Dossier d’œuvre architecture IA13005862 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, patrimoine portuaire en Provence-Alpes-Côte d'Azur
établissement médical, siège de l'Intendance Sanitaire dit Consigne sanitaire du port de Marseille.
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bouches-du-Rhône
  • Commune Marseille
  • Lieu-dit Vieux Port
  • Adresse quai du Port
  • Cadastre 20015 809 E 47, 48
  • Dénominations
    établissement médical
  • Précision dénomination
    siège de l'intendance sanitaire, consigne sanitaire du port de Marseille
  • Appellations
    pavillon de la Consigne sanitaire

Les dispositifs sanitaires liés à l'activité du port de Marseille sont antérieurs à la période moderne. Il sont souvent circonstanciés aux épidémies : désignation d'officiers municipaux, isolement des malades dans un lazaret. De telles mesures sont prise en 1476 lors d'une épidémie de peste à Marseille. En 1526, le Conseil de ville décide la construction d'un lazaret à la porte de l'Ourse, il sera déplacé en 1558 au port Saint-Lambert au sud de la ville (site des vieilles infirmeries), puis au quartier d'Arenc. Dans ce dispositif les îles de Pomègues et Ratonneau tiennent lieu d'entrepôts pour les marchandises contaminées.

Les règlements sanitaires

A partir du 17e siècle ces mesures tendent à devenir permanentes. Le Bureau de la Santé est l'institution municipale qui contrôle et délivre les patentes de santé des navires accédant au port, elle passera progressivement sous le contrôle de l'Intendant, représentant du pouvoir central. Cette politique contribue à la mise en œuvre d'une juridiction sanitaire en faveur de Marseille et Toulon, seules places de commerce à recevoir en quarantaine les navires en provenance du Levant et de Barbarie (arrêts du Parlement de Provence des 10 janvier et 7 mai 1622). Ce monopole sanitaire sera encore renforcé par le monopole commercial avec le Levant accordé par l'édit de port franc de 1669. Le Bureau de la Santé de Marseille exerce sa juridiction sur d'autres bureaux de santé du littoral méditerranéen depuis le Brusc jusqu'à Collioure. Le Bureau de Toulon étendant sa juridiction depuis le Brusc jusqu'au Var.

Les règlementations sanitaire se mettent progressivement en place dans les ports méditerranéens au début du 18e siècle. Elles se renforceront après l'épidémie de peste de 1720-22. A Marseille, le Bureau de la santé est institué à partir de 1640, les intendants de la Santé y délibèrent de l'application de règles sanitaires. Élus annuellement parmi les capitaines de navire expérimentés, ils se réunissent dans un local établi à l'entrée du port, au pied de la tour Saint-Jean. Chaque capitaine dont le navire arrive à Marseille doit venir déclarer sous serment sa provenance et les éventuels incidents survenus durant le voyage. En fonction du risque identifié on lui accorde une patente correspondant aux traitements à appliquer aux marchandises et aux passagers. Dans les îles du Frioul, le port de quarantaine de Pomègues accueille tout bâtiment dont le chargement présente un risque. Enfin, le lazaret d'Arenc assure la purge des marchandises dans des enclos séparés et la désinfection des passagers. En 1683, Louis XIV édicte un règlement sanitaire pour les ports de Toulon et Marseille, sur cette base est mis en œuvre le règlement sanitaire local de 1689.

La Consigne, siège de l'Intendance sanitaire

Un premier Bureau de la santé du port de Marseille était localisé dans la tour Saint-Jean. Il est déplacé en 1660 lors de la construction des remparts. Jusqu'en 1717, le Bureau de la Santé est établi sur un bâtiment flottant, la patache. Un arrêt du Conseil du roi autorise l'intendance sanitaire à faire construire un Bureau de la Santé. Le bâtiment dit de la Consigne sanitaire est construit en 1719 sur les plans de l'ingénieur militaire Mazin. Ce pavillon est le siège de l'Intendance sanitaire de Marseille, chargée des contrôles sanitaires visant chaque navire. Le contrôle de l'intendance n'empêchera pas la propagation en 1720 de la peste à partir de la cargaison du Grand Saint-Antoine.

La Convention confirme en 1793 les attributions des conservateurs de la Santé de Marseille. La réforme de 1805 (décret du 6 thermidor an XIII) transfère la désignation des membres du bureau sanitaire au gouvernement. Le bâtiment de la consigne sanitaire est agrandi en 1804 puis en 1827. Un second pavillon est construit en symétrie en 1862. Mais sur le plan administratif, la nomination des intendants de la Santé relève à partir de 1822 du ministre de l'Intérieur. L'intendance sanitaire est supprimée par décret du 24 juillet 1850. Ses attributions sont transférées à un directeur de la Santé assisté d'une commission sanitaire présidée par le préfet.

Le service sanitaire maritime

L'Intendance sanitaire réunie jusqu'au 19e siècle des fonctions distinctes sur différents sites : La Consigne à l'entrée du port, le Lazaret au quartier d'Arenc, enfin au Frioul, le port de quarantaine de Pomègues. Ce dispositif sera complété par la création du Port Dieudonné au Frioul (1822-25) et le complexe de l'hôpital Caroline à partir de 1826. A partir de 1850 le Lazaret est transféré au Frioul, cet ensemble est complété en 1857 par la construction d'une infirmerie à Pomègues.

En 1923, le service sanitaire maritime de Marseille, placé sous l'autorité du directeur de la santé, regroupe trois consignes sanitaires et un lazaret, implanté à l'hôpital Caroline (référence IA13005963) sur l'île du Frioul. Ce dernier fermera en 1933.

Le bâtiment de la consigne sanitaire appartient à l'établissement public du Grand Port Maritime de Marseille. Son extension est accueille la brigade des garde-côtes de Marseille (services des douanes) et le bureau de port de la communauté urbaine Marseille-Provence-Métropole.

Le bâtiment de la Consigne sanitaire est élevé à partir de 1719 sur les plans de l'ingénieur militaire Mazin. Il remplace un bureau flottant affecté aux officiers de Santé. Ses trois travées d'origine sont prolongées en 1803 puis en 1827. En 1862 un second bâtiment lui est adjoint en symétrie.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Dates
    • 1719, daté par source
    • 1804, daté par source
    • 1827, daté par source
    • 1862, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Mazin Jean Antoine
      Mazin Jean Antoine

      Jean Antoine Mazin de Valensole (1679-1740), ingénieur de la marine. Il étudie l’architecture à Marseille et se constitue une clientèle dans l’état-major du Génie. Il donne en 1716 un projet d'agrandissement de l'arsenal de Marseille. En 1719, il est chargé par le Régent de définir les plans types des casernes de logement de troupes. En 1723, Mazin construit le modèle d’une fortification pour l'éducation de Louis XV. Il assure à partir de 1711 les fonctions de garde des plans des Maisons royales et des fortifications de France.

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      ingénieur militaire attribution par source

Implanté sur le quai de la rive nord, a hauteur de la chaine qui marquait l'entrée du port, la Consigne sanitaire est un bâtiment en pierre de taille de plan longitudinal. Sa façade sud, en bordure du bassin, présente une ordonnance soignée. L'accès principale est en façade est. La façade sud, donnant sur le bassin, comprend douze travées qui reproduisent un module d'origine de trois travées. Ce module initial, centré sur un avant-corps appareillé à refends, surmonté d'un fronton triangulaire, est percé de deux baies cintrées. L'avant-corps est encadré de deux travées percées d'une grande fenêtre en plein-cintre. Les extensions ont reproduit ce module tout en modifiant le rythme des ouvertures. Les portes-fenêtres donnent sur une terrasse en pierre de taille masquée depuis par l'avancée du quai. En parties hautes, le bâtiment est surmonté de candélabres métalliques qui ont remplacé les pôts-à-feux. Le fronton de la façade orientale est orné des armes du roi et de la ville de Marseille, il est surmonté d'une statue de saint Roch.

Dans l'alignement du bâtiment de la Consigne sanitaire a été construit au 19e siècle un second bâtiment qui reproduit sont ordonnance bien qu'il ne soit pas en pierre de taille. Sur une maçonnerie de moellons, le ciment naturel a permis de reproduire les modénatures du bâtiment de la Consigne sanitaire. Ce second bâtiment affecté aux douanes porte encore deux inscriptions lisibles en relief: Port et Déclaration.

Malgré les caractéristiques communes, le second bâtiment est plus long (42 m) que le bâtiment de la Consigne (35 m pour une largeur de 6 m).

Une plaque commémorative a été apposée sur le côté ouest du bâtiment à l'occasion des travaux de .

  • Murs
    • pierre grand appareil
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire symétrique
  • Étages
    étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
  • Typologies
    bâtiment lié à l'activité portuaire
  • État de conservation
    désaffecté, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public de l'Etat, propriété de l'établissement public du Grand Port Maritime de Marseille. Actuellement Club House du GPMM. L'extension est accueille la brigade des garde-côtes de Marseille (services des douanes) et le bureau de port de la communauté urbaine Marseille-Provence-Métropole.
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1949/11/23
  • Précisions sur la protection

    L'inscription concerne les deux bâtiments de la Consigne, le pavillon de 1719 et son extension datée de 1862.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Bureau de la santé (1621-1793). Chambre de Commerce et de l'Industrie de Marseille : G19-21.

  • Travaux bureau de la santé (1718-1733). Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 200 E 1294

  • Agrandissement de la Consigne (an XII 1804-1842) Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 200 E 1298

  • Répertoire numérique des cotes 200E du fonds d'archives de l'Intendance sanitaire de Marseille. Guide des sources établi par F. Hildesheimer, G. Robin, J. Schenk, Marseille, 1979 puis 1989. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille.

Bibliographie

  • Mémoire sur le Bureau de la santé de Marseille , et sur les règles qu'on y observe. A Paris, chez Desaint, libraire, rue du Foin-S.-Jacques.1771.

  • Notice des tableaux et sculptures que possède au bâtiment dit la Consigne l'Intendance Sanitaire de Marseille. Marseille, 1935.

  • HILDESHEIMER, Françoise. Le bureau de la Santé de Marseille sous l'Ancien Régime. Marseille, Fédération historique de Provence, 1980.

  • DRUELLE, Edmond. Le service sanitaire maritime à Marseille de sa fondation à nos jours, Marseille, 1923.

Date d'enquête 2015 ; Date(s) de rédaction 2015
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