Dossier d’œuvre architecture IA04002407 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique
ensemble pastoral dit cabane de Sangraure
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Villars-Colmars
  • Lieu-dit près de Sangraure
  • Cadastre 1827 B5 1671  ; 2013 B5 934
  • Précisions anciennement commune de Villars-Colmars
  • Dénominations
    ensemble pastoral
  • Appellations
    cabane de Sangraure
  • Parties constituantes non étudiées
    remise agricole, fenil, enclos

La cabane est attestée dès le dernier tiers du 18e siècle, puisqu'elle figure sur le plan levé par l'ingénieur militaire Bourcet de la Saigne entre 1764 et 1778, sous le vocable de "cabane de St Graulte". On la retrouve un demi siècle plus tard sur le cadastre ancien levé en 1827 sous la simple mention "Sangraure", appellation qui a perduré jusqu'à aujourd'hui. Le bâtiment, une cabane sur le plan du 18e siècle, est qualifiée de "bâtiment rural" sur l'état de la section B en 1827. Il s'agit bien d'une cabane. Elle appartenait alors à un certain Maurel Joseph, établi à Tartonne, lequel possédait autour de sa cabane huit parcelles de pâture, un pré ainsi qu'une parcelle de bois futaie (mélèzes). La présence aujourd'hui d'un bâtiment témoigne d'une occupation pérenne sur la zone, sans qu'il soit possible d'affirmer que la cabane actuelle, qui ne présente pas de date portée, soit la même que celle indiquée sur le plan de Bourcet de la Saigne ou même celle du plan de 1827. En outre, une cabane récente, construite vers 2010 pour perpétuer l'activité pastorale, remplace l'ancienne, qui est donc désormais abandonnée. Une restauration est intervenue au milieu du 20e siècle, dont témoigne une inscription gravée dans le mortier du chambranle de la porte d'entrée : "1er JUILLET / 1954". La mention de trois noms de bergers au moins suivis chacun de leurs années de présence successive sur place indique que la cabane fut en activité jusqu'en 2010. Un certain Croulet Paul y fut berger de 1982 à 1997, tout comme un certain Clément (nom illisible) de 1990 à 1997, et Isnard Georges l'occupa de 1999 à 2010.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 18e siècle , daté par source , (incertitude)

L'ensemble pastoral se présente sous la forme d'une cabane avec dépendance et enclos accolés, sur un site légèrement pentu à l'ubac. Le relief s'accentue derrière la cabane : aussi l'ensemble est-il globalement protégé. La cabane proprement dite est un bâtiment rectangulaire d'environ 4,50 mètres de longueur sur environ 3,50 mètres de largeur (dimensions extérieures). Il est construit sur deux niveaux (rez-de-chaussée et étage de comble) en maçonnerie de moellons de grès liés au mortier de chaux de piètre qualité (on y a mêlé de la terre), sommée d'un toit à longs pans recevant une couverture en bardeau de mélèze. Les pignons nord-ouest et sud-est sont montés en planches. Le rez-de-chaussée se compose d'un pièce unique dévolue au logis. Une terrasse d'accès empierrée y donne accès.

L'entrée sur le mur-pignon sud-est est légèrement décentrée : elle ouvre sur une pièce dont le sol est lui aussi empierré mais de façon lacunaire. Une fenêtre percée dans le mur gouttereau sud-ouest éclaire l'intérieur. L'espace est occupé par une cheminée à l'angle sud-ouest qui conserve sa sole et une hotte en tôle fixée sur un bâti de bois : l'âtre a été remplacé dans le passé par un poêle de type trèfle en fonte. Le mobilier modeste est caractéristique de la cabane pastorale : un lit monté en planches de bois (environ 200 centimètres de longueur sur 100 centimètres de largeur) contre le mur-gouttereau nord-ouest, une table et un banc en bois solidarisés par deux traverses, devant la fenêtre, un garde-manger avec étagère centrale fixé sur le mur gouttereau nord-ouest pour préserver la nourriture des rongeurs, ainsi qu'une tringle en bois fixée au plafond à ses deux extrémités pour suspendre et étendre pour séchage les vêtements. L'accès à l'étage de comble s'effectue par le mur-pignon nord-ouest. Une échelle de bois devait permettre d'y pénétrer. Il s'agissait d'un fenil.

Contre le mur gouttereau nord-ouest est accolé un appentis couvert en tôle plate avec une cloison de bois : on y entreposait le matériel destiné au troupeau (dont le sel). Cet espace pouvait aussi servir d'étable pour le mulet. Dans le prolongement nord-ouest de l'appentis, en retrait, est implanté une dépendance ruinée (un étage de soubassement et un étage de comble) dont ne subsiste plus que le premier niveau. Elle devait servir à mettre en quarantaine les brebis malades. L'étage de comble pouvait être dévolu à l'entreposage du foin (puisqu'un pré faisait partie des composantes de la propriété). Un enclos de forme irrégulière et aujourd'hui ouvert sur sa partie sud complète l'ensemble. Assez vaste (environ 22 mètres pour le muret nord en longueur et 16 mètres pour le muret ouest), il est traversé en son milieu par un autre muret d'environ 10 mètres de longueur, qui devait assurer un partage de l'espace. Tout comme la dépendance précédente, il est monté en pierre sèche avec des moellons de grès.

La présence des bergers est attestée par des marques, sur le bâti et sur le mobilier. Une pierre d'angle sur le mur-pignon principal propose l'inscription "BA", on trouve la mention "BL" sur l'un des montants du lit, puis "AL", "EL" ou encore "AC" à divers endroits de la table, parmi d'autres. Il s'agit d'initiales de bergers qui se sont succédé dans la cabane. Il est aussi possible que la table ait été déplacée au fil du temps. D'autres inscriptions, quelques noms de bergers, parmi des noms de randonneurs (la différence s'établit lorsqu'un nom est accompagné par la mention d'années successives de présence dans la cabane, attestant d'une activité prolongée et itérative dans le temps, liée à une fonction précise, celle de berger), sont lisibles sur une partie des murs chaulés de la pièce de logis.

Une nouvelle cabane, propriété de la commune et disposant de davantage de confort (chauffage par poêle et panneaux solaires) est implantée en contrebas, à une distance d'environ 100 mètres. Construite en moellons de grès liés au ciment, elle reçoit un toit à longs pans recouverts en bac acier et dispose d'une mezzanine pour augmenter la capacité de couchage et limiter la promiscuité. Elle est occupée par les bergers lors de la saison d'estive (environ 60 jours par an). La location aux randonneurs est autorisée lorsqu'il n'y a pas d'activité pastorale.

  • Murs
    • grès moellon
  • Toits
    bardeau
  • Étages
    rez-de-chaussée, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis massé
  • Typologies
    IIIa1 : dépendance agricole accolée et/ou disjointe avec enclos attenant
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée, L'ancienne cabane de Sangraure est une propriété privée. La récente en revanche appartient à la commue de Villars-Colmars.
Image non communicable
Image non communicable
Image non communicable
Image non communicable
Image non communicable

Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    CH194, feuille n° 4 bis.
  • Plan cadastral de la commune de Villars-Colmars, 1827 et 1837. / Dessin à l'encre par Fortoul, Geoffroy et Gleize, 1827 et 1837. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 240 / 001 à 012.

Date d'enquête 2013 ; Date(s) de rédaction 2013
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.