Source principale pour l'adduction en eau d’Aiguines, la source des mines se trouvant à 1500m du village, au Nord du chemin de Grande communication n°112. Une galerie de captage maçonnée qui abrite les canalisations a été construite depuis un réservoir aménagé en aval de la source jusqu'au village. Dès 1777, il est question de réparations sur l'aqueduc et les conduites d’adduction qui mènent de la source à la commune et au château, les deux se partageant ainsi l’accès à l’eau (Courrier du consul d'Aiguines, 19 janvier 1777). (Notes préalables Parc naturel du Verdon).

En 1900, l’ingénieur ordinaire Chérel signe les plans et profils types pour les « réparations de la conduite d’adduction des eaux potables de la fontaine du village » en vue de la destruction de la conduite en pierre sèche se trouvant après la serve. Les matériaux utilisés sont la chaux et des tuiles de production locale de La Bédoule et d’Aups (Devis et cahier des charges du 22/03/1900).

En 1904, une délibération du conseil municipal demande le remplacement des conduites en terre et en plomb par des tuyaux en fonte afin d'éviter les réparations chaque année et pour avoir une eau plus saine.

En 1906, une adjudication est lancée pour le remplacement de 237 mètres des anciennes conduites et pour l'installation de tuyaux en fonte.

Le 23 janvier 1923, selon le procès-verbal de la délibération du conseil municipal, il est voté le remplacement des conduites encore en poterie, des portes qui donnaient accès à la canalisation et ayant disparues, ainsi que la réparation du bassin (ou réservoir) diviseur des eaux (1/3 pour le château, 2/3 pour la commune). Le coût des travaux est par conséquent divisé comme tel. Ce n’est que 10 mois plus tard, le 18 novembre 1923, que le rapport de l’ingénieur établi le besoin de changer la conduite sur 700 m pour une canalisation en béton ciment de 0,15 m, de poser 3 portes et de reconstruire le bassin récepteur-diviseur en ciment armé. Un autre rapport est rédigé par l’ingénieur des Ponts et Chaussées le 29 juin 1932. Il s'agit d'une révision de l’étude de 1910 à laquelle la commune n’avait pas donné suite. L’ingénieur propose de réparer l’ensemble du réseau d’adduction de la source vers le bassin récepteur-diviseur, le bassin lui-même, puis la distribution en fonte avec ramification vers les rues du village. Il est également prévu de construire un réservoir, devant alimenter en eau la propriété du château et la commune. Il est conçu en un seul compartiment de 10 x 4 mètres sur 2,5 de haut, "recouvert par un plancher en poutrelles en fer et voûtains en briques supportant un remblai de 60 centimètres d'épaisseur pour conserver la fraîcheur de l'eau. La chambre de manœuvre des vannes sera accolée à l'aval du réservoir. Cette chambre comportera 3 robinets-vannes : alimentation directe, distribution et vidange ». La conduite de distribution partant du réservoir sera ramifiée vers les rues du village pour alimenter les 7 bornes-fontaines munies d'une bouche de lavage. Le coût total des travaux s’élèvent à 165 000 Fr. Des dessins du réservoir, plans et coupes de ses différentes parties et des anciennes conduites, sont réalisés par l’ingénieur ordinaire Vidal et accompagnent ce rapport. Une demande de subvention est faite le 23/01/1935 au Conseil Général du Var. Il est demandé un taux équivalent à la subvention accordée par le ministère de l'agriculture, soit 36%, afin de répondre au développement touristique qui donne à la commune des charges nouvelles et importantes. En attendant, la commune vote une demande d'emprunt pour réaliser les travaux d'amélioration des galeries de captage et de reconstruction de la canalisation. L'emprunt équivaut au 2/3 de la dépense de ces travaux, le château d'Aiguines devant fournir le tiers plus le prorata de la subvention du ministère de l'agriculture. Toutefois, faute de subvention et d’obtention de prêt, les travaux ne se font pas (Délibération du conseil municipal du 8/11/1936). La Délibération du 7 août 1938 entérine malgré tout l’accord du propriétaire du château à payer sa partie des travaux pour la réparation des canalisations « en tuyau de ciment comprimé de 0,20 m de diamètre intérieur. Fourniture usine S.A.B.A.C de Fréjus […] », ainsi que la réparation de la voûte de la galerie sur 62 m et son “rechargement sur 160 m avec de la terre sur la partie supérieure", avec reprise des pierres et reconstruction avec des matériaux de même nature.

En 1939, « la fontaine ne donne plus assez d'eau, il faut changer le tuyau en fonte d'une canalisation en siphon qui a été mis en place aux environs de 1904 et qui a rétrécie à cause des dépôts minéraux ». Le conseil municipal vote pour passer un marché de gré à gré pour doubler le tuyau d'un second en fonte, qui serait raccordé à la canalisation existante. Il est choisi de conserver le tuyau rétréci pour permettre d’y orienter l'eau pour le nettoyage ou lors d’éventuelles futures réparations à faire sur le nouveau tuyau. Ces travaux ne seront pas fait à cause de l'entrée en guerre (délibération du 23/07/1939).