Dossier d’œuvre architecture IA84000627 | Réalisé par
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
mont-de-piété puis banque dite Caisse d’Épargne actuellement bourse du travail, établissement de bains et piscine dits Bains-douches et piscine de la Caisse d’Épargne
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Carpentras - Carpentras
  • Commune Carpentras
  • Adresse Mont-de-Piété
  • Dénominations
    mont de piété, banque, établissement de bains, piscine
  • Appellations
    Caisse d'Epargne, Bains-douches et piscine de la Caisse d'Epargne
  • Destinations
    bourse du travail
  • Parties constituantes non étudiées
    stationnement, jardin public

HISTORIQUE

En 1837 la Caisse d’Épargne de Carpentras nouvellement créée s'installe dans l'ancien mont-de-piété de la ville. Dans les années 1890, plusieurs maisons sont acquises pour agrandir l'établissement dont l'inauguration a lieu en 1894. Dès 1897 un vaste plan d'extension est envisagé mais la banque se fit finalement construire un nouvel immeuble sur le boulevard Albin Durand, dans lequel elle s'installa vers 1910. Après avoir loué les locaux de sa première agence pendant quelques années, la Caisse d’Épargne les vendit à la ville. Ils lui furent rétrocédés en 1927 à charge pour elle de construire un établissement public de bains-douches-piscine.

L'architecte nîmois Jean Christol fut chargé de fournir un avant-projet dont le devis estimatif s'élevait à 434 400 francs. Les travaux furent adjugés en deux parties en 1929 et 1930 ; leur réception définitive se fit en 1931. Dès 1936 un projet d'agrandissement voyait le jour : l'immeuble du mont-de-piété fut acquis à cet effet en 1937 ; mais il abrita finalement une bourse du travail et aujourd'hui des services municipaux.

DESCRIPTION

Situation

L'immeuble occupe une parcelle carrée entre la rue Saint-Lazare à l'est et la rue du Mont-de-Piété à l'ouest, sur laquelle il présente sa façade antérieure. Au nord, il est mitoyen avec l'ancienne bourse du travail qui, bien que présentant une façade quasi identique, occupe un immeuble indépendant. Au sud une cour qui appartenait à l'établissement public et qui figure encore sur les plans dressés par les Services techniques de la ville, a été récemment démolie pour céder la place à un parking et à un petit jardin public.

Piscine, façade antérieure ouest.Piscine, façade antérieure ouest.

Composition d'ensemble

L'établissement se compose d'une partie A abritant différents équipements et, au sud, de la piscine proprement dite B.

Matériaux

- Maçonneries enduites avec reliefs en pierre de taille sur l'élévation antérieure de A ; ornements en ferronnerie et en céramique sur les façades ouest et sud de B.

- Piscine couverte d'une verrière métallique.

- En Aa escalier de plâtre revêtu d'une pierre jaune-beige ; sol en mosaïque ; plafond avec gypserie.

Structure

A comprend un étage carré sur un rez-de-chaussée surélevé ; seule la pièce Ae à l'extrême est comporte une cave accessible par une volée droite et communiquant avec le sous-sol de B. Une entrée en passage entre les deux petites pièces Ab et Ac ouvre, après un degré de quelques marches, sur le vestibule Aa éclairé par une verrière zénithale. Ce vestibule dessert le premier étage par une volée suspendue tournant à gauche à l'est, les vestiaires Ad et Ae, ce dernier donnant accès au bassin B. Communiquant avec le vestibule, Ac constitue un accès plus direct à la piscine et s'ouvre également sur un autre vestiaire avec douches situé à cheval sur A et B. B consiste en un rez-de-chaussée surélevé et en un sous-sol établis autour du volume central du bassin. L'étage est constitué par des terrasses entourant sur ses quatre côtés la piscine couverte d'une verrière ; au nord une volée de quelques marches permet l'accès au premier étage de A.

Élévations

- Élévation ouest de A

Façade à deux niveaux délimités par un cordon et couronnée par une corniche. Ces trois travées de baies rectangulaires sont contenues entre des pilastres d'angle. Sur le premier niveau en pierre (le second est enduit), la porte bâtarde avec chambranle mouluré est couronnée par une corniche en appui sur deux longues consoles sculptées en forme de volutes ; elle est surmontée d'une table de marbre portant l'inscription BAINS-DOUCHES / PISCINE / DE LA CAISSE D’ÉPARGNE. De part et d'autre, les fenêtres, avec grilles au premier niveau, ont des cadres lisses.

Au nord l'élévation de l'ancienne bourse du travail ne se distingue que par la forme des grilles des fenêtres au premier niveau et par sa génoise de couronnement : même si les bâtiments ne furent pas réunis ainsi que le prévoyait le projet de 1936 pour l'extension de l'établissement de bains publics, un traitement homogène fut appliqué aux façades des immeubles de la Caisse d’Épargne.

- Élévation ouest de B

Façade comportant, au-dessus d'un soubassement rustique percé de soupiraux, une élévation aveugle d'un niveau que des pilastres divisent en cinq travées, et au-dessus desquels s'élèvent les piliers antérieurs de la pergola en ciment armé qui couvre la terrasse ouest. Chaque travée est couronnée au-dessus d'une frise à motifs de losanges par un appui en ferronnerie de style 1930. Ce décor fait retour sur la façade sud de A qui conserve sur chacune de ses travées aveugles un motif de table esquissant la forme de grecques à la base.

Couverture

Comble de A non visité. B couvert d'une verrière métallique.

Distribution intérieure

- Le vestibule Aa conserve son décor d'époque :

- le sol est une mosaïque

- au plafond, des gypseries comprennent une corniche et un grand panneau délimité par des baguettes à oves et pirouettes ; panneau dont les angles rentrants sont cantonnés de rosettes

- l'escalier revêtu de pierre jaune a un départ en volute ; sur le limon à l'angle, rampe en fer forgé 1930 Vestibule Ab, départ de l'escalier.Vestibule Ab, départ de l'escalier.

- sur le mur ouest, ensemble de menuiseries fermant l'entrée et les pièces Ab-Ac : elles sont couronnées par un entablement encore proche du néo-rocaille 1900, mais sur les portes latérales des impostes vitrées à motifs géométriques ont un accent plus moderne

- au sud derrière une banque en bois de même style, un panneau mural comprend une glace entre deux peintures représentant une cascade à gauche, un voilier sur la mer à droite.

- Le vestiaire Ad ne contient pas d'élément remarquable.

- En Ae sont conservées les cabines d'époque dont les menuiseries peintes en jaune citron font un heureux contraste avec le sol blanc et bleu. Un garde-corps en ferronnerie 1930 marque la limite avec B.

- En B, le bassin est couvert d'une verrière reposant sur des piliers métalliques coudés qui sur les petits côtés délimitent une sorte de galerie bordée par une rampe en fer forgé ; sur les grands côtés divisent le mur en travées régulières ornées, comme celles de l'élévation extérieure, de grandes tables à motifs géométriques.

CONCLUSION

La piscine de Carpentras, même si elle ne présente pas de décors très remarquables, constitue un édifice au programme architectural homogène. Elle a par ailleurs le mérite d'être bien conservée, chose assez rare pour un bâtiment public des années 1930. Cependant sa récente fermeture fait redouter une dégradation rapide, voire sa disparition à court terme dans un secteur de la ville faisant l'objet d'opérations immobilières.

Piscine, vue d'ensemble.Piscine, vue d'ensemble. Piscine, vestiaire : cabines.Piscine, vestiaire : cabines.

En 1837 la Caisse d'Epargne de Carpentras nouvellement créée s'installe dans l'ancien mont de piété de la ville (18e siècle ?). Dans les années 1890, plusieurs maisons sont acquises pour agrandir l'établissement dont l'inauguration a lieu en 1894. Dès 1897, un vaste plan d'extension est envisagé mais la banque se fit finalement construire un nouvel immeuble sur le boulevard Albin-Durand dans lequel elle s'installa vers 1910. Vendus à la ville, ses anciens bureaux lui furent rétrocédés en 1927, à charge pour elle de construire un établissement publics de bains-douches et une piscine. L'architecte nîmois Jean Christol fut chargé de fournir un avant-projet dont le devis estimatif s'élevait à 434 400 francs. Les travaux furent adjugés en deux parties en 1929 et 1930 ; leur réception définitive se fit en 1931. La ville acquit en 1937 l'immeuble du mont de piété, qui ne faisait pas partie du premier lot, pour agrandir cet équipement ; mais il abrita finalement une bourse du travail. La cour arrière a été récemment démolie pour céder la place à un stationnement et à un petit jardin public.

L'ensemble occupe une parcelle carrée et est composé de deux parties : un immeuble qui abrite différents services et la piscine proprement dite, qui comprend elle-même un immeuble adjacent au premier et l'espace du bassin. L'entrée de la piscine se fait par l'immeuble : petit escalier de trois marches entre deux petites pièces, conduisant au vestibule (escalier dans le coin gauche). Derrière, légèrement décalé, un couloir avec à droite des cabines d'habillage, à gauche une pièce et d'autres cabines en vis-à-vis. Au fond, une grande pièce avec quatre douches et à gauche un autre escalier menant à l'étage et à la cave située sous cette pièce. La pièce à l'entrée à droite mène également à un couloir longeant le premier et distribuant des cabines de douche de part et d'autre. L'étage comprend le bureau du directeur et un local CGT sur la rue ; un autre bureau se trouve en face de l'escalier. A l'arrière, d'autre cabines de douche. L'étage de la piscine est constitué par des terrasses l'entourant sur ses quatre côtés. L'immeuble comporte trois travées régulières, avec le premier niveau en pierre de taille et porte centrée ; chambranle mouluré couronné par une corniche en appui sur deux longues consoles sculptées ; au-dessus, table en creux en marbre indiquant BAINS-DOUCHES / PISCINE / DE LA CAISSE D'EPARGNE sur un mur enduit. Au nord l'élévation de la Caisse d'Epargne ne se distingue que par la forme des grilles des fenêtres du premier niveau : immeuble indépendant mais traitement homogène des façades. La piscine a le même traitement sur ses deux façades : élévation aveugle d'un niveau au-dessus du soubassement en appareil rustique que des pilastres séparent en travées et au-dessus desquels s'élèvent les piliers antérieurs de la pergola en ciment armé qui couvre la terrasse côté rue. Chaque travée est couronnée d'une frise à motifs de losanges et d'un appui en ferronnerie de style 1930. Sur la façade arrière, motifs de tables superposées. Le bassin est couvert d'une verrière reposant sur des piliers métalliques coudés qui sur les petits côtés délimitent une sorte de galerie bordée par une rampe en fer forgé.

  • Murs
    • enduit
    • moellon
    • maçonnerie
    • pierre de taille
  • Toits
    tôle ondulée, verre en couverture, métal en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • verrière
    • toit à deux pans
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Bibliographie

  • CAILLET, R. Centenaire de la Caisse d’Épargne de Carpentras, 1837-1937. Carpentras, 1938.

Date d'enquête 1989 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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