Dossier d’œuvre architecture IA00124903 | Réalisé par
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
  • inventaire topographique
chapelle Notre-Dame-de-l'Assomption
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aiguilles
  • Commune Château-Ville-Vieille
  • Lieu-dit près de Château-Ville-Vieille
  • Adresse route du Sommet-Bûcher
  • Cadastre 1827 K4 649
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Notre-Dame-de-l'Assomption
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière

HISTORIQUE

D'après J. Tivolier et P. Isnel, cette chapelle daterait dans son état actuel du XVIIe siècle 1, mais perpétuerait une fondation beaucoup plus ancienne, qui aurait servi de paroisse avant la construction, en1635, de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption au Coulet (église elle-même détruite en 1696 et remplacée par l'actuelle église paroissiale de Château-Queyras) 2.

Les mêmes auteurs rapportent une tradition locale, selon laquelle, à côté de la chapelle, aurait été construit un couvent de bénédictines ou de chartreusines dépendant du monastère des Salettes (fondé en 1299 sur l'actuelle commune de La Balme, Isère). Les religieuses auraient quitté le lieu en 1574. Les derniers vestiges du couvent ont servi à la fin du XIXe siècle à construire le pont qui franchit le Guil près de la chapelle.

DESCRIPTION

Situation

Dans un pré au bord du Guil, à l'ouest du château, jouxtant l'enclos du cimetière.

Composition d'ensemble

Edifice isolé, de plan massé, irrégulier.

Matériaux

Gros-œuvre en blocage de moellons bruts, partiellement enduit, la porte seule en pierre de taille ; plafond, plancher et toiture en bois.

Structure

- Nef barlongue, d'environ 12 m sur 7 m, plafonnée, recoupée à son extrémité ouest par une tribune.

- Chœur formé d'une courte travée droite et d'une abside semi-circulaire, sans articulation intermédiaire, voûtées.

- Deux chapelles latérales de part et d'autre de la nef, dissymétriques, la plus grande (6, 80 d'ouverture sur 4, 60 de profondeur) au nord, la plus petite (3, 30 d'ouverture sur 3, 90 m de profondeur) au sud, toutes deux voûtées.

- Deux sacristies de part et d'autre du chœur, également dissymétriques, la plus grande (environ 2, 50 x 2, 50 m) au nord, la plus petite (environ 2, 50 x 2, 00 m) au sud, voûtées et communiquant avec le chœur chacune par une porte.

Élévations

Élévations intérieures

L'ensemble des murs est recouvert d'un enduit lisse badigeonné en blanc (localement taché d'humidité), sauf la base revêtue d'un lambris (h. 1, 48 m) disposé en travées régulières de panneaux creux (deux rectangles oblongs surmontés d'un panneau barlong couvert d'un arc chantourné) et peint en faux bois. Le sol est partout constitué d'un parquet assez grossier.

Nef : une porte (sud) et deux fenêtres (sud et ouest) rectangulaires à embrasure segmentaire ; tribune en charpente portée par une poutre sur consoles, avec une balustrade en bois tourné et une échelle de meunier ; plafond en mélèze : 7 poutres moulurées, accostées de bandes festonnées, délimitent des caissons recoupés chacun en 126 (4 x 18) carrés par des baguettes moulurées, sauf le cinquième caisson, qui comporte au centre un grand carré (= 4 x 4 petits carrés) au contour festonné et cantonné de feuilles d'acanthe, contenant des motifs d'applique en même bois : soleil à 14 rayons alternativement droits et ondulés portant en son centre, dans un médaillon rond, le chiffre IHS surmonté d'une croix et souligné d'un fleuron, le tout entouré de 14 étoiles à 8 branches (une entre 2 rayons) et de 4 roses (une dans chaque angle).

Chœur : une fenêtre axiale à embrasure segmentaire et deux portes ouvertes au nord et au sud dans le lambris ; voûte en berceau prolongé par un cul-de-four, le tout légèrement surbaissé.

Chapelle latérale nord : une fenêtre axiale à embrasure segmentaire ; voûte en berceau segmentaire.

Chapelle latérale sud : une fenêtre axiale à embrasure segmentaire : voûte en berceau en plein-cintre.

Sacristie nord ; voûte d'arêtes. porte et fenêtre à l'est à embrasure segmentaire.

Sacristie sud : porte et fenêtre au sud à embrasure segmentaire ; voûte d'arêtes.

Élévations extérieures

Murs en blocage nu sur environ 1, 20 m de hauteur, revêtu au-dessus d'un enduit rustique couleur de sable, avec chaînes d'angle et encadrement des baies en faux appareil ocre cerné d'un filet noir.

Au sud, porte bâtarde à linteau sur coussinets, précédée de trois degrés en schiste.

Pignon occidental couronné d'un petit clocher-mur en pierre de taille.

Chevet plat.

CONCLUSION

L'examen de l'édifice ne permet pas de vérifier l'assertion de Tivollier et Isnel, selon laquelle cette chapelle aurait servi avant 1635 d'église paroissiale.

L'irrégularité du plan laisse supposer, en dépit de l'homogénéité du traitement et du décor, une genèse en plusieurs étapes et une origine ancienne. La présence des enduits, qui empêchent d'observer d'éventuels collages et reprises dans la maçonnerie, ne permet pas d'aller plus loin.

La construction des deux sacristies, de la tribune, du plafond de la nef et des lambris date vraisemblablement de la fin du XVIIe ou du XVIIIe siècle.

ANNEXE

Quelques notes concernant le couvent de bénédictins situé à proximité de la chapelle dite du cimetière.

Selon le curé Albert (T. ll, p. 331), il y avait autrefois en ce lieu deux couvents, l'un de bénédictins, l'autre de bénédictines «dont on voit encore quelques masures» (en 1783).

Selon lui, les religieux en furent chassés pendant les guerres de religion. Les religieuses se retirèrent dans le monastère des Sallettes et furent unies aux dames de ce couvent. Selon J. Tivollier et P. Isnel (T. ll, p. 26) citant le chanoine Ulysse Chevalier (« Inventaire des archives des Dauphins en 1346 », p. 320), le monastère féminin fut fondé en 1299 par le dauphin Humbert Ier. En 1343, le dauphin accorda à la prieure une pension de 200 livres.

Un plan du village de Château-Queyras établi par Vauban en 1700 (Vincennes, Service Historique de l'Armée de terre, art. 8, section 1, carton 1, pièce 16) situe le monastère à quelque distance de la chapelle et en donne le plan. De nombreuses gravures représentant Fort-Queyras vu de l'ouest montrent les ruines de bâtiments qui ont pu appartenir au couvent.

A la fin du XIXe siècle, les murs en ruines furent rasés et utilisés pour établir la route militaire du sommet Bûcher.

1TIVOLIER (J.), ISNEL (P.). Le Queyras (Hautes-Alpes), Gap, 1938,2 vol. in-8°, XXXIII-294 et 498 p., ill., tome I, p. 48-49.2Ibidem, p. 356.

Cette chapelle daterait dans son état actuel du 17e siècle, mais perpétuerait une fondation plus ancienne, qui aurait servi d'église paroissiale jusqu'en 1636 ; à cette date une église paroissiale dédiée également à Notre-Dame-de-l'Assomption fut construite au Coulet à proximité du village.

Chapelle érigée à l'ouest de Fort-Queyras, au bord du Guil, au départ de la route militaire du Sommet Bûcher. Le choeur est voûté en cul-de-four, les chapelles latérales en berceau, les 2 sacristies d'arêtes ; la nef est couverte d'un plafond en bois.

  • Murs
    • pierre
    • enduit
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    bardeau
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • cul-de-four
    • voûte en berceau
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
  • Typologies
    choeur à l'est ; clocher mur à une baie couronnant le pignon opposé
  • Techniques
    • menuiserie
  • Représentations
    • feuillage
    • IHS
  • Précision représentations

    sujet : IHS entouré de rayons lumineux et de feuillages, support : au centre du plafond en bois de la nef ; sujet : feuillages stylisés, support : sur le plafond en bois de la nef et les consoles de la tribune

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Bibliographie

  • ALBERT, Antoine. Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun. Embrun : Pierre-François Moyse, 1783 [1786], 2 tomes, VI-501 p. Edition 1959.

    Tome 2, p. 331.
  • FERRAND, Henri. Le pays briançonnais : de Briançon au Viso, la vallée de Névache et le Queyras. Grenoble,1909.

    P. 64.
  • TIVOLLIER, Jean, ISNEL, Pierre. Le Queyras (Hautes-Alpes), 2 vol. Marseille : Laffitte Reprints, 1985.

    Tome 2, p. 26.
Date d'enquête 1988 ; Date(s) de rédaction 1994
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.