DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

Maison située a l'entrée occidentale du village - quartier dit Sous le village - dans l'angle aigu formé par l'embranchement du C.O. 165 de La Bastidonne à Saint-Martin-de-la-Brasque et du chemin de Pertuis. Cette situation impose à l'édifice un plan en forme de trapèze. Du côté de la petite base, tournée à l'est vers le village, une cour fermée précède le corps de logis (A). Sur cette cour donnent le pigeonnier (B), en avant-corps sur le logis, et une aile de dépendances (C). Le corps de logis occupe en profondeur et en largeur tout le reste de la parcelle de plan en L, il ménage néanmoins dans l'angle nord, une basse-cour, également fermée.

Matériaux et mise en œuvre

Pierre locale (molasse calcaire). Maçonnerie de moellons uniformément enduits. Encadrement des baies du corps de logis en pierre de taille. La roche en place affleure au sud et à l'est en raison de la dénivelée naturelle dont on a tiré parti pour l'aménagement d'une cave rupestre.

Corps de logis (A)

Parti général, plan, coupes

Le caractère dominant de l'édifice est l'homogénéité que lui confèrent la clôture parfaite de la parcelle, l'absence de reprises évidentes dans la maçonnerie et la large prédominance des pleins sur les vides.

Corps de bâtiment de plan en L, double en profondeur présentant deux pièces en largeur dans chacune de ses ailes, à un étage sauf la partie antérieure droite, à deux étages. La moitié des pièces du rez-de-chaussée - celles donnant sur la basse-cour - sont voûtées d'arêtes.

Cave sous l'aile antérieure.

Élévations extérieures

L'élévation principale est au sud. Elle présente, au droit du refend longitudinal, une rupture d'alignement qui divise l'élévation en deux parties : La partie droite, à trois niveaux, comprend le soupirail de la cave, les deux fenêtres de la salle, identiques - couvertes d'un arc segmentaire à clé saillante, passante, chambranle et appui mouluré - et la fenêtre de l'escalier, les fenêtres carrées à linteau de bois de l'étage ; dans la partie gauche, la fenêtre du rez-de-chaussée ne règne pas avec les deux précédentes et présente un chambranle légèrement différent.

Élévation orientale : sur la cour, présente une travée de baies segmentaires au nu du mur. La porte est datée 1749.

Élévation septentrionale : fenêtres à simple linteau de bois. Sur la basse-cour, porte segmentaire à clé saillante datée 1742.

Élévation occidentale : mur pignon aveugle.

Combles et couvertures

Toits à longs pans. Génoise à trois rangs sur les élévations méridionale et orientale, à deux rangs sur l'élévation septentrionale.

Distribution intérieure

Par la répartition des voûtes et des baies, la distribution distingue nettement la partie d'habitation de la partie d'exploitation : les pièces d'habitation, plafonnées, sont en enfilade du côté méridional : ce sont un vestibule (Aa) doté d'un évier, la salle Ab rachetée par des cloisons et la pièce Ac dont le sol est mallonné ; à l'étage, chambres.

Les pièces d'exploitation (Ad - Ae) sont voûtées d'arêtes. Ad, ancienne écurie a été recoupée en deux ; à l'étage, grange.

Cave rupestre accessible par une volée de 13 marches également taillées dans la roche en place. Cuve à vin.

Pigeonnier (B)

Corps de bâtiment de plan carré occupé au rez-de-chaussée par une cuisine, à l'étage par une chambre ; le second étage conserve des boulins constitués par des pots en terre vernissée noyés dans la maçonnerie (profondeur = 22 cm ; col, diam. = 16 cm ; panse, diam. = 21 cm) et une grille d'envol en plâtre.

NOTE DE SYNTHESE

Cette maison, qui semble n'avoir subi que peu de transformations récentes - encore sont-elles mineures - constitue un des rares exemplaires homogène d'architecture rurale du pays d'Aigues. Elle illustre d'autre part un certain nombre de traits caractéristiques de cette architecture : la tendance à regrouper toutes les fonctions dans un espace cohérent et clos, peu ouvert sur l'extérieur et son corollaire, la dichotomie des fonctions d'exploitation et d'habitation que soulignent ici le dédoublement de la cour, la répartition des espaces voûtées, celle des percements et leur dissimilitude.