La magnanerie a été créée entre 1891 (où elle ne figure pas dans le recensement de la population) et 1896. A cette date elle est habitée par Philippe Fabre, sériciculteur, 51 ans, ses parents âgés de 83 et 86 ans, son épouse et leurs enfants, Aristide (24 ans) et Siméon (22 ans) tous deux également qualifiés de sériciculteur, Antonin (18 ans), Gaston (17 ans) et Henri (4 ans). Aristide Fabre sera un érudit, passionné de sériciculture, de cynégétique et archéologue amateur. Siméon Fabre, propriétaire de la magnanerie jusqu'au début des années 1920 sera maire de Sainte-Maxime de 1928 à l'année de son décès (1935).
Extérieurement, le bâtiment de la magnanerie est très semblable au bâtiment actuel. Pendant la guerre de 1914-1918 il est utilisé comme hôpital militaire. Il fait l'objet en 1922 d'une demande d'autorisation pour "la réfection de la magnanerie à l'usage d'un hôtel". Les travaux de transformation sont demandés à l'architecte René Darde et à l'entrepreneur de maçonnerie Paul Nicolet.
L'Hôtel des Mimosas présente 25 chambres. Le fronton de l'avant-corps central a été supprimé. Des garages sont rajoutés en 1926. Une publicité de 1929 nous apprend que le propriétaire de l'hôtel est monsieur J. Carron, que le restaurant propose de la cuisine lyonnaise et que l'hôtel est équipé du chauffage central. En 1937, il change de propriétaire et devient l'Hôtel Mirador. Il est réquisitionné par les troupes d'occupation lors de la dernière guerre. Un projet de remise en état avec surélévation d'un étage pour augmenter la capacité de 19 chambres est déposé en 1947. Ce projet n'est pas réalisé. L'hôtel est racheté en 1952 par un organisme allemand promouvant les vacances des jeunes européens et devient la Maison européenne de la jeunesse. Il est acheté par la ville en 1983. Restauré en 1985 par l'architecte Gilbert Romano, c'est à présent l'hôtel de ville de Sainte-Maxime. L'escalier en fer à cheval qui donnait un accès direct au rez-de-chaussée surélevé a été détruit. Un autre escalier en fer à cheval entourant une fontaine à été réalisé entre la terrasse en terre-plein et le boulevard des Mimosas.
René Darde est issu de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris. Il travaille dans l'atelier des architectes parisiens Henri Sauvage et Charles Sarazin pour lesquels il vient, en 1911, suivre le chantier du Golf Hôtel de Beauvallon à Grimaud (83). Il s'installe définitivement à Sainte-Maxime à partir de 1913. Avec deux autres agences à Saint-Raphaël et Cannes, il serait l'auteur de près de deux cents villas dans le Var et les Alpes Maritimes. Il est considéré comme l'un des chefs de file du mouvement néo-régionaliste en Provence. Victime d'une hémiplégie en 1950, il réduit son activité mais réalise encore quelques villas jusqu'à son décès en 1960.