Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.
- inventaire topographique
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Roucaute GérardRoucaute Gérard
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2005.
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pertuis
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Commune
Cabrières-d'Aigues
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Cadastre
1971
AE
392
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Dénominationstemple
HISTORIQUE
Le premier temple de Cabrières fut l'église paroissiale Notre-Dame de Toutes Fleurs, restaurée et aménagée par les habitants entre 1582 et 1620. Après la restitution de cet édifice aux autorités catholiques, entre 1620 et 1633, la communauté fit construire, pour le culte protestant, un local en étage au-dessus du moulin à huile communal, situé sur la place du village. Ce nouveau temple fut visité et décrit par le chanoine Jean-Nicolas de Mimata,au cours d'une tournée pastorale, le 20 octobre 1639 1.
L'église réformée de Cabrières était alors desservie par un pasteur, qui prêchait également à la Motte, à Saint-Martin-de-la-Brasque et à Peypin, les quatre communautés formant une seule paroisse (appelée l'Eglise de la Vallée d'Aigues) et contribuant ensemble, au moyen d'un impôt spécial, à l'entretien du desservant : Monseigneur de Croze en 1631 2, Alexandre Maurice de 1640 à 1659, Salomon Poussel en 1663 3. Le local du moulin devait être, théoriquement, provisoire, la communauté de Cabrières décida en effet, en 1641, de construire un édifice spécialement destiné au culte, sur le modèle de celui de la Motte-d'Aigues qui était alors en chantier. Le projet commençait tout juste à prendre forme quand, en 1645, il fut contrecarré par le duc de Lesdiguières, baron de la Tour-d'Aigues, qui obtint contre les protestants un arrêt du Conseil d'Etat ordonnant la démolition du temple de la Motte et interdisant la construction de celui de Cabrières dont les fondations n'étaient pas encore jetées "... n'i ayant qu'une place aplanie dans laquelle ceux de Cabrières s'assemblent..." 4. Les difficultés financières de la communauté , qui avait déjà bien du mal à payer régulièrement le pasteur, entravèrent probablement l'exécution du projet tout autant que l'interdiction royale : il ne semble pas, au demeurant, que les travaux aient été poursuivis 5. Il est, en conséquence , difficile de savoir à quel édifice s'appliqua la démolition ordonnée et exécutée en 1663 par l'autorité royale : s'agissait-il du local du moulin ou de l'emplacement, plus ou moins aménagé ou construit, du temple projeté ? 6. Il n'y eut, en tout cas, plus de temple à Cabrières après cette date. Les persécutions, puis la conversion forcée des habitants obligèrent le culte réformé à se tenir dans la clandestinité jusqu'à la fin de l'ancien régime.
La révolution rendit aux protestants le libre exercice de leur culte. Dès 1796, Jacques Pie, agriculteur de Lourmarin, s'établissait comme pasteur à Cabrières dans la maison d'un particulier, Pierre Roux, et prêtait serment à la République 7. En 1812, les quatre communes de Cabrières, La Motte, Peypin et Saint-Martin-de-la-Brasque se groupèrent pour construire un lieu de culte commun à La Motte d'Aigues. Cet édifice, d'ailleurs mal bâti (il fut démoli à la fin du siècle et remplacé par le temple actuel), s'avéra, vingt ans plus tard, insuffisant et la commune de Cabrières décida alors de faire bâtir un temple dans le village. Un premier projet, établi en 1837 par Dautanne, commissaire voyer de l'arrondissement, fut écarté en raison de son coût (plus de 10.000 francs) et de ses insuffisances (il ne prévoyait pas de logement pour le pasteur). Un second plan fut alors dressé par l'architecte du département Renoux et accepté, mais sa réalisation fut retardée par la querelle qui s'éleva sur le choix de l'emplacement de l'édifice : la majeure partie des conseillers municipaux et certains habitants voulaient établir le temple au centre du village, près de l'église, les autres, avec le maire et les notables, voulaient l'implanter à la cime du village, dans le quartier des Aires. Ce dernier choix était appuyé par l'architecte, pour des raisons de salubrité et de commodité. Le maire, Félician, envoya d'abord sa démission au sous-préfet, qui la refusa, puis fit triompher sa cause en élargissant le conseil municipal des plus imposés de la commune. Enfin le devis - d'un montant de 11.169 francs - fut mis aux enchères et adjugé le 31 janvier 1847 à l'entrepreneur Chaffard. La réception des travaux eut lieu en 1849. La commune obtint deux subventions, l'une du Ministère des Cultes (5.300 francs), l'autre du département (1.500 francs) ; mais, en 1856, elle n'avait pas encore achevé de payer 8.
En 1853, le plafond de l'édifice, soutenu par des lambourdes trop minces, s'effondra : l'entrepreneur, mis en cause, exécuta les réparations et dut changer les carrelages et les boiseries qui étaient de mauvaise qualité 9. En 1863, le maçon Mathieu Salen fut chargé de la réfection et consolidation du mur nord et du plafond. La construction d'un campanile en fer forgé, projetée la même année, ne put être réalisée : on édifia seulement en 1866, un petit clocher-arcade en pierre de taille sur le pignon de la façade 10.
En 1902, enfin, a eu lieu une réfection complète des carrelages et de trois croisées 11.
DESCRIPTION
Édifice de plan rectangulaire, orienté à l'ouest bâti à l'ouest du village, entouré de jardins.
Les élévations extérieures sont sobres, enduites et simplement ordonnancées :
- La façade antérieure est percée d'une porte à chambranle mouluré, surmontée d'une corniche, et d'un oculus circulaire. Elle a perdu les corniches de son fronton, ainsi que le petit campanile à ailerons qui le couronnait.
- La façade postérieure est en partie cachée par un appentis ; un oculus circulaire a été muré. Le fronton est encadré sur ses trois côtés d'une génoise à trois rangs.
- La façade latérale gauche est en partie cachée par la maison du pasteur.
- La façade latérale droite est percée de trois fenêtres en plein cintre et couronnée d'une génoise à trois rangs.
- La toiture est à deux versants couverts de tuiles creuses.
- Le projet de chaire de 1841 de l'architecte Dautane est conservé.
Edifice construit de 1847 à 1849 par l'entrepreneur Chaffard sur les plans de l'architecte du département Renoux ; doté en 1866 d'un petit clocher mur (détruit) sur le pignon couronnant la façade antérieure.
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Période(s)
- Principale : 2e quart 19e siècle
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Dates
- 1847, daté par source
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Auteur(s)
- Auteur : entrepreneur attribution par source
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Auteur :
Renoux (architecte)Renoux (architecte)Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Édifice composé de 2 corps de bâtiment disposés en L, l'un abritant la salle plafonnée du temple avec la sacristie, l'autre le logement du pasteur.
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Murs
- molasse
- enduit
- moellon
- pierre de taille
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Toitstuile creuse
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Plansplan allongé
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Étages1 étage carré
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- toit à longs pans
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Statut de la propriétépropriété publique
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
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Documents d'archives
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Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence,1638-1641. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1335.
f° 87 v° - 88. -
Administration communale, Cabrières d'Aigues. Temple. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 2 O 24 (6).
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Délibérations du conseil de la communauté, Cabrières d'Aigues, 1630-1640, conseil du 24 août 1631. Archives communales, Cabrières-d'Aigues : BB 2.
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Procès-verbal de démolition du temple, 28 juin 1663. Archives communales, Cabrières-d'Aigues : AA 1 n° 13.
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Délibérations du conseil municipal, Cabrières d'Aigues, 1790-1801. Archives communales, Cabrières-d'Aigues : D 1.
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Livre de consistoire de Cabrières, 1641-1663. Archives privées.
f° 9-12.
Documents figurés
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Temple et presbytère. Carte postale, avant 1936.
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Plan et élévation. Renoux (architecte). Dessin, échelle 1/100, 1841. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 2 O 24, 6.
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Plan. Daudane (architecte). Dessin, échelle 1/100, 1841. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 2 O 24, 6.
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Chaire pastorale : plan. Daudane, architecte. Dessin, 1/100e. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 2 O 24, 6.
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