Dossier d’œuvre architecture IA05000650 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
collégiale Notre-Dame puis église paroissiale Notre-Dame et Saint-Nicolas
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Briançon
  • Commune Briançon
  • Adresse place du Temple
  • Cadastre 1841 A4 712  ; 1972 AP 199
  • Dénominations
    collégiale, église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame, Notre-Dame et Saint-Nicolas

HISTORIQUE

L'église paroissiale date des premières années du XVIIIe siècle. Entreprise probablement en 1705, la nouvelle église fut terminée en 1718 et consacrée en 1726. Elle a remplacé un édifice construit probablement dans le cours du XVe siècle, comme beaucoup d'églises du Briançonnais.

Après 1692 (invasions), quand Vauban voulut reconstruire les fortifications de Briançon, il ordonna la destruction de l'ancienne église qui le gênait probablement pour réaliser ses projets et il envoya lui-même le plan du nouvel édifice ainsi qu'il résulte d'une lettre du 26 juin 1703, écrite par lui au consul de Briançon et qui est conservée aux archives municipales.

Des plans sont dressés par le sieur Dampierre, ingénieur en chef à Briançon, Robelin et Vauban. Les plans de l'église établis par Isaac Robelin, ingénieur militaire collaborateur de Vauban (1631-1709) sont revus et corrigés par Vauban. Les travaux commencent en 1703 et se terminent probablement en 1718 car le maréchal de Villars indique dans une lettre du 25 août 1717 la place que les officiers d'état-major doivent occuper dans l'église. L'église et le maître-autel consacré à Notre-Dame sont consacrés par Monseigneur de Tencin, archevêque d'Embrun en 1726. Elle est élevée au rang de Collégiale vingt ans plus tard en 1746, sous la titulature Notre-Dame-et-Saint-Nicolas.

L'église, paraît-il, aurait du avoir trois étages, mais au cours de la construction, on se serait aperçu qu'elle offrait une cible trop visible aux bombes et on diminua la hauteur de l'édifice, les consuls exigeant en compensation l'édification du bâtiment actuel de la mairie, qui reçut des voûtes épaisses pour résister aux projectiles.

L'église elle-même a ses voûtes protégées des bombes par une très curieuse matelassure de mélèzes enchevêtrés.

De l'ancienne église paroissiale démolie en 1693, il ne reste que deux lions accroupis qui supportaient les colonnes d'un porche ; ils sont placés à droite et à gauche de la porte de la nouvelle église.

Le chapitre de l'église paroissiale et Collégiale de Briançon est institué en 1746 à la demande des habitants.

DESCRIPTION

Situation

Edifiée à l'extrémité nord de la ville intra-muros, la collégiale est isolée des bâtiments voisins (mairie, maison) dont elle n'est séparée que par deux ruelles étroites. Au sud elle ouvre sur une place triangulaire, à l'ouest elle est bordée directement par les fortifications.

Composition d'ensemble

La lourde masse de l'édifice n'est guère allégée par les deux clochers de sa façade. Ils dominent la place qui sert de parvis et l'écrasent même par leur hauteur. La collégiale, par sa position excentrée, est visible de partout à l'extérieur de l'agglomération et constitue un des éléments signalétiques de la physionomie briançonnaise.

Matériaux

L'édifice est construit uniformément en une pierre blanche calcaire bien conservée dans l'ensemble mais qui se délite en surface dans certaines parties. Toutes les maçonneries sont enduites (intérieur et extérieur) à l'exception des membres architecturaux en pierre de taille : ils constituent une structure visible essentiellement constituée de supports (piles, pilastres, chaînes d'angles, chambranles) et de parties soutenues (arcs, entablements, cordons, corniches). Le sol est un dallage de marbre gris avec des reprises de pierre dans la nef ; plancher dans les collatéraux et le chœur.

Structure

Edifice dirigé vers le nord comprenant une nef entre deux clochers et deux collatéraux, un transept et un chœur encadré de deux sacristies surmontées d'une tribune. L'ensemble est voûté d'arêtes (les quatre travées de la nef, les trois des collatéraux, les sacristies, la tribune est et la tribune de l'0rgue) sauf la croisée du transept couverte d'une coupole sur pendentifs, le chœur rayonnant et la tribune ouest voûtée en arc de cloître.

La voûte de la nef est contrebutée latéralement par les deux clochers et deux arcs boutants cachés dans le comble des collatéraux.

Les deux tribunes du chœur sont accessibles par deux escaliers de 24 marches aménagés dans l'épaisseur des murs du transept ; ils sont couverts de berceaux inclinés ; un autre escalier dérobé donne accès à la chaire.

Dans les deux clochers symétriques, 11 volées portées par des berceaux rampants permettent l'accès successif à la tribune de l'orgue, au comble des collatéraux, à une porte ouvrant au-dessus de la corniche de la nef ; au-dessus diverses échelles et échelles de meunier conduisent au comble de la nef puis aux étages supérieurs où se trouvent la pendule de l'église, la sirène (est) et les cloches (ouest).

Les élévations intérieures de l'édifice sont structurées par un décor d'architecture très massif, d'ordre toscan. Un lourd entablement règne autour de la nef et du chœur.

Ce style est un peu contredit par la légèreté de la tribune d'orgue portée par trois arcs en plein-cintre retombant sur deux colonnes toscanes de marbre rose.

Élévations

- Façade antérieure sud

Ordonnance symétrique comprenant

- un corps central de deux niveaux à travée rythmique couronnée d'un fronton en arc segmentaire. Ordre toscan aux deux niveaux ; porte rectangulaire surmontée d'un fronton cintré et de pots-à-feu ; niches en cul-de-four couronnées de frontons cintrés,

- deux clochers de quatre niveaux séparés par des entablements. Les deux niveaux supérieurs sont percés de deux fenêtres en plein cintre, avec balustrade. Ordre ionique au quatrième niveau. A l'exception du corps central entièrement en pierre de taille, les maçonneries sont enduites (couleur ocre saumon). Deux cadrans solaires sont peints au deuxième niveau des clochers (restauré à gauche et daté 1719).

Un degré semi-circulaire de cinq marches donne accès à la porte de la nef.

- Façades latérales

Scandées par de minces contreforts, ces élévations ne sont percées que par les fenêtres en plein-cintre des collatéraux, par les fenêtres en arc segmentaire ébrasées des premier et deuxième niveaux des clochers et aux troisième et quatrième niveaux de ces derniers par les mêmes fenêtres qu'en façade antérieure. Les faces internes des clochers se faisant face ne sont percées que du dernier niveau de fenêtres, avec la même balustrade pour allège. Il faut noter que les bases moulurées des pilastres d'angles du troisième niveau (toscan) sont cachées par le comble de la nef. Les élévations des bras du transept sont nues, percées d'une fenêtre à la partie supérieure.

- Chevet

Mêmes observations que pour les faces latérales. Les contreforts, comme aux bras du transept, sont couronnés d'un élément de fasces.

Une corniche règne sur le chevet et le transept ; une autre sur chaque partie distincte : sacristies, collatéraux. Deux plaques gravées, rapportées au centre de l'élévation portent les dates 1705 et 1706.

L'élévation de la première travée du collatéral gauche est masquée à mi-hauteur par un avant-solier appartenant à la mairie ; une porte rectangulaire est percée au premier niveau ; une autre, en arc segmentaire, est murée à la deuxième travée.

Couverture

Couverture restaurée en ardoise. Toits à l'impériale sur les deux clochers avec couronnement de lanternons octogonaux en zinc surmontée d'une croix. La charpente du clocher est est presque entièrement refaite.

Grand comble bien réalisé sur l'ensemble de l'édifice, de facture classique. Un plancher règne au-dessus des voûtes, reposant sur les entraits.

Distribution intérieure

Murs et voûtes sont badigeonnés en blanc cassé ; tous les éléments architecturaux en pierre de taille sont peints en faux-marbre gris veiné. Lambris de 3, 85 m de hauteur autour du transept (côtés et nord) et du chœur ; stalles dans le chœur. Clôture de chœur en marbre ocre veiné à balustres carrés ; balustrade en bois aux deux tribunes.

Un cadran d'horloge est peint au sommet de la voûte de la première travée de la nef.

CONCLUSION

Edifice d'une seule venue, entièrement homogène. D'un style classique très dénudé (toscan) et lourd. Quelques petites modifications n'ont pas altéré le parti d'origine : fenêtre murée dans le collatéral gauche, tribune d'orgue sans lien avec le reste de l'architecture. On peut regretter le manque d'élan intérieur de cette architecture, la lourdeur de ses proportions. L'éclairage de la nef n'a été résolu que par l'intermédiaire des fenêtres du collatéral gauche.

ANNEXES

Marques et inscriptions

- Façade antérieure. Clocher gauche. Deuxième niveau : cadran solaire peint, restauré, daté 1719.

- Façade latérale du transept gauche : graffiti : à environ 2m de hauteur, gravé : LE REGIMENT DE MEDOC 1717

- Chevet : deux plaques gravées rapportées : 1705, au-dessus 1706.

- Collatéral droit, première travée, pile sud-ouest

DIEVI X BRIS MDCCXLVII / PRAEPOSITURA ULTIENSIS / HUIC COMMUNITATI DEDIT / IN EMPHITEUSIM PERPETUAM / DECIMAS HUIUS LOCI EX / CONCESSIONE APOSTOLICA / VIGORE BULLARUM NONIS / MAIJ MDCCXLVIII.

- Dans les clochers (campanile ouest, fenêtre du deuxième niveau ouest) : de nombreux graffiti de visiteurs se chevauchent, de 1840 à nos jours.

Eglise construite de 1705 à 1718 sur les plans de Vauban, chargé de reconstruire les fortifications de Briançon, et consacrée en 1726. La première église paroissiale aurait été détruite en 1692 au moment de l'invasion des armées de Savoie ou lors des l'édification des nouvelles fortifications parce qu'elle en gênait le tracé. Eglise érigée en collégiale en 1746. Elle porte à la fois les noms du titulaire, l'Assomption de la Vierge Marie, et celui de Saint-Nicolas, patron de Briançon. AUTEUR : Vauban Sébastien Le Prestre de, marquis (ingénieur militaire) ; JATT : attribué par source ; attribué par travaux historiques

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 18e siècle
  • Dates
    • 1705, daté par travaux historiques

Eglise homogène, de plan en croix en latine, composée d'une nef entre deux clochers et deux collatéraux, un transept et un choeur encadré de deux sacristies surmontées d'une tribune. L'ensemble est voûté d'arêtes, sauf la croisée de transept avec une coupole sur pendentifs. Les élévations intérieures sont structurées par un décor d'architecture très massif, d'ordre toscan fait de plaques de marbre foncé ; un lourd entablement règne autour de la nef et du choeur. La façade est d'ordonnance symétrique, en pierre de taille, avec un corps central de deux niveaux à travée rythmique couronnée d'un fronton en arc segmentaire ; les deux clochers qui l'encadrent ont quatre niveaux séparés par des entablements. Les deux niveaux supérieurs sont percés de deux fenêtres en plein-cintre, avec balustrade. La couverture est en ardoise pour la toiture principale, et pour les toits à l'impériale des deux clochers, sauf pour les lanternons octogonaux couverts de zinc.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • maçonnerie
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise, zinc en couverture
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte en arc-de-cloître
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à l'impériale
    • lanterneau
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1931/10/14
  • Référence MH

Bibliographie

  • ALBERT, Antoine. Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun. Embrun : Pierre-François Moyse, 1783 [1786], 2 tomes, VI-501 p. Edition 1959.

  • ROMAN, Joseph. Répertoire archéologique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie nationale, 1888.

  • BORNECQUE, Robert. La collégiale Notre-Dame de Briançon. Dans Congrès Archéologique de France. Dauphiné. 1972. Paris : Société Française d'Archéologie, 1974.

    P. 30-37.
  • Dictionnaire des églises de France. 2D Alpes, Provence, Corse. Paris : Robert Laffont, 1966.

  • ROMAN, Joseph. Dictionnaire topographique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie nationale, 1884. 200 p.

Date d'enquête 1984 ; Date(s) de rédaction 2001
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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