La carte des frontières de l’est (1764-1778) témoigne de l’exploitation du Plan d’Aups au 18e siècle : deux fermes s’y trouvaient en effet. La bastide, dite « neuve » sur le cadastre de 1842, située à l’ouest de ce quartier agricole, est la dernière à y avoir été implantée, entre 1778 et 1842. Les limites de l’exploitation restituées à partir des états de section du cadastre ancien (1843) forment un rectangle régulier. Cette régularité suggère que la bastide neuve du Plan d’Aups procède du lotissement d’un domaine plus important, peut-être un des défends communs au seigneur et aux habitants, sans doute confisqué à la Révolution. En effet, le résumé des droits et des devoirs de la communauté à l'égard du seigneur établi en 1406 mentionne la présence d'un défend au plan d'Aups. Entre son implantation et 1842, la bastide a été divisée en deux ensembles parfaitement égaux, l’un appartenant à cette dernière date à Pierre-Pons Pélissier, l’autre à Joseph-Sébastien Gaymard.
Le plan du cadastre de 1842 montre que le domaine regroupait alors deux « bastides » - terme qu’il faut comprendre comme « ferme » -, orientées est-ouest, mitoyennes en profondeur (parcelles E 696 et 263 du cadastre actuel) et qui semblent avoir été édifiées séparément sans que la chronologie de leur construction puisse être restituée. Le corps de bâtiment de la parcelle E 263 se compose d’un logis se déployant sur deux étages, à l’ouest, et d’une étable surmontée d’un fenil, à l’est. Le premier étage du logis est accessible par un escalier à retours situé dans l’angle nord-ouest de la pièce du rez-de-chaussée. Toute la longueur de l’étage de comble est occupée par un fenil. Une porte intérieure permet d’accéder au corps de bâtiment nord (parcelle E 696) depuis la maison de la parcelle E 263. À l’ouest de cette dernière se trouvait un fournil (parcelle E 264) et à l’est une étable-fenil (parcelle E 262). Le corps de bâtiment nord (parcelle E 696) a été construit en deux phases, comme l’atteste la rupture de maçonnerie située au droit du mur-pignon ouest du corps de bâtiment sud. La première phase est la partie orientale du corps de bâtiment, dont l’étage de soubassement est couvert d’une voûte en plein-cintre.
Plan cadastral de la ferme occidentale du Plan d'Aups, section E, feuille 4.
En 1842, une étable-fenil isolée se trouvait à l’est de l’ensemble (parcelle E 260). Elle a été restaurée en 1851, comme l’atteste la date gravée sur la porte de son étage de soubassement. L’encadrement de la porte, sa position par rapport à la façade et les fenêtres des étages laissent penser que cette restauration a consisté en la transformation de l’étable-fenil en habitation. Celle-ci a ensuite été prolongée vers l’est, sans doute par un entrepôt agricole, lui aussi transformé en habitation dans le courant du 20e siècle.
La fontaine originelle, qui se trouvait au sud-est de la ferme sud, a été remplacée à la fin du 19e siècle ou au début du suivant par une fontaine-lavoir-abreuvoir, équipée d'une pompe à godets en fonte.