Dossier d’œuvre architecture IA05000672 | Réalisé par
Truttmann Philippe (Contributeur)
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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Fray François (Contributeur)
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
couvents des Récollets, puis caserne du Muy
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Briançon
  • Commune Briançon
  • Adresse 3 bis rue du Pont-d'Asfeld
  • Cadastre 1972 AP 68
  • Dénominations
    couvent, caserne
  • Vocables
    des Récollets
  • Appellations
    du Muy

DESCRIPTION

Situation

L'ancien couvent des Récollets, devenu Caserne du Muy, s'élève au centre de la vieille ville, à l'est de la grande gargouille. Elle sépare la rue du Pont d'Asfeld sur laquelle ouvre sa porte d'entrée principale de la rue Roche en contrebas, à l'ouest. On accède à la chapelle à l'extrémité nord, à la jonction des deux rues, tandis qu'un pas d'âne les relie au sud de l'édifice.

Rue de Roche : pas d'âne le long de la façade occidentale.Rue de Roche : pas d'âne le long de la façade occidentale.

Sa masse imposante s'harmonise assez bien aux immeubles voisins par la similitude des ordonnances et des hauteurs, mais aussi par le jeu des dénivellations.

Matériaux

Le gros-œuvre, qui apparait par endroits sous les enduits, est un blocage grossier. Portes et chaînes d'angles sont appareillées.

Parti général

L'édifice, long et étroit, placé sur un axe nord-sud se compose de deux parties juxtaposées : le corps de logis et la chapelle dans le prolongement l'un de l'autre.

- Le corps de logis A de plan trapézoïdal se compose de trois parties en enfilade du nord au sud à partir de la cage d'escalier Aa qui dessert les six étages de l'édifice (le comble est accessible par une échelle).

- La cage d'escalier Aa comprend l'escalier et, à l'est, le vestibule ou, aux étages, un espace de même surface différemment aménagé.

- L'escalier : rampe sur rampe à volées parallèles, de sens contraires, de part et d'autre d'un mur d'échiffre. Les volées, d'inégales longueurs, sont couvertes de berceaux segmentaires inclinés, tandis que paliers et repos sont voûtés d'arêtes.

Rez-de-chaussée supérieur. Vestibule et départ de l'escalier. Vue prise de la porte d'entrée de la rue du Pont d'Asfeld.Rez-de-chaussée supérieur. Vestibule et départ de l'escalier. Vue prise de la porte d'entrée de la rue du Pont d'Asfeld.

- Le vestibule est couvert de trois travées d'arêtes et donne directement sur les volées. Les arrachements des voûtes aux premier et deuxième étages semblent indiquer qu'il en était de même avant le réaménagement et l'ouverture de la porte du premier étage de l'ancienne chapelle.

- La partie Ab est voûtée d'arêtes sur quatre étages (premier et deuxième sous-sols, rez-de-chaussée et premier étage)

- La partie Ac qui termine l'édifice au sud pourrait avoir été ajoutée : ses dispositions sont différentes du reste : refend nord-sud, pas de voûte.

- Au nord de la cage d'escalier, deux petites pièces voûtées irrégulièrement aux quatre premiers étages encadrent l'arrondi de la chapelle.

- La chapelle B a un plan irrégulier, sans doute dû au parcellaire, arrondi à ses deux extrémités : entrée au nord et chœur au sud. Voûtée d'arêtes séparées par des doubleaux, elle occupe la hauteur de deux étages (rez-de-chaussée et premier étage). Un plancher moderne a été établi, à quatre marches au-dessus du premier étage du corps de logis ; quatre poteaux alignés le soutiennent. Ces poteaux reposent sur un refend longitudinal qui divise les deux sous-sols compartimentés : premier sous-sol en quatre salles, deuxième sous-sol en cinq salles (le pilier de la salle nord est remplacé par un refend).

Si le deuxième sous-sol ouvre de plain-pied, à l'ouest, sur la rue Roche, il semble que des surélévations du terrain ont condamné des soupiraux au nord et à l'est ; le premier sous-sol est éclairé à l'ouest par des fenêtres.

Au-dessus de la chapelle, se trouve un étage carré et le comble.

Élévations extérieures

Les deux longues façades est et ouest sont aujourd'hui ordonnancées, percées de travées de fenêtres en segment, à chambranle à cru, appareillé, ou sans chambranle saillant. On doit cependant distinguer plusieurs points intéressants :

- La façade nord est la seule intacte apparemment : deux chaînes d'angles à refends ; portail à décor architecturé ; fenêtre ébrasée en plein cintre ; petite fenêtre sous l’égout de la toiture. Cette disposition est la seule qui corresponde à la structure interne de la chapelle.

- Il n'en est pas de même pour les façades latérales qui ne laissent rien voir de la disposition d'origine : les deux niveaux de fenêtres sont ceux des deux étages modernes. La structure apparaît à l'intérieur : embrasures larges, en segments, recoupées par le plancher ajouté.

- La porte d'entrée du vestibule a elle aussi un décor architecturé, à fronton cintré encadré de deux boules engagées sur socles.

Façade orientale sur la rue du Pont d'Asfeld. Porte d'entrée du vestibule. Au fond, la chapelle des Pénitents.Façade orientale sur la rue du Pont d'Asfeld. Porte d'entrée du vestibule. Au fond, la chapelle des Pénitents.

- La porte du deuxième sous-sol, côté ouest, n'a pour tout ornement qu'un gros cordon en doucine, sur un chambranle appareillé au nu du mur.

Combles et couverture

Longue charpente à faux-entraits autrefois couverte d'ardoise.

Distribution intérieure

L'édifice, désaffecté depuis peu de temps, est à l'abandon et ne présente aucun élément intéressant.

Le couvent des récollets est fondées en 1642. En 1702, ils sont autorisés, par la Ville et par le roi à s'installer à l'intérieur de l'enceinte, au quartier de Roche ; par ailleurs, le roi leur accorde 10 000 livres en dédommagement de leurs anciens terrains pris par les nouvelles fortifications, pour l'édification d'un nouveau couvent et d'une chapelle. La pose de la première pierre de l'église à lieu le 29 mai 1729, placée sous le vocable de Saint-Pierre d'Alcantera. Le couvent est supprimé en 1782 et ses bâtiments et ses biens attribués à l'hôpital, qui les rétrocéda au roi contre une rente annuelle. Il fut alors transformé en entrepôt de grains pour les troupes.

L'édifice, long et étroit, se compose de deux parties juxtaposées : le corps de logis et la chapelle, dans le prolongement l'un de l'autre. Le corps de logis est constitué de trois parties en enfilade desservies par un seul escalier : le vestibule est couvert de trois travées d'arêtes ; la partie suivante est voûtée d'arêtes sur quatre étages (jusqu'au premier) ; la partie sud pourrait avoir été ajoutée car ses dispositions sont différentes de celles des autres (pas de voûtement). La chapelle a un plan irrégulier, arrondi aux deux extrémités ; elle occupe la hauteur de deux étages (rez-de-chaussée et premier étage) et un plancher moderne a été établi entre les deux niveaux ; au-dessus se trouve un étage carré et un comble. Côté rue Roche, les deux sous-sols sont ouverts par des fenêtres et une porte y donne accès. La façade nord est la seule intacte avec son portail à décor architecturé qui correspond à la structure interne de la chapelle.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, étage de soubassement, rez-de-chaussée, 5 étages carrés
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1978/09/07
  • Précisions sur la protection

    Façades et toitures (cad. 1972 AP 68) : inscription par arrêté du 7 septembre 1978.

  • Référence MH

Bibliographie

  • ROMAN, Joseph. Dictionnaire topographique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie nationale, 1884. 200 p.

  • FORNIER, Marcellin. Histoire générale des Alpes maritimes ou Cottiennes. Paris : Champion, 1890-1892. T. 1 : 816 p. ; T. 2 : 779 p. ; T. 3 : 558 p.

Documents figurés

  • Caserne du Muy. Magasins aux vivres et aux lits militaires à la ville. 1822. [Plan] Dessin, 1822. Service Historique de la Défense, Vincennes : Atlas des bâtiments militaires, T 335/4, feuille 2.

  • Caserne du Muy. Magasin aux vivres et aux lits militaires à la ville. 1822. [Elévations] Dessin. Service Historique de la Défense, Vincennes : Atlas des bâtiments militaires, T 335/4, feuille 2.

  • Caserne du Muy, caserne E. Plans et élévations. 1872. Dessin. Service Historique de la Défense, Vincennes : Atlas des bâtiments militaires, T 335/4, feuille 5.

Date d'enquête 1976 ; Date(s) de rédaction 2001
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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