Dossier d’œuvre architecture IA84000045 | Réalisé par ; ;
Sauze Elisabeth (Contributeur)
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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Bonan Aurélie (Rédacteur)
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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  • inventaire topographique
Chapelle Saint-Julien
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis - Pertuis
  • Commune La Bastidonne
  • Lieu-dit Saint-Julien
  • Cadastre 2013 B 112  ; 1837 B 113
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Saint-Julien

HISTORIQUE DÉTAILLÉ :

La date exacte de la construction de cette chapelle n'est pas connue. Elle fut érigée pour la confrérie fondée dans la paroisse avant 1620 en l'honneur du saint patron de la commune, dont des reliques étaient conservées dans l'église du lieu.

Elle existait en 1656, d'après le procès-verbal d'une visite pastorale effectuée cette année-là, qui précise que la chapelle, en bon état et fermée à clef, servait de cadre à une procession générale le 28 août, jour de la fête votive de La Bastidonne 1.

Un ermitage de Saint-Julien fut établi plus tard, probablement à la fin du 17e siècle. Le 18 avril 1729, le conseil de la communauté recevait pour ermite le frère François Puget, qui succédait au frère Jausseran, en lui promettant la concession de quelques terres à cultiver et d'un habit tous les trois ans ; l'ermite devait en échange servir la paroisse comme clerc (rétribué par le vicaire) et comme fossoyeur 2.

François Puget quitta l'ermitage en décembre 1740, remplacé aussitôt par jean-Antoine Bouis, de Larches, qui fit des offres de service à la commune pour instruire les enfants 3, mais y revint l'année suivante 4.

En 1762, la chapelle fut endommagée par la foudre. La confrérie n'ayant pas les moyens de la réparer, le conseil de la communauté prit en charge les travaux nécessaires, qui furent exécutés, pour le prix de 117 livres, par le maçon Claude Roche sur un devis établi par Toussaint Étienne 5. L'année suivante, le même conseil, mécontent de l'ermite qui ne remplissait pas ses devoirs envers la paroisse, conçut le projet de supprimer l'ermitage et d'affecter ses revenus (quelques terres concédées lors de la fondation par le seigneur) à l'entretien d'un prêtre secondaire pour aider le vicaire à gérer la paroisse : les requêtes qui furent adressées en ce sens au baron de La Tour-d'Aigues et à l'archevêque n'aboutirent pas 6.

En juillet 1773, le frère Alexis Lieutard vint s'installer à l'ermitage, déserté un peu auparavant par le frère Joseph Rey -qui était parti s'installer à La Tour-d'Aigues, avec l'accord de la communauté 7 qui fit à cette occasion exécuter quelques réparations à la chapelle 8. Trois ans plus tard, le frère Rey était de retour et reprenait ses fonctions de clerc de la paroisse 9 qu'il devait occuper jusqu'en 1780 10. En 1778, la communauté mit en fermage les terres de l'ermitage, que l'ermite ne voulait plus cultiver 11. En 1779, le sieur Jugy, vitrier de Pertuis, reçut 15 livres pour avoir vitrifié deux fenêtres de la chapelle 12.

Saisie et vendue comme bien national en 1796 13, la chapelle qui était l'objet d'une grande vénération de la part des habitants, fut rachetée par la commune et rouverte au culte, mais l'ermitage demeura vide. En 1896, elle était encore entière et bien entretenue 14. Progressivement abandonnée par la suite, elle s'est dégradée faute d'entretien, puis écroulée. Il n'en reste aujourd'hui que des ruines.

DESCRIPTION DÉTAILLÉE DE LA CHAPELLE :

Situation et composition d'ensemble :

L'édifice isolé est situé près de l'abrupt sud d'un plateau calcaire orienté du sud au nord, au sud-est de La Bastidonne. La vue s'étend au sud à la vallée de la Durance et les hauteurs au-delà, Pertuis et Le Puy-Sainte-Réparade. En contournant l'édifice vers l'est, la vue s'étend jusqu'aux hauteurs de Mirabeau.

L'édifice est ruiné. Il ne subsiste que des pans de murs de la nef, de l'abside, d'une sacristie (accolée près de l'abside, sur le côté sud) et d'une construction (qui prolonge la nef à l'ouest).

Les matériaux et leur mise en œuvre :

Petit appareil régulier de moellons équarris pour le chevet, plus irrégulier pour la nef dont certains moellons ne sont pas équarris ; blocage intermédiaire.

Les dimensions des moellons varient entre 11 et 20 cm dans le chœur, avec des joints de 2 cm environ de mortier friable. Les moellons du murs de la nef sont irréguliers (entre 7 et 15 cm).

Les chaînes d'angle et les encadrements de baies sont d'un appareil plus soigné (pierres de taille).

Le sol est composé de mallons jaunes (28 x 21 cm) et rouges (24 x 12 cm).

Parti général, planPlan du rez-de-chaussée.Plan du rez-de-chaussée., coupes et élévations intérieures :

Il s'agit d'un édifice à nef unique et abside. Une sacristie a été édifiée au sud, ainsi qu'une construction carrée à l'ouest (porche ?).

Son plan est rectangulaire avec une abside semi-circulaire désaxée. la nef était divisée en trois travées par des piliers adossés portant doubleau ; la voûte effondrée était un berceau de blocage dont il subsiste au sud le départ. L'abside était voûtée en cul de four.

L'entrée du chœur était marquée par une marche. Dans l'abside, l'autel est en place : c'est une pierre monolithe d'1,55 m de long pour 0,70 m de haut et 0,19 m d'épaisseur. Son arête antérieure est biseautée. Cette pierre repose sur un massif de maçonnerie enduit, avec traces d'une moulure ; en son centre, figure une croix.

Les seuls collages apparents sont ceux des contreforts du côté sud. Le reste a disparu.

Le contrebutement était opéré par les contreforts situés de part et d'autre de l'arc triomphal et contre les murs de la nef. Les deux fenêtres sud sont percées au départ de la voûte dans laquelle étaient ouvertes des pénétrations.

Élévations extérieures :

Seuls restent visibles les murs ouest et sud de la nef et la moitié sud de l'abside sur une hauteur de 3 m environ.

L'élévation ouest présente une porte murée ; l'élévation latérale, une porte plein-cintre et d'étroites fenêtres à linteau échancré en plein cintre.

L'abside est un mur aveugle.

La construction située à l'ouest devait être un porche, largement ouvert au sud, une poutre portant le versant sud de la toiture servant de linteau. Une fenêtre en plein cintre ouvrait à l'ouest.

Combles et couvertures :

Ont disparu.

1AD 13, Aix, 1 G 1338 f° 14-16.2AC La Bastidonne, BB 5, f° 106.3Ibidem, f° 171 v°.4Ibidem, f° 175.5AC La Bastidonne BB 7, f° 36 v° - 38 v°.6AC La Bastidonne, BB 6, f° 106.7AC La Bastidonne, BB 7 f° 49.8AC La Bastidonne, CC 74, pièce disparue connue par l'analyse faite dans l'inventaire manuscrit des archives communales.9AC La Bastidonne, BB 7, f° 85 v°.10AC La Bastidonne, BB 8, f° 2.11AC La Bastidonne, BB 7, f° 130.12AC La Bastidonne, BB 8, f° 3.13AD 84, 6 Q 4.14Bancal, Arrondissement d'Apt. Monographies communales... Cavaillon, 1896, p. 170.

La chapelle, dédiée au patron de la paroisse, aurait été édifiée sur le site d'un oppidum à une date inconnue (13e siècle ?) ; elle a été remaniée. Son histoire est liée à celle de l'ermitage Saint-Julien, établi à la fin du 17e siècle ou dans le premier tiers du 18e siècle.

Encore entier en 1896, l'édifice est aujourd'hui en ruines.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle , (incertitude)

Édifice isolé, cette chapelle se situe au sud-est du village de La Bastidonne sur un plateau calcaire.

Orientée, elle possède une nef étroite et longue de trois travées, couverte d'un berceau plein cintre effondré. Deux corps de bâtiment quadrangulaire communiquent avec la nef : l'un à l'ouest (porche ?), l'autre au sud (sacristie). Son abside en cul de four est désaxée.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • petit appareil
    • pierre de taille
    • moyen appareil
    • molasse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • cul-de-four
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
  • Représentations
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1656-1657. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1338.

    f°14-16 (1656)
  • Biens domaniaux - Contestations auprès de la préfecture des communes Aubignan à Goult. 1796. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 6 Q 3.

    La Bastidonne (1796)
  • Extraits du registre des délibérations du Conseil de la communauté de La Bastidonne, 1721-1750. Archives communales, La Bastidonne : BB 5.

    f°106 (1729), f°171v° (1740), f°175 (1741)
  • Extraits du registre des délibérations du Conseil de la communauté de La Bastidonne, 1751-1768. Archives communales, La Bastidonne : BB 6.

    f°106 (1763)
  • Extraits du registre des délibérations du Conseil de la communauté de La Bastidonne, 1769-1780. Archives communales, La Bastidonne : BB 7.

    f°36v°, 38v° (1762), f°49 (1773), f°85v° (1776), f°130 (1778)
  • Extraits du registre des délibérations du Conseil de la communauté de La Bastidonne, 1781-1793. Archives communales, La Bastidonne : BB 8.

    f°2 (1780), f°3 (1779)
  • Inventaire manuscrit des archives communales de La Bastidonne. [19e siècle ?]. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : sans cote.

    CC 74 (1773)

Bibliographie

  • BANCAL, M. Monographies communales d'après les documents recueillis par les instituteurs. Arrondissement d'Apt. - Cavaillon : Imprimerie-librairie Mistral, 1896, 227 p.

    p.170

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de La Bastidonne. / Dessin à l'encre par Ferdinand et Lucius Barthelemy, géomètres du cadastre, 1837. Archives départementales de Vaucluse, Aivgnon : 3 P 2-010/2.

    Section B, feuille unique, parcelle n°113, 1/2500
Date d'enquête 1970 ; Date(s) de rédaction 2013
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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Bonan Aurélie
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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