Dossier d’œuvre architecture IA05000774 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
ferme de la reconstruction
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Briançon
  • Commune Villar-Saint-Pancrace
  • Lieu-dit Cochy
  • Cadastre 1963 AB 321
  • Dénominations
    ferme
  • Précision dénomination
    maison-ferme de la reconstruction

HISTORIQUE

La maison a été construite pour Mme veuve Jeanne Jévodan par le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme dans un lotissement nouveau en remplacement d'une maison ancienne brûlée à la fin de la 2e guerre mondiale. Ce sont les architectes Georges Languin, Paul Roques de Gap avec l'architecte de Panaskhet qui sont les auteurs du projet daté du 1er septembre 1948.

Après l'abandon des activités agricoles par la famille Faure qui occupe aujourd'hui la maison, un second logement a été aménagé dans la partie d'exploitation (rez-de-chaussée et partie nord de la grange) occupée par les grands-parents paternels. Le logement d'origine a été modifié (l'étage de soubassement étant occupé par un atelier et une cave), notamment en 1980 avec la création d'une salle de séjour à l'étage et d'une cuisine minuscule, avec une volonté de retour à un aspect ancien et d'identification aux racines locales.

DESCRIPTION

Situation

La maison fait partie d'un lotissement créé pour l'occasion au nord de l'église paroissiale. C'est une maison isolée au centre d'un petit jardin légèrement en pente vers l'ouest et bordé par deux rues au nord et au sud. La rampe de la grange débouche à l'angle nord-est du jardin.

Maisons du lotissement de la reconstruction. Parcelles 319, 301, 320, 318. Vue de volume prise de l'est.Maisons du lotissement de la reconstruction. Parcelles 319, 301, 320, 318. Vue de volume prise de l'est.

Matériaux

Maçonnerie traditionnelle. Les sols reposent sur des hourdis de béton armé. Les élévations sont enduites sur une plinthe de pierres brutes apparentes qui court tout autour de la maison.

Parti général

La maison forme un bloc simple de plan triple en largeur avec un porche dans-œuvre au centre, de toute la hauteur du bâti. A l'ouest la pente du terrain dégage un étage de soubassement occupé par des caves. L'habitation occupe une petite moitié du volume du rez-de-chaussée et de l'étage, le reste étant dévolu à l'exploitation, y compris l'étage en surcroît. Deux excroissances y sont accolées : au nord une remise en appentis, à l'est la rampe d'accès à la grange, abritant des locaux. Face à la porte d'entrée, l'escalier n'a qu'une volée à quart tournant par étage, avec palier en retour au 1er étage.

Élévations extérieures

La façade antérieure sud a une disposition presque symétrique. Au centre s'ouvre le porche dans-œuvre sous un arc segmentaire. Il abrite la porte d'entrée en plein-cintre et au-dessus un balcon de bois sur lequel prennent jour la cage d'escalier et la grange. De part et d'autre sont réparties des fenêtres avec contrevents sur deux niveaux. Un troisième niveau n'est percé que de jours triangulaires et d'une longue claire-voie centrale aérant le comble.

La façade postérieure nord est peu percée : portail de la remise en appentis, lignes de petites fenêtres sur deux niveaux. La façade latérale est a les mêmes caractéristiques, avec deux portails superposés, l'un pour l'étable, l'autre au-dessus pour la grange. Dans le pignon, trois jours triangulaires. La façade ouest en pignon elle-aussi est percée des trois niveaux de fenêtres avec contrevents.

Les élévations de la rampe de la grange sont percées de diverses baies, notamment le portail du sas qui donne accès à l'étable.

Comble et couverture

Toiture à longs pans avec avant-toits tout autour de la maison. Elle est portée par les pignons est et ouest et par quatre fermes à faux-entraits et blochets moisés. La couverture d'origine en tôle ondulée commence à rouiller en 1980.

Distribution intérieure

L'aménagement intérieur d'origine ne laissait aucune part à la tradition locale : le logement ressemblait à tous les appartements d'immeubles de cette époque. Pourtant les commodités y sont développées, notamment avec une vaste salle d'eau. Dans la partie d'exploitation, les architectes ont séparé des fonctions qui étaient plus ou moins mêlées auparavant : étable, bergerie, porc, poules. Fumier et bûchère qui étaient à l'extérieur trouvent ici un local abrité. Seule concession à la tradition, le sas rappelle l'ancienne court. Les réparations qui se sont achevées en 1981 ont tenté de donner un aspect « à l'ancienne » à la nouvelle salle de séjour : plafond doublé d'un lambris porté par des solives rapportées, portes vitrées à petits carreaux, cheminée en pierre et bois apparents, meubles intégrés (coffre à bois à côté de la cheminée). Le mimétisme est même allé jusqu'à la date et la signature de ces travaux gravés sur la poutre centrale : WARF1980 (vivat Angèle et Raymond Faure)

Premier étage. Nouvelle salle de séjour. Vue d'ensemble prise du nord.Premier étage. Nouvelle salle de séjour. Vue d'ensemble prise du nord.

La tradition d'artisanat familial du bois (voir le tour installé dans la maison 1 dont la photo.avec Raymond Faure au travail, auteur de ces transformations, est bien en vue dans le séjour à côté de la signature) a trouvé à s'exprimer dans la création et la réalisation de la plupart des meubles et des aménagements qui présentent certains traits de décor et de façon avec les productions locales anciennes (balustres tournés de l'escalier, nouveau portail du jardin), décor taillé au couteau, rouelles, encoches, etc.

Premier étage. Nouvelle salle de séjour. La poutre signée. Vue de détail prise du nord-est.Premier étage. Nouvelle salle de séjour. La poutre signée. Vue de détail prise du nord-est.

CONCLUSION

Cette maison a été sélectionnée en raison de facilités de contact avec la famille Faure. Elle illustre le travail de reconstruction d'après guerre, dans un style montagnard modernisé commun à toutes les communes dévastées. Son intérêt particulier réside dans la transformation qu'elle présente quelque quarante ans plus tard, lorsque le patrimoine ancien disparaît ou se transforme de manière rédhibitoire. Il y va de la nostalgie pour les apparences du passé et d'une réappropriation identitaire.

DOCUMENTATION

Le jeu de plans conservé (incomplet) par la famille est signé et numéroté : Languin-Roques-de Panakhet / architectes DPLG / MRU 5370-5419-7594. Ils ont été enregistrés au Service Départemental de l'Urbanisme sous le n° de dossier 99.

Maison de la reconstruction, en remplacement d'une maison ancienne brûlée à la fin de la 2e Guerre Mondiale. La maison fait partie d'un lotissement créé au nord de l'église paroissiale.

La maison forme un bloc simple de plan triple en largeur avec un porche dans-oeuvre au centre, de toute la hauteur du bâti. A l'ouest la pente du terrain dégage un étage de soubassement occupé par des caves. L'habitation occupe une petite moitié du volume du rez-de-chaussée et de l'étage, le reste étant dévolu à l'exploitation, y compris l'étage en surcroît. Deux excroissances y sont accolées : au nord une remise en appentis, à l'est la rampe d'accès à la grange, abritant des locaux. La façade antérieure sud a une disposition presque symétrique ; la façade postérieure nord est très peu percée. Les seules concessions aux traditions dans ces constructions neuves sont le sas situé sous la rampe d'accès, qui donne accès d'une part au fumier et à la bûchère et de l'autre à l'étable (dont les fonctions sont séparées) et l'habitation qui se situe au même niveau, seulement séparés par un couloir.

  • Murs
    • pierre
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    tôle ondulée
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1984 ; Date(s) de rédaction 2001
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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