Dossier d’œuvre architecture IA84000337 | Réalisé par ; ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique
demeure (bastide) dite Cornarel, sucrerie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis
  • Commune Pertuis
  • Lieu-dit Vidalet
  • Cadastre 1937 H 491  ; 1837 H 147 A 153
  • Dénominations
    demeure, sucrerie
  • Précision dénomination
    bastide
  • Appellations
    Cornarel

HISTORIQUE

- En 1567 Monsieur Toumaciny possède au quartier de la Royers deux bastides 1.

- En 1730, sieur Hugues Cornarel possède un bâtiment, écurie, grenier à foin, bergerie, colombier, poulailler, porcil, cour de 157 cannes carrées, soit 620 m2, une aire pavée de 525 cannes carrées (2076 m2), des terres et des prés (106 236 cannes carrées, soit 3 ha 42 ca 09 a) à Vidalet, comportant au sud le chemin du bateau de Cadenet, au nord, le chemin de Villelaure 2.

DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

La situation de Cornarel est identique à celle de Croze, 1, 5 km à l'ouest, en terrain plat, dans la plaine irriguée de la Durance.

C'est un vaste édifice étiré sur 80 m de longueur, constitué de deux bâtiments accolés : à l'ouest, une bastide dont le logis et les bâtiments d'exploitation occupent les quatre côtés d'une cour fermée (A - B), à l'est, une ancienne sucrerie (C). Une allée de platanes conduit à l'ouest à la bastide ; en avant de l'édifice, une rangée de marronniers et quelques jarres d'Anduze sont peut-être les témoins d'un ancien jardin ; puits dans l'angle sud-ouest de la cour, contre l'élévation postérieure du logis.

Matériaux et mise en œuvre

Le logis a été entièrement recrépi lors de travaux de remise en état, qui n'étaient pas achevés lors de l'enquête. L'appareil n'est visible que sur les élévations sur cour et sur les bâtiments d'exploitation. C'est un appareil mixte de moellons et de galets crépis, sauf sur les dépendances. Chaînes d'angle et encadrement des baies en pierre de taille.

LA BASTIDE A - B

Parti général, plan, coupes

Bâtiment hétérogène, constitué progressivement à partir de corps de bâtiment eux-mêmes hétérogènes et initialement séparés. C'est aussi notamment que les corps de bâtiment A et B ont été réunis par des corps de bâtiment transversaux à l'est et à l'ouest pour constituer la cour fermée que nous voyons aujourd'hui ; son entrée à l'ouest est une porte charretière en anse de panier, d'exécution soignée.

Le logis A

De plan régulier, présentant plusieurs décrochements postérieurs, à un étage carré et un étage en surcroît, il est constitué de deux parties

- à l'est, un corps de plan massé, approchant du carré, bien délimité au nord par deux collages visibles sur les élévations orientale et occidentale, à l'ouest par un refend transversal épais ; un escalier en vis se développe dans une tourelle carrée dans œuvre à l'angle nord-ouest.

- à l'ouest, un corps simple en profondeur comprend à gauche un appartement indépendant desservi par un escalier en propre et à droite la cage d'un escalier desservant le corps oriental.

Élévations extérieures

- Élévation antérieure

Cette élévation ordonnancée à 7 travées de 3 niveaux de baies segmentaires à chambranle plat et appui mouluré (doucine droite, tore?) effacerait toute distinction entre le corps oriental et la corps occidental si le premier niveau ne comportait, à droite, dans l'axe du corps oriental, une porte rectangulaire à chambranle à crossettes, à cru, constitué par une grosse moulure torique sous une corniche à denticules.

De même, l'élévation droite, organisée selon le même principe que l'élévation antérieure, présente au deuxième niveau une - et peut-être deux - croisées au nu du mur, sans modénature, murée et au deuxième niveau une fenêtre carrée à chambranle plat à feuillure et à appui monolithe simplement chanfreiné, comme au troisième niveau de la tourelle sur la cour.

- Mur pignon gauche

Aveugle.

- Élévations sur cour

L'élévation postérieure présente un décrochement dont la chaîne d'angle est traitée en pierre de taille ; elle est collée à l'autre extrémité sur la tourelle d'escalier. La partie en renfoncement à droite est aveugle ; sur la partie en avancée, les baies des niveaux supérieurs sont de percement récent ; au premier niveau, deux portes à linteau droit sur piédroits en pierre de taille et une fenêtre à linteau de bois sont murées.

L'élévation de la tourelle est à trois niveaux. La tourelle est couronnée par une corniche simplement chanfreinée qui la ceinture - celle-ci est en effet visible du côté est dans le comble du logis A - et un pigeonnier en belvédère, de construction récente. Au premier niveau, porte monumentale à décor architecturé ; aux niveaux supérieurs, fenêtres oblongues chanfreinées avec un congé ; au deuxième niveau, l'appui monolithe est mouluré en quart-de-rond, au troisième, simplement chanfreiné sur une allège en grand appareil.

L'élévation qui raccorde la tourelle au côté nord de la cour présente un collage à ses deux extrémités et des baies disparates.

Combles et couverture

Le corps oriental est couvert d'un toit à deux pans dont les faîtes s'appuient sur la tourelle, le corps occidental a un toit à longs pans et en appentis vers le sud. Génoise à 3 rangs.

Distribution intérieure

- Corps oriental

. Rez-de-chaussée : la grande cuisine Aa est couverte d'un berceau longitudinal en plein-cintre à lunettes. La pièce a été recoupée par un refend biais délimitant une cuve à vin Ab et une cuisine Ac ; une vaste cheminée contre le mur nord a été détruite. Sol carrelé de mallons.

Dans la partie postérieure, à droite de la tourelle d'escalier, le cellier Ad, refait, conserve un plafond à poutres et solives apparentes.

. Étage : entièrement rénové.

. Escalier : en vis à deux révolutions et à deux volées de 17 et 19 marches monolithes délardées portant noyau relayée par une volée droite récente de 8 marches conduisant au pigeonnier. A la 5e marche, porte du cellier à linteau de bois ; la 17e marche est une marche double ; porte à linteau droit sur piédroits arrondis avec un congé, comme la porte du comble ouvrant sur la 36e marche, également double.

- Corps occidental

Il se compose au rez-de-chaussée d'une petite cuisine Ae, couverte d'un berceau longitudinal en plein cintre et d'une salle Af, à l'étage, de chambres.

L'escalier entre les deux appartements était démoli pour réfection lors de l'enquête.

Les dépendances B

Élévations extérieures

- Élévation antérieure

L'élévation antérieure sur la cour révèle les traces évidentes d'une maison comparable à certaines maisons urbaines élémentaires (Casaux) que l'on peut voir dans maints villages du pays d'Aigues. Elle comporte au premier niveau une porte charretière en plein cintre (entrée d'écurie ou de remise), au deuxième niveau une porte à piédroits arrondis couverte d'un linteau en accolade et une fenêtre à meneau barlongue, chanfreinée avec un appui mouluré. Vestiges d'un cadran solaire dans la partie supérieure. On distingue la chaîne d'angle droite, au-delà de laquelle une construction, percée de baies disparates, effectue le raccord avec le côté est de la cour.

- Élévation postérieure

A un seul niveau, elle présente une porte charretière en anse de panier et, curieusement, une vaste fenêtre à linteau monolithe et piédroits harpés à feuillure sur un appui mouluré.

Combles et couverture

Vaste toit en appentis vers le nord. Génoise à 1 rang.

Distribution intérieure

Dépendances agricoles.

Ancienne sucrerie C

Parti général, plan, coupe

Corps de bâtiment rectangulaire de 56 m de longueur, à un étage de comble avec une aile en rez-de-chaussée en retour sur l'élévation antérieure.

Élévations extérieures

- Élévation antérieure à 8 travées de fenêtres rectangulaires au premier niveau, carrées dans le surcroît à encadrement de pierre de taille alternant avec des portes charretières couvertes de linteaux de bois constituées de deux portes équarries. Toutes les fenêtres sont murées, de même que sur l'élévation postérieure. Chacune des ailes comprend une cheminée en pierre en tronc de pyramide élancée à chaînes d'angle en pierre de taille et corniche de couronnement.

Combles et couverture

L'aile principale est couverte d'un toit à longs pans sur une génois à 2 rangs, porté par 5 fermes, l'aile en retour d'un toit en appentis, sur une génoise à 2 rangs.

Distribution intérieure

Ancien four à la base de la cheminée de l'aile principale.

NOTE DE SYNTHÈSE

La genèse de l'édifice paraît assez claire en dépit de son état de conservation et de l'absence de toute documentation explicite.

Les corps de bâtiment les plus anciens sont incontestablement la petite maison, dont subsiste l'élévation du côté nord de la cour et la tourelle d'escalier, dont la porte est encore d'esprit renaissant. Ne pourrait-il s'agir des deux bastides de M. Toumaciny mentionnées dans le cadastre de 1567?

Le corps oriental du logis A, plus récent, si l'on en juge d'après les baies conservées sur les élévations méridionale et orientale, résulterait donc déjà de la transformation d'un bâtiment plus ancien.

Une importante campagne de travaux, vers le milieu du XVIIIe siècle, développe le logis vers l'ouest, crée l'escalier central et rhabille le tout d'une façade unique d'aspect sévère.

Cornarel devient alors une bastide aristocratique classique avec des deux logis indépendants sous un même couvert et ses vastes dépendances.

La sucrerie est plus tardive ; elle figure sur le cadastre de 1837 ; sans doute était-elle alors toute neuve ; il n'est pas à exclure en effet que sa construction ait été entreprise à l'instar de la Fabrique de Villelaure (1832-1834).

1A. C. Pertuis, CC 8, cadastre de 1567.2A. C. Pertuis, CC 45, cadastre de 1730.

Bastide de la famille de Thomassin, parlementaires aixois, aux 16e et 17e siècle, passée aux Cornarel au 18e siècle ; corps de logis initial de la 1ère moitié du 16e siècle, agrandi en 1556 par Jacques Jean ; bergerie, clôture de jardin et puits construits en 1570 par Antoine Ganteaume et Claude Jouve ; agrandissement de la ferme par Jean Manuel et Jean Meissonier et reconstruction de l'escalier en vis par Etienne Chauvet et Antoine Bonnefille en 1612 ; ensemble remanié au 18e siècle (élévation sud et distribution intérieure) ; sucrerie édifiée dans le 2e quart du 19e siècle.

Edifice composite disposé autour d'une cour fermée : au sud corps de logis de 2 étages desservis par un escalier en vis hors-oeuvre, au nord ferme d'un étage, à l'ouest remise et porche d'entrée ; élévation sud du corps de logis à 7 travées de baies segmentaires avec porte rectangulaire à crossettes ; porte de l'escalier à décor architecturé ; porte à linteau délardé en accolade sur l'élévation sud de la ferme ; à l'est de l'ensemble, sucrerie composée de 2 corps de bâtiment sans étage, surmontés de hautes cheminées, disposés en L autour d'une cour ouverte ; élévation sur cour à ordonnance feinte (peinture)

  • Murs
    • molasse
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 étage carré, étage en surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • appentis
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
  • Représentations
    • ordre toscan
    • fronton
    • accolade
  • Précision représentations

    sujet : ordre toscan, fronton, support : porte de l'escalier ; sujet : accolade, support : porte du corps de bâtiment nord ; sujet : ornement architectural, support : élévation sur cour

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1968 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers