Dossier d’œuvre architecture IA05000174 | Réalisé par
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
ensemble fortifié dit ouvrages italiens
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hautes-Alpes - Briançon
  • Commune Montgenèvre
  • Précisions oeuvre située en partie sur la commune Névache
  • Dénominations
    ensemble fortifié
  • Appellations
    ouvrages italiens
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    blockhaus, bloc, batterie, édifice logistique

Intérêt stratégique

Avant-propos

Le traité de paix signé à Paris le 10 février 1947 entre la France et l'Italie entérinait un certain nombre de rectifications de frontière, demandées par la France pour améliorer le tracé par trop défavorable à plusieurs points de vue.

Du même coup, la nouvelle frontière a placé en territoire français un certain nombre d'ouvrages fortifiés italiens, construits soit avant 1914, soit entre 1930 et 1940. Mais ces ouvrages, d'une architecture très particulière, ne sont que des éléments épars et détachés d'un système d'ensemble dont l'essentiel est toujours en territoire italien.

S'ils ne font absolument pas partie de la forteresse de Briançon, contre laquelle ils étaient tournés, leur situation géographique actuelle rend obligatoire leur étude par l'Inventaire, offrant, du même coup, l'occasion d'étudier des exemples d'une architecture originale, sur laquelle nous ne possédons, actuellement, que très peu de renseignements.

Mise en place du système de défense italien

Dans le Briançonnais, le tracé de la frontière de 1940 remontait à 1713, date à laquelle la France avait cédé, à la Maison de Savoie, ses possessions du versant oriental des Alpes en échange de la Haute Ubaye.

Depuis 1713, l'Italie a beaucoup travaillé à son système de défense face à la France, en particulier après 1815 (reconstruction d'Exilles, Vinadio, construction de l'Esseillon etc.) puis après 1870, pour s'adapter au nouveau tracé de la frontière résultant de la cession à la France, en 1860, de la Savoie et de Nice (forts du mont Cenis, du col de Tende).

La détérioration, vers 1880, des relations franco-italiennes amena un développement considérable des organisations, en particulier du saillant de Bardonnèche et du col du Montgenèvre. Pour ce dernier, les ouvrages bas d'interdiction de la route proprement dits sont progressivement complétés par les trois étages (dont un sous casemate) de la batterie du Petit Vallon (dite «batterie du Chamois» sur les cartes françaises) établie sur des replats de la pente sud du mont Chaberton.

Puis l'ensemble est complété par la construction, au sommet même du Chaberton, à 3136 m d'altitude d'une batterie pour 8 pièces de 149 mm sous tourelles portant jusqu'à Briançon. Cet ouvrage, commencé vers 1900, a exigé d'énormes travaux et des dépenses considérables, et n'est entré en service qu'à la veille de la grande guerre, à un moment où l'Italie, se désengageant peu à peu des accords militaires de la Triplice, avait décidé secrètement de rester neutre en cas de conflit franco-allemand.

Quoiqu'il en soit, cette batterie, dominant l'ensemble des ouvrages de Briançon, plongeait le commandement français dans un véritable cauchemar et, malgré toutes les idées agitées à ce propos, aucune solution fiable n'avait été trouvée, en 1914, pour assurer la contrebatterie en cas de besoin, faute de matériels appropriés.

Après 1918, lorsque l'Italie eût basculé dans le fascisme, les rapports franco-italiens se tendirent à nouveau, en raison, en particulier, des revendications territoriales soulevées par Mussolini. La France riposta en entreprenant la modernisation du système de défense de la frontière du Sud-Est : programme réduit de défense de Nice (1926), programme restreint, puis d'ensemble de la frontière des Alpes (1929-31) en fait composantes, pour le sud-est, du système dit « ligne Maginot ».

De son côté l'Italie entreprit, vers 1935, la construction d'un nouveau système de défense, baptisé "Vallo Alpino" constitué de blocs et d'ouvrages multiblocs en béton non armé, avec galerie sous roc, pour armement de campagne, destinés à être occupés par les unités du corps spécial de la guardia alla frontiera, comparable à nos unités alpines de forteresse et créé le 28 avril 1937. Le tracé de la frontière n'ayant pas varié, les ouvrages d'avant 1914 furent évidemment intégrés au nouveau système, dont le renforcement était encore en cours en 1940 (de nombreux ouvrages sont inachevés).

En 1940, compte tenu des réductions d'effectifs dont elle avait été grevée au profit du front du nord-est, l'armée des Alpes, avec 85000 combattants, ne pouvait livrer qu'une bataille défensive face à l'offensive italienne de juin 1940 : les ouvrages italiens ne purent, donc, être attaqués.

Toutefois, depuis 1937, une solution avait été trouvée pour la neutralisation du Chaberton, avec l'affectation à la 6e batterie du 154e régiment d'artillerie de position à Briançon de 4 pièces de mortiers de 280 mm Schneider modèle 1914, mises en place à l'Eyrette et à Poet Moran. Le 20 juin 1940 la batterie italienne du Chaberton ayant commencé à bombarder les forts de Briançon nos quatre mortiers ouvrirent le feu, réglé coup par coup par les observatoires de l'Infernet et du Janus, malgré un temps excécrable.

Le soir, après une soixantaine de coups, six des huit tourelles du Chaberton étaient détruites ou endommagées et la batterie a peu près définitivement hors de combat (pertes italiennes: 10 tués, 50 blessés).

Les ouvrages furent à nouveau impliqués dans les combats, à l'automne 1944 et au printemps 1945, entre les forces allemandes et fascistes italiennes d'une part, françaises, américaines et partisans italiens d'autre part : le Chaberton, en particulier, fut à nouveau bombardé par l'artillerie divisionnaire alliée. Une reconnaissance technique de ces organisations fut effectuée en juillet 1945 par une mission de spécialistes du génie français, dirigée par le chef de bataillon R. Nicolas.

Enfin, en 1947 le traité de paix franco-italien signé à Paris consacrait un certain nombre de rectifications de frontière, plaçant en territoire français un certain nombre d'ouvrages italiens tandis que d'autres, en territoire italien, étaient détruits à l'explosif.

Analyse architecturale

Nota : les désignations italiennes n'étant pas connues, les ouvrages sont désignés par les numéros donnés en 1939-40 par le S.T.CA du XIVe corps d'année pour la mise à jour des plans directeurs au 1120.000e. Nos observateurs ne pouvant, à l'époque, deviner les galeries de jonction sous roc, il peut arriver qu'un ouvrage à plusieurs blocs portât plusieurs numéros, chacun correspondant à un bloc considéré comme isolé.

Du nord au sud et d'ouest en est :

Commune de Névache

Groupe des 4 sœurs

N° 846 : pour mémoire : ouvrage ni reconnu, ni visité. Situé sur la crête bordant au nord le débouché de la vallée étroite sur la frontière. Coordonnées 940,4-316,9 - Z environ 2450 m. Gros ouvrage d'artillerie tirant vers le nord. Deux entrées en territoire français, sept blocs actifs - détruits - en territoire italien. Important réseau de galeries souterraines.

N° 850 : pour mémoire : ni visité, ni reconnu. Entièrement en territoire français. Coordonnées: 940,4-316,3 - Z environ 2200 m. Situé au sud et en contrebas du précédent, c'est un important ouvrage mixte à deux entrées, six blocs d'artillerie tirant vers le sud, sur le col de l'Echelle et trois blocs d'infanterie (dont un détruit).

Groupe de la vallée étroite:

N° 891 : visité et reconnu. Coordonnées: 940, 5-315,1 - Z environ 1600 m. Situé dans la falaise rocheuse bordant, au nord, le débouché de la vallée étroite, très en contrebas et au sud du n°850. Accès par sentier montant. C'est un ouvrage d'infanterie à une entrée (à l'est) et quatre blocs actifs reliés par une galerie sous roc dessinant, en plan, un Z très ouvert. Galerie s'élargissant, à l'arrière, en casernement pour l'équipage.

Bloc 1 : observatoire sous guérite blindée pliante.

Bloc 2 : casemate de mitrailleuse, sur le même plan que le bloc 1.

Bloc 3 : à 9 m au-dessus, et en avant des précédents : casemate de mitrailleuse sous créneau béton.

Bloc 4 : bloc double situé à une vingtaine de mètres au-dessus (et en avant) du bloc 3. Deux créneaux cuirassés pour armes automatiques et observation. Issue de secours (bouchée) au-dessous donnant dans la falaise.

Mission: défense, vers l'amont, de la trouée de la vallée étroite, en feux croisés avec l'ouvrage n°626 et sous la protection des feux d'artillerie de l'ouvrage n° 850. Gros-œuvre en bon état. Plus aucun équipement en place.

NB. En contrebas, près du lit du torrent se trouvaient deux casemates isolées pour armes automatiques, complétant les feux de l'ouvrage 891 : elles ont été détruites, mais leurs débris sont encore visibles.

N° 626 : reconnu, non visité. Coordonnées 940,2-314,6 - Z environ 1600 m. Petit ouvrage d'infanterie à trois blocs (une entrée+deux blocs pour arme automatique) implanté dans la falaise bordant au sud le débouché de la vallée étroite, et battant la vallée vers l'amont en feux croisés avec l'ouvrage 891 qui le couvre. Courte galerie sous roc, s'élargissant en casernement, et comportant des tronçons ascendants dotés d'escaliers. En annexe: un blockhaus 626 bis ; non reconnu.

Groupe de la Vallée Etroite. Ouvrage 926. Vue d'ensemble du casernement pris de l'extrémité est de la plateforme.Groupe de la Vallée Etroite. Ouvrage 926. Vue d'ensemble du casernement pris de l'extrémité est de la plateforme.N° 926 : reconnu et visité.

Coordonnées: 940,6-314,4 - Z environ 1500 m. Ancien casernement de guardia alla frontiera situé le long de la route de Bardonnèche, à 20 m au-dessus un peu en aval du barrage hydroélectrique, près des bornes frontières 56-57. Bâtiment à deux niveaux (rez-de-chaussée-étage) à toiture terrasse, de 40 x 7,5 m. Le long pan nord-est et les deux pignons s'appuient au rocher par l'intermédiaire d'un long couloir de circulation, tandis que la façade principale sud-ouest donne sur une terrasse bordée d'un mur de soutènement. Étage en retrait du rez-de-chaussée. A l'extrémité sud, un avant corps abrite les latrines. Cage d'escalier en pignon nord.

Des cloisons transversales déterminent au rez-de-chaussée cinq pièces dont un grand réfectoire et au premier étage deux pièces dont un très grand dortoir.

Sur les murs, peints en noir sur fond blanc, de nombreux slogans fascistes, mêlés à des graffiti plus récents.

De l'extrémité sud, au rez-de-chaussée, un tronçon de galerie sous roc d'environ 35 m de long conduit à un bloc pour arme automatique battant le fond de la vallée au niveau du barrage.

N° 561 : non visité, non reconnu. Coordonnées 938,1-316,1 - Z environ 1710 m, dit « casernement des Granges ». Ancien casernement pour 12 hommes. Groupe de deux bâtiments ordinaires, sans étage, non défensifs, plus un petit abri sous roc. Endommagé par bombardement.

Groupe du col de l'Echelle

N° 652-653 : non visité ni reconnu. Coordonnées 939,6-313,8 - Z environ 2200 m. Petit ouvrage du genre « abri actif» implanté sur un replat au pied de l'Aiguille Rouge, pour interdire un sentier de montagne reliant par les hauts le col des Thures et le col de l’Échelle. Constitué par un grand alvéole sous roc, à deux entrées, lié par galerie ascendante coudée à angle droit à un bloc actif pour arme automatique tirant vers le sud-ouest.

N° 654 : visité et reconnu. Coordonnées 939,9-313,5 - Z environ 2000 m. Ouvrage d'infanterie implanté dans la falaise bordant à l'ouest le passage du col de l’Échelle, au sommet des éboulis, et battant le col en croisant ses feux avec les ouvrages 974 et 975.

Constitué par une galerie, à entrée arrière au nord-est, et comportant un élargissement formant alvéole de casernement. A partir de cette galerie, des antennes desservent quatre blocs :

- bloc 1 , en tête, pour arme automatique prenant d'enfilade le passage du col (créneau cuirassé)

- bloc 2 : observatoire sous guérite blindée avec sortie

- blocs 3 et 4 : pour arme automatique sous béton tirant sur la route du col et l'ouvrage 975.

Galeries bétonnées à voûte en anse de panier. Présence de gaines pour la télégraphie optique à l'entrée et dans certains blocs actifs, pour la liaison avec les ouvrages voisins.

Groupe du col de l'Echelle. Ouvrage 654. Embrasure cuirassée pour mitrailleuse et gaine optique vers 1014-1034. Vue extérieure de l'ensemble du bloc.Groupe du col de l'Echelle. Ouvrage 654. Embrasure cuirassée pour mitrailleuse et gaine optique vers 1014-1034. Vue extérieure de l'ensemble du bloc.

N° 654 bis et 654 ter :

reconnus et visités. Coordonnées 940,2-313,6 - Z environ 1790 m. Blockhaus isolés, en béton, voisins, implantés au pied du précédent, à proximité et à l'ouest de la route du col de l’Échelle, qu'ils interdisent à bout portant.

654 ter pour une mitrailleuse sous créneau cuirassé. 654 bis peut-être pour canon antichar.

Protection: 2 m de béton non armé (dalle et murs). Large embrasure gradinée.

Entrée latérale.

Camouflage extérieur par enduit tyrolien et blocs de rocaille encastrés dans le massif de béton.

Groupe du col de l'Echelle. Blockhaus 654 bis. (Casemate de mitrailleuse).Groupe du col de l'Echelle. Blockhaus 654 bis. (Casemate de mitrailleuse).

N° 971-972 : reconnu et visité. Coordonnées 940,4-313,8 - Z environ 1780 m. Petit ouvrage d'infanterie à un bloc actif et deux entrées implanté exactement à la crête du col dont il interdit le passage.

L'entrée arrière (débouchant vraisemblablement à contrepente, sur la route descendant vers Bardonnèche) aujourd'hui comblée donne accès à une galerie sous roc de 90 m de long environ desservant, en tête, quelques alvéoles (logements, magasins) et un puits montant, 15 m plus haut, à une cloche cuirassée de mitrailleuse, à quatre créneaux, type n°4 (fabrication Fiat) constituant le bloc actif.

Un tronçon de galerie ascendante dessert latéralement une seconde entrée avec gaine optique vers l'ouvrage 654.

Gros-œuvre et cuirassement en bon état. Ouvrage entièrement déséquipé.

Groupe du col de l'Echelle. Ouvrage 971-972. Entrée avant, prise du poste optique.Groupe du col de l'Echelle. Ouvrage 971-972. Entrée avant, prise du poste optique.

N° 974 : reconnu et visité. Coordonnées 940,5-313,4 - Z environ 1820 m. Petit ouvrage d'infanterie à deux entrées, deux blocs actifs et galeries souterraines situé dans le pied de la falaise des rochers de la Sueur, au-dessus des éboulis, à l'est de la route du col. Croise ses feux avec l'ouvrage 654.

Groupe du col de l'Echelle. Ouvrage 975. Bloc d'entrée. Ensemble.Groupe du col de l'Echelle. Ouvrage 975. Bloc d'entrée. Ensemble. N° 975 : reconnu et visité. Coordonnées 940,4-313,4 - Z environ 1850 m. Petit ouvrage d'infanterie à une entrée (fig. 31) et deux blocs actifs flanquant la route du col de l’Échelle. Chaque bloc, bétonné, a deux créneaux de mitrailleuses.

L’un des blocs, endommagé par explosion intérieure, permet de constater les clivages du massif bétonné, dus à la coulée discontinue par couches successives, faute de moyens techniques.

Le bloc de tête a ses deux chambres de tir décalées et superposées.

Ouvrage entièrement déséquipé.

N° 655 : disparu. Coordonnées 940,1-313,3 - Z environ 1750 m. Consistait en un corps de garde défensif, à deux niveaux, à deux bastionnets carrés d'angle, probablement d'avant 1914, implanté le long de la route du col à quelques dizaines de mètres de l'ancienne frontière.

Fortement endommagé pendant la guerre, il a totalement disparu aujourd'hui.

N° 978 : ni reconnu ni visité. Coordonnées 941,1-313,6 - Z environ 1750 m. Ancien casernement de guardia alla frontiera à deux niveaux. Architecture très semblable à son homologue 926.

Groupe des Rochers de la Sueur

N° 1014: ni reconnu, ni visité. Coordonnées 941,0-312,3 - Z environ 2250 m.

Mission : défense des crêtes des rochers de la Sueur, conjointement avec le n°1034.

Petit ouvrage d'infanterie à une entrée et deux blocs actifs reliés par galerie souterraine.

Bloc 1 détruit. Bloc 2 pour arme automatique tirant vers l'est et gaine optique vers l'ouvrage 1034.

N° 1034 : ni reconnu, ni visité. Coordonnées: 941,1-312,1 - Z environ 2250 m. Mêmes caractéristiques que son homologue 1014.

N° 1015 : ni reconnu, ni visité. Coordonnées 941,4-312,3 - Z environ 2200 m. Casernement de temps de paix pour 10 hommes de la guardia alla frontiera.

Bâtiment ordinaire en maçonnerie, à simple rez-de-chaussée et toiture terrasse, en partie encastré dans le rocher.

N° 1015 bis : ni reconnu, ni visité. Coordonnées 941,-312,4 - Z environ 2200 m. Bâtiment abritant la recette supérieure d'un téléphérique venant de la vallée du Mélézet.

Entièrement déséquipé.

Commune de Montgenèvre

Groupe du Chaberton

N° 272 : ni reconnu, ni visité. Coordonnées 947,5-307,5 - 2 environ 2650 m. Refuge dit des Rochers Charniers ou du Clot des Morts. Bâtiment en maçonnerie, pour 30 hommes, à deux niveaux (rez-de-chaussée-1) couvert en voûtains de briques sur profilés de 110 recouverts d'asphalte.(Probablement antérieur à 1914).

N° 281 : ni reconnu, ni visité. Coordonnées 947,2-306,5 - 2 environ 2600 m. Poste défensif consistant en un bâtiment rectangulaire crénelé, à un seul niveau, destiné à surveiller le col du Chaberton.

En annexe : petit bâtiment à usage de latrines.

N° 303 : ni reconnu, ni visité. Coordonnées 947,5-305,9 - 2 environ 2650 m. Petit ouvrage d'infanterie à une entrée et deux blocs, reliés par réseau de galeries souterraines assurant la défense, face à l'ouest, du col du Chaberton, en liaison avec le n° 303 bis voisin. (Blocs pour arme automatique).

N° 303 bis: ni reconnu, ni visité. Coordonnées 947,2-306,4 - 2 environ 2650 m. Caractéristiques identiques au n°303.

N° 307 : batterie du Chaberton : voir dossier. Coordonnées 948,1-305,4 - 2 environ 3130 m.

N° 365 : batterie du Petit Vallon ou de la Fontaine du Chamois : cf. dossier

Reconnu et visité. Coordonnées 948,7303,6 - 2 environ 2300 m.

Il s'agit, en fait, de la partie annexée par la France d'un ensemble plus vaste, dont les éléments inférieurs sont encore en Italie.

L'ouvrage est constitué de quatre éléments:

- un groupe de batteries à air libre, dite « batterie haute du Petit Vallon» selon la dénomination italienne

- un magasin à poudre sous roc

- un casernement de temps de paix faisant partie des organisations réalisées avant 1914

- un ouvrage récent (1935-40).

N° 410 bis: visité et reconnu. Coordonnées 948,7-302,4 - 2 environ 1780 m.

Situation : au pied des pentes nord du mont Fort le Bœuf, près du village de Clavières (borne frontière 242.D). Simple blockhaus à une embrasure pour arme automatique défendant le débouché du torrent de Gimont sur la vallée de la Doire.

Bon état, mais entièrement déséquipé.

En 1713, la France cède à la Maison de Savoie ses possessions du versant oriental des Alpes en échange de la Haute Ubaye. L'Italie travaille alors énormément sur ses systèmes de défense. Vers 1880, les relations entre les deux pays voisins étant tendues, on assiste à un développement considérable des organisations. C'est à cette époque qu'est construite la batterie du Petit Vallon (dite batterie du Chamois) . Vers 1900 est commencée la batterie du Chaberton. Vers 1935, l'Italie entreprend un nouveau système de défense baptisé Vallo Alpino, constitué de blocs et d'ouvrages multiblocs en béton non armé. La batterie du Chaberton est mise hors de combat le 20 juin 1940. En 1947, un traité de paix franco-italien rectifie les frontières, plaçant en territoire français un certain nombre d'ouvrages italiens.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle

L'ensemble est composé de blockhaus, de blocs, d'ouvrages d'infanterie ou mixte, de casernements. L'un des casernements est composé d'un bâtiment maçonnée à un étage, distribué par un escalier intérieur droit, et couvert d'un toit terrasse. L'un des ouvrages d'infanterie est constitué de quatre blocs reliés par des galeries souterraines bétonnées et voûtées en anse-de-panier.

  • Murs
    • pierre moellon
    • béton
  • Toits
    béton en couverture, terre en couverture
  • Statut de la propriété
    propriété publique
Date d'enquête 1989 ; Date(s) de rédaction 1997
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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