Dossier d’œuvre architecture IA83002045 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
batterie de la Bayarde
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Var - Var
  • Commune Carqueiranne

Construction et armement

La Bayarde est une des batteries de côte dont la construction s’est insérée avec retard dans le programme décidé en 1873 par la commission de révision de l’armement du littoral de l’arrondissement maritime de Toulon, et actualisé par le plan de défense de la rade de Toulon du 4 avril 1877.

Les missions des batteries de côte alors programmées, soit d’anciennes rénovées, soit de nouvelles, se répartissent entre des batteries de bombardement, placées en altitude, pour le tir plongeant courbe sur les ponts des navires, des batteries de rupture, pour le tir tendu bas battant l’accès des passes et des rades contre les coques des navires, ces deux catégories adaptées aux canons de gros calibre, et des batteries de moyen calibre et de mortiers (gros calibre à tir vertical parabolique), pour l’action plus rapprochée.

Ce programme est mis en œuvre à partir de l’année 1878, en phase avec la construction de forts détachés distants assurant, selon les principes de Séré de Rivières, la défense terrestre de la place forte de Toulon.

La batterie de la Bayarde, la plus éloignée du secteur est de front de mer de Toulon, sur le versant est du massif de la Colle Noire et en contrebas du fort couronnant ce massif, n’était pas prévue dans ce programme initial, à la différence du fortin de La Gavaresse situé sur le versant ouest. Elle a été construite en 1889-90 sur projet du capitaine du génie Villecler, sur des terrains achetés aux familles de Désiré et de Blaise Peyron, des parcelles voisines ayant été expropriées ultérieurement sur quatre autres ayant droits, en 1895. Quelques compléments d’aménagements, comme une niche à munitions sous le parapet de la batterie, étaient à faire en 18911 .

L’ouvrage de la Bayarde est une batterie de mortier, nécessairement implantée à bonne distance du rivage du fait de l’ampleur de la parabole du tir, qui avait pour but de bombarder le littoral à la verticale pour empêcher le débarquement et le mouillage de navires de guerre ennemis dans la partie ouest de la rade de Giens.

La batterie était armée de trois mortiers de 270 mm rayés modèle 1889, sur affût à pivot central Vavasseur-Canet modèle 1890. Long de 3,35 m. le mortier pesait 5770 kg. L’affût avait un poids total de 17600 kg. Le mortier pointait avec un angle variant entre -7° et +60°. Sa portée était de 6800 mètres. Il lançait un projectile de 150 à 200 kg à une vitesse initiale de près de 300 mètres seconde. L’approvisionnement en munitions était de 225 coups, à raison d’un tir toutes les 4 minutes.2

Le personnel théorique de la batterie était, en 1898, de 46 sous-officiers et artilleurs et 36 auxiliaires. En cas de mobilisation des ouvrages, l’effectif du branle-bas de la 1° heure était de 12 artilleurs et 27 auxiliaires fournis par les régiments d’infanterie du XV° corps mobilisant sur place.

Les 19 et 21 novembre 1896, deux projets du capitaine du génie Briamont concernent d’une part la mise en place d’une rigole d’écoulement des eaux dans la cour des magasins, d’autre part la création d’une passerelle métallique escamotable assurant la continuité du chemin de ronde de l’enceinte au-dessus de la porte de la batterie 3 . Ces travaux terminent une grosse campagne d’améliorations conduite en 1895-1896, et qui, comme à La Gavaresse dans les mêmes années, comporte le creusement d’une galerie souterraine en caverne desservant des magasins pour stocker les projectiles et les poudres. Le coût global des travaux de construction et d’amélioration atteignait 106140 francs, dont 41759 pour la campagne initiale et 64381 pour les améliorations.4

Un « édicule » avec escalier est à construire en septembre 1904 devant le front d’entrée de la batterie ; à la même date, on installe un lit de camp fixe dans le « blockhaus » saillant à un angle de l’enceinte 5.

Une ligne téléphonique, mentionnée en 1929, reliait La Bayarde au poste de commandement du fort de la Colle Noire. 6

En septembre 1942, le gardien civil de la batterie, Carretier, signale que la porte est fracturée et que la citerne sous l’escalier de la poudrière est vide.7

Bien conservée sans vandalisme jusqu’à la fin du XXe siècle, la batterie de la Bayarde, rachetée aux domaines par la commune de Carqueiranne, a fait l’objet récemment d’importants travaux de restauration et d’appropriation à un théâtre en plein-air, avec création de gradins permanents.

Analyse architecturale

Site et implantation générale

La batterie de la Bayarde est implantée sur une sorte de croupe qui se détache d’un contrefort du versant oriental du massif de la Colle Noire, à 145m d’altitude, en contrebas du sommet que couronne le fort du même nom. Elle est distante de 650 mètres à vol d’oiseau de ce fort de la Colle noire (ouest), de 1500 mètres de la batterie de la Gavaresse (ouest/sud-ouest), et de 850 mètres du littoral.

Le chemin d’accès en lacets monte en deux branches, l’une droite et pentue, l’autre en deux lacets, depuis la route qui passe par La Grande Bastide, hameau de Carqueiranne, pour contourner le pied du massif de La Colle Noire en front de mer. Ce chemin se continue sur le versant sud du massif jusqu’aux abords de la bifurcation desservant le fort de la Colle Noire d’une part et le fortin de la Gavaresse d’autre part. Au début du XXe siècle, cette communication s’amorçait mais n’aboutissait pas. Le chemin ne donne pas directement accès à la batterie, mais à une voie longue de quelques dizaines de mètres qui s’y embranche vers le sud-est. L’assiette du fortin, sur l’éperon, semble avoir été quelque peu aménagée et nivelée en plate-forme en deux terrasses étagées pour recevoir l’enceinte polygonale du fortin et son fossé sans grosses contraintes topographiques.

Plan, distribution spatiale, circulations et issues

La Bayarde est une batterie fermée sans casernement, dont l’enceinte est plus étendue et moins fortifiée que celle du fortin et batterie de La Gavaresse, ouvrage plus compact. La conception de cette enceinte, environnée de fossés peu profonds, discontinus et sommairement aménagés avec contrescarpe sommaire non revêtue, ne s’inspire pas des modèles-types de forts et batteries fermées Séré de Rivières, mais plutôt de typologies antérieures.

Le plan hexagonal de l’enceinte est irrégulier et présente des fronts très dissemblables : Enceinte : face gauche et tourelle d'axe du front d'attaque.Enceinte : face gauche et tourelle d'axe du front d'attaque.

Le front d’attaque, au sud/sud-ouest, auquel s’adosse la banquette de la batterie de trois mortiers, est composé de deux pans inégaux formant une saillie en angle obtus (c. 150°). Cet angle, point le plus bas du revêtement, est flanqué d’une tourelle de plan en fer à cheval, organe plus archaïque et moins usuel qu’un bastionnet. Le mur de revêtement de ce front est le plus bas de l’enceinte, tant par sa fondation en léger contrebas du nivellement moyen du site, que par son arase portant chemin de ronde. Le parapet de ce chemin de ronde est remplacé, y compris sur la tourelle, par une imposante grille défensive.

Le front d’entrée, en retour d’angle obtus du front d’attaque, regardant l’ouest, en partie bordé d’un fossé, est brisé en deux segments par une sorte de redan flanquant en faible saillie. Sa moitié nord, dans laquelle est percée la porte non fortifiée de la batterie (pas de fossé ni pont-levis), est une simple courtine libre donnant sur la cour intérieure de la batterie, avec chemin de ronde d’arase porté sur une série d’arcades adossées vers l’intérieur ; chacune de ces arcades forme niches de tir d’infanterie pour un groupe de trois créneaux percés dans la courtine. La porte de la batterie, découverte entre deux pilastres, interrompt la continuité du chemin de ronde, ce qui justifiait le projet de passerelle métallique (réalisé puis supprimé ?) de 1896. L’angle nord/nord-ouest de l’enceinte, l’extrémité de ce front, est flanqué d’un blockhaus rectangulaire en forte saillie, contigu à la porte, avec deux faces et deux flancs équipés chacun d’un triplet de créneaux surmonté d’un mâchicoulis ou bretèche. Le modèle architectural de ce blockhaus, avec rez-de-chaussée voûté et plate-forme desservant les bretèches à usage de créneaux de pied (jets de grenades), dérive des tours-réduits crénelées de batterie de type 1846. Enceinte : blockhaus d'angle nord/nord-ouest, flanc droit et face nord.Enceinte : blockhaus d'angle nord/nord-ouest, flanc droit et face nord.

Le côté nord de l’enceinte est une simple courtine libre et crénelée avec chemin de ronde d’arase sur arcades formant niches de tir comme celle du front d’entrée, et donnant sur la même cour intérieure prolongée de ce côté en « cour des magasins ». Cette courtine se termine en se confondant avec la face gauche d’un des deux bastions bas et inégaux qui flanquent à chaque extrémité le front de gorge, face à l’est/nord-est.

Enfin, le plus petit côté de l’enceinte à l’est/sud-est, n’est qu’un court segment de courtine revêtant la batterie.

L’enceinte est pourvue d’un fossé discontinu avec contrescarpe, servant moins d’organe de retranchement que de couvre-face. Un segment assez limité règne devant les trois-quarts du front d’entrée et s’interrompt pour dégager la partie de mur dans laquelle est percée la porte, le fond de ce fossé n’étant pas surcreusé mais régnant au niveau du rez-de-chaussée (chemin d’accès, cour intérieure) ; c’est le terrain au-devant du front d’entrée et à droite du chemin d’accès qui forme une masse couvrante probablement en partie aménagée artificiellement. Il n’y a pas de fossé devant le front d’attaque, la déclivité naturelle du terrain s’amorçant en pente forte de ce côté au pied même du revêtement. L’autre segment de fossé, plus important, aujourd’hui en partie comblé, règne devant le front de gorge et s’étendait à la moitié des deux côtés attenants. Il comportait deux abris rentrants dans la contrescarpe taillée à même le roc, face aux flancs des deux bastions. Les tirs de flanc du blockhaus nord-ouest prenaient en enfilade tant le fossé du front d’entrée que l’amorce nord-est de celui du front de gorge. Enceinte : alignement du front d'entrée et de son fossé, vu du sud-sud-ouest.Enceinte : alignement du front d'entrée et de son fossé, vu du sud-sud-ouest.

Devant ce front de gorge, du côté est, la batterie comporte –fait inhabituel- un dehors, formant une petite enceinte extérieure terrassée plus haut que le niveau du rez-de-chaussée par recharge de remblais sur la déclivité naturelle. La mission de ce dehors semble avoir été surtout de servir de masse couvrante, soit de défiler le front de gorge de l’enceinte principale et de permettre de ménager un fossé de retranchement à contrescarpe devant ce front. Il s’agissait donc d’un ouvrage passif, ou, au mieux, fonctionnant comme un chemin couvert sur son circuit, constitué de quatre pans inégaux. On accédait à ce dehors, terrasse et enceinte, depuis l’extérieur, du côté nord, par un escalier montant sur la tranche un mur formant la contrescarpe du départ du fossé de ce côté.

L’enceinte proprement dite commence par ce mur, qui se continue sur les trois pans suivants en formant un chemin de ronde avec parapet prolongé au-dehors d’un important glacis de maçonnerie. Ce parapet comportait deux organes saillants et flanquants : un petit saillant carré au nord (bien conservé), point de départ du glacis, et une tourelle de plan semi-circulaire outrepassé à l’angle ouest. Parapet et tourelle sont aujourd’hui ruinés et dérasés.

L’intérieur de l’enceinte principale est occupé aux quatre cinquièmes par la batterie et ses hautes banquettes terrassées : les remblais rapportés y revêtent un affleurement rocheux naturel dessinant en plan deux éperons inégaux en saillie dans la cour qui règne derrière la courtine d’entrée. Cette cour d’entrée de plan irrégulier se prolonge le long de la courtine nord de l’enceinte par la « cour des magasins » allongée et étroite. Il n’y a autour de ces cours aucun casernement, et un seul bâtiment militaire présente une façade : c’est un magasin aux projectiles et aux agrès, rectangulaire de deux travées, adossé au pied de la banquette de la batterie, le long de la cour nord. On note aussi un petit magasin carré dans un avant-corps de la courtine nord, sous l’escalier droit montant au chemin de ronde, au fond de la même cour « des magasins ».

Le blockhaus d’angle nord-ouest servait de corps de garde, avec une petite façade sur cour percée d’une porte et une fenêtre. Dans la cour d’entrée de la batterie, un petit local carré jadis à l’usage du télégraphe est logé, comme dans la cour nord, dans un avant corps adossé au bout de la courtine à arcades, sur lequel s’appuie l’escalier sur arches qui monte de ce côté au chemin de ronde.

La batterie proprement dite était desservie par une rampe en pente douce montant à droite (sud) de la cour d’entrée en contournant les deux éperons rocheux ; cette rampe était prolongée par un chemin large et rectiligne desservant à droite les trois emplacements de mortiers. Ce chemin traversait l’aire intérieure de l’enceinte entre les deux banquettes de remblai couvrant les emplacements de tir par l’arrière (côté front de gorge et cour « des magasins », actuels gradins) et par l’avant (côté front d’attaque, remblai profilé en glacis, actuelle scène). A la suite des trois emplacements de tir défilés au plan en fer à cheval (recouverts par l’actuelle scène) caractéristiques des grosses pièce d’artillerie sur affut central tournant, le chemin dessert un petit magasin aux agrès utilisé en temps de guerre, percé d’une porte de flanc et de deux fenêtres, assez larges. Sous ce magasin est creusée une citerne enterrée de 110 m3, qui récoltait l’eau de pluie pour l’hygiène et l’alimentation des hommes, à raison de 5 litres par jour et par homme. De petites niches à munitions sont associées à chaque emplacement de mortier. Sur la droite des emplacements de tir et de la rampe d’accès, un petit poste de commandement en forme de guérite semi-circulaire servait à diriger le pointage des pièces.

Entre les deux premiers emplacements de tir est aménagé, sous une coupole carrée en béton, un local technique qui communique verticalement par une trémie monte-charge avec le souterrain en caverne de 1896. Ce principe distributif permettant de hisser poudres et munitions directement des magasins souterrains à la batterie de mortier, est analogue aux dispositions créées en 1893 au fortin de la Gavaresse.

Le magasin en caverne, creusé 10m en contrebas de la cour, avait pour accès principal un grand escalier dont la porte cintrée, ménagé dans un petit pan de mur étroit entre les deux éperons rocheux saillant dans la cour d’entrée, est actuellement condamnée. Ce souterrain dessert d’abord à gauche en bas de l’escalier un magasin à poudre de 15000 kg précédé de son sas, et ensuite, de part et d’autre de la galerie longue de 26m qui s’amorce à angle droit vers la droite, un petit magasin aux projectiles (à gauche), un magasin de chargement (à droite), un petit magasin à détonateurs, et enfin, dans l’axe, le local inférieur du monte-charge.

Le chemin de ronde de la batterie faisait le tour complet de l’enceinte sur l’arase des murs, courtines à arcades sur cour ou revêtements des banquettes de terres ; il dessert au passage la plate-forme du blockhaus nord-ouest, les flancs des deux bastions du front de gorge et la tourelle semi-cylindrique du milieu du front d’attaque. La haute grille défensive qui couronne cette tourelle s’étend aux deux faces du front d’attaque et au petit côté sud-est de l’enceinte, jusques et y compris le flanc droit et une partie de la face droite du bastion de droite du front de gorge. Enceinte : détail de la grille de la tourelle d'axe du front d'attaque.Enceinte : détail de la grille de la tourelle d'axe du front d'attaque.

Structure et mise en œuvre

Les parements courants des murs d’enceinte de la batterie, ouvrages flanquants compris, des contrescarpes du fossé, comme ceux des façades sur cour des bâtiments militaires et des traverses-abri, sont réalisés à l’économie mais avec soin. Ces parements sont en moellons de pierre dure brute dégrossie au marteau, calibrée et sommairement appareillées selon deux modes différents selon les secteurs d’enceinte : les courtines libres du front d’entrée et du côté nord, le blockhaus et le mur de l’enceinte extérieure emploient des moellons de calibre assez constant composant un appareil intermédiaire entre l’opus incertum et l’appareil polygonal, avec joints gras. Ce principe se retrouve dans le parement du parapet (partie en pierre sèche) et des glacis de l’enceinte extérieure ou dehors. Les revêtements du front de gorge, du petit côté sud-ouest et du front d’attaque emploient un petit appareil presque cubique assez irrégulier à joints gras. Certaines parties de l’enceinte (courtine du front nord) s’appuient ponctuellement sur de la roche affleurante taillée en réserve. On note quelques chantepleures dans les revêtements de la partie remblayée.

Les angles saillants du blockhaus nord-ouest, les encadrements extérieurs (en bandeau ou chambranle) des créneaux des courtines et du blockhaus, les pilastres de la porte d’entrée, sont en pierre de taille bouchardée dure jaune locale (appareil en besace pour les chaînes d’angle). Elle est employée aussi pour les marches d’escalier, les dalles du chemin de ronde des courtines, et dans la construction des bretèches du blockhaus (encoignure, arc surbaissé à extrados plat), excepté pour les corbeaux, en pierre blanche dure taillée finement sur deux assises, la première en quart de rond . Enceinte : détail du flanc gauche du blockhaus d'angle nord/nord-ouest.Enceinte : détail du flanc gauche du blockhaus d'angle nord/nord-ouest.

Les encadrements des portes et fenêtres des locaux et magasins intra muros sont en briques et pierre, avec couvrement en arc segmentaire. Un parapluie en tôle de la première moitié du XXe s est encore en place sur l’arc une porte de magasin.

Les chemins de ronde sur arcades sont bordés d’un garde-corps en fer, mais la passerelle métallique qui traversait l’ouverture de la porte, par-dessus, a disparu.

Le fer est employé dans une mise en œuvre remarquable et exceptionnellement bien conservée aux grilles défensives ou de protection du front d’attaque et des portions sud/sud-est de l’enceinte : ces grilles de protection monumentales qui prolongent l’élévation du revêtement renforcées par des bandes traverses ou des plaques de joints boulonnées comportent en partie haute, outre la terminaison en pointe des barreaux verticaux, des pointes longues obliques penchant vers l’extérieur en alternance avec les barreaux (dispositif qu’on retrouve au fort du Pic Charvet et à la porte-grille de la batterie du cimetière Russe, ouvrages de la place forte de Nice).

Les arases de murs à grilles et les parapets garde-corps ordinaires qui bordent ailleurs le chemin de ronde sont revêtus ou chaperonnés de ciment.

Les maçonneries intérieures des casemates, et du souterrain en caverne semblent plus négligées que celles des parements extérieurs, et étaient destinées à être enduites ; leur dernier état d’enduit cimenté a été plus ou moins décapé récemment.

Les sols extérieurs sont en terre battue calée. On reconnaît dans l’axe de la « cour des magasins » la rigole créée en 1896.

La grille de la porte d’entrée et les autres vantaux de porte en place (en bois ou en métal) sont tout récemment créés pour remplacer ceux d’origine, disparus.

Enceinte : face intérieure de la courtine du front nord, vue de la porte.Enceinte : face intérieure de la courtine du front nord, vue de la porte.

1Notice inédite Bernard Cros et Vincennes, SHD, E.G. Nice, Place de Toulon, Art. 3,mélange, 1900-1940, doc n°26 du 3 mars 1891. 2Toulon, dir travaux maritimes, légende plan 1 janvier 1903. Notice inédite Bernard Cros.3Vincennes, SHD, E.G. Nice, Place de Toulon, Art. 3,mélange, 1900-1940, docs n°22 -23 4Toulon, dir travaux maritimes, légende plan 1 janvier 1903.5Vincennes, SHD, E.G. Nice, Place de Toulon, Art. 3,mélange, 1900-1940, docs n°32 -336Vincennes, SHD, Toulon, 6V4130.7Vincennes, SHD, Toulon, 6V4130.

La Bayarde est une des batteries de côte construites dans le cadre du programme de défense de la rade de Toulon à partir de 1878. Ce programme prévoit la construction de forts détachés distants, selon les principes de Séré de Rivières, et de batteries anciennes rénovées ou nouvelles. La Bayarde est la plus éloignée du secteur est du front de mer de Toulon.

Elle est construite en 1889-1890 sur le projet du capitaine du génie Villecler. C'est une batterie de mortiers, qui ont pour but de bombarder le littoral à la verticale pour empêcher le débarquement de navires de guerre ennemis dans la partie ouest de la rade de Giens.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • [Batterie de la Bayarde]. Service Historique de la Défense, Vincennes : E.G. Nice, Place de Toulon, Art. 3.

    Doc. 26, 3 mars 1891.
  • [Batterie de la Bayarde]. Service Historique de la Défense, Vincennes : E.G. Nice, Place de Toulon, Art. 3.

    Doc. 22-23, 1900-1940.

Documents figurés

  • [Batterie de la Bayarde] Plan des dessus. Mis à jour en 1912. Service Historique de la Défense, Vincennes : 6 V 4130.

Date d'enquête 2007 ; Date(s) de rédaction 2007
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble