DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

A la différence des bastides qui, à Pertuis, jalonnent la rupture de pente du versant septentrional de la Durance, de la Simione à la Loubière, Croze, comme ses voisines méridionales, les Regrets à Villelaure (IA00057990), à l'ouest et Cornarel à l'est, appartient aux bastides de "conquête" liées à la mise en valeur par draînage de la plaine de la Durance.

Elle est donc édifiée sur un terrain absolument plat, parcouru d'un réseau orthogonal de canaux.

Croze apparaît aujourd'hui comme un édifice hétérogène de 40 x 22 m, allongé d'est en ouest, composé de nombreux corps de bâtiment sans unité, progressivement ajoutés, selon un processus classique, par collages successifs à un noyau initial constitué par une demeure aristocratique.

La demeure à l'ouest, occupe deux côtés d'une cour fermée par un mur ; elle comprend le logis des maîtres à l'ouest, l'aile des fermiers au nord. La porte cochère de la cour, datée 1865, est incluse aujourd'hui dans une remise qui forme corps de passage.

Corps intermédiaire : façade sud. Corps ouest, façade sud.

En avant du logis, subsistent les vestiges d'un petit jardin d'agrément, bordé au sud par une treille portée par des colonnes de pierre posées sur un mur bahut.

La ferme, à l'est,occupe deux côtés d'une seconde cour, dont le troisième côté, au sud, et constitué par le corps de bâtiment de la chapelle.

CORPS DE LOGIS

Parti général, plan, coupes

Corps de bâtiment de plan massé, double en profondeur, à un étage carré, avec une aile en retour d'équerre au nord-est. Cette aile abrite la cage d'escalier, l'appartement des fermiers et les dépendances. Les élévations extérieures et la distribution ont subi de profondes modifications.

Élévations extérieures

- Élévation antérieure

Entièrement repercée, elle disparaît en partie derrière une terrasse et un balcon modernes.

- Élévation latérale gauche

Elle est moins oblitérée. Au premier niveau, une porte droite à chambranle bordé d'une grosse moulure torique, est la baie la plus ancienne, sans doute d'origine (XVIIe siècle). Les grandes fenêtres segmentaires à chambranle plat et appuis toriques sont dues en revanche à un repercement (XVIIIe siècle) ; leurs proportions inhabituelles permettent de penser qu'elles ont été alors substituées à des croisées. Un niveau de petites fenêtres carrées donne jour à l'étage de surcroît.

Combles et couvertures

Le corps de bâtiment était initialement couvert d'un toit à croupes, dont seul subsiste la croupe méridionale. Sur l'élévation latérale sont visibles les ajouts sculptés des arbalétriers de croupes et la fermeture d'avant-toit, constitué d'une voussure en plâtre.

Distribution intérieure

Logis. Premier étage. Départ de la troisième volée. Rampe.

Le seul élément remarquable de la distribution est l'escalier en pierre, rampe sur rampe, à balustres.

Porte cochère de la cour

Porte en anse de panier à arrière-voussure segmentaire. Chambranle décoré de joints refendus portant une corniche. Dans le parement du mur en pierre de taille, à gauche de la porte, une pierre porte la date 1685, qui pourrait être celle de l'ouvrage.

CHAPELLE

HISTORIQUE

4 avril 1642 : prix-fait de la construction d'une chapelle dans la bastide du Sr J. Hon. Croze, écuyer de Pertuis pour y célébrer la messe 4 fois l'an (Min. H. Moutte, f° 301, d'après les notes manuscrites du chanoine Trouillet (Archives privées).

DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

La chapelle, sans doute isolée à l'origine, comme celle du Gron (IA84000311), est aujourd'hui intégrée au périmètre de la cour, dont elle constitue le côté méridional.

Matériaux et mise en œuvre

Appareil de moellons assisé avec un solin de mur en galets, chaînes d'angle en pierre de taille destinés à être crépis. Portes en pierre de taille au nu du mur, sauf l'arc de la porte occidentale, en surplomb.

Bâtiment est (la chapelle), vue de l'angle sud-ouest. Chapelle, façade ouest.

Parti général, plan, coupe

Bâtiment de plan rectangulaire allongé, double en profondeur. Le refend sépare la sacristie du sanctuaire. Le sanctuaire est éclairé par deux fenêtres situées en vis-à-vis dans les murs latéraux et la porte occidentale, la sacristie par la porte méridionale. L'étage de surcroît a été créé ultérieurement par la construction d'un plancher à coussins de brique sur poutrelles et une surélévation générale que montre nettement une reprise d'appareil rectiligne, correspondant vraisemblablement au niveau de l'égout de la toiture initiale.

Élévations extérieures

- Élévation antérieure

Porte en plein-cintre ; piédroits avec tore et impostes moulurés ; clé saillante, passante, pendante, également moulurée.

- Élévations latérales

Les fenêtres de la nef, aujourd'hui murées, sont en plein-cintre, au nu du mur.

La porte de la sacristie est également en plein-cintre ; clé et impostes saillantes non moulurées.

NOTE DE SYNTHÈSE

Les éléments qui subsistent permettent de penser que ce bâtiment est bien celui dont nous possédons le prix-fait.