Dossier d’œuvre objet IM84002430 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, patrimoine religieux du Vaucluse
Peintures monumentales néo-byzantines, Église paroissiale Saint-Etienne
Œuvre étudiée
Copyright
  • Inventaire

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Dénominations
    peinture monumentale
  • Titres
  • Appellations
    néo-byzantines

Les peintures monumentales réalisées par Charles Barbantan , ont été redécouvertes sous un badigeon de plâtre qui avait été appliqué après le concile de Vatican II.

Le second curé de la nouvelle église, le père Eugène Edouard Arnaud prend la suite de l'abbé Grand en 1882. A la fin de sa vie, il remet ses biens les plus précieux à l'abbé Martial Lazard, curé d'Apt. Lui succède Auguste Jaume, jeune curé de Saint-Saturnin en 1896, qui décide avec le curé d'Apt que cet argent serait employé à l'embellissement de l'église conformément au souhait de son prédécesseur. C'est ainsi qu'il passe commande de peintures murales à Charles Barbantan. Deux écus portent l'un le nom du commanditaire : Jaume et l'autre le nom de l'artiste : Barbantan.

Les travaux commencent le 17 mars 1897. Le fils du peintre, Gaston Barbantan (1882-1961), élève de Grivolas, collabore à cette opération.

Le style et la facture sont caractéristiques du style néo-byzantin. La facture des personnages est à rapprocher de celle des verrières peintes (cf. Etude d'Isabelle Rolet). La palette chromatique est vaste, inscrivant tout à fait l’œuvre de Barbantan dans la peinture religieuse provençale de la fin du 19e siècle (cf. Etude d'Isabelle Rolet).

Isabelle Rolet note dans son rapport d'étude que "l'ensemble pictural présente une qualité inégale et des disparités nettes de facture dues à l'intervention de plusieurs mains et des retouches et repeints plus tardifs".

Le 10 août 1897, les peintures sont terminées et M. Paul Graugnard, "organisateur", homme de robe débutant, souhaite revenir sur ce qui est achevé. Il fait monter à nouveau des échafaudages derrière le maître-autel. Le tableau de l'Annonciation de la sainte Vierge est ainsi déposé. Il est alors décidé que deux personnages soient peints à la place : saint Saturnin et saint Etienne, d'une facture plus riche que les évangélistes.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1897, porte la date
  • Nom historique du lieu d'exécution
    Édifice ou site : Saint-Saturnin-les-Apt
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Barbantan Charles
      Barbantan Charles

      Charles Barbantan est né à Avignon le 22 septembre 1845 et mort en 1932 à Graveson. Peintre, il fut l'élève de Guilbert d’Anelle à Avignon.

      Il expose de façon irrégulière au salon des artistes français dès 1865 et figure à différentes expositions avignonnaises. Fresquiste avant tout, il participe au renouveau la peinture religieuse. Il orne ainsi de nombreuses églises du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône : église des Prémontrés à Avignon, chapelles Saint-Antoine et Saint-Joseph (La Fuite en Egypte) de l’église Saint-Pierre d’Avignon, église de Valayans, chapelle Notre-Dame à Pernes, stalles du chœur de l’église Saint-Vincent-de-Paul à Marseille, chaire et ciborium de Saint-Michel-de-Frigolet.

      Le Musée de Carpentras conserve de lui une huile : Cour de maison paysanne.

      [Hélène Deronne. Extrait de : ALAUZEN (André), Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille, Editions Jeanne Laffitte, 2006].

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      peintre attribution par analyse stylistique
    • Personnalité : commanditaire signature
    • Auteur :
      Barbantan Gaston
      Barbantan Gaston

      Gaston Barbantan est le fils de Charles Barbantan, peintre avignonnais.

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      peintre attribution par travaux historiques
    • Personnalité : habitant célèbre (incertitude), attribution par travaux historiques

Les peintures murales ont d'après le rapport d'Isabelle Rolet été réalisées directement sur un mortier d'enduit rose au plâtre chaux et sable appliqué directement sur les moellons bruts.

La couche picturale témoigne de l'utilisation de plusieurs techniques :

-peinture à la chaux sur les grands aplats

-peinture à l’huile et cire pour les décors historiés et les ornements

-technique de tracés au «poncif» et au «pochoir»

-utilisation du pochoir pour les ornements et motifs répétitifs exigeant moins de qualité artistique.

  • Catégories
    peinture murale
  • Matériaux
    • peinture à la chaux, peinture à l'huile, peinture à la cire
  • Précision représentations

    CHŒUR :

    Registre supérieur : représentation du Christ "salavator mundi" avec deux têtes de chérubins. Il est entouré de deux anges, l'un tenant un encensoir et l'autre un livre.

    Registre médian : représentation de six saints et d'armoiries séparés par des colonnes et au-dessous, trois bandeaux avec des quadrilobes contenant le monogramme du Christ IHS et les symboles des évangélistes. Au centre, saint Saturnin en habit d'évêque et saint Etienne en habit de diacre. L'écu central timbré d'une couronne est allégorique et représente deux colombes buvant dans le calice surmonté d'une croix (Eucharistie). Sur les côtés, les évangélistes avec les armoiries de Sainte Anne entre Mathieu et Marc et les armoiries de Saint Saturnin entre Jean et Luc.

    En contrebas, au-dessus des bustes-reliquaires, sont peintes les armoiries épiscopales (au nord) et papales (au sud).

    Ornementation : semis de croisettes disposées en losanges, colonnes et entrelacs. En clef de voûte, motif hémisphérique contenant fleurs de lys et au centre, le chrisme (pax, alpha, omega).

    Sur les côtés : colonnes ornées de quadrilobes et d'étoiles.

    CHAPELLE LATERALE NORD, chapelle Saint-Joseph (au registre supérieur) : la Sainte Famille. Ciel d'azur parsemé d'étoiles. Au sommet de la voûte, anagramme JC [Jesus Christ].

    CHAPELLE LATERALE SUD, chapelle de la Vierge (au registre supérieur) : le Couronnement de la Vierge avec le Christ et Dieu le Père. Au sommet de la voûte figure la Colombe et 5 M [Marie] rouge sur fond d'or. Ciel d'azur parsemé d'étoiles.

  • Inscriptions & marques
    • signature, sur l'oeuvre
    • date, sur l'oeuvre
    • inscription, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    Inscription (sur le livre tenu par un ange dans le registre supérieur) : Soli Deum Honor et Gloria [A Dieu Seul Honneur et Gloire].

    Transcription des inscriptions figurant dans les écus (signature et date) : [Ad JAUME Prêtre Anno Domini 1897] et [Carolus BARBANTAN a peint Anno Domini 1897].

    Armoiries (registre médian, du nord vers le sud, cinq blasons) :

    -n°1 : écu timbré d'une croix à double traverse, de la mitre et de la crosse, "d'azur à une gerbe de blé d'or, accompagnée au franc quartier d'une étoile du même, et à dextre d'un franc-quartier d'or à la croix de gueules" (armoiries d'un archevêque d'Avignon).

    -n°2 : écu timbré d'une couronne, "coupé au 1 de gueules à une statue de sainte Anne d'argent, au 2, d'azur à une cloche (?) d'argent".

    -n°3 : écu allégorique de l'Eucharistie

    -n°4 : écu timbré d'une couronne, "de gueules à la vache d'or arrêtée et montrant les deux yeux, accompagnée en chef d'une étoile du même et en pointe d'une croisette d'argent" (armoiries de saint Saturnin).

    -n°5 : "d'azur au cyprès de sinople planté sur une plaine de même accompagné au franc quartier d'une comète d'or et en pointe de deux fleurs de lys d'argent, à la fasce d'argent brochant sur le tout (armoiries de Léon XIII, pape de 1878 à 1903).

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
    • manque
  • Précision état de conservation

    Décors originaux couverts après Vatican II d'une peinture blanche. Peinture décapée à la suite de récents travaux qui ont révélé les décors sous-jacents. Nombreux manques. Visages vandalisés.

    L'étude réalisée par Isabelle Rolet en 2015 propose alors un dépoussiérage et un nettoyage, une réintégration picturale. "La restauration a pour objectif général de retrouver la compréhension et l'harmonie générale de la composition originale, de conserver la lisibilité, en vision rapprochée, des retouches d'intégration par rapport aux peintures originales".

    Le rapport de visite de la Commission Gagnière en 2017 donne des précisions sur l'état et propose un protocole de restauration :

    -"Les décollements de la couche picturale sont liés au badigeonnage des années 1950 puis au retrait de ce badigeon et également aux remontées capillaires en partie basse. Certaines parties sont particulièrement lacunaires, voire illisibles aujourd'hui. On note la présence de repeints débordants, parfois maladroitement appliqués. Enfin, la bronzine qui autrefois donnait aux étoiles un aspect doré scintillant s'est oxydé et est aujourd'hui terne".

    -"Une première intervention, dans l'optique de conservation, permettra le nettoyage du décor peint ainsi que le dégagement des rebouchages et projections de plâtre. Il s'agira alors de refixer la couche picturale puis de la consolider au revers par l'injection de coulis de chaux. Une fois le décor stabilisé, on procédera au comblement des accidents de surface -lacunes diverses, fissures, bouchages inadéquats- au mortier de chaux et l'on appliquera un enduit proche en texture et en couleur de l'enduit original. Interviendra, ensuite, la restitution des lacunes".

    Subvention à la commune de Saint-Saturnin-les-Apt par la Commission Gagnière en faveur de la restauration de ces peintures.

    Cahier des charges pour la restauration en 2018 :

    "Protocole de restauration défini par la commune, en concertation avec l’architecte-conseil du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement de Vaucluse :

    -dégagement des zones encore dissimulées sous le plâtre et les résidus de badigeon

    -consolidation de la couche picturale, nettoyage

    -traitement des zones lacunaires selon deux protocoles différents : d'une part les motifs répétitifs, exécutés au pochoir, seront restitués en les abaissant d’un ton afin que la restauration soit identifiable sans nuire à la lisibilité de l’œuvre, d'autre part la méthode pointilliste illusionniste sera appliquée pour les personnages et autres éléments de décors uniques afin que l’œil ne soit pas perturbé, sans pour autant recréer des thèmes disparus".

    Restaurateurs (joindre rapport de restauration en référence) : Groupement Marion Bourret et Dominique Luquet.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Documents d'archives

  • Rolet, Isabelle et Cérou, Marie de. Eglise Saint-Etienne, Saint-Saturnin-les-Apt. Restauration des peintures murales : étude et diagnostic, 2015. Conservation départementale du Vaucluse, Fontaines-de-Vaucluse.

    Conservation départementale du Vaucluse, Fontaines-de-Vaucluse.
  • Conservation départementale du Vaucluse, Fontaines-de-Vaucluse. Dossier technique et scientifique soumis pour avis à la commission Patrimoine en Vaucluse - Session 2019 - Commune de Saint-Saturnin-les-Apt (Duperray Eve et Chastel Sandra).

    Conservation départementale du Vaucluse, Fontaines-de-Vaucluse.
Date d'enquête 2015 ; Date(s) de rédaction 2017
(c) Département de Vaucluse
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Édifice
Église paroissiale Saint-Etienne

Église paroissiale Saint-Etienne

Commune : Saint-Saturnin-lès-Apt