Les peintures monumentales réalisées par Charles Barbantan , ont été redécouvertes sous un badigeon de plâtre qui avait été appliqué après le concile de Vatican II.
Le second curé de la nouvelle église, le père Eugène Edouard Arnaud prend la suite de l'abbé Grand en 1882. A la fin de sa vie, il remet ses biens les plus précieux à l'abbé Martial Lazard, curé d'Apt. Lui succède Auguste Jaume, jeune curé de Saint-Saturnin en 1896, qui décide avec le curé d'Apt que cet argent serait employé à l'embellissement de l'église conformément au souhait de son prédécesseur. C'est ainsi qu'il passe commande de peintures murales à Charles Barbantan. Deux écus portent l'un le nom du commanditaire : Jaume et l'autre le nom de l'artiste : Barbantan.
Les travaux commencent le 17 mars 1897. Le fils du peintre, Gaston Barbantan (1882-1961), élève de Grivolas, collabore à cette opération.
Le style et la facture sont caractéristiques du style néo-byzantin. La facture des personnages est à rapprocher de celle des verrières peintes (cf. Etude d'Isabelle Rolet). La palette chromatique est vaste, inscrivant tout à fait l’œuvre de Barbantan dans la peinture religieuse provençale de la fin du 19e siècle (cf. Etude d'Isabelle Rolet).
Isabelle Rolet note dans son rapport d'étude que "l'ensemble pictural présente une qualité inégale et des disparités nettes de facture dues à l'intervention de plusieurs mains et des retouches et repeints plus tardifs".
Le 10 août 1897, les peintures sont terminées et M. Paul Graugnard, "organisateur", homme de robe débutant, souhaite revenir sur ce qui est achevé. Il fait monter à nouveau des échafaudages derrière le maître-autel. Le tableau de l'Annonciation de la sainte Vierge est ainsi déposé. Il est alors décidé que deux personnages soient peints à la place : saint Saturnin et saint Etienne, d'une facture plus riche que les évangélistes.
Charles Barbantan est né à Avignon le 22 septembre 1845 et mort en 1932 à Graveson. Peintre, il fut l'élève de Guilbert d’Anelle à Avignon.
Il expose de façon irrégulière au salon des artistes français dès 1865 et figure à différentes expositions avignonnaises. Fresquiste avant tout, il participe au renouveau la peinture religieuse. Il orne ainsi de nombreuses églises du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône : église des Prémontrés à Avignon, chapelles Saint-Antoine et Saint-Joseph (La Fuite en Egypte) de l’église Saint-Pierre d’Avignon, église de Valayans, chapelle Notre-Dame à Pernes, stalles du chœur de l’église Saint-Vincent-de-Paul à Marseille, chaire et ciborium de Saint-Michel-de-Frigolet.
Le Musée de Carpentras conserve de lui une huile : Cour de maison paysanne.
[Hélène Deronne. Extrait de : ALAUZEN (André), Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille, Editions Jeanne Laffitte, 2006].