DESCRIPTION
Analyse de l'ensemble
Composition et localisation : de chaque côté du chœur, sous les tribunes d4orgue, huit stalles basses, huit stalles hautes et un lambris à onze panneaux dont deux en retour sur les piliers.
Analyse des stalles
Dénomination : stalles
Structure et formes : huit stalles basses et huit stalles hautes, identiques, placées sur un emmarchement. Sièges mobiles ; pieds-montants ; joues et dossiers pleins. Élévation des joues galbées ; accotoirs du siège de l4évêque surmontés de volutes ; aux extrémités des stalles basses, deux panneaux pleins rectangulaires surmontés de volutes affrontées.
Matériaux et techniques : noyer, sculpté dans la masse en bas-relief, verni. Tous assemblages chevillés ; panneaux de dossier, joues monoxyles ; traverse supérieure de dossier et accotoirs assemblés à barbe dépassante.
Iconographie et décor : sur les panneaux des extrémités ouest des stalle: basses : une arcade en plein cintre, à caissons, avec deux petites sphères partiellement évidées dans les écoinçons, identique à celles des lambris . Au-dessus de ces panneaux : deux volutes affrontées retenues par une barrette.
Au milieu des joues, une volute délimite un cercle contenant une fleur, différente sur chaque stalle ; supports d'accotoirs en balustres droits cannelés ; accotoirs moulurés. Sur les accotoirs du siège de l'évêque : une volute reposant sur un mascaron.
Dimensions : Stalles basses : H. max. 122 cm, La. totale . 570 cm, Pr. max. 65 cm.
Stalles hautes : H. 140 cm, La. totale . 555 cm, Pr. max. 52 cm.
Stalle : siège : La. 62 à 68 cm, Pr. 35 cm ; accotoirs . La. 20 cm env., Pr. 48 à 50 cm ; traverse supérieure du dossier : Ep. 11 à 15 cm.
État de conservation : médiocre : fentes, éraflures, panneaux cassés, trous de vers. Le nombre et la disposition des stalles ont été modifiés.
Analyse du lambris
Dénomination : lambris de demi-revêtement.
Structure et formes : de chaque côté, onze panneaux rectangulaires, séparés par des pilastres et coiffés d'une corniche moulurée. Les quatre panneaux en retour sur les piliers du chœur sont différents et, à l'exception peut-être du panneau nord n° 11, ont été rétrécis.
Les panneaux contiennent une arcade en plein-cintre, en perspective fuyante, sauf le panneau nord n°11.
Matériaux et techniques : noyer, sculpté dans la masse en bas-relief, en réserve, guilloché, estampé, doré à la feuille.
Assemblages chevillés. Éléments rapportés : bases et chapiteaux (?). Panneaux monoxyles.
Iconographie et décor : pilastres cannelés à chapiteaux corinthiens ; arcades à intrados à caissons ; écoinçons guillochis osier, ornés de deux petites sphères évidées. Quelques arcades du mur nord portent des petits motifs en triangle ou losange, avec des rinceaux, estampés . Le panneau 11 du côté nord n'a pas d'arcade en plein cintre mais sa moitié supérieure porte un bas-relief ajouré : une sorte de cartouche à feuillages, surmonté de pinacles, entoure un visage féminin coiffé d'un diadème, entre des drapeaux .
Dimensions : H. 150 cm env. ; La. totale 750 cm env.
Panneaux : H. 133 cm, La. 50 cm.
État de conservation : médiocre : dorure usée, bois fendu ; dégradation dues à des infiltrations d'eau sur le mur sud. La disposition des stalles ayant été modifiée, les panneaux d'extrémité ont été rétrécis.
Inscriptions, marques : date 1585 gravée dans un petit cartouche rectangulaire sur le panneau 11 du mur nord . Nombreux graffiti anciens.
Analyse des tableaux
Dénomination : tableaux
Appellation : série.
Description matérielle : panneaux de bois, de forme rectangulaire verticale à bord supérieur cintré (H. 118 cm, La. 30 cm env.). Peinture à l'huile.
Inscriptions, marques : sur le panneau 2 du mur sud ; armoiries : de gueules à une étoile à huit rais d'or, chargée d'une aigle bicéphale de sable. Armes de l'évêque Jean-Baptiste de Sade, commanditaire de la dorure et de la peinture des lambris, répétées sur le panneau 2 du mur nord , mutilées par l'ouverture de la porte.
État de conservation : peintures assombries ; panneaux du mur sud délavés. Quelques repeints (draperies du mur nord).
Description iconographique et formelle : Chaque panneau est divisé en trois registres superposés, séparés par une balustrade dans le bas et par la prolongation de l'entablement des arcades, dans le haut.
Registre inférieur : bouquet d'acanthes blancs et deux rangs de perles ovales rouges.
Registre supérieur : alternativement, une coquille blanche et un bouquet d'acanthes blancs, rouges ou verts.
Registre médian : pour la plupart, des compositions florales sur fond de paysage.
Mur nord : un obélisque sur le panneau 4 ; une colombe sur le panneau 5 ; une urne garnie de fruits et entourée de rameaux fleuris sur le panneau 8 . Le panneau 11 est orné d'une chute de fleurs.
Mur sud, un bouquet de fruits surmontant un bouquet de fleurs, sur le panneau 5 ; deux petits lions dressés au pied d'une urne fleurie sur le panneau 8 ; une coupe de fruits sous une tenture, sur le panneau 9 ; une colombe portant un rosaire rouge sur le panneau 10 ; simple rinceau sur le panneau 11.
HISTORIQUE
Les stalles, qui portent la date 1585, furent réalisées de 1584 à 1585 par les maîtres-charpentiers Claude de Vignes, Genet Roy et Claude Souchet (A.D. 84, 3 E 12, n° 1972, f° 242, prix-fait du 28 juin 1584) elles devaient être faites suivant le modèle de celles du couvent de l'Observance en Avignon. A l'origine, il était prévu quatorze stalles hautes et autant de basses de chaque côté du chœur, ainsi que neuf au fond. Or, il n'en reste que huit de chaque côté du chœur ; le projet a-t-il été modifié immédiatement ou au tout début du siècle suivant lorsqu'on installa le grand retable en pierre qui précéda le retable actuel en bois doré ?
Il faut remarquer que la dorure intervient seulement un siècle plus tard, de 1682 à 1685, en même temps que celle de l'orgue et des deux tribunes (A.D. 84, 3 E 33, n° 824, f° 239, prix-fait du 14 décembre 1682). Comme celle du retable du chœur, elle fut réalisée par Jean Gleize et Michel Blanc, qui travaillèrent également sur les lambris et le plafond de la chapelle du Saint-Sacrement.
Ces deux personnages étaient aussi des peintres car le prix-fait de 1682 leur commande les panneaux peints des stalles hautes, ainsi que le décor "à feuillages" du dessous de la tribune d'orgue.
NOTE DE SYNTHÈSE
Ensemble d'une belle qualité. 1
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1970 à 2006.