Dossier d’œuvre architecture IA04002371 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
ensemble pastoral dit cabane des Blocs
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Villars-Colmars
  • Lieu-dit près de l'Ubac de Juan
  • Cadastre 1827 B3 1529  ; 2013 B 866
  • Dénominations
    ensemble pastoral
  • Appellations
    cabane des Blocs
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, enclos

Le cadastre dit napoléonien atteste l'existence de cette cabane en 1827. La planche des "Cartes de Provence des ingénieurs cartographes militaires. Région des frontières Est de la France" levées par Jean Bourcet-de-la-Saigne entre 1764 et 1769 et correspondant à cette zone ne permet pas d'affirmer que le bâtiment existait au troisième quart du 18e siècle, car la précision n'est pas suffisante. Des cabanes sont bien mentionnées, mais il est très hasardeux, pour cette portion du territoire dense en cabanes d'estive, d'être péremptoire. En 1827, la cabane appartenait à un certain Jean-Baptiste Gravier, négociant de son état, qui possédait une autre cabane sur la Montagne de Michard (ancienne parcelle 1827 B3 1591). Elle présente à l'intérieur une inscription datée du 4 août 1868, à laquelle vient s'ajouter gravée la date de 1883 puis, sur une autre inscription à proximité, la date du 12 août 188(8 ?), signe que l'endroit a continué à être utilisé tout au long du 19e siècle. Une date gravée à l'extérieur vient renforcer ce constat : on peut y lire 187(8 ?). L'usage s'est perpétué durant toute la première moitié du 20e siècle. Aujourd'hui la cabane sert encore occasionnellement mais elle a perdu sa fonction de logement. Tout au plus joue-t-elle le rôle d'abri ponctuel au berger.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source

La cabane dite des Blocs constitue un cas atypique dans la famille des cabanes d'estive. Elle doit son appellation aux blocs erratiques de grès qui composent pour partie sa structure. En effet, seuls les murs nord-est et sud-ouest sont montés en maçonnerie de moellon de grès, sans liant. La cabane dispose d'un enclos attenant de forme générale rectangulaire et de dimensions importantes (environ 16 m sur 7, soit plus de 110 m2. Monté en pierre sèche en moellon de grès, il est en mauvais état et apparaît totalement éboulé en certaines de ses parties. On distingue deux entrées : l'une en son angle nord-est, l'autre à l'angle nord-est de la cabane. Il présente également un sol dallé avec de grosses pierres plates en grès. Ce premier enclos est prolongé par un second de taille plus réduite (3,5 m sur 4 m environ). Il communique de l'intérieur avec l'enclos à moutons d'une part, et directement avec l'extérieur d'autre part. Ce second espace profite d'un espace ménagé entre deux blocs erratiques pour proposer, sous un appentis couvert en tôle, une étable pour le mulet.

L'espace intérieur de la cabane apparaît très restreint (moins de 10 m2). L'entrée enfoncée s'inscrit entre deux blocs erratiques dont l'irrégularité est rattrapée par un montage en bois dans lequel vient s'insérer la porte. Le sol en terre battue est racheté par places par des dalles de grès plates. Il n'y a aucune source lumineuse directe autre que l'entrée étroite. Dans l'angle nord-ouest le lit de berger en bois occupe une part importante de l'espace intérieur. Il s'appuie contre le bloc qui compose la cloison ouest. Les deux montants libres sont solidaires de deux poutres transversales fichées dans les cloisons maçonnées nord et sud qui supportent une petite mezzanine en bois servant de petit grenier et éventuellement de couchage supplémentaire. La cloison nord (montée en moellon de grès) reçoit deux niches. Une troisième est ménagée dans l'autre cloison en moellon de grès, au sud. Deux autres enfin sont creusées dans le bloc constituant la cloison ouest. Elles tenaient lieu de reposoir pour la bougie, seules sources tangibles d'éclairage au sein d'un intérieur sans fenêtre : des traînées de paraffine ont enduit la pierre. Cette paroi a par ailleurs servi de support à deux inscriptions gravées, toutes deux datées. La plus ancienne est aussi la plus remarquable. Il s'agit d'une dédicace à la Vierge : " FRANçOIS / GIRAUD, LE 4 AOU[T] 1868 / MARIE RAINE DU CIEL ELLE / NOUS DIT QUE SERT A L'HOMME DE / GAGNER L'UNIVERS ". Une date portée postérieure vient partiellement s'ajouter au texte (1883). L'autre inscription est difficilement lisible, car la pierre est abîmée : elle dit : " ESMENJA[C ?] / GERMAIN / LE 12 AOUT / E G. 188[8 ?] ".

L'extrême rusticité de cette cabane est partiellement améliorée par un enduit au mortier de chaux sur les cloisons de maçonnerie pour tenter d'isoler de l'extérieur. Les deux blocs erratiques cantonnant l'entrée reçoivent par ailleurs des graffitis : deux têtes fantaisistes superposées, en haut une tête masculine représentée de profil, en-dessous une tête féminine représentée de face. Gravées dans la pierre, ces figures ont été fortement dégradées par le temps et les intempéries. Il existe d'autres zones gravées, mais elles sont devenues illisibles. On déchiffre néanmoins, au sein d'un cartel incisé dans le grès, la date 187 [8 ?]. La cabane est couverte d'un toit à pan unique constitué d'une série de plaques de tôle que des pierres servent à maintenir solidaire de la structure.

  • Murs
    • grès moellon
    • pierre sèche
  • Toits
    fer en couverture
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à un pan
  • Typologies
    IIIa1 : dépendance agricole accolée et/ou disjointe avec enclos attenant
  • État de conservation
    mauvais état
  • Techniques
    • gravure rupestre
  • Représentations
    • personnage profane
  • Précision dimensions

    dimensions non prises

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
Image non communicable
Image non communicable
Image non communicable
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Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    CH 194, feuille 10 bis.
  • Plan cadastral de la commune de Villars-Colmars, 1827 et 1837. / Dessin à l'encre par Fortoul, Geoffroy et Gleize, 1827 et 1837. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 240 / 001 à 012.

Date d'enquête 2012 ; Date(s) de rédaction 2013
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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