Dossier d’œuvre architecture IA84000622 | Réalisé par
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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  • inventaire topographique
hôpital dit Ancienne Charité
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Carpentras - Carpentras
  • Commune Carpentras
  • Adresse Cottier
  • Cadastre 1834 K 1185  ; 1983 CE 736
  • Dénominations
    hôpital
  • Appellations
    Ancienne Charité
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle

HISTORIQUE

Par testament du 10 juin 1669, Jean Bernard institua la ville de Carpentras son héritière, ses biens devant servir à la création d'une maison de Charité. En 1670 une maison est achetée à cet effet dans la rue de la Tuerie (actuelle rue Cottier) et en 1672, la chapelle fut construite. Après un incendie en 1724, l'hôpital est agrandi sous l'égide de Mgr d'Inguimbert de 1730 à 1747. A la fin du XVIIIe siècle, l'institution est transférée dans le nouvel hôpital. Après avoir abrité un orphelinat, les bâtiments servirent d'école supérieure de filles jusqu'en 1924.

Après un demi-siècle de désaffectation, les années 1980 ont vu leur restauration par l'architecte Jean Coignet en vue de l'établissement du centre culturel de la ville.

DESCRIPTION

Situation

Occupant un vaste îlot au sud-est de la ville, l'ancienne charité s'ouvre à l'ouest sur la rue Cottier et présente une longue façade postérieure est sur la rue Vigne. Sa façade nord, autrefois mitoyenne avec l'hôtel de Sobirats, est aujourd'hui bordée par la place Maurice Caillet ; à l'étage de soubassement, une porte s'y ouvre dans la rue Vigne, porte provenant de l'ancien hôtel de Lopis et qui sert d'entrée à une salle d'exposition.

Composition d'ensemble

Axé nord-sud, l'ensemble se compose de quatre corps de bâtiments A-B-C-D distribués autour de deux cours.

Galerie est, vue partielle.Galerie est, vue partielle. Cour 2, vue d'ensemble de la galerie bordant le côté nord.Cour 2, vue d'ensemble de la galerie bordant le côté nord.

Matériaux

- Maçonnerie enduite.

- Portail d'entrée, arcs des galeries de A et de D, décor d'architecture et escaliers en pierre.

- Sols : carrelages et dallage (cour 2) récents.

- Plafonds à la française ; voûtes d'arêtes en blocage dans le soubassement de A ; voûte en plâtre dans la galerie D.

Structure

La charité, dont l'entrée se fait aujourd'hui par la cour 1 et le corps de bâtiment B, comprend un étage carré sur le rez-de-chaussée et dans une partie des bâtiments seulement un étage sous comble.

- L'aile principale de A est établie au-dessus d'un étage de soubassement qui, s'ouvrant et prenant jour dans la rue Vigne, consiste en une longue galerie de huit travées voûtées d'arêtes. A l'extrémité sud, une grosse tour de plan rectangulaire, qui, avec son étage belvédère, domine l'édifice, contient un escalier en pierre rampe sur rampe. Au rez-de-chaussée, un portique bordant la cour 1 introduit aux pièces sud du bâtiment ; deux volées de 13 marches donnent accès à la galerie ouverte du premier étage.

- B comprend un étage de caves voûtées en plein-cintre et qui communiquent avec le soubassement de A. Disposé entre les deux cours, le bâtiment est double en profondeur. Au-dessus du rez -de-chaussée, ses deux étages constituent des entresols par rapport au reste de l'édifice ; ils sont desservis par un escalier en pierre rampe sur rampe, dont les volées comptent 8-1-8 marches jusqu'au premier étage, 7-3-11 marches jusqu'au second.

- C est essentiellement occupé par l'ancienne chapelle de l'hôpital constituée d'une pièce à l'italienne, bien que s'ouvrant sur la cour 2, son entrée principale se trouve dans le vestibule nord-ouest de D. La chapelle consistait en une nef longée par un collatéral est : les grandes arcades supportent une tribune pour laquelle a été reprise l'ordonnance d'arcs en plein-cintre du premier niveau. A l'extrémité sud-est de l'aile, un escalier ovale suspendu fut créé lors de la restauration des bâtiments, en remplacement de celui qui se trouvait dans le vestibule jouxtant la chapelle au sud et qui a été démoli.

- D reprend la structure de A sur la cour 1 : portique au rez-de-chaussée et galerie ouverte à l'étage. Le portique est ici voûté : voûte de plâtre en pendentifs, supportée par des doubleaux en plein cintre qui retombent sur un ensemble de piliers et pilastres doriques. Accès à la galerie du premier étage par un vaste escalier à cage ouverte : escalier récent à trois volées suspendues en retour à droite. A l'extrémité ouest du portique, un vestibule de deux travées constitue l'entrée véritable de l'ancien hôpital.

Élévations

- Élévation ouest de C sur la rue Cottier

Façade à trois niveaux couronnée par une génoise à quatre rangs. Sur la seconde travée, portail rectangulaire avec cadre mouluré à crossettes et couronnement par une corniche.

- Élévations sur la cour 1

La façade ouest de A comprend deux niveaux couronnés par une génoise à quatre rangs : superposition de trois arcades en plein-cintre supportées par des piliers doriques ; celles de la galerie du second niveau ont des garde-corps en fer forgé. Juxtaposée à cette alternance ouverte, la tour présente une façade aveugle en blocage.

L'élévation sud de B est à trois niveaux de fenêtres en arc segmentaire que couronne une génoise.

- Élévations sur la cour 2

A, B et C présentent un ensemble de façades en blocage, percées de baies en arc segmentaire aux cadres lisses appareillés et couronnées de génoises à quatre rangs. L'élévation ouest de A dont les deux niveaux sont séparés par un bandeau de pierre est ornée d'un cadran solaire ; en B couronnement de la façade par un campanile en fer forgé établi sur un socle de pierre portant la date de 17(?) ; en C la toiture est surmontée au-dessus du chœur de l'ancienne chapelle par un clocher-mur à une baie (la cloche a disparu).

La façade de D est constituée par une superposition d'arcades en plein-cintre : arcs avec clés retombant sur des piliers doriques. Le premier niveau est en pierre de taille, le second, bordé par une balustrade récente, est en blocage au-dessus des arcs appareillés.

- Élévation est sur la rue Vigne

A présente une longue façade de trois niveaux dont le second et le troisième sont régulièrement percés de fenêtres rectangulaires.

Couverture

Toits à longs-pans et tuiles creuses. Toit à croupes sur la tour de A.

Distribution intérieure

De rares éléments de décor ont été conservés parmi lesquels des plafonds à la française qui couvrent les salles du rez-de-chaussée. En A les murs et voûtes de la galerie de soubassement sont en blocage. Sur les murs, des culots de départ de voûte indiquent soit un état antérieur soit un repentir. L'escalier rampe sur rampe contenu dans la tour a des marches à demi-délardées ; le mur d'échiffre est systématiquement orné à sa base d'une console sculptée d'une feuille d'acanthe. En C, la chapelle couverte d'un plafond plat a une ordonnance de trois arcades en plein-cintre répétée sur deux niveaux (collatéral plus tribune).

CONCLUSION

Remaniée et agrandie au XVIIIe siècle, ainsi que l'attestent les nombreuses baies en arc segmentaire qui se retrouvent sur la plupart des façades, la charité de Carpentras conserve néanmoins de nombreux éléments du dernier quart du XVIIe : portail à crossettes, escaliers rampe sur rampe, structure de la chapelle et celle des galeries des corps de bâtiment A et D. La distribution a plusieurs corps de bâtiments articulés autour de cours, la présence de galeries ouvertes superposées avec ordonnance d'arcades en plein-cintre, s'inscrivent dans la tradition de l'architecture hospitalière classique.

Par testament du 10 juin 1669, Jean Bernard institua la ville de Carpentras son héritière, ses biens devant servir à la création d'une maison de Charité. En 1670 une maison est achetée à cet effet dans la rue de la Tuerie (actuelle rue Cottier) et en 1672 la chapelle est construite. Après un incendie en 1724, l'hôpital est agrandi sous l'égide de Mgr d'Inguimbert de 1730 à 1747. A la fin du 18e siècle l'institution est tranférée dans le nouvel hôpital. Après avoir abrité un orphelinat, les bâtiments servirent d'école supérieure de filles jusqu'en 1924. Après un demi-siècle de désaffectation, les années 1980 ont vu leur restauration par l'architecte Jean Coignet en vue de l'établissement du centre culturel de la ville. La distribution à plusieurs corps de bâtiments articulés autour de cours, la présence de galeries ouvertes superposées avec ordonnance d'arcades en plein-cintre, s'inscrivent dans la tradition de l'architecture hospitalière classique.

L'ensemble du bâtiment, orienté sud-nord, se compose de quatre corps distribués autour de deux cours, une ouverte au sud, l'autre fermée au nord. Le bâtiment A sur la rue Vigne, plus long que les autres et achevé par une grosse tour carrée, forme un des côtés de la cour ouverte. L'entrée se fait actuellement par cette cour. Les bâtiments ont un étage carré sur le rez-de-chaussée, certains un entresol et un comble. Seule l'aile A, construite en contrebas, possède un étage de soubassement qui consiste en une longue galerie de huit travées voûtées d'arêtes ; au rez-de-chaussée et à l'étage, portique de trois travées précédant les pièces sud de l'aile. B, situé au sud comprend un étage de caves voûtées en plein-cintre et qui communiquent avec le soubassement de A ; au-dessus du rez-de-chaussée, ses deux étages constituent des entresols par rapport au reste de l'édifice. C au sud est essentiellement occupé par l'ancienne chapelle de l'hôpital constituée d'une pièce à l'italienne : nef longée par un collatéral à l'est, grandes arcades plein-cintre supportant la tribune, qui reprend la même ordonnance. Le corps D qui ferme la cour possède lui aussi une ordonnance d'un portique de quatre travées voûté en pendentifs (plâtre) au rez-de-chaussée et d'une galerie plafonnée à l'étage. Accès par un vaste escalier à cage ouverte. A l'extrémité ouest, vestibule de deux travées constituant l'entrée véritable de l'ancien hôpital. Toutes les élévations sont en maçonnerie enduite avec les reliefs en pierre de taille. L'élévation sur rue de A comprend trois niveaux dont le second et le troisième sont régulièrement percés de fenêtres rectangulaires ; présence de l'ancienne porte de l'hôtel de Lopis qui sert d'entrée à la salle d'exposition installée dans le soubassement. Les élévations sur la cour intérieure sont percées de baies en arc segmentaire, à peu près régulières, les travées étant groupées par deux ; baies à cadres lisses. Génoises à quatre rangs. En B, couronnement par un campanile en fer forgé, en C clocher-mur à une baie au-dessus du choeur. Présence d'un cadran solaire à l'étage de A. Pour les rangs d'arcades, arcs avec clés retormbant sur des piliers doriques.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan carré régulier, plan régulier en L
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte en pendentifs
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété publique
Date d'enquête 1989 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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