Dossier collectif IA04001375 | Réalisé par
  • inventaire topographique
entrepôts agricoles
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Ubraye

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les entrepôts agricoles de la commune d'Ubraye (canton d'Annot, Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, département des Alpes-de-Haute-Provence).

Le terme "entrepôt agricole" correspond aux édifices destinés à stocker des denrées agricoles (foin notamment) ou de l'outillage (remise). Souvent, ils comprennent également une partie destinée au bétail (étable, bergerie, écurie…) ou à l'homme (logis saisonnier).

Ne sont pas concernées ici les dépendances des fermes (voir dossier collectif fermes).

Les conditions de l'enquête

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune d'Ubraye a été effectué au cours des mois de mai et juin 2008. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1988. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1830 et 1831, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états de section de ce cadastre a été consulté.

Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux entrepôts agricoles et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveaux par niveaux,

- la mitoyenneté,

- les accès,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la charpente, de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les aménagements intérieurs (cloisons notamment…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

II. Caractères morphologiques

75 entrepôts agricoles ont été repérés ; 14 d'entre eux ont été sélectionnés (18,5 % du corpus).

Quatre entrepôts agricoles portent un chronogramme. Le plus ancien chronogramme date du troisième quart du 18e siècle, un autre date du troisième quart du 19e siècle et deux datent du premier quart du 20e siècle.

Implantation et composition d'ensemble

Façade d'un entrepôt agricole en écart, aggloméré à un îlot de bâtiments (Rouainette).Façade d'un entrepôt agricole en écart, aggloméré à un îlot de bâtiments (Rouainette).Il existe deux types d'emplacement pour les entrepôts agricoles : associés à d'autres constructions dans les villages et les écarts, ou isolés dans les champs ou les pâturages. Les entrepôts situés au village et dans les hameaux (Rouainette, Le Touyet, Laval et Jaussiers) représentent 65,5 % du corpus ; les entrepôts isolés représentent 34,5 %.

D'une manière générale, sur le territoire de l'aire d'étude, on trouve souvent un quartier d'entrepôts agricoles regroupé en îlots à l'entrée des villages et des écarts. Il n'est cependant pas rare de trouver aussi d'autres entrepôts agricoles dispersés dans les îlots de maisons, et il faut garder à l'esprit que de très nombreuses maisons d'habitation comportent également une ou plusieurs parties agricoles.

A Ubraye, la situation est similaire. On trouve ainsi quelques entrepôts agricoles mêlés aux habitations dans le centre du village et dans les hameaux. En revanche, au village, on trouve un quartier majoritairement composé de bâtiments agricoles ("le Jas") ; à Rouainette aussi (quartier de "Lappré"). Les entrepôts situés au village et dans les hameaux sont des blocs en hauteurs de un à quatre niveaux. Si 14 % d'entre eux ne possède aucune mitoyenneté, 32,5 % possèdent un mur mitoyen et 47 % possèdent deux murs mitoyens ; deux bâtiments possèdent trois murs mitoyens.

Vue de l'arrière d'un entrepôt agricole isolé (Le Touyet).Vue de l'arrière d'un entrepôt agricole isolé (Le Touyet).Les entrepôts agricoles isolés, dispersés dans les zones agricoles, sont souvent adossés à la pente. Se sont des blocs en hauteurs de un à trois niveaux qui ne possèdent aucun mur mitoyen.

Matériaux et mise en œuvre

Les entrepôts agricoles de la commune sont construits en maçonnerie de moellons calcaires, souvent complétés par des blocs de grès (sauf au Touyet et à Jaussiers) et de tuf (principalement au village, à Rouainette et au Touyet). Les moellons sont non ou peu équarris et la maçonnerie est liée au mortier de chaux et de sable. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris.

Enduit de façade à inclusions de petits cailloux. Les Bastides.Enduit de façade à inclusions de petits cailloux. Les Bastides.Les enduits anciens conservés sont à pierres-vues (34,5 % du corpus) ou à inclusions de petits cailloux (13,5 %, surtout localisés à Rouainette et au village). On note également 14,5 % d'édifices sur lesquels les élévations ne sont pas du tout enduites. (A noter que plus d'un tiers des bâtiments repérés ont reçu un enduit récent). Les encadrements des ouvertures (portes et fenêtres) sont soit bruts de maçonnerie (61,5 %), soit en maçonnerie lissée au mortier de chaux (ou plus rarement de gypse) et portant feuillure (12 %). On note un cas unique de jambages en pierre de taille de grès, sur un bâtiment du tout début du 20e siècle. Les linteaux sont en bois.

Pour un quart des bâtiments repérés, on note la présence d'un étage de soubassement (rarement un rez-de-chaussée) couvert en voûte (voûte en berceau segmentaire ou voûtines). Ces voûtes ont été observées principalement à Rouainette et au village, mais aussi dans de nombreux entrepôts agricoles isolés. Lorsqu'il y a présence d'une voûte, le sol de l'étage supérieur est très souvent constitué directement par l'extrados de la voûte, sans chape de mise à niveau. Dans les autres cas, ont trouve généralement un plancher rustique sur solives. Le sol de certains fenils ou séchoirs est parfois constitué d'une chape de mortier de chaux posée sur ce même plancher rustique. Le sol du premier niveau est souvent en terre battue. Les murs ne sont pas enduits ou reçoivent un enduit rustique.

Structure, élévation, distribution

Les entrepôts agricoles de la commune de Vergons ont de un à quatre niveaux d'élévation. Au village, les deux-tiers des bâtiments agricoles possèdent deux niveaux, les autres bâtiments possèdent trois niveaux (un seul bâtiment possède quatre niveaux). A Rouainette, un seul bâtiment possède un niveau, plus des deux-tiers possèdent deux niveaux et un quart possède trois niveaux. Au Touyet, un seul bâtiment possède un niveau, les autres possèdent deux niveaux. A Laval, un seul bâtiment possède un niveau, les autres possèdent trois niveaux. Si l'on regroupe le village et les hameaux, les proportions sont ainsi : un niveau (6 %), deux niveaux (61 %), trois niveaux (30,5 %), quatre niveaux (2,5 %). Pour les entrepôts agricoles isolés, la situation est différente : un niveau (30,5 %), deux niveaux (42,5 %), trois niveaux (27 %).

Du fait du relief de la commune, seuls 25,5 % des entrepôts ne possèdent pas d'étage de soubassement. 8 % du corpus possède deux étages de soubassement. La répartition des étages la plus fréquente (33,5 % du corpus) est celle-ci : "étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé". Il faut noter que plus d'un quart des entrepôts agricoles isolés sont constitués d'un unique étage de soubassement.

Etable en étage de soubassement, râteliers. Sampechier.Etable en étage de soubassement, râteliers. Sampechier.L'étage de soubassement et le rez-de-chaussée sont principalement utilisés comme étable et/ou comme remise agricole (quelques fois associées à une citerne, à un cellier ou à une porcherie). Les mangeoires situées dans les étables sont constituées d'une banquette maçonnée, dont la crèche est fermée une planche scellée sur chant et retenue au mur par des tirants en bois ou en métal. Cette planche est souvent percée de trous pour attacher le bétail. Un râtelier en bois vient compléter l'ensemble ; ce râtelier est alimenté en foin par le biais de trappes (ou "abat-foin"), aménagées dans le plancher ou percées dans la voûte, qui communiquent avec le fenil. Les étages supérieurs sont presque systématiquement réservés pour un fenil, très rarement pour un séchoir. Un étage ou une partie d'étage réservé pour un logement saisonnier a été repéré dans 13,5 % des entrepôts agricoles, tous isolés des agglomérations.

Dans le cas d'une porte d'accès unique (60 % du corpus, principalement situés au Village et dans les hameaux), celle-ci est percée préférentiellement dans le mur gouttereau (dans les deux-tiers des cas), sinon dans le pignon. Cependant, de nombreux entrepôts possèdent plusieurs portes, percées sur une même élévation (5 %), sur élévations affrontées (13,5 %) ou bénéficient d'un accès orthogonal (20 %).

Lorsqu'il y a un ou plusieurs étages de soubassement, les baies fenières sont percées sur l'élévation postérieure dans 62,5 % des cas. Ce dispositif permet un accès au fenil de plain-pied. La présence de baies fenières percées uniquement sur l'élévation principale a été relevée pour 17,5 % des bâtiments (exclusivement au Village et dans les hameaux). On note 21,5 % d'entrepôts avec des baies fenières percées sur plusieurs élévations.

Mangeoire et arrivée d'une trappe d'abat-foin. Brayette.Mangeoire et arrivée d'une trappe d'abat-foin. Brayette. Porte d'étable. Rouainette.Porte d'étable. Rouainette. Les Louines, jour en fente d'étable.Les Louines, jour en fente d'étable.

Couverture

Sur la commune d'Ubraye, 72 % des entrepôts agricoles possèdent un toit à un pan ; 28 % un toit à longs pans.

Dans les bâtiments où cela à pu être observé (74,5 % du corpus), la charpente est à pannes (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière). Aucun cas de charpente à fermes n'a été repéré.

Les avant-toits et la saillie de rive des pignons sont traités avec différentes techniques. Sur un unique entrepôt isolé, seul le débord des tuiles de couverture assure l'avant-toit. 16 % des entrepôts agricoles de la commune possèdent un avant-toit constitué du débord des chevrons de toiture. 25,5 % possèdent un rang de génoise. Il faut cependant préciser que 56 % des bâtiments possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture.

Dans la majorité des cas, il n'existe pas de saillie de rive des pignons, les tuiles creuses en rive étant maçonnées sur le faîte du mur. Sur 9,5 % des bâtiments, une saillie de rive réalisée par un rang de génoise a été observée.

La couverture traditionnelle est la tuile creuse (26,5 % des bâtiments repérés), parfois remplacée par de la tuile plate mécanique (4 %), de la tôle plane (1,5 %) ou par des matériaux modernes (ciment-amiante, tôle ondulée = 68 %).

Typologie

1 – Entrepôts agricoles unifonctionnels

1.1 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : fenil (0 % du corpus) (0 repéré ; 0 sélectionné) un ou deux niveaux ; fonction unique de fenil. sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

1.2 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable (16 % du corpus) (12 repérés ; 2 sélectionnés) un ou deux niveaux ; fonction unique de remise ou d'étable. sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2 – Entrepôts agricoles multifonctionnels

2.1 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable (65,5 % du corpus) (49 repérés ; 6 sélectionnés) deux niveaux ou plus ; fonction double : étable + fenil

2.2 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil (18,5 % du corpus) (14 repérés ; 5 sélectionnés) deux niveaux ou plus ; fonctions multiples + fenil. sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2.3 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent sans fenil (0 % du corpus) (0 repéré ; 0 sélectionné) un à plusieurs niveaux ; fonctions multiples + absence de fenil. sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

Interprétation de la classification

Les données statistiques sur la commune de La Garde montrent une certaine homogénéité dans les types d'entrepôts agricoles.

La catégorie largement dominante (65,5% du corpus) est celle des entrepôts qui comprennent un fenil au-dessus d'une étable. 18,5% d'entrepôts comprennent une ou des parties à fonctions multiples (destinées aux animaux, aux outils, aux machines, à un logis saisonnier…), situées sous un fenil. La disposition "fenil sur étable" facilite le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes (ou "abat-foin") dans le plancher entre le fenil et les râteliers de l'étable. Quelques entrepôts, isolés dans des zones agricoles éloignées, comprennent un petit logis saisonnier.

Au total, 84% des entrepôts agricoles du corpus comportent un fenil. A contrario, les 16% du corpus restant ne comprennent pas du tout de fenil et correspondent à des bâtiments à fonction unique, destinés au bétail ou au remisage des outils et des machines.

A noter, les types 1.1 et 2.3 sont totalement absents du corpus communal.

Les plus vieux entrepôts agricoles pourraient remonter au 16e siècle ou au 17e siècle. La majorité des entrepôts date vraisemblablement du 18e siècle et du 19e siècle. Quelques bâtiments ont été construit à la fin du 19e siècle et pendant la première moitié du 20e siècle. Quatre entrepôts agricoles portent un chronogramme : 1763, 1872, 1900, 1925.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune d'Ubraye a été effectué en 2008. Le recensement s'est fait à partir des cadastres de 1830 et de 1988. 75 entrepôts agricoles ont été repérés ; 14 d'entre eux ont été sélectionnés (18,5 % du corpus). Les entrepôts situés au village et dans les hameaux (Rouainette, Le Touyet, Laval et Jaussiers) représentent 65,5 % du corpus ; les entrepôts isolés représentent 34,5 %. A Ubraye, on trouve quelques entrepôts agricoles mêlés aux habitations dans le centre du village et dans les hameaux. En revanche, au village, on trouve un quartier majoritairement composé de bâtiments agricoles (le Jas), de même qu'à Rouainette (quartier de Lappré). Les entrepôts situés au village et dans les hameaux sont des blocs en hauteurs de un à quatre niveaux. Les entrepôts agricoles isolés, dispersés dans les zones agricoles, sont souvent adossés à la pente. Ce sont des blocs en hauteurs de un à trois niveaux qui ne possèdent aucun mur mitoyen. Ils sont construits en maçonnerie de moellons calcaires, souvent complétés par des blocs de grès et de tuf. Pour un quart des bâtiments repérés, on note la présence d'un étage de soubassement (rarement un rez-de-chaussée) couvert en voûte (voûte en berceau segmentaire ou voûtines). Ces voûtes ont été observées principalement à Rouainette et au village, mais aussi dans de nombreux entrepôts agricoles isolés. Les entrepôts ont de un à quatre niveaux d'élévation. Il faut noter que plus d'un quart des entrepôts agricoles isolés sont constitués d'un unique étage de soubassement. L'étage de soubassement et le rez-de-chaussée sont principalement utilisés comme étable et/ou comme remise agricole (quelques fois associées à une citerne, à un cellier ou une porcherie). Les étages supérieurs sont presque systématiquement réservés pour un fenil, très rarement pour un séchoir. Un étage ou une partie d'étage réservé pour un logement saisonnier a été repéré dans plusieurs entrepôts agricoles isolés. Les toits sont à un pan ou à longs pans. La couverture traditionnelle est la tuile creuse, parfois remplacée par de la tuile plate mécanique ou par des matériaux modernes.

  • Typologies
    1.2 : entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable ; 2.1 : entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable ; 2.2 : entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille
    • tuf moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérés 75
    • étudiés 14
Date d'enquête 2008 ; Date(s) de rédaction 2008
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général