Dossier d’œuvre architecture IA04002781 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Rédacteur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
Ferme actuellement entrepôt agricole
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Colmars
  • Lieu-dit Chaumie Haut
  • Cadastre 1827 A3 1018  ; 2015 A3 637
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    logis, fenil, étable à vaches, remise agricole

L'édifice existait en 1827, lorsque fut levée la feuille du cadastre dit napoléonien correspondant au hameau de Chaumie Haut. A cette date, il occupait la parcelle 1018, propriété d'un certain Jean Baptiste Girard dit feu Alexandre, sous la dénomination "maison", avec la précision double "troisième" et "première" classe. Le même possédait également dans le même hameau une autre maison de première classe (ancienne parcelle 1031) et un jardin adjacent de seconde classe (ancienne parcelle 1030). Des parcelles non bâties (terres labourables, vagues, bois...) complétaient alentour les biens de Jean Baptiste Girard. Il est difficile de mieux apprécier la pertinence de la dénomination établie par l'état de la section A pour l'édifice en question, puisqu'il a manifestement subi des modifications qui rendent le parti initial difficile à lire. Toutefois, si le bâtiment a été agrandi à une date postérieure à la Première Guerre mondiale - ce que le registre des augmentations et diminutions pour la période 1841-1914 laisse entendre par défaut, puisqu'il ne mentionne aucune opération dans cet intervalle pour cette parcelle bâtie -, il est fort probable que l'augmentation postérieure - peut-être durant le deuxième quart du 20e siècle - concerne un accroissement du volume de la dépendance agricole, pour un édifice que l'on pouvait d'emblée davantage qualifier de "ferme" que "maison de cultivateur", au vu des parties subsistant aujourd'hui qui faisaient déjà la part belle aux fonctions agricoles. On remarque aussi une autre augmentation, au sud du bâtiment initial, sur trois niveaux avec un étage d'habitation intermédiaire entre deux étages agricoles. Cette adjonction peut dater de la même campagne de travaux que l'accroissement de la dépendance à l'ouest mentionnée précédemment. Des interventions à vocation non de transformation mais de consolidation du bâti ont aussi été menées récemment (moins de quinze ans à la date de l'étude), soit à la limite du 20e siècle et du 21e siècle. Elles concernent les deux extrémités de l'édifice (est et ouest), lequel a perdu sa destination agricole et semble même aujourd'hui abandonné.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle , (incertitude)

L'édifice est un bâtiment en longueur orienté est/ouest, implanté parallèlement à une pente naturelle et sur trois niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble. Il se compose d'un bâtiment initial auquel on a adjoint deux autres constructions, l'une au sud, l'autre à l'ouest, prolongeant une partie agricole ouverte sur l'extérieur côté sud. La mise en oeuvre relève d'une maçonnerie de moellon de grès lié au mortier de chaux, avec des traces d'enduit couvrant pour les parties comportant des pièces de logis. Les modifications apportées à la construction d'ensemble, dans le sens d'un accroissement de l'édifice, ont joué sur la complexité de la toiture, laquelle permet d'emblée de déterminer les différentes adjonctions.

L'édifice se compose de trois parties : le bâtiment initial, l'adjonction au sud, la dépendance - une remise ouverte sur l'extérieur à l'ouest.

La "maison" initiale comprend une étable à vaches (et peut-être aussi à mulets, la cohabitation entre les deux espèces ne posant pas problème) à l'étage de soubassement, un espace de logis au rez-de-chaussée surélevé (malgré les modifications apportées à cet étage, on peut supposer qu'il était composé de deux pièces communicantes d'habitation), et d'un étage de comble destiné au fenil. L'accès à l'étable s'effectue par une porte charretière sur la façade sud. Une banquette maçonnée avec mangeoire en bois et abat-foin occupe une grande partie du mur gouttereau nord. Cet espace pouvait être destiné aux vaches. On retrouve la même disposition sur la longueur plus restreinte du mur-pignon, peut-être pour les mulets. Un système de rigoles ramifiées pour évacuer les eaux souillées, tant pour les bovins que pour les équins, circule jusqu'à la sortie de l'étable. Directement après l'entrée, dans l'angle, on trouve un coffre à grains maçonné qui contenait sans doute le picotin réservé aux mulets.

L'accès à l'étage d'habitation paraît aujourd'hui très incommode, puisqu'il faut une échelle haute pour y parvenir. Une ancienne disposition avec escalier de distribution extérieur a pu exister, mais il n'en reste pas trace. L'habitation a subi des modifications : le plafond a disparu et la cloison séparant le plateau en deux a elle aussi été abattue, laissant un vaste espace aux murs enduits avec fausse plinthe peinte en noir, complètement dans la première pièce, de façon lacunaire dans la seconde. La première pièce dispose d'une cheminée contre le mur ouest et de deux placards muraux, l'un avec étagères. Aucune source d'éclairage naturel n'est discernable en dehors de la porte d'entrée. La seconde pièce a subi des modifications profondes : le mur-pignon est a été entièrement remonté en parpaing de béton, et une fenêtre y a été ménagée. Cet espace a perdu son plafond séparatif avec le fenil de l'étage de comble. Le fenil dispose depuis l'extérieur d'un chien assis, côté nord, légèrement surélevé par rapport au chemin longeant l'édifice.

L'adjonction au sud comprend elle aussi trois niveaux : une pièce à destination indéterminée mais très vraisemblablement agricole, à en juger par la paille qui jonche l'intégralité du sol, en rez-de-chaussée. Elle est éclairée par une fenêtre côté sud. Au-dessus, à l'étage carré, une pièce indépendante - ce qui pose là aussi une question sur l'accessibilité autre que par une échelle - aux mur chaulés de blanc avec plinthe peinte en noir est éclairée par une fenêtre au sud. Le petit fenil au-dessus tient davantage du grenier : il est ouvert sur l'extérieur côté pignon ouest et est.

L'adjonction à l'ouest prolonge le bâtiment initial sous la forme d'une remise agricole à deux niveaux et ouverte côté ouest. Au rez-de-chaussée - le sol est en surélévation par rapport à celui de l'étable attenante -, le côté sud est entièrement ouvert. L'adjonction repose donc au nord sur un mur gouttereau, le long du chemin, ainsi que sur un pignon ouest remonté en parpaing de béton. Ce vaste espace d'environ 50 mètres carrés (10 m de longueur sur 5 de profondeur) tient lieu de remise pour le matériel agricole. On trouve au-dessus le fenil, qui communique avec celui du bâtiment initial, et l'on y accède aussi par le chien assis précédemment mentionné côté nord.

La toiture de l'ensemble apparaît complexe, reflet des adjonctions faites au bâtiment d'origine. Le toit de celui-ci, à pente accusée, est à croupe côté est. L'adjonction au sud reçoit un toit à un pan qui prolonge le pan sud de la première construction. La remise reçoit quant à elle une toiture à longs pans à pente forte. Le pan sud est prolongé par un second toit moins pentu, qui permet de couvrir l'avancée créée par l'adjonction sud par rapport à l'ensemble longitudinal formé par le bâtiment initial et la remise, augmentant d'autant la surface de stockage. L'ensemble du toit est recouvert de tôle, ondulée pour la croupe est, aplatie pour le reste.

  • Murs
    • grès moellon enduit partiel
  • Toits
    fer en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Typologies
    F3a1a : ferme à maison-bloc composite à terre, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Colmars, 1827. / Dessin à l'encre sur papier par Casimir Fortoul, Frison, Lambert, Allemand, Mathieu et Bouffier, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 061 / 001 à 018.

    105 Fi 061 / 004. Feuille levée par Bouffier
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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