouttereau est. L'espace intérieur de format carré d'environ 25 m2, couvert par un plancher de bois sur poutres, comprend une mangeoire en bois avec abat-foin, et les restes d'un emmarchement empierré. L'accès au fenil s'effectue sur le pignon nord qui est couvert dans la partie haute du pignon d'un essentage de planches jointives. La porte haute est ainsi à cheval sur la maçonnerie et la cloison de bois. Tout le pignon sud en revanche est traité en essentage de planches. Cette partie haute - pignon et couverture sur pannes - traduit une restauration moderne qui ne remonte pas au-delà de la fin du 20e siècle.

Une source alimente un petit canal devant les deux bâtiments, au sud. Même si l'essentiel de la propriété prend place sur un replat du terrain entre une pente accusée à l'est et une brutale déclivité du sol à l'ouest, celle-ci comprend aussi quelques terrasses agricoles à l'est. La partie plate est dépourvue d'arbres et d'arbustes, contrairement au reste du foncier : elle sert de pré de dépaissance pour les vaches.

La ferme est portée sur le cadastre ancien de 1827, mais le bâtiment abritant le logis a manifestement changé d'emprise au sol, ce qui suggère - et la mise en oeuvre en témoigne - une intervention très lourde sur ce dernier, voire, une reconstruction complète très vraisemblablement dans la seconde moitié voire la fin du 19e siècle. Cette reconstruction s'est-elle opérée en deux temps ? En tout cas observe-t-on un accolement entre deux bâtiments très net sur la façade postérieure sur toute la hauteur. En revanche, cet accolement, identifiable au premier niveau de la façade principale disparaît sur les niveaux supérieurs. Le plan de distribution, avec des pièces de grandes dimensions, laisse de toute façon penser à un aménagement tardif, tel qu'on en trouve dans les édifices datés du dernier quart du 19e siècle et au-delà sur la commune notamment. Accompagnée de terres autour et propriété d'Etienne Martin Roux, la ferme se composait en 1827 - et toujours - d'un logis avec cour (ancienne parcelle 62) et d'une dépendance agricole (ancienne parcelle 61). Les bâtiments ont été entretenus mais sont restés dans leur disposition d'origine. Une date portée précédée d'une initiale (R 1912) semble désigner une intervention ponctuelle sur l'encadrement de deux ouvertures cintrées. L'intérieur témoigne d'un état typique du début du 20e siècle. La ferme n'est plus habitée mais l'éleveur qui fait paître ses vaches sur le terrain préserve l'ensemble de la ruine. La dépendance agricole est ainsi toujours utilisée.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1912, porte la date

Ferme composée de deux bâtiments construits en moellons de grès et de calcaire liés au mortier de chaux sans enduit de couvrement. Le bâtiment principal, de trois niveaux - étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble - reçoit un toit à longs pans dissymétriques couvert en tôle, la dépendance recevant une couverture en ciment-amiante.

Le bâtiment principal correspond à une maison-bloc composite à terre, avec à l'étage inférieur une étable jouxtant (mais sans communication interne) les espaces dévolus au logis. Un escalier droit dans-oeuvre permet de desservir les différents étages d'habitation.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • grès moellon
  • Toits
    fer en couverture, ciment amiante en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit
  • Typologies
    F3a1a : ferme à maison-bloc composite à terre, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Colmars, 1827. / Dessin à l'encre sur papier par Casimir Fortoul, Frison, Lambert, Allemand, Mathieu et Bouffier, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 061 / 001 à 018.

Date d'enquête 2013 ; Date(s) de rédaction 2016
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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