Le chef-lieu de Saint-Julien le Montagnier s’est établi sur un site exceptionnel, dominant un territoire de plusieurs dizaines de kilomètres. Comme dans tous les villages perchés, l’approvisionnement en eau y est difficile. Des citernes publiques ont été construites pour parer à ce problème dès la première moitié du 17e siècle, et plusieurs tentatives ont été faites pour mener l'eau en haut. En 1678, le conseil accepte la proposition d’un sourcier qui promet, contre 150 louis d’or, de faire couler l’eau à l’intérieur des remparts. Au bout d’un an de recherches, cet espoir est abandonné. A la fin du 19e siècle, le curé paye lui-même l’installation de deux béliers hydrauliques pour amener l’eau à Saint-Julien. Mais ce système de pompage ne fonctionne que peu de temps et les habitants reviennent à la fontaine Saint-Julien, la seule du village. Certains affirment que c’est l'une des raisons pour laquelle une partie des habitants s’est déplacée vers le hameau de Saint-Pierre dans les années 1930. L'installation de châteaux d'eau en 1966, en lien avec les projets d’alimentation du SIANOV ont mis fin à cette quête toujours renouvelée pour amener l'eau jusqu'au vieux village.
Depuis des temps immémoriaux, les habitants devaient se rendent jusqu'à la fontaine saint-julien en contrebas du village, l'accès se faisant par deux voies différentes; à l'est par le chemin qui prend l'aire pavée de la chapelle, à côté de l'église et à l'ouest, par la porte de Gourdane, ces deux voies se rejoignant à la croix de mission. De nombreuses mentions existent quant aux travaux d’entretien de cette route d’accès qui est d'une importance capitale.
S'il est difficile de connaître la date exacte de construction de cette fontaine, on sait qu’elle existe déjà en 1691, d’après la minutes de remontrances faite à Mr Geantaume, avocat à la cour: Il n'y a pas d'eau au village. Les habitants sont obligés de l'aller prendre dans un puits ou réservoir au pied de la montagne et d'entretenir chacun une beste pour charrier de l'eau - le chemin est impraticable dans l'hiver - les habitants n'ont point d'autre ressource, dans les temps de glace, que d'envoyer de pauvres gens à pieds nus pour prendre de l'eau, ce qui leur occasionne une dépense considérable... De nombreux documents font référence à ce lieu. En 1704, des travaux de réparation sont exécutés à la Fontaine par J.Flayol. En 1708, on défend d'y laver le linge, et en en 1715, de laver le linge et les hortolailles au bassin de la fontaine publique. En 1717, des dépenses sont faites pour la fontaine. En 1753, il faut réparer la fontaine car il y manque de l'eau depuis 3 semaines. Apparemment, ni les menaces, ni les rappels à un peu plus de civisme ne portent leurs fruits puisqu’en 1757, qu'une amende de six livres sera appliquée, la moitié pour les pauvres et l'autre moitié pour le dénonçant. En 1785, il faut de nouveau réparer le réservoir de la fontaine. En 1839, une mention est faite pour effectuer des travaux à la fontaine publique. En 1776, on apprend que le réservoir de la fontaine a des fuites, l'eau se perd en grande partie, et que de temps en temps, on est exposé à en manquer totalement. La chose est suffisamment grave et mérite qu'on fasse effectuer les réparations nécessaires par quelques personnes entendues. En 1785, il faut de nouveau réparer le réservoir de la fontaine. En 1839, une mention est faite pour effectuer des travaux à la fontaine publique. Au milieu du 20e siècle, lors des projets d'adduction, la source a été détournée, ôtant à cette fontaine et ce lavoir son usage originel.
Quant à la glacière située sur le même chemin, nous apprenons son existence par une délibération de 1767. Elle est mentionnée dans le Rôle de la taxe cadastrale du 18e siècle, cet édifice étant la propriété de Mr Geantaume, conseiller du roi.
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Habitants de Saint-Julien qui a procédé au classement des archives communales, auteur de plusieurs livres sur la commune de Saint-Julien.