Plusieurs oratoires ont existé sur le territoire de Pourcieux, élevés notamment en accompagnement des chapelles situées le long de la voie royale (ancienne voie romaine). Ces édicules ont probablement été conçus à l’origine en tant que pilons, puis réhabilités en oratoires au fil des dévotions. Déjà dans le troisième quart du 18e siècle, un Saint-Pilon est figuré sur la carte de Cassini, dont les potentiels vestiges n’ont cependant pu être localisés. Un siècle plus tard, un poème du poète provençal Marius Bourrelly de 1884 cite encore un Saint-Pilon « De Pourcieux à Saint-Maximin, / Monte et descend le chemin ! / Disait le père de mon père, / Vous montez jusqu’au Saint Pilon ». Parallèlement, selon la mémoire orale, un oratoire Saint-Marc existait également à l’entrée ouest le village. Un autre oratoire, probablement lui aussi issu d’un ancien pilon, est encore présent à l’état de ruine sur l’ancienne butte castrale de Sainte-Croix. Rare vestige de l’ancien site d’habitation du castrum, une partie de son fût monté en moellons subsiste. Aujourd’hui, la toponymie, à l’image du lieu-dit de l’oratoire, reste la principale garante de l’existence de ces édicules dans le village, en premier lieu jalons et bornes du territoire local.

Plusieurs croix ont également existé et existent encore à Pourcieux. Les archives communales font mention de croix de mission au moins depuis le 18e siècle. Déjà le 31 décembre 1744, le conseil de communauté vote la somme de trente livres pour l’érection du piédestal d’une croix de mission, concédant « mandat a francois icard menuisier au lieu de porrieres et a antoine fage macon et a antoine clod [...] dix huit livres pour avoir fait la croix de la mission qui a eté portée au fond du village du coste de st maximin [...] aud fage pour travail par luy fait a la de croix […] aud clod soit pour avoir taillé les pierres servant de parepied a la dte […] pour la journée de joseph veranne a couper un gros arbre que le seigneur marquis de ce lieu donna pour faire la dte croix ». En 1757, les comptes trésoraires font encore état d’une somme de trente livres versée pour l’érection d’une croix de mission et de son piédestal, s’agissant peut-être de la même croix évoquée une décennie plus tôt au vu des sommes correspondantes ou d’une nouvelle de même facture. Enfin en 1759, le conseil vote une somme pour contribuer aux frais d’une mission prêchée par les pères capucins et de l’achat d’une croix « qu’on est en coutume de planter en cette occasion ».

Si ces mentions relèvent du 18e siècle, les quatre croix existantes, absentes du plan cadastral de 1809, relèvent quant à elles probablement pour trois d’entre elles du 19e siècle (voire de la fin du 18e siècle pour une), l’une portant en outre la date de 1883. La dernière, du dernier quart du 20e siècle, succède possiblement à une série de croix érigées à cet emplacement, une étant déjà relevée au 19e siècle. Les trois premières croix sont situées dans l’espace habité de Pourcieux et la dernière dans la zone collinaire du territoire. Parmi les trois croix, toutes dressées en bordure ou en carrefour de voies, une marque un site funéraire, une autre un site cultuel ainsi qu’une entrée du village et une dernière une autre entrée. La quatrième croix, implantée sur un sommet de colline, dominant tout le territoire de Pourcieux et visible depuis le village, sert de repère territorial. Ainsi, outre leur première fonction cultuelle, les croix de Pourcieux, par leur localisation, ont aussi un rôle de marqueur spatial, permettant de signaler et délimiter les différents espaces du territoire.