Dossier d’œuvre architecture IA84000641 | Réalisé par
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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  • inventaire topographique
couvent d'observants actuellement église paroissiale Notre-Dame-de-l'Observance
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Carpentras - Carpentras
  • Commune Carpentras
  • Adresse Observance
  • Cadastre 1983 CE 1033
  • Dénominations
    couvent
  • Genre
    d'observants
  • Destinations
    église paroissiale
  • Parties constituantes non étudiées
    église

HISTORIQUE

Installés à Monteux depuis le XIIIe siècle, les Observantins, après avoir été inquiétés par les Huguenots, obtiennent la permission de s'établir à Carpentras en 1563. Ils sont d'abord logés dans une maison proche de la cathédrale ; en 1564 une commission est nommée pour désigner l'emplacement de leur futur couvent et la ville octroie 150 florins pour l'achat des maison et jardin de Siffrenne de Gebelin, situés à l'extrémité nord-est de l'agglomération. La construction s'étale sur 25 ans aidée par les libéralités de Dominique Grimaldi vers 1570, puis du trésorier de la Chambre Apostolique, Marc de Fortia, qui finance l'édification du chœur de l'église, dont le chantier s'achève en 1590. Les ressources du couvent proviennent en grande partie des fondations pieuses qui s'établissent dans les chapelles latérales et des concessions funéraires de riches familles : elles permettent notamment la construction d'un dortoir en 1609.

En 1701 Mgr Buti autorise les Observantins à ériger dans leur église la confrérie Saint-Antoine-de-Padoue. A la Révolution, l'église est érigée en paroisse : on entreprend sa restauration et une partie du mobilier d'autres couvents supprimés y est transférée, notamment le maître-autel des Dominicains (autel du XVIIIe siècle qui s'y trouve toujours). Mais rapidement l'église est fermée, le couvent morcelé et vendu comme bien national.

En 1802 la paroisse est rouverte, alors simple succursale de Saint-Siffrein. Le 22 février 1826, une ordonnance royale lui donne le vocable de Notre-Dame-de-l'Observance.

En 1880, un plan de restauration de l'abbé Pougnet prévoit la réparation de la nef, la reconstruction du chœur, la construction d'un clocher à flèche néo-gothique.

DESCRIPTION

Situation

Axée nord-sud, l'église Notre-Dame-de-l'Observance présente une longue façade ouest sur la rue de l'Observance. Mitoyenne au sud et à l'est, son chevet domine la place du 8 mai au nord. Façade ouest, vue d'ensemble.Façade ouest, vue d'ensemble.

Composition d'ensemble

L'église se présente sous la forme d'un corps de bâtiment à peu près rectangulaire A, sur lequel font saillie au nord une abside B, un clocher C et une sacristie D. A l'est, les dépendances E qui figurent encore sur le plan dressé par les Services Techniques de la ville en 1974 ont été détruites et ont cédé la place à une cour. Au sud, dans le bâtiment F modifié après 1974 par la suppression de Fa, Fb et par la réunion de Fe et Fd, se trouve l'entrée de l'église légèrement en retrait sur la rue de l'Observance et à laquelle donne accès un large degré à pan coupé, de 3 marches

Matériaux

- Maçonnerie enduite ; portail et décor d'architecture en pierre de taille.

- Dallage de pierre.

- Vitraux.

- Peintures murales.

Structure

Une visite très incomplète de l'église n'a pas permis d'apprécier tous les éléments de sa structure : en particulier le clocher, la sacristie et leurs tourelles d'escalier n'ont pas été vus.

L' entrée se fait donc en F, petite construction d'un étage carré sur rez-de-chaussée accolée à la nef du côté sud : le portail introduit à un vestibule Fc-Fd à peu près carré, dallé et couvert d'une voûte plate au-dessus de trompes d'angle. Cet espace qui avait été morcelé ainsi qu'il apparaît sur le plan dont nous disposons, a retrouvé son volume initial. Il s'ouvre sur une nef unique de quatre travées, bordée de chapelles latérales inscrites entre des contreforts. Un transept dont les croisillons se situent dans l'alignement des chapelles ouvre sur une abside à cinq pans, encadrée par un clocher à l'ouest, une sacristie à l'est. Ces dépendances ont chacune une tour d'escalier (vis tournant à droite sur un noyau semble-t-il) ; celle du clocher, qui se détache au nord, reprend le tracé polygonal de 1 'abside. Le voûtement généralisé comprend des ogives quadripartites sur lanef, les chapelles latérales, le transept ; le chœur est couvert d'une voûte rayonnante à huit branches.

Élévations

- Élévation ouest sur la rue de l'Observance

Façade de quatre travées percées de baies en arc brisé ; sur le second niveau couronné par une corniche moulurée sur modillons, elles s'inscrivent entre des murs-boutants. Le transept couronné par un pignon est ajouré d'une triple baie ; la tour clocher qui lui est accolée au nord est percée sur chaque face d'une baie géminée et couronnée par une flèche néo-gothique, entourée à la base par un ensemble de frontons et pinacles. Au sud, le portail, qui a perdu une partie de son couronnement, comprend une porte rectangulaire avec cadre mouluré à crossettes inscrite dans une travée de colonnes ioniques. Un dessin de Denis Bonnet, du tout début du XIXe siècle, nous restitue l'ordonnance initiale : un fronton cintré interrompu encadrait la niche en plein-cintre sculptée d'une coquille, encadrée d'ailerons et couronnée d'un fronton.

- Élévation nord

Abside polygonale scandée de puissants contreforts, dont chaque pan est percé d'une fenêtre haute en arc brisé.

Couverture

Toits de la nef et du transept à deux versants ; toit polygonal sur l'abside. Tuiles creuses. Le clocher est couvert d'une flèche polygonale en pierre.

Distribution intérieure

La nef, dont le sol est un dallage, a une élévation à deux niveaux : elle s'ouvre sur les chapelles latérales par des arcs en plein-cintre, moulurés et avec impostes ; au-dessus les fenêtres hautes en arc brisé ont un remplage dessinant deux lancettes en accolade surmontées de mouchettes ; les vitraux sont à motif de quatre lobes. Sur les contreforts délimitant les travées, la retombée des doubleaux se fait sous la forme de pilastres doriques qui s'interrompent au-dessus de consoles à gouttes ; les arcs ogivaux retombent jusqu'à terre au moyen de fines colonnettes encadrant les pilastres.

Dans les chapelles latérales, les baies sont identiques aux fenêtres hautes de la nef mais les vitraux y représentent une galerie de saints. Les arcs ogivaux reposent sur des culots moulurés et sculptés. A la croisée du transept les piles sont ornées de hauts pilastres allant du sol à la voûte et de colonnettes sculptées de chapiteaux à crochets sous les arcs ogivaux.

Dans l'abside à laquelle introduit un degré de trois marches à pans coupés, chaque pan est percé d'une baie dépourvue de remplage ; les vitraux ont une iconographie variée.

Une visite malheureusement expéditive n'a pas permis de recenser un mobilier hétérogène, dont le maître-autel provenant de l'ancien couvent des Dominicains est l'une des pièces les plus significatives (autel du XVIIIe siècle placé à l'entrée de l'abside).

CONCLUSION

Seul vestige du couvent des Observantins, l'église Notre-Dame-de-l'Observance ne comporte que peu d'éléments originels, parmi lesquels la structure et les baies flamboyantes de la nef ; pourtant, sur l'actuelle élévation sud de celle-ci, un arc mouluré en pierre visible au-dessus de la toiture de F indique un changement de parti, sans doute la réduction de la nef.

Au nord de la structure ancienne restaurée, la reconstruction du chœur et l'édification d'un clocher, (le projet de la flèche est conservé aux archives départementales) dont les programmes furent fixés par un ecclésiastique, s'inscrivent dans la tradition néo-gothique de la seconde moitié du XIXe siècle, à laquelle on doit également à Carpentras la reconstruction d'un clocher à Saint-Siffrein par Revoil.

Installés à Monteux depuis le 13e siècle, les observantins, après avoir été inquiétés par les Huguenots, obtiennent la permission de s'établir à Carpentras en 1593. Ils sont d'abord logés dans une maison proche de la cathédrale ; en 1564 une commission est nommée pour désigner l'emplacement de leur futur couvent et la ville octroie 150 florins pour l'achat des maison et jardin de Sifrenne de Gebelin situés à l'extrémité nord-est de la ville. La construction s'étale sur 25 ans, aidée par les libéralités de Dominique Grimaldi vers 1570 puis du trésorier de la Chambre Apostolique, Marc de Fortia, qui finance l'édification du chœur de l'église dont le chantier s'achève en 1590. Les ressources du couvent proviennent en grande partie des fondations pieuses des chapelles latérales et des concessions funéraires de riches familles : elles permettent notamment la construction d'un dortoir en 1609. En 1701 Mgr Buti autorise les observantins à ériger dans leur église la confrérie Saint-Antoine-de-Padoue. A la Révolution l'église est érigée en paroisse : en entreprend sa restauration et une partie du mobilier d'autres couvents y est transférée. Mais l'église est rapidement fermée, le couvent morcelé et vendu comme bien national. En 1802 la paroisse est rouverte, alors simple succursale de Saint-Siffrein. Le 22 février 1826 une ordonnance royale lui donne le vocable de Notre-Dame-de-l'Observance. En 1880 le plan de restauration de l'abbé Pougnet prévoit la réparation de la nef, la reconstruction du chœur, la construction d'un clocher à flèche néo-gothique. Des dépendances qui existaient encore en 1974 ont été détruites pour faire place à une cour, des modifications faites, ainsi que la destruction partielle d'un bâtiment au sud, où se faisait l'entrée.

Axée nord-sud, l'église se présente sous la forme d'un corps de bâtiment à peu près rectangulaire sur lequel font saillie au nord une abside, un clocher et une sacristie. L'entrée se fait au sud, en léger retrait de la rue, par une petite construction accolée à un étage ; le vestibule est à peu près carré, dallé et couvert d'une voûte plate au-dessus de trompes d'angle. L'église est en maçonnerie enduite. Le plan est une nef unique de quatre travées, bordée de chapelles latérales inscrites entre des contreforts. Un transept dont les croisillons se situent dans l'alignement des chapelles ouvre sur une abside à cinq pans, encadrée par un clocher à l'ouest et une sacristie à l'est. Ces dépendances ont chacune une tour d'escalier, celle du clocher étant en demi-hors-oeuvre. Le voûtement comprend des ogives quadripartites sur la nef, les chapelles latérales et le transept ; le choeur est couvert d'une voûte rayonnante à huit branches. Nef à deux niveaux : ouverture sur les chapelles latérales par des arcs plein-cintre, moulurés et avec des impostes ; au-dessus les fenêtres hautes en arc brisé ont un remplage dessinant deux lancettes en accolade surmontées de mouchettes. Sur les contreforts délimitant les travées, la retombée des voûtes se fait sous la forme de pilastres doriques qui s'interrompent au-dessus de consoles à gouttes ; les arcs ogivaux retombent jusqu'à terre au moyen de fines colonnettes encadrant les pilastres. Dans les chapelles latérales, retrombées des arcs ogivaux sur des culots moulurés et sculptés. A la croisée du transept les piles sont ornées de hauts pilastres allant du sol à la voûte et de colonnettes sculptées de chapiteaux à crochets. Elévation sur la rue : façade de quatre travées percées de baies en arc brisé ; sur le second niveau couronné par une corniche moulurée sur modillons, elles s'inscrivent entre des murs-boutants. Transept couronné par un pignon ajouré d'une triple baie. La tour clocher qui lui est accolée au nord est percée sur chaque face d'une baie géminée et couronnée par une flèche néo-gothique, entourée à la base par un ensemble de frontons et pinacles. Au sud, le portail, qui a perdu une partie de son couronnement, comprend une porte rectangulaire avec cadre mouluré à crossettes inscrite dans une travée de colonnes ioniques. Abside polygonale scandée de puissants contreforts, dont chaque pan est percé d'une fenêtre en lancette.

  • Murs
    • enduit
    • moellon
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse, pierre en couverture
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • voûte plate
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • flèche polygonale
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • État de conservation
    vestiges, restauré, remanié
  • Techniques
    • vitrail
  • Représentations
    • saint
  • Précision représentations

    Chapelles latérales : vitraux représentant une galerie de saints.

  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents figurés

  • La façade de l'église de l'Observance avant la démolition de 1789. Bonnet, Denis (dessinateur), Dessin, 1806. Bibliothèque municipale Inguimbertine, Carpentras : Fonds Bonnet, premier album.

Date(s) d'enquête : 1988; Date(s) de rédaction : 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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