La commune de l’ancien village était alimentée par des eaux qui provenaient du quartier de Boujaffre, à 1800 mètres au nord du village et à 500 mètres en dessus (Est) de la Route des Salles à Moustiers. En 1908, la commune a pour volonté de changer les canalisations d'amenée et de distribution des eaux qui servent à l'alimentation des habitants, via des fontaines qui se trouvent en différents points du village. Ces canalisations, en poterie, sont très défectueuses, le projet prévoit alors de les remplacer par des canalisations en fonte. Dans le même temps, il est également prévu d'édifier au centre de l'agglomération, sur la place publique, une fontaine monumentale. Au dessous de cette place se trouvait l’abreuvoir et le lavoir public (notice IA83002076) (Conseil Départemental d'Hygiène - Projet d'adduction d'eau potable dans la commune de Salles, signé par l'ingénieur en chef, juillet 1908). Pour réaliser ces travaux, la commission spéciale de répartition des fonds du pari mutuel affectés aux travaux communaux d'adduction d'eau potable alloue à la commune une subvention de 45 % des dépenses, soit 7492 Fr. Le montant des dépenses admises au bénéfice de la subvention est arrêté à 16650 Fr au lieu de 17200 Fr, en raison des dépenses somptuaires prévues pour la construction de la fontaine monumentale et d'un aqueduc dallé (Lettre du Ministre de l'agriculture, Président de la Commission spéciale des adductions d'eau potable à M. le Préfet du Var, 27 février 1912). En 1912, la fontaine est en cours d'achèvement. En revanche, l'amenée des eaux à la fontaine et à une autre située en bas du village ne peuvent pas encore se faire car les crédits alloués pour les travaux d'adduction sont déjà épuisés ; la commune demande alors une nouvelle subvention (Rapport de l'architecte, 1912). La construction de la fontaine monumentale est estimée à 575 Fr et l'ensemble des travaux d’adduction à 17200 Fr (Devis primitif estimatif pour le projet d'adduction des eaux du vallat de Boujaffre, 1912). Sur le plan de distribution des canalisations dressé par l'architecte Le Coz le 14 avril 1913, on y voit la projection des conduites en fonte alimentant les futurs bornes fontaines et la fontaine monumentale alors déjà construite sur la place publique. A côté d’elle se trouve le lavoir (notice IA83002076) et l’abreuvoir. Ce dernier semble avoir disparu dans les années 1920 car seul le lavoir apparaît sur les cartes postales de ces années-là. En 1918, des travaux sont réalisés pour l'amélioration de la canalisation et des fontaines. Ils sont évalués à 527 Fr et sont dirigés par l'architecte Le Coz, puis exécutés par l'entrepreneur Paul Cambon. Il est prévu de surélever les parois du bassin de la fontaine de 20 cm, de poser 8 barres de fer plat pour recevoir les récipients pour l'eau et de poser et sceller 8 mètres de canalisation en buse de ciment pour l'évacuation de l'eau du bassin de la fontaine ainsi qu'un regard en fonte pour cette canalisation (Cahier des charges des travaux pour l'amélioration de la canalisation et des fontaines, 8 février 1918). Lors de la mise en eau du lac de Sainte-Croix en 1973, la fontaine a été déplacée pour être implantée dans le nouveau village (Notes préalables Parc naturel du Verdon).