La carte de Cassini de 1740 ne signale aucun bâtiment isolé au lieu-dit le Petit Plan. Par contre, le site est bien repéré sur le cadastre napoléonien de 1831 et sur la carte d’état-major de 1860. Ces trois cartes confirment la datation des bâtiments au début du XIXe siècle. La ferme des cavaliers se trouvait sur un axe de circulation, figurant sur le cadastre napoléonien, allant en direction d’Aiguines à l’Ouest et vers le Grand Plan de Canjuers au sud-est où il rejoignait ensuite la route de Digne à Grasse. On trouvait le long de ce chemin la bergerie de la Petite Forêt, la ferme de la Grande Forêt puis celle des Cavaliers. Lors de la construction de la RD71 en 1934, le site est bouleversé ; l’ancien chemin est abandonné, rapprochant la ferme des Cavaliers du nouvel axe routier. Compte tenu de l’aridité des terres et du climat, leur activité principale était le pastoralisme que l’on retrouvait sur tous les hauts plateaux provençaux, activité qui a perduré jusqu’en 2013 aux Cavaliers, date du décès de Mr Rouvier avant que le site ne soit acquis par le conservatoire du littoral en 2015. Ce dernier a mené une étude historique du site ainsi qu’un diagnostic architectural.
« L’ancienne citerne » porte la date de 1914 inscrite sur le linteau de la porte. L’une des hypothèses plausibles est que cette date marque des travaux de construction, celle de l’étable et de la citerne en extension du logement Est. La pente de toit de ce dernier, curieusement perpendiculaire à la façade, aurait été modifiée à cette occasion pour augmenter la surface de captage d’eau de pluie. Mais alors, où serait localisée la citerne qui aurait permis de vivre aux Cavaliers de 1805 à 1914 ? Puisqu’il n’y a pas de source, il avait obligatoirement un système de récupération des eaux de pluie depuis la première occupation des Cavaliers. Une autre hypothèse serait que l’aile Est étant déjà bâtie, 1914 indique des travaux de modernisation d’une citerne existante (creuser une citerne neuve à l’intérieur d’un bâtiment est peu probable) avec peut-être à cette occasion, une modification des toitures pour optimiser la collecte d’eau de pluie.
« La grande citerne » située à l’Ouest, est construite plus tardivement, la photo aérienne de 1934 en délimitant les contours. Selon un témoignage, elle serait contemporaine de la route, creusée par les terrassiers qui avaient besoin d’eau pour leurs travaux. Elle apparaît également sur une photo de 1947, où en dehors de l’auvent en tôle, la citerne et sa porte d’accès ont leur configuration actuelle.
Chargée de la valorisation du patrimoine bâti et de la transmission des savoir-faire, Parc naturel régional du Verdon