Dossier d’œuvre architecture IA84000231 | Réalisé par
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
couvent de carmes Notre-Dame-L'Annonciade ; magasin de commerce
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis
  • Commune Pertuis
  • Adresse Général Leclerc
  • Cadastre 1937 K 1398 A 1406 ; 1837 K 1222 A 1226
  • Dénominations
    couvent, magasin de commerce
  • Genre
    de grands carmes
  • Vocables
    Notre-Dame-l'Annonciade
  • Destinations
    théâtre, magasin de commerce

DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

Le Couvent des Carmes, s'élevait dans la partie sud-est de la ville, en dehors de l'enceinte, entre les rues du Maréchal Leclerc et des Contrats.

Il n'en subsiste que la chapelle, relativement bien conservée malgré sa transformation en grand magasin et la destruction du collatéral gauche. Elle est englobée au sud et à l'est dans des maisons d'habitation d'où elle émerge quelque peu, son clocher-arcade apparait depuis la route de la Tour d'Aigues.

Le parvis de la chapelle, de plan triangulaire conserve sa superficie, à l'intersection des deux rues qui la bordent.

Matériaux et leur mise en œuvre

- L'ensemble des éléments porteurs et des arcs est appareillé soigneusement et sculpté. Les voûtains (choeur, nef, collatéral droit) sont également construits en petit appareil rectangulaire étroit, assez régulier.

- Les murs sont en blocage grossier enduit à l'intérieur.

Parti général, plans, coupe et élévations intérieures

Chapelle orientée au sud, originellement pourvue d'une nef bordée de deux collatéraux ; l'ensemble avait quatre travées voûtées d'ogives; le collatéral gauche possédait une chapelle élevée à gauche du chœur ; celui-ci de plan polygonal est voûté de la même maçonque le reste de l'édifice. Un étage de caves occupe l'emplacement de la moitié des travées de la nef, des collatéraux et celui du chœur. Une fois désaffectée, la chapelle a été mutilée par la destruction du collatéral gauche, du côté nord de la chapelle bordant le chœur et par celle de la première travée du collatéral droit. Transformée en bazar, elle fut dotée de deux étages de galeries entourant un jour central ; le chœur est transformé en cage d'escalier et la nef est ouverte largement sur les collatéraux par de grandes arcades lancées entre les piliers. Les communications entre les diverses autres parties de l'édifice s'effectuent par plusieurs portes de natures différentes :

- porte en arc brisé, très mutilée, percée dans la deuxième travée du collatéral droit, vers l'ouest (bâtiments détruits).

- porte en plein cintre mouluré percée sans doute après coup dans le quatrième pan (sud-ouest) du chœur vers des bâtiments détruits.

- porte en plein cintre, à impostes moulurées, murée, faisant communiquer la quatrième travée du collatéral gauche et la chapelle à gauche du chœur.

- porte en plein cintre, murée faisant communiquer le chœur et cette chapelle.

- le chœur, couvert d'une voûte portée par les nervures était éclairé par cinq fenêtres ; la première à gauche, a dû être murée lors de la construction de la chapelle nord ; la cinquième à droite est également murée ; la quatrième est transformée en porte ouvrant sur le premier étage de la cage d'escalier.

- le collatéral droit, intact à l'exception de la première travée détruite, était éclairé par des fenêtres, sans doute identique à celle qui subsiste dans la première travée : en trois points ébrasée des deux côtés. Un plancher coupe le collatéral à la naissance des voûtes.

- Le contrebutement des voûtes de la nef s'effectue par une série d'arcs-boutants qui s'appuient, entre chaque travée, sur des culées chargeant, vers l'intérieur, les piliers extérieurs des collatéraux et empêchent leur dévers. Les piliers du côté gauche de la nef furent renforcés sur le côté est par des contreforts, après destruction du collatéral ; des tirants furent ajoutés dans la nef. Deux contreforts ne même nature que les culées encadrent la façade antérieure ; deux autres encadraient celles des collatéraux.

- L'étrésillonnement longitudinal est assuré par les arcs formerets brisés et surtout par les grandes arcades latérales.

- Les élévations intérieures malgré les modifications sont très homogènes.

- Nef - les élévations latérales sont symétriques mais les arcades ne sont pas toutes identiques : celles des premières et deuxième travées sont moins hautes que les autres, leur courbure plus arrondie, franchement en plein cintre du côté droit ; la mouluration de ces arcs pénètre directement dans les colonnettes des piliers. Au-dessus, le mur est percé dans chaque travée d'une fenêtre en arc légèrement brisé. Les ogives des voûtes retombent sur les colonnettes des piliers par l'intermédiaire de chapiteaux circulaires moulurés, mais le deuxième pilier droit n'a pas de chapiteaux , celui de gauche a des chapiteaux inachevés.

- les autres élévations différent par leur fonction dans l'édifice : le revers de la façade antérieure, coupé actuellement par les deux étages de galeries, présente peu d'intérêt. Les deux retombées de la voûte de la première travée s'effectuent sur deux culots sculptés. A l'opposé, l'élévation est largement percée de l'arc triomphal au-dessus duquel s'ouvre un oculus circulaire. Les nervures de la voûte de la quatrième travée retombent sur des culots sculptés.

- Chœur - l es élévations du chœur se décomposent en deux niveaux séparés actuellement par le premier étage des galeries ; il semble que ces deux niveaux n'aient pas été séparés originellement par un cordon, chaque pan est encadré de deux colonnettes.

Deux portes s'ouvraient, l'une à gauche vers la chapelle nord, l'autre au sud vers des bâtiments disparus ; toutes deux sont en plein cintre. A droite (cinquième pan), apparait, sous la fenêtre, la trace d'un arc muré. Les fenêtres sont toutes en arc brisé et ébrasées.

- Collatéraux - Le collatéral droit conserve une fenêtre dans la deuxième travée (cf. supra). Les piliers cylindriques flanqués de colonnettes sont couronnés de chapiteaux moulurés ; seuls ceux de l'angle sud-ouest de la quatrième travée sont ornés de feuillages. Du collatéral gauche ne subsiste que le revers des grandes arcades et le fond de la quatrième travée.

- Chapelle est (à gauche du chœur) - Divisée par un plancher, ses élévations ne conservent que les culots coniques et les arrachements des nervures qui y retombent, ainsi que les formerets en arc brisé. L'arc ouvrant sur le collatéral conserve ses impostes comparables à celles de la porte ouverte dans le quatrième pan du chœur. La porte donnant dans le chœur est masquée par une cloison de briques. Le côté est a été détruit.

- Les caves - De plan un peu irrégulier, elles correspondent aux troisième et quatrième travées de la nef, au chœur, aux première, deuxième et troisième travées du collatéral droit, aux troisième et quatrième travées du collatéral gauche et à la chapelle à gauche du chœur. Il semble que les autres travées possédaient leurs caves, actuellement comblées et condamnées. Entre chacune de ces salles apparaissent les soubassements cylindriques des piles de l'édifice. Certaines sont englobées par des massifs grossièrement appareillés (ou leur servant de support) sur lesquels retombaient des voûtes d'arêtes (collatéraux) culminant à un niveau supérieur à celui du sol actuel (chappe de béton dans le collatéral droit) ; ces voûtes d'arêtes sont détruites sauf dans la chapelle située à gauche du chœur.

Deux pans d'une base moulurée noyée dans le mur de la deuxième travée du collatéral droit apparaissant près de la troisième pile, à 55cm sous le plafond. Il est impossible de préciser si cette base est en place ou remployée. Il en est de même dans les angles de la cave située sous le chœur, mais ces traces sont peu convaincantes.

Élévations extérieures

- Façade antérieure : profondément remaniée, elle n'est observable qu'à l'aide de documents anciens. Elle comprenait trois parties correspondant à la nef et aux collatéraux, chacune encadrée de contreforts d'angles.

- la partie centrale : percée d'un portail comprenant une porte à pilier central et un tympan inscrits dans la même embrasure ; les deux parties de la porte alternaient avec trois colonnettes adossées. A hauteur du tympan, la voussure est encadrée de deux colonnettes à chapiteaux corinthiens portant un entablement en ressaut aux extrémités. Dans les écoinçons, deux médaillons aujourd'hui détruits. L'entablement est surmonté d'une niche en plein cintre encadrée de deux colonnettes à chapiteaux corinthiens portant une corniche en ressaut aux extrémités.

Cette disposition est différente de l'interprétation fournie par le dessin de 1796 : la niche couronnée d'un oculus, y apparait plus basse en encadrée d'ailerons et de motifs ressemblant à des pinacles.

- les deux parties latérales n'étaient percées chacune que d'une porte surmontée d'un entablement.

- Façade latérale droite - elle comprend la façade du collatéral et celle de la partie haute de la nef.

- le mur du collatéral conserve deux baies originales : une porte ouvrant dans la deuxième travée, très mutilée, et au- dessus, une petite fenêtre ébrasée en arc brisé

- la partie supérieure du mur de la nef se compose d'une série de quatre pignons percés chacun d'une fenêtre en arc brisé, séparés par des contreforts sur lesquels s'appuient les arcs- boutants. Les culées servant de support à ces arcs sont couronnées de chaperons sculptés

- Le clocher-arcade est percé de trois baies et couronné d'un pignon. Il s'élève sur le mur sud de la quatrième travée du collatéral droit

- Façade latérale gauche - détruite.

- Chevet - partiellement masqué. Le quatrième pan est percé d'une porte déjà mentionnée, les fenêtres sont ébrasées.

Comble et couverture

La chapelle est couverte d'une toiture qui repose sans doute sur les reins de la voûte dont elle épouse à peu près la forme.

Distribution intérieure

Il ne reste rien des aménagements religieux sauf quelques traces de peintures murales dans le chœur. Par contre, l'aménagement moderne en bazar, qui a épargné l'essentiel de l'édifice, est intact : il se compose dans la nef de deux étages de galeries entourant un jour central, la première bordée d'une rampe en fonte, la deuxième d'une rampe en bois découpé. L'accès principal au premier étage s'effectue à l 'aide d'un escalier métallique, tournant à droite établi au centre du chœur et bordé de deux rampes en fonte.

Le palier de l 'étage forme une sorte de rotonde éclairée par les fenêtres du chœur qui ouvrent au niveau du sol. Les collatéraux, dotés d'un étage sont utilisés comme réserves, à l ' instar des hangars construits alentour.

NOTE DE SYNTHÈSE

Dans sa majeure partie homogène, l'édifice présente néanmoins quelques particularités qui indiquent reprises et transformations.

- la première travée de la nef a une voûte plus élevée que les autres, retombant à un niveau légèrement plus bas sur des culots et les chapiteaux des deuxième piliers gauche et droit. Cette travée est aussi la plus longue, ce qui a imposé l'élargissement des arcades latérales ; il en est de même pour la deuxième travée. A noter que le couronnement des deux deuxièmes piliers sont différents des autres.

- la chapelle située à gauche du chœur fut ajoutée, mais semble-t-il, peu de temps après la construction du reste : en effet l'emplacement et la nature des deux arcs ouvrant sur le collatéral gauche et le chœur montre qu'elle n'était pas prévue au départ. En outre, la partie haute de sa façade ouest est détachée du côté est du chœur dont le parement et la fenêtre murée apparaissent (le vide laissé entre les deux édifices sert d'accès aux toitures). Le profil des formerets et des nervures est le même que dans le reste de la chapelle.

- la porte ouvrant dans le quatrième pan du chœur a elle aussi été ajoutée après coup.

- enfin la présence de caves est inhabituelle. Il semble qu'elles ont été creusées après la désaffectation de l'édifice en 1792. En effet y apparaissent les soubassements cylindriques des piliers servant d'appui à des voûtes d'arêtes détruites actuellement dans le collatéral droit ; plusieurs escaliers desservaient ces caves ; l'une d'elles (quatrième travée de la nef) avait une grande cuve à vin. Il semble que le niveau du sol de la chapelle a été relevé en tenant compte des voûtes laissées en place sous les troisième et quatrième travées.

- le portail peut dater de la deuxième moitié du XVIe siècle.

Fondation en 1500 ; construction à partir de 1506 ; reconstruction de l'église endommagée par une tempête de 1521 à 1535 ; construction du clocher en 1558 ; restauration en 1582 ; couvent loti en 1792 et détruit ; église vendue en 1796, transformée en théâtre puis en magasin de commerce en 1886 et partiellement détruite (collatéral est, clocher, décor).

Eglise composée d'une nef de 4 travées, un choeur polygonal et un collatéral de 3 travées voûtés d'ogives ; vaisseau central contrebuté par des arcs boutants, recoupé par 2 planchers avec des galeries et un escalier en fer à cheval dans le choeur à structures métalliques

  • Murs
    • molasse
    • fer
    • moyen appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    2 vaisseaux, sous-sol, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : cage ouverte, en charpente
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents figurés

  • Vue de la place des Carmes de Pertuis, le 7 septembre 1796. Dessin, 1796. Collection particulière.

    Collection particulière
  • Façade principale des établissements Silvy Art et Travail (Début 20e siècle). Carte postale. Ely, Henri photographe.

  • Vue ancienne de l'intérieur de la chapelle transformée en magasin. Carte postale. Ely, Henri, photographe. Début 20e siècle.

Annexes

  • 1559 , 27 décembre . Pertuis .- Prix-fait conclu entre le couvent des Carmes de Pertuis et le carrier Jacomin Yvert pour la fourniture de la pierre nécessaire à la construction du clocher dudit couvent.
Date d'enquête 1969 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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