Dossier d’œuvre architecture IA84000718 | Réalisé par
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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  • inventaire topographique
maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Carpentras - Carpentras
  • Commune Carpentras
  • Adresse 10, 12 rue de la Tour
  • Cadastre 1983 CE 237, 239
  • Dénominations
    maison

HISTORIQUE

D'après le locataire de la maison, celle-ci a été construite en 1901 par un marbrier qui en occupa la partie sud, laissant le modeste logement nord à la disposition de sa famille. Il construisit également la maison qui occupe la parcelle 237, à vocation locative, et sur laquelle figure la date de construction (cartouche au dernier niveau de l'élévation nord).

DESCRIPTION

Situation

La maison A, qui occupe une parcelle à l'angle de l'îlot 38, présente une façade sud sur la rue du Refuge, une façade ouest sur la rue de la Tour. Elle est mitoyenne à l'est.

Composition d'ensemble

La maison est constituée par un seul corps de bâtiment A disposé en L autour de la cour sud. Le logement sud comprend cependant une pièce est en saillie, prise dans la maison B (parcelle 237). Chaque logement a son entrée sur la rue de la Tour et s'ouvre sur une cour.Façade antérieure sur cour.Façade antérieure sur cour.

Matériaux

- Maçonneries enduites. Sur les élévations extérieures, reliefs en pierre et décor d'applique en céramique et marbre.

- Escaliers en plâtre et bois avec revêtement de marbre et de tomettes.

- Gypseries.

- Décors peints.

- Sols : carrelages industriels, mosaïque, tomettes dans le logement 1 ; plancher et tomettes dans le logement 2.

Structure

La maison comporte deux étages carrés au-dessus d'un rez-de-chaussée et d'un étage de caves.

- La partie sud au plan en L est double en largeur et en profondeur. La porte introduit à un vestibule Aa, axé sur la cage d'escalier Ab dont il est séparé par un arc plat retombant sur des impostes. Escalier suspendu d'une volée tournant à droite autour d'un jour et à éclairage zénithal ; 20 marches conduisent aux premier et deuxième étages, 16 marches au niveau du toit partiellement aménagé en terrasse. Sous l'escalier, se trouve la porte de la cave, tandis que des portes percées dans le mur est de la cage s'ouvrent sur des pièces entresolées comprises en B, et dont la première a fonction de cellier.

Aa distribue la cuisine Ac et Ab la pièce Ad : communiquant entre elles, Ac et Ad s'ouvrent par de larges portes-fenêtres sur la cour 1.

- Plan identique aux étages.

- Le logement secondaire est simple en largeur et double en profondeur. La cuisine Af qui s'ouvre sur la cour 2 contient l'escalier : volée suspendue tournant à gauche autour d'un jour (18 et 19 marches). Au troisième étage une petite pièce obscure occupe l'angle sud-ouest de Af : départ de l'escalier qui conduisait vraisemblablement au toit terrasse.

Élévations

- Élévations antérieures sud et ouest sur la cour 1

Façades identiques à trois niveaux que couronne une balustrade au-dessus d'un entablement à frise de marbre ; et à une seule travée de baies qui, à chaque niveau, s'inscrivent dans une travée de pilastres.

Au premier niveau, les portes-fenêtres rectangulaires à vitres colorées sont ornées d'une frise sculptée, encadrée par les consoles à acanthes qui supportent le balcon.

Au deuxième niveau, portes-fenêtres en anse de panier avec clé à motif de céramique entourée d'une sculpture de rinceaux ; rampe en fonte du balcon à enroulements d'acanthes.

Les fenêtres rectangulaires du dernier niveau ont un linteau gravé d'arabesques et une allège traitée en balustrade.

Couronnement de l'angle rentrant que forment les deux façades par une victoire qui, placée sur une console, tenait vraisemblablement une torche ; dans sa main gauche, un rouleau, dont la moitié manque aujourd'hui, était gravé de l'inscription "Aux amitiés franco-russes".Statue placée à l'angle de la terrasse supérieure.Statue placée à l'angle de la terrasse supérieure.

- Élévation sud sur la rue du Refuge

Façade revêtue d'un enduit lisse au-dessus d'une plinthe en appareil régulier et comportant une travée de baies aveugles en arc segmentaire sur les deux premiers niveaux, rectangulaire sur le troisième. Sur l'angle ouest, superposition de pilastres : celui du premier niveau soutient de son énorme chapiteau le retour du balcon. Couronnement par une corniche sur de forts modillons. Décor de céramique identique à celui de la façade sur la rue de la Tour.

- Élévation ouest sur la rue de la Tour

Recouverte d'un enduit à la tyrolienne, cette façade à trois niveaux que délimitent des bandeaux est couronnée par un coffrage en bois. Elle comprend, entre un chaînage harpé à l'angle nord et des pilastres sud, trois travées de baies. Au premier niveau, s'ouvrent les deux portes d'entrée en arc segmentaire avec imposte de fer forgé néo-Louis XV ; un décor sculpté orne la porte du logement principal. Au deuxième niveau, les fenêtres, dont celle de la première travée est aveugle, ont une allège à balustres se détachant sur un fond en marbre. Le bandeau séparant les deux niveaux supérieurs est orné d'une frise à carreaux de céramique blancs et bleus. Au troisième niveau, les fenêtres ont des rampes en fonte.

Décor qui fait retour sur la façade nord s'éclairant sur la cour 2 : au dernier niveau, niche en plein-cintre à pilastres ioniques ; sur le socle inscription "Notre-Dame-de-Santé".

Couverture

Au sud, toit-terrasse bordé de balustrades.

Au nord croupes et tuiles creuses.

La cage d'escalier Ab est en surélévation au-dessus de la couverture de la maison.

Distribution intérieure

L'essentiel du décor se trouve concentré dans le logement principal sud.

- Vestibule Aa : mosaïque à motifs géométriques. Au-dessus d'une plinthe en faux-marbre noir, les murs sont en faux marbre-jaune ; sur le mur nord peinture d'une porte en trompe-l'œil vis-à-vis de celle de Ac. Au ras du plafond, frise de rinceaux et médaillons à putti se détachant en grisaille sur un fond gris-vert.

Plafond bleu-vert peint d'un vol d'hirondelles et de branches fleuries aux angles.

A l'intrados de l'arc de séparation avec Ab, guirlande de feuillages ; sous les impostes sculptées d'acanthes pilastres cannelés en trompe-l’œil. Rez-de-chaussée, plafond du vestibule Aa.Rez-de-chaussée, plafond du vestibule Aa.

- La cage d'escalier Ab a le même décor mural jusqu'au premier étage ; ses murs sont ensuite peints en bleu. Sur le plafond constitué par le premier palier le décor de Aa se poursuit également.

L'escalier au départ en volute et aux marches revêtues de marbre blanc veiné de gris jusqu'au premier étage a un limon à l'anglaise et une rampe à barreaux droits. Le mur d'échiffre en plâtre est orné d'une table triangulaire en creux, sculptée d'un dragon enroulé autour d'un oculus ; il est peint en faux-marbre de la couleur des marches. Traitement identique pour le départ de la rampe d'appui constituée d'une colonne cannelée rudentée portant un putto-torchère.

- La cuisine Ac et la pièce Ad ont des carrelages industriels polychromes. Rosaces de gypserie au plafond. En Ad, cheminée de marbre gris foncé à piédroits angulaires sculptés de consoles.

- Dans la cour, contre le mur sud, fontaine à vasque godronnée ovale ; sur le buffet de forme chantournée s'appuie une seconde vasque plus petite et reposant sur une console à godrons.

- Au premier étage, sol à tomettes. En Ac, cheminée de marbre blanc et rosace au plafond. En Ad, cheminée de marbre gris foncé ; au plafond la rosace est entourée d'une guirlande de feuillage peinte.

- Au deuxième étage, sols à tomettes. En Ac, cheminée de marbre blanc de style Louis XV ; plafond peint d'un rinceau de feuillage sur le pourtour, avec aux angles un motif maniériste d'acanthe d'où émerge un masque, et au centre d'une nature morte de fruits et feuilles de vigne. En Ad cheminée de marbre gris.

Le logement secondaire est modeste.

- Au rez-de-chaussée planchers de bois. En Ae, cheminée de marbre gris néo-Louis XV et rosace au plafond. L'escalier en Af est revêtu de marbre jaune et a une rampe en plâtre.

- Aux étages tomettes sur les sols et l'escalier. Au premier étage, une menuiserie située à l'arrivée de la première volée de l'escalier isole la pièce Af du rez-de-chaussée.

CONCLUSION

Maison qui constitue l'unique exemple d'architecture éclectique 1900 rencontré dans la ville intra-muros. Seule la façade de la maison située au 6-12 avenue du Maréchal Leclerc (qui eut d'ailleurs le même commanditaire) appartient au même courant stylistique tout en déployant un programme différent.

Le principal intérêt de la maison rue de la Tour réside dans ses aménagements intérieurs : la richesse du décor y contraste singulièrement avec la modestie du logement, dont le peu de surface a entraîné une distribution verticale et un empiètement sur la parcelle voisine. Le parti choisi par le propriétaire fut la multiplication des logements en dépit de l'étroitesse du terrain. La maison B, qui n'a pu être visitée, ne comporte sans doute aucun décor remarquable ; cependant ses façades pittoresques s'harmonisent avec celles de l'habitation A.

Cette maison a été construite en 1901 par un marbrier qui en occupa la partie sud, laissant le modeste logement nord à la disposition de sa famille. Il construisit également la maison qui occupe la parcelle adjacente à l'est, à vocation locative et sur laquelle figure la date de construction. C'est l'unique exemple d'architecture éclectique 1900 intra-muros ; la richesse du décor y contraste cependant singulièrement avec la modestie de la surface. La maison adjacente a des façades pittoresques qui s'harmonisent avec celles-ci.

La maison est située sur une parcelle d'angle, et présente un angle rentrant ménageant une courette à pan coupé plantée d'un arbre dans cet angle. Elle est constituée d'un seul corps de bâtiment disposé en L et séparé en deux logements ; celui de droite comprend une pièce en saillie, prise dans la maison de la parcelle adjacente. Chaque logement a son entrée sur la façade rue de la Tour et s'ouvre sur une cour. Maçonnerie de moellons avec chaînes d'angle en pierre de taille et reliefs des façades en pierre de taille. Elle comporte deux étages carrés et un sous-sol. La partie gauche à un plan en L, double en largeur et en profondeur. Le vestibule est axé sur l'escalier suspendu en marbre d'une volée tournante à éclairage zénithal. Les pièces en saillie sur l'autre parcelle sont entresolées et la première a une fonction de cellier. Au rez-de-chaussée se trouvent une cuisine et un séjour ouverts sur la cour d'angle. Plan identique aux étages ; le toit est partiellement aménagé en terrasse. Le logement secondaire est simple en largeur et double en profondeur. L'escalier se trouve dans la pièce du fond qui est la cuisine. La cage d'escalier est en surélévation au-dessus de la couverture de la maison. Elévation antérieure sur la cour d'angle : façades identiques à trois niveaux que couronne une balustrade au-dessus d'un entablement à frise de marbre ; une seule travée de baies inscrites dans une travée de pilastres à chaque niveau. Au premier niveau les portes-fenêtres rectangulaires à vitres colorées sont ornées d'une frise sculptée encadrée par les consoles à acanthes qui supportent le balcon filant qui court sur tout l'angle interne ; rampe en fonte à enroulement d'acanthes. Au deuxième niveau portes-fenêtres en anse-de-panier avec clé à motif de céramique entourée d'une sculpture de rinceaux. Les fenêtres du dernier niveau ont un linteau gravé d'arabesques et une allège traitée en balustrade. Couronnement de l'angle rentrant par une sculpture en ronde bosse. Elévation sud : façade revêtue d'un enduit lisse au-dessus d'une plinthe en appareil régulier et comportant une travée de baies aveugles en arc segmentaire sur les deux premiers niveaux, rectangulaire sur le troisième. Sur l'angle, superposition de pilastres : celui du premier niveau soutient de son énorme chapiteau le retour du balcon. Couronnement par une corniche de forts modillons et décor de céramique identique à l'autre façade. Elévation ouest : trois niveaux délimités par des bandeaux ; trois travées de baies entre un chaînage harpé et des pilastres. Deux portes d'entrée en arc segmentaire avec imposte de fer forgé néo-Louis XV ; un décor sculpté sur la porte principale. Allèges à balsutres se détachant sur fond de marbre. Le bandeau séparant les deux niveaux supérieurs est orné d'une frise à carreaux de céramique blancs et bleus ; même décor sur la façade en retour, plus une niche plein-cintre à pilastres ioniques (vide) portant l'inscription Notre-Dame-de-Santé.

  • Murs
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
  • Représentations
    • rinceau
    • oiseau
    • dragon
    • rameau
    • femme
    • torche
  • Précision représentations

    Vestibule et cage d'escalier : frise de rinceaux peuplés de putti se détachant en grisaille sur un fond gris-vert. Plafond bleu-vert peint d'un vol d'hirondelles et de branches fleuries aux angles. Dans une chambre : plafond à décor peint de rameaux et d'un ornement végétal aux angles, anthropomorphe. Sculpture : oeil-de-boeuf dans le mur d'échiffre de l'escalier principal représentant un dragon enroulé autour du creux. Couronnement : une victoire qui tenait vraisemblablement une torche ; dans sa main gauche un rouleau dont la moitié manque et qui était gravé de l'inscription aux amitiés franco-russes.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
Date d'enquête 1987 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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