La cabane est mentionnée sur les "Cartes de Provence des ingénieurs cartographes militaires. Région des frontières Est de la France. 1764-1769", sur la planche figurant notamment la commune de Colmars. Un seul bâtiment y est porté, alors que le cadastre dit napoléonien levé en 1827 en désigne deux, que l'on retrouve aujourd'hui au même emplacement. Il est par conséquent impossible d'affirmer que l'ensemble des Cabanes des Chasts existait tel que dans le troisième quart du 18e siècle. En revanche, il est instructif de savoir que ce lieu était déjà utilisé à des fins d'estive notamment, ce dont témoigne la cabane mentionnée sur la carte de Bourcet-de-la-Saigne. En 1827, l'ensemble (soit les deux bâtiments ainsi que des terres autour) appartenait à Ciprien Segond, propriétaire à Chasse également.
La cabane proprement dite, c'est-à-dire le bâtiment dévolu au logis a été remonté récemment et selon toute vraisemblance au même emplacement que précédemment. Le bâtiment dédié aux activités agricoles n'est plus utilisé et est partiellement ruiné. L'adjonction qui a été faite contre le pignon sud-est n'est pas indiquée sur le cadastre de 1827. Deux hypothèses sont possibles. Soit elle existait déjà - et alors il s'agissait d'un enclos à moutons non porté sur le cadastre (ce qui constitue la norme) que l'on aurait couvert par la suite. Soit - cette hypothèse étant la plus vraisemblable - elle traduit une évolution de l'exploitation vers un accroissement de l'activité d'élevage ovin, peut-être dans la seconde moitié du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Il est impossible de trancher en l'état. La présence de la cabane actuelle montre en tout cas que le système agropastoral a définitivement laissé la place à l'élevage ovin exclusif. En ce sens, la cabane récente s'apparente-elle purement à une cabane pastorale, l'ancien bâtiment agricole étant abandonné.