Dossier d’œuvre architecture IA84000295 | Réalisé par ; ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
demeure (bastide) dite La Gardeselle
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis
  • Commune Pertuis
  • Lieu-dit les Aubettes
  • Cadastre 1937 C 900  ; 1837 C 913
  • Dénominations
    demeure
  • Précision dénomination
    bastide
  • Appellations
    La Gardeselle
  • Destinations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    hangar agricole

DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

Situé sur la rupture de pente d'un replat de la rive droite de la Durance, la Gardeselle domine la route de Pertuis à Mirabeau et jouit d'une vue largement dégagée au sud de la vallée qu'elle embrasse de Peyrolles au Puy-Sainte-Réparade. L'horizon est limité au sud par la Sainte-Victoire, au nord par le Luberon.

C'est un bâtiment massif, isolé, présentant du fait de sa situation deux élévations très dissymétriques : le dénivelé est racheté devant le bâtiment par 5 terrasses en terre-plein, alors qu'au nord, les champs et les vignes sont de plain-pied.

Matériaux et mise en œuvre

Appareil mixte de molasse calcaire et de galets, utilisés notamment en solin du mur nord, grossièrement assisé. Cet appareil, qui n'a pas été conçu pour être vu, n'est plus aujourd'hui que partiellement crépi. Encadrement, chambranle des baies et chaînes d'angle en pierre de taille.

Parti général, plans, coupes

Plan rectangulaire aux proportions d'un carré double (28 x 14 m) à un étage de combles sur rez-de-chaussée surélevé. L'étage de soubassement est entièrement voûté. La structure du bâtiment traduit d'une manière claire, en plan et en coupe comme en élévation, sa double fonction résidentielle et agricole. La partie occidentale, occupée par le logis, est double en profondeur. Le logis, desservi par un escalier droit entre murs, présente un étage de plus que les dépendances, dont l'étage supérieur est une vaste grange. L'étage de soubassement est divisé par trois refends transversaux en quatre parties égales. Les pièces de service et les dépendances, couvertes d'un berceau en plein-cintre, se différencient des pièces d'habitation : couloir plafonné en dalles et salle voûtée d'arêtes.

Élévations extérieures

Façade antérieure. Partie gauche.Façade antérieure. Partie gauche. Façade antérieure. Deuxième travée d'ouvertures. Porte (datée 1613) et croisée murée.Façade antérieure. Deuxième travée d'ouvertures. Porte (datée 1613) et croisée murée.

En dépit du caractère disparate que leur confère l'irrégularité du crépi, les élévations n'ont subi que des modifications secondaires qui autorisent les restitutions. L'importante reprise, visible sur l'élévation antérieure à gauche de la porte semble liée davantage à des désordres dans le gros-œuvre - que traduisent d'autre part contreforts et tirants - qu'à proprement parler à une campagne de construction ; l'appareil, autant qu'on puisse en juger, semble en effet cohérent aux niveaux supérieurs.

- Élévation antérieure :

L'élévation antérieure, caractérisée par une forte prédominance de pleins sur les vides, montre néanmoins une évidente dissymétrie entre le logis, plus et mieux percé, et les dépendances. La travée de l'escalier, traitée en travée d'honneur, comprend une porte à décor architecturé, datée 1613, dont la corniche porte l'allège en moyen appareil allongé de la croisée éclairant le premier palier. Les portes des dépendances sont des portes en plein-cintre à claveaux extradossés ; l'arête extérieure de la partie cintrée des deux portes orientales est chanfreinée. Toutes les autres baies sont des petites fenêtres chanfreinées avec ou sans congé, avec ou sans appui selon leur emplacement. L'appui de la croisée présente un corps de moulures (quart-de-rond, filet, gorge), celui des autres fenêtres est simplement chanfreiné.

- Élévation postérieure :

Elle a deux niveaux d'ouvertures. La porte de la grange, à gauche, est identique aux portes antérieures des dépendances. La porte du logis est en plein-cintre avec un corps de moulures ; chacune des pièces de cet étage est éclairée par une fenêtre barlongue à traverse et allèges en grand appareil.

Une petite fenêtre chanfreinée éclaire le comble ; les autres baies sont récentes. Façade postérieure. Dernière travée. Fenêtre du premier niveau.Façade postérieure. Dernière travée. Fenêtre du premier niveau.

- Mur pignon occidental

L'étage de comble est éclairé par deux fenêtres chanfreinées ; la petite fenêtre rectangulaire au niveau supérieur est un percement récent.

- Mur pignon oriental

Il est aveugle.

Combles et couvertures

Toit à long-pan en tuiles creuses. La charpente élémentaire est simplement constituée de pannes entre murs pignon et refends et de chevrons, à raison d'un par rangée de tuiles ; dans la grange, en raison de la portée, les pannes sont soulagées par deux arbalétriers portés par un pilier et des pilastres en pierre de taille.

Génoise à deux rangs de tuiles.

Distribution intérieure

- Étage de soubassement

a) le vestibule est un couloir plafonné en dalles, éclairé par un oculus, au-dessus de la porte. L'embrasure de la porte d'entrée est couverte d'un arc segmentaire ; la porte de la salle à droite est couverte d'un linteau monolithe chanfreiné. Resserre sous l'escalier ; la pièce à droite est aujourd'hui utilisée comme pigeonnier.

b) cellier

c) fournil : seul subsiste du four, dont le volume hors-œuvre est encore visible sur le cadastre de 1837, la devanture occupée par une porte en arc brisé constituée de deux éléments monolithes.

Sol en terre battue.

d) étable : dans la voûte en blocage sont pratiquées latéralement 5 [bouches] à fourrage et dans l'angle nord-ouest une trappe pour le passage d'une échelle mangeoire maçonnée. Sol en terre battue et calade (pavage de galets).

e) bergerie : sol en terre battue.

- Rez-de-chaussée surélevé

La distribution initiale est modifiée par la création d'un couloir entre les deux chambres occidentales.

Toutes les pièces sont couvertes d'un plafond à poutres apparentes ; les sols sont carrelés de mallons.

La cuisine est dotée d'une grande cheminée à âtre surélevé également carrelé de mallons et d'un potager (XIXe siècle). Les autres pièces sont des chambres.

- Escalier

Escalier droit entre murs à une volée de marches monolithes partiellement délardées.

Rez-de-chaussée. Départ de l'escalier pris de la porte d'entrée.Rez-de-chaussée. Départ de l'escalier pris de la porte d'entrée.

NOTE DE SYNTHÈSE

La Gardeselle constitue un des rares exemples de maison rurale du début du XVIIe siècle dont le gros-œuvre nous soit parvenu à peu près intact. Il n'y a pas lieu en effet de douter que la date de 1613 inscrite sur la porte ne soit celle de l'édification du bâtiment. On peut d'ailleurs utilement le comparer à la Grande-Bastide à Puget (canton de Cadenet), datée de 1624, dont elle partage l'essentiel des caractéristiques architectoniques et du parti architectural.

Bastide construite en 1552, reconstruite en 1613 pour Jean Aymar, viguier et garde-sceau de Pertuis, peu remaniée ; édifice remarquable par son homogénéité et son état de conservation

Edifice de plan massé abritant sous le même toit le logis du maître, le logis du fermier et les parties agricoles (étables, fenil, hangar) ; étage de soubassement voûte, rez-de-chaussée surélevé et étage en surcroît desservis par un escalier en pierre ; porte d'entrée principale à décor de bossages continus inscrite dans une travée toscane

  • Murs
    • molasse
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, étage en surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ordre toscan
  • Précision représentations

    sujet : pilastres toscans, support : porte d'entrée

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1968 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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