• enquête thématique régionale, ponts et aménagements du Rhône en Provence-Alpes-Côte d'Azur
digues ; levées de terre
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Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    digue
  • Aires d'études
    bassin du Rhône

La partie du fleuve, traversant les départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, comporte trois catégories de digues différentes : des digues syndicales et communales établies par les riverains pour se protéger des inondations du fleuve ; des ouvrages divers formant digues et des digues établies par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) pour contenir les crues, ces dernières digues résultant de l’aménagement du fleuve dans la seconde moitié du 20e siècle. A cette époque, entre 1950 et 1970 environ, le Bas-Rhône a été profondément modifié en vue de la production d'énergie hydroélectrique, de l'amélioration de la navigation fluviale et de l'irrigation des terrains agricoles. Environ 400 km de digues bordent le lit du Rhône sur les départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, puis les deux bras du delta depuis Fourques jusqu’à la mer et le littoral de la Camargue, auxquels s'ajoutent les 87 km de digues maritimes. Les digues syndicales et communales, qui sont plutôt de simples levées de terre, ont été construites à partir du 12e siècle par les habitants puis les communes afin de pallier aux modifications du cours du fleuve, aux inondations et à l'assèchement de certains territoires. On ne connaît pas de documents qui permettent d'établir que les digues aient été l'objet d'un entretien régulier avant le 14e siècle ; et il est très probable que, vers le 12e et même vers le 13e siècle, elles étaient très rudimentaires, abandonnées à l'initiative et à la garde individuelle des intéressés. Elles ont été terminées, vers 1840-1860, lors de la mise en service de la ligne de chemin de fer Arles-Avignon avec la construction de la digue côté Gard du Rhône et du Petit Rhône (Référence : IA13004135) et de la digue à la mer. Les nombreux rehaussements et confortements réalisés après 1850 ont réduit les risques de surverse et de brèches pour les crues moyennes. Néanmoins, les digues du delta, notamment celles du Petit Rhône (Référence : IA13004135), sont fragiles et ne peuvent contenir les écoulements de crues fortes et de longue durée. Le 19e siècle est le siècle de nombreuses créations et restaurations de ces ouvrages de protection et de développement agricole. Les ouvrages divers formant digues, à savoir les soubassements de la voie ferrée Tarascon-Arles ou les remparts d'Avignon, protègent en plus des digues la plaine est d'Arles et la ville d'Avignon contre les crues du fleuve. Les ouvrages de la Compagnie Nationale du Rhône, construits entre les années 1950 et 1975, assurent le maintien des plans d'eau aux abords des aménagements hydroélectriques d'Avignon, Caderousse et Donzère-Mondragon et canalisent le fleuve pour en optimiser le débit. De nombreux organismes gèrent ces digues comme le Syndicat mixte interrégional d'aménagement des digues du delta du Rhône et de la mer (SYMADREM), le Syndicat intercommunal des digues du Rhône de Beaucaire à la mer, les communes, etc. (soit environ 25 organismes différents), auxquels s'ajoute la CNR. Le niveau de protection apporté par tous ces ouvrages varient beaucoup d'un secteur à l'autre. Elles sont perpétuellement sous surveillance ou en travaux pour éviter des inondations dévastatrices. En effet, les digues du delta du Rhône protègent, par exemple, près de quatre-vingt mille personnes, plus de deux mille cinq cents entreprises et près de soixante-dix mille hectares de cultures. Certaines digues ont été restaurées suite aux crues de l'hiver 1993-1994 ; d'autres le sont actuellement comme les digues des Papeteries Étienne et du Mas Mollin à Arles dans le cadre du Plan Rhône qui prévoit notamment l'entretien de digues plus ou moins laissées à l'abandon. La construction de ces ouvrages a cependant modifié la géographie du delta. Après les crues importantes du 19e siècle, et notamment la catastrophe de 1856, l’'Etat planifie l'installation d'équipements insubmersibles. La loi du 28 mai 1858 prévoit "l'exécution (par l’État) des travaux destinés à mettre les villes à l'abri des inondations". Elle a également soumis à déclaration préalable l'établissement de digues sur les parties submersibles de la vallée du Rhône, en précisant que "dans les vallées protégées par des digues sont considérées comme submersibles les surfaces qui seraient atteintes par les eaux si les levées venaient à être rompues ou supprimées". Un décret du 3 septembre 1911 détermine les limites des parties submersibles. Suite aux crues du printemps 1930, le gouvernement réglemente "l'établissement dans les parties submersibles des vallées, de constructions, plantations ou tous autres ouvrages ou obstacles susceptibles de nuire à l'écoulement des eaux, cela afin d'une part de mettre les bâtisseurs à l'abri des risques qu'ils encourraient en construisant dans une zone dangereuse et d'autre part, limiter les charges supportées par l’État pour venir en aide aux victimes des inondations". Ce dispositif a été amélioré et codifié en 1937, 1958, 1982, 1987, 1992 et 2000.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Compagnie Nationale du Rhône
      Compagnie Nationale du Rhône

      Société anonyme d'intérêt général, à directoire et à conseil de surveillance. Le 27 mai 1921, la loi organique de la CNR est publiée au Journal officiel : la société est chargée par l'État d'aménager et d'exploiter le Rhône, selon trois missions solidaires : production, navigation, irrigation et autres usages agricoles. Le 27 mai 1933, la CNR tient son assemblée générale constitutive. La CNR exploite 19 centrales hydro-électriques construites sur le cours du Rhône.

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      maître d'oeuvre

Documents figurés

  • Etablissement d'une martellière au point km. 320,800 de la digue de l'Eysselle. Plan général. /Dessin, calque, 1/15 000, 27 novembre 1911. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 3 S 113.

  • Etablissement d'une martellière au point km. 320,800 de la digue de l'Eysselle. Plan et élévation. /Dessin, 1/50, 7 novembre 1911. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 3 S 113.

  • Etablissement de trois prises d'eau à travers la digue du Mazet. Dessins de détail. /Dessin, 1/10 000, 17 août 1906. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 3 S 113.

  • Etablissement de trois prises d'eau à travers la digue du Mazet. Plan général. /Dessin, 1/10 000, 17 août 1906. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 3 S 113.

Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012