Avant l'acquisition par la commune de la source de la Gypières en 1859, les habitants de Moissac accédaient aux ressources des citernes qui collectaient les eaux de pluie. A partir de 1848, les travaux d'adduction sont une préoccupation des élus communaux.

Acquisition par la commune de la source de la Gypières

Un plan du 14 novembre 1859 dressé par l’ingénieur civil Joseph-Louis Just, délimite le périmètre à acquérir de M. Boyer pour que la commune se rende propriétaire la source de la Gypières dite aussi d'Entremont située à 7 km du village. L'acquisition de la source est l'étape préalable à la construction d'un réseau de canalisation pour doter le village de fontaines et développer les irrigations. La délibération du conseil municipal du 12 février 1860, relève 10 opposants à l'acquisition de la source par la commune : le coût des travaux (estimé à 20000 Fr) est invoqué, son financement par la vente de coupes de la forêt communale. Parmi les opposants figurent des membres de l'ancien conseil municipal et des propriétaires de citernes, puits ou fontaine sur leur terrains privés.

Le réseau d'adduction

Le 24 février 1872, l'acquisition de la source est signée, elle est complétée en 1873 d'acquisition de terrains pour le passage des canalisations. Les travaux de canalisation de la source dite d'Entremont débutent le 28 septembre 1873 (Procès verbal d'adjudication, 1873). En février 1878, les travaux ont endetté la commune de 100 000 Fr, il reste encore à financer la construction de deux lavoirs publics. La commune instaure une taxe destinée à financer ces travaux (Délibération du conseil municipal, 1878). Un état récapitulatif établi par la mairie le 12 juin 1926, nous apprend que la fontaine aurait été mise en eau le 18 février 1876.

L'entretien du réseau

En 1926, en comparant les taux de mortalité avant et après la création de la fontaine, les services communaux démontrent l'innocuité de l'eau fournie par la source. Des travaux sont cependant nécessaires, le 30 septembre 1928 deux plans sont dressés par l’ingénieur TPE M. Renard, pour la réfection des canalisations d’eau potable du village. Les conduites en poterie sont remplacées par des tuyaux de béton de ciment (pour une longueur de 305 mètres) et par des tuyaux en fonte (pour une longueur de 580 mètres). La construction d’un bassin de décantation est également envisagée.

Une délibération du conseil municipal du 9 décembre 1928, souligne la nécessité absolue d’entreprendre ces travaux. Les canalisations datent de 1873 et de nombreuses fissures sont à l'origine de pertes et de pollution de l’eau potable. Chaque année, la commune procède à des réparations insuffisantes (Extrait du procès verbal de la délibération de la commission sanitaire, 1929). Le budget de réfection des canalisations s’élève à 110 118,50 fr et les possibles dépassements du budget sont couverts par une subvention accordée (Délibération du conseil municipal, 1932).