1712, 25 septembre. Barrême. – Visite pastorale de l’évêque de Senez Jean Soanen.
Original, A.D. Alpes-de-Haute-Provence, 2 G 18, p. 190-212.
(…)
I. Etat du spirituel pour le clergé et le peuple
1. Le spirituel de cette paroisse nous a paru en meilleur état que dans notre précédente visite. Il est vrai que pour le prieur qui est toujours le sr Henry Larderat absent c’est la même chose, même négligence pour les réparations, les ornemens et les revenus qu’il laisse dépérir. Mais le sr Henry Simon aujourd’huy vicaire et le sr Pierre Fabre de Tartonne secondaire ont bien fait leur devoir (…).
2. Les laïques sont aujourd’huy comme cy-devant au nombre de prez de cinq cens communians. Quelques-uns ont négligé le devoir paschal ou sont allé chercher ailleurs des confesseurs plus larges (…).
II. Etat extérieur du santuaire, de la nef, cimetière et maison clastrale
1. L’église paroissialel de Barême qui doit porter le nom de saint Jean-Baptiste comme cy-devant quand elle étoit sur la coline ayant été augmentée par ordonnance de mr Clausse de l’an 1564 n’a aujourd’huy que sept cannes de long, deux et demie de large et trois de haut dans la nef et partout trop étroite, trop basse et trop obscure. Le presbytère devient toujours plus humide et plus gasté par le terrain et par le moulin.
Pour les vases sacrez nous avons donné depuis 1703 un calice d’argent avec sa patenne et une pierre sacrée. Le pied de l’ancien calice est un peu ouvert.
Pour les ornemens, devants d’autel, linge, livres et sacristie c’est aujourd’huy comme en 1703. Et comme les consuls ont eu raison de se plaindre à nous de ce que le sr prieur n’avoit fait aucune réparation depuis tant d’années, nous avons aussi à notre tour fait de justes plaintes aux consuls de ce qu’ils avoient manqué de saisir le tiers de sa rente après les charges payées comme nous leur en avions donné le pouvoir par notre visite de 1703 suivant l’édit de 1695.
Quant aux reliques nous avons trouvé que le cinq de mars 1707 nous allâmes à Barême et y autentiquâmes juridiquement en présence des srs Dupasquier chanoine, Raynard théologal, Simon médecin et Laroute chirurgien deux reliques venues de Rome, savoir un os de saint Claude martir et un grand os de la cuisse de sainte Perpétue martire et après avoir mis notre verbal au dos de la patente de Rome et l’avoir enfermée sous notre cachet dans un bust nous les exposâmes à la vénération publique.
2. La nef de Barême extrêmement basse a un grand crucifix sur le haut. Le sol est fort inégal, l’enceinte beaucoup trop petite pour un si grand peuple. La porte ferme très mal et expose aux voleurs la maison de Dieu par la facilité du larcin. Le toit est fort gâté, il y pleut en plusieurs endroits, surtout du côté de saint Eloy. Les fonts baptismaux sont mal fermez, la fenestre voisine n’a point de vitre, chose nuisible aux enfans qui viennent de naître. Les confessionaux sont sans grille, la tribune a toujours ses mauvais degrez et une grande ouverture au sol. Il y a un dais passable pour le Saint Sacrement, la bannière est mauvaise. Le clocher où nous sommes monté nous a paru en meilleur état. Le cimetière nous a le plus mal édifié : porte sans serrure, brèche aux murailles, grandes herbes partout, mauvaise bierre, nul drap funèbre ny représentation pour les absoutes, en un mot la communauté n’a rien exécuté de notre visite de 1703. Et comme le cimetière paroit être le lieu le plus propre pour bâtir une église plus grande, nous y avons fort exhorté tous les notables qui sur nos offres d’y contribuer nous ont fait de belles promesses.
La maison claustrale n’est pas encore bâtie, mais la communauté en paye la rente au sr vicaire en attendant et refuse de faire de même pour un secondaire quoyqu’il ait droit d’être logé.
III. Etat du prieuré, de la vicairie et des chapellenies
1. Notre verbal de 1703 ayant prouvé que le prieuré de Barême étoit curial, nous avions ajouté ensuite que la dîme en grains, fruits, vin, chanvre et agneaux en est le principal fond, mais nous n’en avions pas marqué la quotité et nous avons justifié aujourd’huy que la dîme se prend au dousain des bleds, des grains et des légumes, excepté les haricots, et quant au chanvre mâle c’est au vintain. Les habitans prétendent que pour les raisins c’est à discrétion, mais l’abus en est évident et sera très sûrement corrigé par arrest. Pour ce qui est de la dîmerie ou de la maison qui estoit autrefois commune entre les évêques et les prieurs, on nous a soutenu que ce n’étoit que la maison claustrale qui servoit de dîmerie, que par acte du 26 août 1593, notaire André Andravy, le prieur prit possession de l’église et de ladite maison claustrale, laquelle étant depuis tombée en ruine et la communauté ayant ensuite fourni au vicaire une maison claustrale, on ne se croit pas obligé au rétablissement de la dîmerie ny de l’affranchir de la taille, mais le remède est aisé car le prieuré redevenant curial la communauté sera obligée de donner au pasteur un grenier et de l’affranchir et il servira pour les deux décimateurs. Quant à la terre de Prat Troussel nous avons justifié que ce terrain est si mauvais qu’il reste les dix à 12 ans sans culture. Il ne tiendra qu’au prieur de le reprendre mais ce sera sans profit.
2. Pour la vicairie telle quelle tant qu’elle subsistera, elle n’a aucune terre ny autre fond que la congrue et comme le sr de Requistons obtint par un arrêt la recréance et la permission d’arrenter la dîme du prieur et mourut d’abord aprez cet arrêt auquel les évêques de Senez codécimateurs n’ont pas été appellez ne peut donner aucun droit aux vicaires d’arrenter sans eux qui ont en cela un grand intérêt puisque le manquement de fond dans les revenus du prieur retombent sur les évêques pour les réparations et le congrue.
3. Pour les chapellenies en général nous renvoyons à notre visite de 1703 qui a marqué en détail les fonds des bénéfices et les charges des titulaires et nous avons chargé le sr vicaire de se bien assurer si elles sont aquittées et de nous en informer tous les ans. Mais en particulier nous ajoutons icy ce que nous avons depuis découvert dans les écritures des notaires.
Pour la chapellenie de Notre-Dame du Pont, nous avons trouvé la collation faite de plein droit par mr du Chaîne à Jean-Antoine Espitallier qui gagna son procez par arrêt contre le pourvu par Dalmas sans avoir égard à son prétendu patronage fondé sur une vraie simonie. Plus nous avons trouvé dans divers protocoles diverses fondations faites à lad. chapellenie que nous mettrons au chapitre suivant dans led. article. Au bas de la chapelle vers la petite porte on nous a assuré qu’il y avoit une femme dite la Couette enterrée depuis plus d’un siècle et que les habitans ont vue […]ière.
Pour les chapellenies de Notre-Dame de Pitié et de saint Antoine nous avons remarqué que la première a été fondée à Barême dans la chapelle de mrs de Villeneuve par trois dotations : 1° par la dame Sibile de Grasse en l’an 1601 ; 2° par son fils Honoré de Villeneuve depuis capucin sous le nom de frère Silvestre acte du 26 janvier 1668 notaire Antoine Pillefort par lequel led. Honoré augmente la fondation de deux cens livres outre le fond de lad. dame qui étoit de cent cinquante livres et mr Ours de Villeneuve l’a encore augmentée de deux cens livres de fond dont il est parlé dans la transaction du 15 octobre 1626 notaire Honoré Barbaroux. L’autre chapellenie sous le nom de saint Antoine a été fondée primordialement dans l’église de Saint-Lyons par Elige ou Eloy Paul avec le don d’un pré et d’une terre contigüe dans le terroir de Reverbeil comme aussi d’une vigne au Prat Troussel et d’une autre terre en Herlevie. Dans la suite les Paul donnèrent leur patronage à Ours de Villeneuve par acte du 13 janvier 1605 notaire André Andravy dont les écritures sont chez me Bausson, lesquelles deux chapellenies depuis ce tems furent regardées comme une seule et dans la même année le 18 avril led. sr baron par devant le même notaire fonda trois messes par semaine le dimanche, le jeudy, le samedy dans sa chapelle de Barême et une messe tous les mercredis dans l’église de Saint-Lyons et donna pour dot 1° plusieurs terres dans le terroir de Saint-Jacques, 2° trente-trois livres dix sols de pension sur la communauté de Saint-André et veut que le recteur soit prêtre et réside à Barême. Il y a outre cela divers fonds qui sont à Givaudan et encore vint écus d’argent.
Pour la chapellenie de saint Michel à Orjas outre ce qui en a été dit en 1703 il y a eu depuis une augmentation de trois cens soixante livres de fond sur la communauté de Barême notaire me Bausson à la charge de dire encore ou faire dire une messe tous les ans le jour de saint Jean-Baptiste ainsi elle a en tout cinquante livres de revenu.
IV. Etat des chapelles ou confréries, comptes, fondations, registres, école
1. La première chapelle dans l’église qui est de mrs de Villeneuve nous a paru dans un désordre encore plus grand qu’en 1703 et on n’a rien réparé malgré l’interdit.
La 2de chapelle ou confrérie qui est sous le nom du Rosaire est en bon état excepté le pavé mal uni, la vitre sans fil d’archal et brisée au milieu. On nous a produit depuis 1703 son établissement fait en 1640, le 29 juillet acte d’Honoré Barbaroux notaire et elle est suffisamment pourvue de meubles.
La chapelle de saint Eloy est entièrement abimée, le marchepied brisé, le mur tout gâté, nous l’avons interdite.
La plus ancienne chapelle hors de l’église paroissiale d’aujourd’huy est celle de saint Jean-Baptiste qui étoit autrefois la paroisse sur la coline et son état présent est que depuis 1703 on a acheté une chapelle entière de tafetas blanc et on a blanchi les murs, mais le crucifix est brisé, il n’y a que quatre napes au lieu des six qu’il y avoit cy-devant, nul corporal, nul missel, nul calice, mais il y a vint-cinq écus entre les mains du marguiller.
Pour la chapelle et confrérie de Notre-Dame du Pont, nous y avons vu des fentes dangereuses vers la porte et au mur du costé de l’orient, à quoy il faut remédier. Nous avons approuvé le rolle de ses ornemens et le chapelain qui est le sr Pillefort nous a découvert par les écritures de son père des fondations qui ont suivi celle du sr Benoit en 1593 et dont il sera parlé cy-aprez. Les autres autels de lad. chapelle de Notre-Dame du Pont sont dans le même état qu’en 1703. Et quant aux morceaux du calice de celle de saint Joseph des massons, le sr Simon vicaire nous a déclaré qu’ils sont entre ses mains. Il n’a été enterré personne dans la tombe de saint Joseph depuis que nous l’avons défendu pour estre trop proche de l’autel.
Pour la chapelle de saint Blaise sur le chemin nous avons découvert depuis 1703 qu’elle a pour tout revenu fixe vint-cinq sols sur un jardin de Reverbeil confrontant Claude Pascal et le ruisseau. L’obligation ou l’usage est d’y dire une grande messe les mardis de Noël, Pâques et Pentecoste et le sr vicaire nous a requis que ces trois messes fussent transférées au lendemain. Nous avons aussi découvert l’origine et la fondation de cette chapelle sous les noms de saint Blaise et de saint Gervais faite le 9 février 1658 aux écritures de me Pillefort notaire.
Pour celle de saint Pons elle tombe tout-à-fait en ruine et est exposée à mille profanations.
Celle de sainte Croix ou de sainte Madeleine du sr Pillefort n’est pas mieux qu’en 1703.
Celle de saint Michel est régulière de même que la domestique de mrs de Villeneuve.
Pour la confrérie du saint Esprit dont nous avions fait des plaintes en 1703 sur la perte de ses fonds, personne ne nous a rien pu découvrir. Il faut pourtant que la perte en soit bien ancienne puisque sur la plainte de mr Ours de Villeneuve dans la visite de mr Martin en 1602 les consuls dirent alors qu’ils n’en avoient jamais rien seu ny oui dire. On pourroit voir les casarnets ou comptes des trésoriers de vint ou trente ans avant ce tems là.
(…)
VI. Etat du hameau de Givaudan
1. Ensuite ayant voulu visiter le hameau de Givaudan, la rébellion des habitans contre le mandement de notre visite nous en a empêché, ayant refusé d’envoyer leurs enfans à Barême dans un beau temps pour être confirmés quoyque duement et souvent avertis par le sr Jaques Tronches secondaire ou curé amovible de leur hameau et par le sr Simon vicaire de toute la paroisse de Barême. Cette désobéissance nous a porté à examiner plus exactement que dans notre visite de 1703 le vrai état de cette église et nous avons justifié par nos registres qu’elle n’est qu’une simple chapelle qu’elle a été bâtie par les habitans de leur pur mouvement et pour leur seule comodité, que le petit service n’a été permis que sur leurs offres d’entretenir le prêtre et la chapelle ; qu’il n’y a jamais eu ny d’enquête canonique, ny de citation des décimateurs, ny de sentence des évêques pour l’ériger en succursale et que par conséquent toutes les règles du droit canonique rapportées par Rebuffe au premier livre de sa pratique des bénéfices ne la peuvent rendre que simple chapelle. Son état consiste environ en soixante communians. Ce qui étoit en notre verbal de 1703 est encore dans lad. chapelle et il n’y a été ajoutée depuis qu’un pied d’argent au calice.
2. Depuis notre visite de 1703 nous avons découvert le détail du légat de Perrinne Alard dont on nous avoit alors caché le tems. C’est l’an 1644, le 29 décembre, que Perinne Alard désempara une pièce de terre au Preit pour le prêtre qui sert Givaudan et l’oblige de dire un cantar et lad. terre ne peut être ny vendue ny aliénée. Plus par acte du 19 mars 1669 notaire Antoine Pillefort les marguillers de sainte Anne de Givaudan se sont colloqués pour trente livres sur un jardin de Paul Barbaroux. Il y a aussi un autre petit fonds dont il sera parlé dans notre sentence. Et ainsi que dessus a été par nous procédé (…).
Sentence
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1. Nous confirmons ce que nous avons ordonné en 1703 sur toutes les réparations du santuaire et sur l’amande contre le sr prieur et ordonnons en outre qu’il sera acheté un devant d’autel et une chasuble plus propre pour les solemnitez, deux cordons neufs, une chasuble de camelot noir, une autre de camelot blanc, un tabernacle neuf, un encensoir et une navette et que le pied du calice sera rajusté mais attendu que le défaut de fond pour lesdites réparations du côté du prieur est venu depuis peu d’un arrentement de sa dîme donnée à trop bas prix et que nous avons un grand intérêt à empêcher un injuste épuisement de la portion du prieur pour ne pas laisser tomber sur nous seul en ce cas tout le fardeau des réparations et des congrues nous chargeons le sr vicaire de ne faire des arrentemens à l’avenir qu’aprez nous y avoir appellé pour y procurer tant qu’il se pourra un fond
Pour les reliques de saint Placide et de sainte Perpétue venues de Rome depuis notre visite de 1703 et authentiquées par nous juridiquement le 5 mars 1707, nous en avons permis et permettons la vénération publique et adhérant à la prière des consuls nous attachons la feste dudit saint et de ladite sainte au second dimanche du mois d’octobre.
2. Quant aux réparations qui regardent la communauté nous approuvons avec plaisir le dessein où elle est de bâtir une nouvelle église comme chose très nécessaire avec offre par nous d’y contribuer agréablement au delà de nos obligations outre celles du prieur. Et en attendant nous chargeons les consuls de mieux former les fonts baptismaux, de mettre une vitre à la fenestre voisine, de munir les confessionaux d’une grille de chaque côté et d’une porte qui ferme à clef avec des barreaux, de faire une meilleure porte pour l’église et pour le cimetière et d’acheter une croix, une bière, une représentation, un drap funèbre (…).
Règlement pour le hameau de Givaudan
1. Nous ordonnons au sr vicaire de Barême d’aller plus souvent faire ses fonctions dans cette partie de son troupeau (…).
2. Nous enjoignons aux marguillers de réparer les étolles de leurs chasubles, d’acheter des burettes d’étain, un voile violet et un rouge pour le calice et une carte pour l’évangile de saint Jean, de faire blanchir la chapelle vers l’autel, racomoder le toit, mettre des portes où il en manque (…)
1722, dimanche 14 juin. Barrême. – Visite pastorale de l’évêque de Senez Jean Soanen.
Original, A.D. Alpes-de-Haute-Provence, 2 G 18, p. 623-633.
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I. Etat du spirituel pour le clergé et le peuple
1. Le spirituel nous a causé beaucoup de douleur par des dérangemens trop publics qui sont survenus malgré tous nos soins depuis notre dernière visite et la grande attention du sieur Joseph Fabre vicaire perpétuel depuis trois mois et choisi par nous et celle du sr Louis Gravier du Villar son secondaire de même que la nôtre doivent estre de bien pacifier les esprits qui ont eté un peu agitez, de donner un bon exemple en toute chose, de bien instruire, de bien pratiquer les règles de l’église dans l’administration des sacremens et de faire des conférences publiques principalement en Carême sur les cas de conscience.
2. Les laïques qui composent toujours à peu prez le nombre de cinq cens communians nous ont toujours paru bonnes gens, doux et pacifiques, mais un peu trop attachez aux biens de la terre (…).
II. Etat du santuaire et de la nef
1. L’église paroissiale de Barême qui a toujours esté sous le nom de saint Jean-Baptiste n’a que sept cannes de long, deux et demie de large et trois de haut dans la nef et partout trop étroite et trop basse. Le presbytère a un mur gâté par le terrain et par l'eau du moulin, la voûte fort décrépie, le tableau rapé par l’humidité du mur, les deux armoires à côté pour les reliques n’ont ni serrure ni clef, le tabernacle vieux et mauvais, la pierre d’autel fort bonne, mais l’autel de plâtre entamé aux côtez dessous et devant, le plan de l’autel un peu trop bas, le marchepied bon.
Pour vases sacrez et autres servant à l’autel, nous avons donné un calice d’argent et une pierre sacrée en 1703 et dans la visite de 1712 il est fait mention d’un calice d’argent dont le pied étoit un peu ouvert, sur quoy il faut s’informer du sr Simon ancien vicaire. Le soleil d’argent est bon, le ciboire de même et la petite boite pour la campagne, mais elle ne ferme pas bien. Il y a un crucifix trop petit et les chandeliers de leton sont les mêmes qu’en 1703, une croix de procession passable.
Pour ornemens une chasuble rouge de cataloufe, autre passable de camelot violet, autre bonne de camelot verd, autre de camelot rouge passable, autre blanche de camelot vieille, un peu gâtée par devant, autre de camelot noir fort usée, il en faut une, il n’y en a aucune pour les festes, autre de soye jaune avec la croix verte, elle peut servir pour couvrir l’autel, cinq bourses dont la noire et la blanche sont hors d’usage et celle de toile d’argent belle, il faut les décrasser, huit voiles dont sept de soye et un de camelot noir, nulle dalmatique, trois devants d’autel, un vieux de cuir doré, un de cataloufe de soye, un de ligature et nous en avons trouvé un quatrième de camelot noir, une chape de ligature et une autre de camelot noir passable.
Pour linges quatre aubes dont une très bonne, l’autre bonne mais trop courte, mais une de ces mauvaises aubes a été subrogée pour une bonne, ce qu’il faudra examiner ; quatre amicts dont deux mauvais, un bon cordon donné par nous et un mauvais ; treize napes dont une fine, deux de toile de maison propre, deux neuves fort grossières et six qui peuvent servir dessous ; vint purificatoires passables, un seul lavabo.
Pour livres il n’y a qu’un seul missel de bon que j’ay donné, un très mauvais rituel.
Pour les reliques nous les avons cy-devant authentiquées et il manque un verre qu’il faut acheter et cacheter.
Dans la sacristie une bonne armoire, mais il manque deux planches dans le fond. Le toit est percé par les pluyes, la vitre et fil d’archal bon. Il faut racomoder la table pour s’habiller et la paver en deux endroits, l’encensoir et navette très mauvais, les burettes d’étain passables, bonne clochette pour l’Elévation et bon pupitre avec sièges à côté, une petite lampe leton bonne et brute.
2. La nef est très peu capable de contenir la moitié des habitans, sa voûte toute décrépie vers la tribune et fendue en divers endroits, le sol carrelé fort inégal et gâté sous les deux bans, les fonts baptismaux négligez, le couvercle sans serrure ni ferrement, l’armoire à côté sans clef et sans serrure, mais bonnes crémières et le couvert de la cuvette mauvais, la porte est sans gon, pleine de grands troux et fermant très mal, la tribune percée en quelques endroits, le clocher a deux bonnes cloches et une bonne porte.
Le cimetière bien entourré de murailles et fort grand, il ferme bien mais la porte trop courte et la croix de bois pance beaucoup.
III.
1. Le prieuré ayant été rendu simple contre les règles et abusivement fut en conséquence impétré en cour de Rome par le feu sr Requiston cy-devant vicaire qui en prit possession et l’enregistra, ce qui rend le bénéfice vacant. La dixme est toujours au douse pour les grains et légumes et le chanvre au vintain, mais le vin à discrétion.
La vicairie qui est de nouvelle érection n’a nul autre fond que la congrue et il est important que des deux bénéfices il ne s’en fase qu’un.
2. Pour les chapellenies, celle de Notre-Dame du Pont avoit un fond d’environ deux mil livres sur la communauté, mais ce fond a été remboursé de l’ordre de M. L’Intendant et payé par la communauté en billets de banque.
Pour la chapellenie sous le nom de saint Antoine, unie avec celle de Notre-Dame de Pitié, dont le sr Jean-Antoine Pillefort est titulaire, celle de Notre-Dame de Pitié a trois dotations marquées dans notre verbal de 1712 et pour celle de saint Antoine le sr titulaire nous produira les titres de l’une et de l’autre et les causes de la perte.
Pour celle de saint Michel à Orjas, nous en avons parlé en 1703 et il a eu du depuis une surdotation de trois cens soixante livres sur la communauté qui a été remboursé, mais les srs Michel patrons ont promis de le remplacer. Il y a quinse messes d’obligation.
IV.
1. La chapelle de Mrs de Villeneuve est dans la dernière indécence, qui nous obligea de l’interdire en 1703 et 1712.
La chapelle ou confrérie du Rosaire est en bon état, le pavé mal uni come en 1712, la vitre a un fil d’archal et bonne, elle a augmenté d’une belle bannière, elle a cinq chasubles, la 1e de satin rouge belle, la 2e de satin violet, la 3e de camelot noir, la 4e de tafetas blanc et la 5e de camelot blanc, six devants d’autel et une chape de ligature blanche et verte, douse napes, une bonne aube, amict et cordon et pour tout fruit des questes quatre livres d’argent.
Celle de saint Eloy ne subsiste plus que dans un tableau .
Celle de saint Jean-Baptiste, ancienne église paroissiale, est assez en état et on n’y laisse rien pour éviter les rats.
Celle de Notre-Dame du Pont dont le sr Antoine Pillefort est recteur avec des billets de banque pour seul fond est bien négligée dans sa voûte et son sol et on n’y a rien fait depuis la dernière visite, non plus qu’à l’autel de saint Joseph.
Celle de saint Brisse a été profanée durant les sentinelles de la peste, mais ayant été réparée nous en avons permis la bénédiction à la charge d’y mettre une vitre.
Celle de sainte Madeleine toujours dans la même indécence.
Celle de saint Michel à Orjas est mieux que cy-devant.
(…)
Sentence
I. 1. Nous exhortons le sr Joseph Fabre, nouveau vicaire, et le sr Gravier son secondaire d’employer tout leur tems et tout leur zèle à rétablir la paix, la discipline et le bon exemple (…).
II. 1. Nous ordonnons que le terrain et le canal du moulin qui ont gâté le mur du santuaire seront éloignez de tout l’espace nécessaire pour en éviter la ruine, que le tableau sera réparé, qu’il sera donné un meilleur tabernacle, que l’autel sera rendu uni et relevé de quatre pouces, que le marchepied sera plus affermi , que la petite boite d’argent pour la campagne fermera mieux, qu’il sera acheté un crucifix plus propre et plus grand, un autre encensoir avec sa navette, une fontaine d’étain, plus une chasuble de camelot noir, une autre de soye blanche et rouge pour les festes et une écharpe de soye pour les bénédictions, que la chasuble de camelot blanc sera réparée sur le devant, qu’il sera fourni deux bourses de corporaux, l’une blanche, l’autre noire, un meilleur devant d’autel de cuir doré, que la seconde aube trop courte sera allongée, que la bonne à laquelle on en a substitué une mauvaise sera restituée par qui elle a été ôtée ; qu’il sera pourvu de deux cordons neufs, de quatre lavabo, d’un second missel, d’un meilleur rituel, d’un petit graduel et antifonaire de Lyon in-4°, d’une serrure et clef à l’armoire des reliques, d’un verre ou cristail qui sera ensuite cacheté de notre sceau, que dans la sacristie la garde-robe sera mise en état par deux ou trois planches au fond, que le toict sera défendu des pluyes, la table pour s’habiller racomodée et le pavé mieux uni. Toutes lesquelles réparations seront faites moitié à nos dépens et moitié à ceux du sr Larderat prieur de Barême (…).
2. Pour la nef, attendu que son enceinte ne peut contenir la moitié des habitans, que sa voûte trop basse et ses côtez inégaux la rendent difforme, nous ordonnons qu’elle sera augmentée de la moitié, rehaussée d’autant et rendue régulière, que le sol sera égal partout et la tribune racomodée, que les fonts baptismaux fermeront mieux de même que l’armoire à costé et le couvercle du bassin, que les confessionaux seront munis d’une coulice de chaque costé, qu’il sera mis une meilleure porte à l’église, qu’il y aura une bierre, une représentation et un drap funèbre et comme les susd. réparations ont esté ordonées depuis dix ans sans exécution de la communauté nous ordonnons que si dans un an de la signification elles ne sont toutes achevées (…) nous interdisons dez maintenant pour le tems d’aprez la première année lad. église paroissiale et transférons tout son service à la chapelle de Notre-Dame du Pont.
III. 1. Quant au prieuré de Barrême qui a été curial dans son origine, puis rendu simple sans les formalitez requises, nous en avons assez marqué les défauts et les fonds dans nos visites précédentes sans qu’il soit besoin de les répéter icy.
2. Nous enjoignons au sr vicaire de veiller sur l’aquitement du service des chapellainies (…).
Le chapelein de Notre-Dame du pont son service sera réglé aprez que le remboursement à luy fait en billets de banque aura été décidé entre luy et les héritiers du fondateur.
Le chapelain de Notre-Dame de Pitié et de saint Antoine il nous prouvera que son service ait obtenu de nous une diminution sur celle du revenu.
Etquant au chapelain de saint Michel d’Orjeas nous confirmons le service de quinze messes d’obligation avec celle du lendemain de saint Jean-Baptiste pour la surdotation.
IV. 1. La chapelle de Notre-Dame de Pitié étant depuis plus de vint ans dans le même état d’indécence qui nous força de l’interdire dans nos visites de 1703 et 1712, nous continuons le même interdit pour la même cause.
Pour la chapelle de Notre-Dame du Rosaire nous n’avons qu’à recommander que son sol soit mieux carrelé et un peu plus de dévotion au peuple pour le pourvoir de quelque petite rente fixe.
Pour la chapelle de Notre-Dame du Pont nous ordonnons à la confrérie sur les premiers deniers de la queste de réparer les fentes du mur, de recrépir la voûte, d’égaler le sol et de rétablir les vitres avec fil d’archal, le tout ordonné en vain depuis dix ans.
Pour celle de saint Joseph des massons et des agonisans qui sont unis, nous chargeons les marguillers de faire réparer leur calice comme il est dit en 1712 et de combler leur tombeau qui est trop prez de l’autel.
Pour celle de saint Gervais et de saint Blaise nous en permettons le rétablissement sur la promesse des marguillers de mettre plustôt une vitre avec fil d’archal à leur fenestre et de ne plus faire servir le lieu saint à des baraques mais de bien célébrer les messes du 19 juin et du landemain des trois festes de Noël, Pâques et Pentecoste.
(…)
1764, 30 avril. Barrême. – Visite pastorale de l’évêque de Senez Joseph d’Amat.
Original, A.D. Alpes-de-Haute-Provence, 2 G 19, cahier 4.
(…) procédant à la visite des vases sacrés, nous avons examiné le calice et sa patène que nous avons trouvés en bon état à l’exception de la coupe du calice qui a besoin d’être redorée. Le ciboire et la petite boete pour porter le viatique aux malades de même que l’ostensoire sont dans la décence requise. Le tabernacle est en très bon état, doublé de soye dans l’intérieur et fermant bien. Tout le maître-autel est dans un état de propreté et n’a besoin d’aucune réparation. Il y a huit chandeliers de cuivre et une croix en bon état. A côté de l’autel il y a deux niches où sont placés les bustes de saint Placide et de sainte Perpétue, lesquels nous avons à l’instant visités et avons vérifié l’authentique des reliques de l’un et l’autre donnée par M. Jean de Soanen un de nos prédécesseurs et avons fermé leur petite capsule avec un verre sur lequel nous avons apposé le cachet de nos armes. Après quoy nous avons renvoyé la continuation de notre visite après le diner.
(…) nous nous sommes portés aux fonts baptismaux, nous avons vu qu’ils étoient en état à l’exception de quelque petite réparation que M. les consuls nous ont assuré qu’ils feroient faire sans nul retard (…) ensuite nous sommes entrés dans la sacristie pour voir les ornemens et linges qui servent à la célébration des offices divins. Nous avons trouvé un ornement complet, chape, chasuble, deux dalmatiques de satin à fleurs blanches et de couleur de rose avec un galon de soye en bon état ; une seconde chasuble de soye sur fil rouge et blanc qui a besoin d’être réparée ; une autre chasuble de calemandre de toutes couleurs avec un galon de soye blanc en assés bon état ; une autre chasuble de camelot goffré avec un galon de soye blanc de même en assés bon état ; une autre chasuble de camelot uni rouge avec un galon de soye en bon état mais qui a besoin d’un voile ; une autre chasuble de satin vert avec un grand galon de soye blanc en très bon état ; une autre chasuble de camelot vert avec un galon de soye vert et blanc en très bon état, le voile a besoin de quelque petite réparation ; une autre chasuble camelot violet goffré à fleurs avec un galon de soye blanc et violet en bon état ; une chasuble camelot noir goffré avec un galon de soye blanc et noir qui a besoin d’être grandement réparée ; un autre ornement complet noir dont la chasuble est de soye avec un galon en or faux à système, les deux dalmatiques en camelot goffré avec galon de soye noir et blanc et sa chappe de même avec un parement d’or, le tout en état ; une autre chappe de calemandre à fleurs vertes et rouges qui est en très bon état.
En examinant le linge nous avons trouvé neuf nappes servant à l’autel dont deux sont à demi usées, deux fines et les autres de toile commune, six aubes en bon état avec leurs amicts dont quelques-une ont besoin d’être changés ainsi que les cordons, six corporaux, quarante purificatoires, un seul essuye-mains, il n’y a point de lavabo ni graduel ou antiphonaire il y a deux messels en bon état, deux écharpes servant pour la bénédiction du très Saint Sacrement en tafetas blanc dont l’une est avec une petite dentelle en or et l’autre nous a paru hors d’état de pouvoir servir. La croix processionnelle est en bon état. L’encensoir et la navette sont hors de service. Il y a en outre deux petites croix l’une de cuivre et l’autre argentée en bon état. La petite fontaine qui sert pour laver les mains est aussi en état. Il y a de plus une armoire en bois de noyer pour les ornements qui a une bonne serrure et est d’un bon usage.
En sortant de la sacristie nous avons examiné le sanctuaire qui est en bon état à l’exception du pavé qui a besoin de quelque réparation. En descendant successivement dans la nef de l’église nous avons visité la chapelle du Rosaire et celle sous le titre de Notre-Dame de Pitié, la première est en assés bon état mais elle a besoin d’être reblanchie pour la mettre dans la décence où elle doit être, la seconde que les srs curé et consuls nous ont dit être interdite depuis longues années doit être nécessairement rétablie par le titulaire qui jouit du revenu de lad. chapelle produisant environ deux cent livres. La nef de l’église a besoin de quelque crépissage en différens endroits toutefois il nous a été observé par les srs consuls que l’église étant presque dans toute sa partie entourée d’un terrein qui la domine il est impossible de pouvoir la préserver de l’humidité. Le sr curé dans le moment nous a fait la même observation pour ce qui regarde le sanctuaire. Les deux confessionaux sont en bois de noyer bien en état. Nous avons ensuite procédé à la visite du cimetière que nous avons parcouru et dont nous avons trouvé les murailles en bon état et la porte fermant à clef. (…)
Il nous a été déclaré par les srs consuls en présence du sr curé qu’il y avoit une fondation établie par une delle de Villeneuve pour dire les vêpres chaque veille de Notre-Dame qui se fête et pour chanter l’antienne du tems à l’honneur de la sainte Vierge, la proze gaude et les litanies de saint Joseph dans la chapelle de Notre-Dame du Pont depuis Pâque jusqu’à la Toussains autant que le tems peut le permettre. Les srs consuls nous ont encore déclaré qu’il y avoit une autre fondation faite par me Antoine Bausson, chauffecire scelleur héréditaire en la chancellerie, consistant en trente-quatre livres dix sols de revenu d’un fonds de terre affecté pour lad. fondation appellé Pré Bouisset à la charge d’acquitter un certain nombre de messes pour le repos de l’âme du fondateur dont la rétribution est fixée par l’ancien règlement du diocèse à huit sols (…)
1764, 8 mai. Gévaudan. – Visite pastorale de l’évêque de Senez Joseph d’Amat.
Original, A.D. Alpes-de-Haute-Provence, 2 G 19, cahier 4.
(…) à la porte de l’église succursale sous le titre de sainte Anne (…) nous avons procédé à la visite de lad. église. Nous avons d’abord examiné l’ostensoire qui est en bon état à l’exception d’une glace cassée qu’il faut changer. Le ciboire à quelques réparations près est aussi en bon état. Le voile qui le couvre doit être changé n’étant pas dans l’état de décence requise. Le calice et la patène sont pareillement en bon état. Nous avons aussi visité l’intérieur du tabernacle qui est doublé très proprement d’un tafetas blanc. Tout le retable de l’autel est bien, le tableau représentant sainte Anne et le Sainte Vierge est décent. La pierre sacrée est très bonne. Il y a une croix et quatre flambeaux de cuivre qui sont en très bon état.
Incontinent le sr prêtre qui dessert la succursale nous a présenté les ornemens :
1° une chasuble blanche camelot goffré avec un galon de soye rouge et blanc très bonne ; une seconde chasuble rouge camelot goffré avec un galon de soye rouge et blanc aussi très bonne ; une troisième chasuble violète camelot goffré avec un galon de soye blanc pareillement bonne ; une quatrième chasuble verte camelot goffré avec un grand galon de soye vert et blanc de la même qualité ; une cinquième chasuble noire camelot goffré avec un galon de soye blanc également de la même qualité ; une sixième chasuble de ligature de toute couleur avec un grand galon de soye rouge, blanc et vert toute neuve ; une septième chasuble de moire de soye verte avec une bande au mitan d’une moire en or fleurie et un galon faux en argent qui a besoin d’être réparée sur le devant et n’a point d’étole ; une huitième chasuble d’un gros satin de soye fleuri rouge, vert et blanc avec un galon de soye vert et rouge qui a aussi besoin d’être réparée et d’une étole ; une neuvième chasuble d’étoffe de ligature à fleurs de toute couleur avec un grand galon de soye rouge et blanc qu’il faut supprimer ; une chappe de tafetas couleur de roze avec galon de soye blanc, vert et rouge qu’il faut supprimer ; il n’y a qu’un seul parement d’autel de cuir doré qui quoique encore bon nous a paru ancien ; il n’y a point d’écharpe pour donner la bénédiction du Saint Sacrement.
Led. sr prêtre desservant nous a aussi représenté le linge : il n’y a que deux aubes de toile unie qui toutes les deux ont besoin de très grandes réparations ; il y a deux amicts très bons, point de cordons en état ; il y a cinq corporaux et quinze purificatoires en bon état de même que quatre nappes de toile fine et deux autres nappes de toile plus grossière ; il y a encore une nappe pour la communion que nous avons trouvé trop grande et qu’il faut partager en deux, qui est bonne ; deux messels qui tous les deux ont besoin d’être reliés pour servir et un cayer relié pour les messes de mort ; plus le rituel romain et l’ancien rituel du diocèse. La croix pour les processions doit être réparée. L’encensoir est bon, mais il faut allonger les chaînes qui sont trop courtes, n’y ayant point de navète pour tenir l’encens, il en faut une.
Nous avons ensuite examiné le sanctuaire . Il y a quelques fentes à la voûte qu’il faut réparer. Il faut aussi le blanchir à certains endroits décrépis.
Successivement nous sommes descendus dans la nef. Nous avons trouvé l’armoire qui sert à renfermer les ornemens de bois de noyer en bon état fermant bien. Toute la voûte de la nef depuis un bout jusqu’à l’autre a besoin d’être réparée, il y a des fentes et des écarts considérables qui exigent nécessairement une urgente réparation. Le sr prêtre desservant la succursale nous a dit qu’il y pleuvoit en bien des endroits. Nous avons exhorté les paroissiens de faire incessamment travailler à cette réparation pour prévenir quelque fâcheux accident et nous leur avons signifié que si dans le courant de cet été elle n’étoit pas faite nous prononcerions un interdit de leur église et nous avons en conséquence chargé le sr curé de Barrême en cette qualité curé de la succursale de nous informer si la réparation aura été faite. Le confessionnal est en bon état. La vitre qui est au fonds de la chapelle totalement dégradée a besoin d’être réparée sans nul retard. Tout de suite nous avons visité les fonts baptismaux . La pierre est en très bon état, mais elle est malproprement tenue et nous avons enjoint aud. sr prêtre de les tenir plus décemment à l’avenir. Le couvercle en ferme très bien à clef, les crémières sont en état, la cuvète pour l’eau baptismale est très bonne, elle a seulement beoin d’être étamée et les habitans nous ont promis qu’elle le seroit au plutôt.
Des fonts baptismaux nous nous sommes portés au cimetière. Nous l’avons trouvé dans l’état de décence requize, bien clos à l’exception d’une petite réparation qu’il y a à faire à la porte.
Revenus au sanctuaire nous avons exhorté publiquement tous les habitans de fréquenter les sacremens (…). Les prieurs ont à l’instant fourni une aube très bonne, un cordon tout neuf, un amict de même, six garnitures d’étole, deux chappes dont une gros de Tour de soye fleurie à fleurs de toute couleur, le chaperon de damas feuille morte à grandes fleurs avec un galonde soye vert, rouge et blanc et une frange de soye autour du chaperon et l’autre de ligature à fleurs de toute couleur avec un galon de soye blanc et rouge, toutes les deux très bonnes.
1785, dimanche 25 septembre. Barrême. – Visite pastorale de l’évêque de Senez Jean-Joseph-Victor de Castellane-Adhémar.
Original, A.D. Alpes-de-Haute-Provence, 2 G 19, cahier 8.
(…) nous nous sommes rendus à la chapelle de saint Blaise qui est à l’entrée de la ville, nous nous y sommes revêtus de nos habits pontificaux (…) nous sommes allés (…) à l’église paroissiale sous le titre de saint Jean-Baptiste (…).
Aprez quoy procédant à la visite de l’église, nous avons trouvé l’autel et le sanctuaire en bon état. Il n’y a rien à faire au calice, patène, ciboire et boëte pour la campagne, il faut seulement changer un verre à l’ostensoire. De même suite nous avons visité les reliques de sainte Perpétue et de saint Placide qui sont dans des niches aux côtez de l’autel. Les cachets qui fermoient les capsules au bas des bustes où elles sont renfermées étoint entièrement rompus, nous avons tiré les verres et nous avons trouvé les authentiques en bonne et due forme, munis du sceau et de l’approbation de mgr Jean Soanen un de nos prédécesseurs, nous avons refermé les capsules avec les mêmes verres et nous y avons fait apposer le sceau de nos armes de même que sur le verre qui ferme la capsule où sont contenues les reliques de saint Jean-Baptiste et nous avons rendu à ces précieuses reliques l’honneur et le culte qui leur sont dûs. Les bustes de sainte Perpétue et de saint Placide qui sont fort usés doivent être refaits à neuf.
Du sanctuaire nous sommes descendus aux fonts baptismaux. La porte qui les ferme doit être refaite. Il y faut un cadenat et une serrure à la petite armoire où l’on tient les crémières. La cuvète pour l’eau baptismale doit être étamée.
En retournant des fonts baptismaux nous avons visité la chapelle du Rosaire, la statue de la Sainte Vierge qui sont fort propres. L’autel de Notre-Dame de Pitié dans une chapelle n’ayant point été mis dans un état de décence restera sous l’interdit prononcé par nos prédécesseurs. Il sera mis une planche au confessionel qui est dans la nef. La chaire à prêcher est toute neuve..
De la nef nous sommes venus à la sacristie. Le plafond en doit être refait. Il sera fourni une chape de satin, une bourse de callemandre rayée à toutes couleurs, une chape de tafetas, une aube toile de Rouen, deux cordons, deux amicts, une nappe de communion, une nappe avec dentelle, douze purificatoires et deux corporaux.
Nous avons observé pendant que nous faisions l’absoute au cimetière que la croix placée au milieu panchoit de vétusté. Elle sera remplacée par une neuve. Il sera fait une petite réparation à une muraille du côté du septentrion. Nous avons aussi remarqué que la chapelle de saint Blaise devoit être reblanchie et pour rendre la réparation plus solide il sera fait un aqueduc derrière la muraille de l’autel.
(…).
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1970 à 2006.