Dossier d’œuvre architecture IA83002135 | Réalisé par ; ;
Courchet Michel (Contributeur)
Courchet Michel

Habitants de Saint-Julien qui a procédé au classement des archives communales, auteur de plusieurs livres sur la commune de Saint-Julien.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale, patrimoine bâti lié à l’eau du PNR du Verdon
Fontaine et lavoir de Saint-Julien
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Parc naturel régional du Verdon
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Verdon - Saint-Maximin-la-Sainte-Baume
  • Commune Saint-Julien
  • Lieu-dit chemin de la fontaine
  • Cadastre 1823 B3 1734 Section B3; Côte: 3PP 113 05 ; Parcelle 1734 ; 2016 AS1 20
  • Dénominations
    réservoir, fontaine, lavoir, glacière
  • Appellations
    fontaine Saint-Julien
  • Parties constituantes non étudiées
    réservoir, glacière

Le chef-lieu de Saint-Julien le Montagnier s’est établi sur un site exceptionnel, dominant un territoire de plusieurs dizaines de kilomètres. Comme dans tous les villages perchés, l’approvisionnement en eau y est difficile. Des citernes publiques ont été construites pour parer à ce problème dès la première moitié du 17e siècle, et plusieurs tentatives ont été faites pour mener l'eau en haut. En 1678, le conseil accepte la proposition d’un sourcier qui promet, contre 150 louis d’or, de faire couler l’eau à l’intérieur des remparts. Au bout d’un an de recherches, cet espoir est abandonné. A la fin du 19e siècle, le curé paye lui-même l’installation de deux béliers hydrauliques pour amener l’eau à Saint-Julien. Mais ce système de pompage ne fonctionne que peu de temps et les habitants reviennent à la fontaine Saint-Julien, la seule du village. Certains affirment que c’est l'une des raisons pour laquelle une partie des habitants s’est déplacée vers le hameau de Saint-Pierre dans les années 1930. L'installation de châteaux d'eau en 1966, en lien avec les projets d’alimentation du SIANOV ont mis fin à cette quête toujours renouvelée pour amener l'eau jusqu'au vieux village.

Depuis des temps immémoriaux, les habitants devaient se rendent jusqu'à la fontaine saint-julien en contrebas du village, l'accès se faisant par deux voies différentes; à l'est par le chemin qui prend l'aire pavée de la chapelle, à côté de l'église et à l'ouest, par la porte de Gourdane, ces deux voies se rejoignant à la croix de mission. De nombreuses mentions existent quant aux travaux d’entretien de cette route d’accès qui est d'une importance capitale.

S'il est difficile de connaître la date exacte de construction de cette fontaine, on sait qu’elle existe déjà en 1691, d’après la minutes de remontrances faite à Mr Geantaume, avocat à la cour: Il n'y a pas d'eau au village. Les habitants sont obligés de l'aller prendre dans un puits ou réservoir au pied de la montagne et d'entretenir chacun une beste pour charrier de l'eau - le chemin est impraticable dans l'hiver - les habitants n'ont point d'autre ressource, dans les temps de glace, que d'envoyer de pauvres gens à pieds nus pour prendre de l'eau, ce qui leur occasionne une dépense considérable... De nombreux documents font référence à ce lieu. En 1704, des travaux de réparation sont exécutés à la Fontaine par J.Flayol. En 1708, on défend d'y laver le linge, et en en 1715, de laver le linge et les hortolailles au bassin de la fontaine publique. En 1717, des dépenses sont faites pour la fontaine. En 1753, il faut réparer la fontaine car il y manque de l'eau depuis 3 semaines. Apparemment, ni les menaces, ni les rappels à un peu plus de civisme ne portent leurs fruits puisqu’en 1757, qu'une amende de six livres sera appliquée, la moitié pour les pauvres et l'autre moitié pour le dénonçant. En 1785, il faut de nouveau réparer le réservoir de la fontaine. En 1839, une mention est faite pour effectuer des travaux à la fontaine publique. En 1776, on apprend que le réservoir de la fontaine a des fuites, l'eau se perd en grande partie, et que de temps en temps, on est exposé à en manquer totalement. La chose est suffisamment grave et mérite qu'on fasse effectuer les réparations nécessaires par quelques personnes entendues. En 1785, il faut de nouveau réparer le réservoir de la fontaine. En 1839, une mention est faite pour effectuer des travaux à la fontaine publique. Au milieu du 20e siècle, lors des projets d'adduction, la source a été détournée, ôtant à cette fontaine et ce lavoir son usage originel.

Quant à la glacière située sur le même chemin, nous apprenons son existence par une délibération de 1767. Elle est mentionnée dans le Rôle de la taxe cadastrale du 18e siècle, cet édifice étant la propriété de Mr Geantaume, conseiller du roi.

D

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 17e siècle , daté par source

Ce site, qui est resté l"unique source d'approvisionnement du chef lieu haut-perché, comprend un réservoir, une fontaine, un lavoir et une glacière. Sa forme actuelle date apparemment du 18e siècle.

L’eau est drainée sous le village par une galerie, appelée une mine en Provençal. Le grand réservoir voûté en berceau, bâti en appareil régulier, permettait de stocker cette eau si précieuse dans un bassin semi-enterré. La fontaine est constituée d'un petit bassin rectangulaire en pierre de taille, adossé à un mur massif bâti en gros blocs taillés, surmonté d'une corniche moulurée. Ce bloc de distribution est doté de trois rosaces en pierre, au-dessus desquels on peut voir deux ouvertures percées dans le buffet d'eau. Il n'y a aucune trace de barres de puisage. Le lavoir profitant de la surverse de la fontaine, est bâti en pierre de taille liées par des agrafes en fer. La faible hauteur du plan de lavage obligeait les femmes à se mettre à genoux pour lessiver. Le bassin de rinçage est séparé du bassin de lavage par un muret entaillé d'une surverse. Un appentis protégeait autrefois les bugadières: la toiture n'existant plus aujourd'hui, seuls restent les murs d'appui et un pilier, maçonnés en pierres calcaires, enduites à pierre-vue. On peut voir des emplacements aménagés dans le mur qui servaient à mettre le savon et la brosse. Un abreuvoir monolithe, brisé, est posé devant le réservoir. En contrebas se trouve une ancienne glacière qui a été utilisée pour y mettre le réseau moderne.

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
  • Couvertures
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Bibliographie

  • Jacquemin, Odile, Minneboo Noël. Eaux et fontaines du Var. Edisud, Aix-en-Provence, 1996.

    P.43-44
  • Dans l'eau de la claire fontaine. Recueil d'archives écrite par Michel Courchet. Association les chemins du patrimoine, 2010. Parc naturel régional du Verdon

    Parc naturel régional du Verdon

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Saint-Julien, 1823./ Dessin à l'encre sur papier par les géomètres: Fouque ainé, Fouque cadet, Vidal, 1823. Archives départementales du Var, Draguignan: 3PP 113

Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2016
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Verdon
Courchet Michel
Courchet Michel

Habitants de Saint-Julien qui a procédé au classement des archives communales, auteur de plusieurs livres sur la commune de Saint-Julien.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.